Je trouve que les romans policiers de
Deborah Crombie ressemblent de plus en plus aux romans psychologiques de
Ruth Rendell auxquels elle adjoint la vie de couple des deux enquêteurs. Toutes les deux, tout en décrivant un aspect particulier de l'Angleterre ou de Londres, mêlent en parallèle deux histoires, généralement une dans le passé et une dans le présent, qui finissent par se rejoindre à la fin du roman.
Ici,
Deborah Crombie aborde la vie du quartier londonien de Notting Hill et de son artère principale
Portobello Road, lieu d'un marché de brocanteurs et de boutiques d'antiquités.
Une brocanteuse a été assassinée il y a 2 mois et c'est Duncan Kincaid qui mène l'enquête (allusion dans le roman précédent "
Les mystères de Glastonbury"). Quand sa compagne, Gemma James, promue inspectrice en chef dans le commissariat de Notting Hill, enquête sur le meurtre de la jeune épouse d'un riche antiquaire, il fait le lien entre les deux affaires, surtout que les modes opératoires sont identiques.
En même temps, écrite en italique, nous suivons la vie d'une jeune juive polonaise à Notting Hill dans les années 60 à Londres. Au fil des chapitres, on assiste à son enfance miséreuse et à sa rencontre avec de nouveaux voisins antillais, puis à son adolescence et à sa vie d'adulte très cahoteuse. Cette deuxième histoire est, bien évidemment, le point de départ, le déclencheur des deux meurtres commis trois décennies plus tard...
Bon, c'est vrai, dans les romans de
Deborah Crombie, tout se passe en mode paisible. Les enquêtes consistent surtout en interrogatoires et en recoupements d'indices. Pas d'action, pas d'armes à feu et de fusillades dans tous les sens, pas de poursuites automobiles à l'américaine. Nous sommes dans un roman policier à l'anglaise où les coupables finissent par avouer à la fin sans être trop contraints. Mais on se prend au jeu, et au fil des romans on s'intéresse au devenir du couple d'enquêteurs dont la vie, ici, subit de nombreuses évolutions.