Le fond
Le monde imaginé par
Christelle Dabos est original : un ancien monde unifié qui a été écartelé en plusieurs fragments, chacun ayant évolué ensuite de manière indépendante (l'histoire de la tectonique des plaques et des continents revisitée). Les habitants de ces différents mondes sont gouvernés par des dieux plus ou moins justes, rappelant la mythologie gréco-romaine, et pour la plupart des humains sont dotés de pouvoirs.
Tout cela commence bien.
L'élément commun de ces différents mondes est le sexisme ambiant et le statut de la femme : soumise, poule pondeuse et idiote. Malheureusement notre héroïne n'échappe pas à ce cliché ! D'allure modeste, qui s'habit mal, se coiffe mal, passive face à son mariage arrangé, maladroite, la goutte au nez, bref qui ne ressemble pas à grand-chose et qui, comme par hasard, est écrasée et se fait constamment humilier par les hommes et les femmes belles, apprêtées et riches (qui, elles, arrivent à leur fin malgré la société inégalitaire dans laquelle elles évoluent).
Sympa les valeurs que défendent ce bouquin… écrit par une femme, et à destination d'un public adolescent.
Beaucoup moins bien du coup.
La forme
Le récit n'avance pas, beaucoup trop long à se mettre en place, manque cruellement de péripéties et en plus truffé de répétitions, notamment concernant la description du physique et du caractère des personnages ainsi que de l'environnement (on a compris après 100 fois que Thorn est vraiment très grand et très maigre, peu causant et taciturne, qu'Ophélie est si petite qu'elle n'arrive pas à le regarder dans les yeux…).
J'ai également relevé quelques incohérences nuisant à la crédibilité de l'histoire.
L'écriture en elle-même est plutôt fluide, mais sans originalité. Un peu d'humour aurait été le bienvenu.
Vous l'aurez compris, la forme ne rattrape pas le fond.
Bref, je n'ai pas vraiment aimé, et pourtant je pense me lancer dans le tome 2.