Revue Dada, n°271 : Vert

Le vert est bien entendu, à l'heure où on s'inquiète à juste titre des ravages possiblement irréversibles de l'activité humaine sur la vie terrestre, végétale et animale, une couleur à la mode. Mais le vert peut-être ambivalent comme l'a montré Michel Pastoureau. Ainsi dit-il si le vert incarne souvent la vie et l'espérance, il est aussi associé au poison et au diable. Une ambivalence qui est peut-être liée à sa fabrication qui était par le passé dangereuse et difficile à maîtriser. C'est ce que l'on découvre, et bien d'autres choses, à la lecture de ce numéro de la revue Dada consacré à cette couleur, à travers des affiches, des peintures, des sculptures, des tapisseries, des photographies et du street art, accompagnés d'un texte aussi didactique que passionnant.
Merci à Babelio et aux Éditions Arola.

Après s'être intéressé au Rouge (N° 252) et au Bleu (N° 261), la revue Dada s'intéresse au Vert. Particularité : il ne s'agit pas d'une couleur primaire, mais d'un mélange de jaune et de bleu.

Couleur omniprésente dans la nature, le vert résista longtemps à la chimie : les premiers pigments étaient instables ; la couleur vieillissait mal... Les oeuvres vertes les plus anciennes utilisent souvent des pierres taillées (vert émeraude !)

Le Vert fut également pendant longtemps une couleur ambivalente : couleur de la chance (trèfle à quatre feuilles), mais aussi de la menace ("vert de rage").

C'est aujourd'hui, pratiquement partout, la couleur de l'apaisement, de l'espérance, marqueur de certaines aspirations à des changements de société (les écologistes sont appelés "les verts").

Dans l'art du 20ème siècle, le vert est peu présent. de nombreux artistes le boudent, tandis que d'autres l'utilisent pour choquer.

Pour en apprendre plus, il ne vous reste plus qu'à aller acheter ce numéro de la revue. Un opus encore une fois très instructif.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..

La qualité de cette revue, en particulier sur ces numéros spéciaux "couleurs" me laisse admiratif.
J'apprends plein de choses, le langage est simple, à la portée des enfants. Les auteurs ne s'accordent aucune facilité et le choix des artistes est aussi éclectique que judicieux.
Les illustrations sont exceptionnelles, renforcées par la qualité du papier.
L'atelier, le jeu sur une oeuvre, les propositions d'expos, tout est à prendre !

Couleur ambivalente, le vert est la couleur de la nature épanouie mais elle a son versant vénéneux : couleur du poison, du diable ou de la maladie. le numéro 271 de la Revue Dada fait le tour de ces ambigüités en courts chapitres illustrés de tableaux, scènes de films, affiches, oeuvres ou installations peu connues. Je les ai découvertes avec intérêt, des fresques de Pompéi au Land Art, en passant par l'art Islamique, le Romantisme ou le Street art. Dans la droite ligne des travaux de Michel Pastoureau, qui explore depuis des décennies les significations prêtées aux couleurs au fil de l'Histoire, ce numéro met à la portée de tous l'essentiel des multiples facettes du vert. le sujet est inépuisable et j'aurais pu rêver d'ajouter à cette palette des verts plus tendres, ou plus vifs, car ce numéro comporte surtout des illustrations dans des tons de verts forêt, de verts sombres voire bilieux, mais la lecture en est comme toujours fort instructive jusque dans le traditionnel abécédaire « abcd'Art », les activités proposées et même les pages d'actualités et de découverte d'un artiste actuel. Bref, une mine d'informations et d'inspirations aussi bien historiques que visuelles, merci Dada ! Merci également à Babelio pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Place au vert ! Au vert machiavélique de la sorcière ou du monstre biblique, comme au vert porteur de vie et de santé que représente la nature. Comme pour les autres couleurs (bleu, rouge), Dada se propose en quelques pages toujours aussi captivantes et sérieuses de retracer l'histoire de la couleur verte. Ce qu'elle représente à travers le temps et l'espace ; son utilisation dans l'art depuis l'antiquité égyptienne avec le vert tiré de la malachite associé à la déesse Hathor au vert de Popeye, en passant par sa fabrication difficile et sa couleur changeante pas sans conséquence sur sa signification.

Bien sûr et comme pour toutes les couleurs, sa signification a changé au fils des époques : tantôt il représente la vie ou la nature, tantôt la mauvaise santé et l'air vicié, mais chose qui est certaine, l'emploi de cette couleur est rarement anodine.

Bref, le vert fait parler de lui, en bien ou en mal, et je pense qu'il n'a pas fini. Un magasine à lire en guise d'introduction à l'histoire des couleurs pourquoi pas, ou juste pour le plaisir d'apprendre deux ou trois petites choses.

Merci à Babelio et aux éditions Arola.
Lien : http://voyagelivresque.canal..