AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 122 notes
5
3 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Didier Daenincks, écrivain citoyen et engagé gratte inlassablement dans ses romans des écrouelles historiques irritantes pour découvrir ce qu'il y a sous ces croûtes qui se refusent à cicatriser : La guerre d'Algérie, la 1ère et la seconde guerre mondiale, pas dans leurs victoires universellement flattées et applaudies, mais dans tous leurs dérapages immondes que l'Etat cannibale aurait bien aimé garder secrets.


La profession de détective privé est née après la première guerre mondiale. L'invraisemblable nombre de disparus au cours de la grande boucherie est devenu une mâne pour les petits malins qui aident les femmes de tous les pays partenaires de l'apocalypse, y compris australiennes, soit à divorcer, soit à devenir officiellement veuves, prêtes à reconnaître n'importe quel corps démembré pour être libérées et éventuellement recueillir les pauvres bénéfices secondaires liés à leur décès. Loin de moi l'idée de leur jeter la pierre !


René Griffon, détective sur rendez-vous, 15 rue du Maroc, Paris 19ème, a créé sa propre officine. Sa carte de visite aurait pu, selon lui, être ainsi libellée : “Détective Ducon, croix de guerre avec citation”. Son plus grand traumatisme guerrier est d'avoir défoncé à coups de crosse la tête d'un copain breton de tranchée qui venait de se suicider d'une balle dans la tronche, pour éviter que l'on déniche “un bureaucrate dans le service chargé de répertorier les pertes, trop heureux de détecter un “suicidé”, un lâche qui avait choisi de mourir de sa propre main plutôt que d'affronter les balles boches !”


Quand le Colonel de Larsaudière fait appel à lui pour une banale histoire d'adultère, il ne s'agit que d'un prétexte pour Didier Daenincks pour photographier le Paris d'après la première guerre mondiale. L'histoire policière est un squelette que l'auteur recouvre de muscles et de graisse à travers les innombrables anecdotes que l'on devine documentées au millimètre. Les stocks américains laissés en jachère par un Etat US qui ne pensait pas conclure aussi rapidement, Cochon, qui aide les plus démunis à trouver un logement , les anarchistes et communistes en pleine ébullition. Il ne manque pas au passage de rappeler à notre mémoire défaillante l'épisode de la mutinerie russe à la Courtine ainsi que le terrible destin des fusillés pour l'exemple.
Commenter  J’apprécie          50
�ifiant

�ontrairement à ce que le résumé laisse penser, nous sommes bel et bien dans polar historique.

🚗René Griffon, ex poilu, est devenu détective privé à la fin de la guerre. En 1919, le colonel Fantin l'emploi pour retrouver un maître chanteur qui le menace suite aux infidélités récurrentes de sa femme.

�t c'est grâce à cette enquête, à priori anodine, que l'auteur nous embarque dans ce Paris d'après guerre. J'y ai découvert énormément d'anecdotes, et encore plus sur cette guerre des tranchées. Car, 2 ans après l'armistice, les mentalités, la politique et la vie en générale est encore dictée par celle qui devait être la der des der.
Certains faisant tout pour oublier, d'autres étant encore traumatisés mentalement et/ou physiquement.

�ôté style, il est bref et factuel. On vit toute l'histoire grâce aux yeux et aux pensées de René. Heureusement qu'il a quelques touches d'humour pour nous permettre de lire ce livre. Aucune atrocité n'y est détaillée... bien loin de la même. Mais, la vie courante à cette époque nous oblige à y croiser des gueules cassées, des orphelins [...].

�ôté Histoire ... c'est passionnant. Certes il y a un peu de politique notamment avec les communistes (vraiment au sens extra large du terme à lire pour comprendre 😉) mais vu depuis René. Je n'aime pas ce sujet, mais la ça passe tout seul car expliqué facilement, factuellement et rapidement. Mais j'ai aussi aimé aussi découvrir toute cette ambiance de cette France après guerre du point de vue des gens du peuple et ces dénonciations des injustices.

𧙎n conclusion, malgré l'extrait du livre qui sert de résumé, nous sommes bel et bien dans un pur polar historique. Même si tout au long de la lecture on a le sentiment de s'égarer, cette conclusion m'a laissé totalement bouche-bée et tout prend alors sa place. Un livre fort et puissant rehaussé par ce style bref et factuel ... mais très émouvant en meme temps et historiquement passionnant.

Commenter  J’apprécie          40
Comme souvent, Didier Daeninckx mêle une histoire policière aux heures sombres de l'histoire de France récente, ici la première guerre mondiale. Très bon polar.
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (319) Voir plus



Quiz Voir plus

La mort n'oublie personne

En quelle année se passe l’histoire ?

1963
1953
1958

9 questions
118 lecteurs ont répondu
Thème : La mort n'oublie personne de Didier DaeninckxCréer un quiz sur ce livre

{* *}