Scarlett et Novak

Dans une société hyperconnectée, Novak se fait dérober son brightphone. « Il se sent comme un môme débile qui ne sait plus le nord du sud, si le fleuve est à gauche de l'avenue Sony, si la place Zuckerberg est avant ou après le square Bill Gates. Il est à l'aise sur une carte, pas sur un territoire. »
« Il a l'impression de ne plus avoir de mémoire, de toute façon. Elle était tout entière logée dans le cerveau de Scarlett », son intelligence artificielle. Avec elle, « il se sentait augmenté, agrandi, plus puissant et plus écouté aussi, que ce qu'il aurait jamais pu être avec une fille normale » et pourtant, lorsqu'il retrouve un nouvel appareil et recharge la totalité de son cloud, il ne l'allume pas. « Au musée Van Gogh, il refusa la vision augmentée des tableaux et, devant Champs de blé aux corbeaux, il pleura pour la première fois face à l'envahissement des oiseaux qui monte de l'horizon en quatre traits noirs brisés, métastasiés, apportant la mort multiple au peintre qui s'est tiré, une heure avant cet ultime toile, une balle de fusil dans le ventre. Il n'avait jamais vu le blé aussi férocement blond face au bleu taché de goudron d'un ciel qui va s'éteindre pour lui. » Dans le parc il se surprend à chantonner sans vouloir connaître le titre. « Il n'avait pas envie de chiffres » en écoutant battre son coeur ou en sentant le vent sur son visage.

C'est pour le moins démonstratif ! Si le style d'Alain Damasio est aussi convainquant que sa description d'un monde envahi par les technologies connectées, d'un futur proche, à portée de doigt, la rapide dés-addiction de son héros, sa subite conversion au monde sensible, le sont beaucoup moins. Si l'identification était (pour beaucoup sans doute) possible, elle n'aura certainement pas fait long feu. Dommage qu'après avoir si bien planté son décor, il n'ait pas osé développer un véritable récit. Premier essai en littérature jeunesse décevant, donc.
Le poème qui suit cette brève nouvelle est, par contre, très juste, magnifique :
« T'as 50 fenêtres ouvertes mais ton coeur se referme.
Une vie passée à caresser une vitre
gavé d'images qui ne te prendront jamais dans leurs bras,
de bombes et de bogosses trop chous
qui ne te diront jamais “oui“ sous leurs draps.
T'as tous les sons du monde dans ton casque
Mais t'entends pas ta fille quand elle te dit “papa“. »

Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..

J'ai un soucis : je n'aime pas quand la littérature veut me "faire la leçon". Qu'il y ait un message, je n'ai rien contre, mais pas quand j'ai la sensation que cela prend le pas sur l'histoire, la forme, que l'intention soit finalement la première chose qui me saute aux yeux. Et là c'est malheureusement le cas.
Pourtant je suis plutôt d'accord avec le message, que nos vies deviennent bien trop dépendantes du numérique, de notre téléphone portable en particulier, qui finit par devenir notre identité (oui, je suis accro à mon portable, oui j'en ai conscience, et parfois je me soigne, ou j'essaie).
Mais voilà, j'ai lu rapidement cette histoire très courte, et l'impression qu'il me reste c'est cela : on veut me faire passer le message que j'ai tort, et je n'aime pas avoir tort ;-)
(Bon, ok, je la relirai cette histoire, en essayant d'évacuer cette impression. Et de toute façon, un avis de lecture, une impression, c'est toujours subjectif, et cela ne m'a pas découragé pour autant de lire autre chose de l'auteur)

Assez mitigée...
La couverture annonce un thriller, oui mais un thriller de moins de 70 pages!!!
Je suis restée sur ma faim, on sort aussi vite que l'on est rentré dans l'histoire...que de frustration.
Surtout que le sujet est intéressant et abordé avec une lucidité impitoyable de notre société.
L'écriture est agréable, maîtrisée et me donne envie de découvrir les "vrais" romans de l'auteur.

Un très très court roman qui interroge sur la dépendance aux nouvelles technologies.
Que devient Novak sans Scarlett, l'intelligence artificielle embarquée dans son smartphone ? Victime d'un vol avec agression, il se rend vite compte qu'il ne sait pas grand-chose sans elle...
Un propos facile mais bien mené.

Envoyé en cadeau par les éditions Rageot aux enseignants en fin d'année scolaire, j'avais repéré ce petit bouquin annonçant très clairement la couleur par cette petite phrase d'accroche en couverture : « un thriller qui déjoue la fascination du smartphone ». Je n'ai encore jamais rien lu de cet auteur et m'attends à un petit texte très moderne portant à réfléchir sur l'évolution des méfaits de notre société ultra-connectée. le premier chapitre est plutôt efficace et nous plonge au coeur de l'action : un homme fait son jogging assisté de sa super application de smartphone avec qui il est en constante communication. Elle, c'est l'appli, il l'a baptisée Scarlett. Lui, c'est Novak. Il a un problème, Novak. Derrière lui, deux hommes courent aussi. Mais ceux ne sont pas des joggeurs. Ils courent après lui. Ce qu'ils veulent, c'est son téléphone. Lui et sa super appli, Scarlett. Une appli dans laquelle il a rentré toutes ses données personnelles : de son rythme cardiaque à ses données bancaires. Scarlett gère toute sa vie et sans elle, il est perdu. Alors Novak accélère, ils ne doivent pas le rattraper. Il ne peut supporter l'idée que ces hommes lui volent sa vie et surtout Scarlett avec qui il entretient une relation trouble. Bref, le rythme du récit s'accélère et on tourne les pages, avide de connaître l'issue de cette cavale. Malgré l'efficacité de la construction narrative, cette nouvelle ne m'a pas plu du tout. le ton y est dérangeant de bien des manières. J'ai trouvé Novak plutôt malsain dans son ambiguïté et sa pensée machiste et réactionnaire. L'appli féminine est renvoyée à un rôle subalterne d'assistante sulfureuse à la voix sexy qui ne fait que ce qu'on lui demande. Poursuivi par ses assaillants, il se rend compte qu'un de ses poursuivants est homosexuel – et ici, c'est un personnage pervers et violent - le voilà donc redoutant un double viol : celui de ses données intimes et celui de son corps. Cette partie-là m'a laissée très interrogative dans la présentation rigide et manichéenne des choses : femme= subalterne, homosexuel=pervers.... Dans une nouvelle, il n'y a peu de place pour la nuance et ce ne sont pas les collégiens qui vont la faire. Je ne me vois donc pas conseiller cette lecture à mes élèves de 3eme même si l'enseignant est là pour expliquer et nuancer le texte, je craindrais trop les raccourcis pris par certains... Pour ma part, cette lecture ne me semble pas très édifiante pour le public cible à qui l'auteur de bonne volonté vient démontrer combien l'ultra-connexion empêche l'être humain de vivre pleinement sa vie et tout le monde sait que les grands et beaux discours moralisateurs ne portent pas leur fruit sur un public d'adolescents qui nous rangent ainsi très rapidement dans la catégorie des vieux c... ! le slam qui termine ce petit livre se veut enfoncer le clou de la « leçon à retenir » et pour moi, ne fait que la discréditer davantage. Heureusement que je n'ai pas investi dans ce livre, je l'aurais bien regretté...

Petit livre proposant une nouvelle d'anticipation. Il se lit très rapidement, le rythme est cadencé, l'écriture efficace.
L'intrigue: un jeune se fait braquer son "brightphone" et perd toutes ses données numériques. Problème, l'intelligence artificielle gérait tout dans sa vie: mode de paiement, ouverture de son logis, adresses et coordonnées de ses proches... le garçon perd donc son identité, il avait confié trop de choses à cet appareil au point de ne plus savoir se repérer dans son quartier car il utilisait abusivement le GPS.
Tout cela est fort bien narré. Gros bémol c'est le dénouement, le changement de comportement quasi immédiat malgré l'addiction. le format nouvelle ne permet pas de détailler davantage certes. mais cela aurait été bien justement de voir comment on peut lutter, se sortir de cet engrenage. Selon moi c'est ce qui manque à pareil récit.

Je voulais découvrir la plume de Damasio mais j'avais des réticences à me plonger dans ses livres univers. Alors quand j'ai vu cette nouvelle dystopique en tête de rayon à la Fnac, je n'ai pas hésité un quart de seconde.
Dans cette histoire, on suit la fuite de Novak qui vit une quasi love story avec son IA. Je n'ai pas vraiment apprécié le récit que j'ai trouvé trop bref et tiré par les cheveux.

Cette petite nouvelle vite lue m'a permis d'entrer dans le monde d'Alain Damasio par la petite porte. Sur le moment je me suis dit que c'était sympa comme lecture pour les ados, puis j'ai vu le commentaire d'une jeune lectrice sur un autre site qui disait que c'était un texte de "boomer" ; ça m'a bien fait rire. C'est clair, c'est typiquement le genre de bouquin qu'un parent va offrir à un ado. D'ailleurs, c'est ce que j'ai fait... mais j'ai bien peur que ma fille ait déjà compris où la boomer que je suis veut en venir. Pour conclure, c'est un texte bien écrit, car c'est Damasio quand même, vite lu et qui enfonce des portes grandes ouvertes.

Novak est poursuivi par deux dangereux individus. Heureusement, il peut compter sur son brightphone et son intelligence artificielle, "Scarlett", pour le sortir de cette situation délicate... Vraiment ?

Récit court et efficace pour dénoncer la dépendance de plus en plus indéniable aux outils technologiques, en particulier aux smartphones et leurs multiples fonctions, qui risque de nous laisser complètement démunis sans eux, comme le personnage principal de cette nouvelle de science-fiction.

Je suis un peu restée sur ma faim sur le coup car je crois que j'attendais un peu plus de l'auteur que je n'avais encore jamais lu mais souvent entendu en interview. Sans doute aussi à cause du format très court qui ne permet pas trop d'approfondir le sujet. Ceci dit, je l'ai reçu comme specimen avec un dossier pédagogique pour une étude avec des 4e et 3e, et je pense qu'il peut effectivement être bien intéressant à proposer à des ados.

Le résumé de cette nouvelle m'a de suite attiré. Dès réception, je me suis dit que cette histoire allait être rapide et sans développement que tout allait se passer très vite et j'ai eu raison.



Il ne faut pas se prendre la tête avec cette nouvelle et l'appréciée tel qu'elle est. L'auteur a une idée très intéressante d'histoire mais il n'a pas décidé de la développer.



Scarlett et Novak est un court thriller, on rentre de suite dans le vif du sujet avec Novak qui se fait poursuivre. Scarlett est une IA qui aide Novak dans sa vie de tous les jours, on peut même dire que Scarlett c'est la vie de Novak, elle a toutes les données que Novak a besoin.



Je n'ai jamais lu de roman de Alain Damasio et après cette nouvelle je suis curieuse de découvrir sa plume avec un roman développé.
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