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sur 619 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"J'ai toute ma vie dans mon téléphone", c'est le constat qu'on fait quand parfois nous effleure l'idée que nous pourrions perdre notre smartphone, ou l'idée qu'il soit volé ou détruit, et qu'on pense alors à tous les contacts, mails, photos,... qui y sont en mémoire.

De là à dire que "mon téléphone est ma vie", que "je ne suis rien sans mon téléphone", il y a un pas qu'Alain Damasio franchit dans cette nouvelle classée littérature jeunesse.

Novak, un jeune homme perpétuellement connecté à son "brightphone", est pourchassé par deux assaillants, qui s'emparent de son portable et de Scarlett, son assistante vocale, son intelligence artificielle, sans laquelle Novak n'est plus rien. Incapable de s'orienter pour rentrer chez lui, de se payer un café dans un bar, d'expliquer ses déboires à sa concierge croate avec laquelle il n'a jamais parlé que par l'intermédiaire d'un logiciel de traduction, voilà l'homme démuni et isolé sans sa machine. Il finira par en retirer quelques leçons.

Alain Damasio pousse ici à l'extrême l'addiction aux smartphones, de plus en plus intelligents, et qui rendent leur possesseurs de plus en plus dépendants (la question est ouverte de savoir si les humains deviennent à mesure de moins en moins intelligents, ou s'ils développent en compensation d'autres formes d'intelligence ou de compétences). La réalité rejoindra-t-elle un jour cette fiction désespérante ? Peut-être, possible, pas improbable, sans doute ne serait-ce pas surprenant vu les "progrès" technologiques incessants des applications et logiciels divers, toujours plus performants et invasifs.

Cette nouvelle courte et efficace, qui se lit très vite (parce que destinée à la génération zapping?) est un avertissement face aux risques qu'on court à faire confiance à la technologie davantage qu'à l'humain (et à soi-même), à lui aliéner nos capacités et notre esprit critique, et au final à y perdre notre liberté.

Ma vie n'est pas (que) dans mon téléphone.

"(...) Tout ce que tu touches n'a pas de poils, n'a pas de peau. (...) Une vie passée à caresser une vitre (...) Au fond, tu vis dans dix centimètres par cinq (...)".

En partenariat avec les Editions Rageot via Netgalley.
#ScarlettetNovak #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Lu ce matin avant d'aller au boulot, en une quinzaine de minutes. J'avais besoin de me relaxer avant la route et les lascars de la 6èA, mes habitués de la première heure du mardi ! Mais le rythme haletant de ce très court roman n'a pas eu l'effet attendu, au contraire, je m'attendais à voir sur mon pare-brise des notifications d'alerte du style : "attention, la camionnette qui arrive à fond derrière vous est conduite par un serial-killer spécialisé dans les profs-docs quinquas conduisant des 307 hors d'âge". Et quand mon smartphone s'est mis à sonner au fond de mon sac à midi, j'ai carrément fait un bond en m'écriant "mais qu'est-ce qu'il me veut, il n'a pas le droit de sonner quand je suis au boulot ! " Et pourtant, je n'en suis pas encore au stade de Novak, complètement accro à son brightphone, et surtout à Scarlett "une amie authentique à qui il peut tout demander", du moins c'est l'impression qu'elle donne, avec sa voix chaleureuse et ses bons conseils permanents. Avec elle, Novak peut tout faire, aller n'importe où, payer ce qu'il désire et en plus elle veille telle une mère poule sur sa santé et ses paramètres vitaux. Sauf que, ce jour-là, Novak est en danger à cause de Scarlett, convoitée par deux petites frappes en train de les courser.
Novak va vite s'apercevoir que Scarlett n'est pas omnipotente face au péril...

Ce petit texte (paru en 2014 sur le site de 01.net avant d'être édité en 2021 chez Rageot) s'adresse principalement aux ados et dénonce la cyber-dépendance qui poussée à l'extrême déconnecte complètement de la vraie vie, et rend idiot dès lors que l'écran-doudou, l'écran-mieux qu'un ami, l'écran-plus fort qu'un prof, ne fonctionne plus. Bien sûr, on n'est pas encore arrivé à la situation extrême dépeinte dans ce récit, mais...pas si loin en fait. C'est bien tourné, aisément compréhensible, et le "poème" qui conclut l'histoire fera assurément mouche sur certains accros du smartphone. Personnellement j'aurais préféré quelque chose d'un peu plus élaboré, il y avait matière à étoffer l'histoire, mais Alain Damasio a sans doute voulu toucher un lectorat adepte du "binge-reading".
A proposer à partir de 12-13 ans, voire avant.
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Cours, Novak ! Cours !
Où te presses-tu donc ? Aurais-tu rendez-vous avec ta belle ? Aurais-tu un train à prendre ? Un rendez-vous à ne pas manquer ?
Tu fuis ? Et qui donc fuis-tu ainsi au point que tu vas battre ton propre record personnel de vitesse de pointe ?
Deux lascars te suivent… Scarlett, la voix douce, féminine, apaisante de ton brightphone a identifié tes deux poursuivants : Boris Bershov et Davor Suker… Pas de nationalité connue, pas de profession répertoriée, pas de profils archivés… Tout ce que l'Intelligence Artificielle trouve sur eux, c'est qu'ils consultent beaucoup de sites pornographiques… gays. Alors, cours ! Ne t'arrête pas !

Critique :

Thriller ? Je trouve le terme un peu pompeux pour une nouvelle car « Scarlett et Novak », ce n'est rien de plus qu'une nouvelle. Bien écrite, certes, avec un début très haletant, un univers très bien construit et une fin quelque peu moralisatrice.

Alain Damasio attire l'attention sur un monde de plus en plus connecté où le virtuel l'emporte sans doute beaucoup trop sur la réalité, où toute notre vie dépend d'un engin, genre montre connectée, mais alors là, vraiment hyper connectée, qui est reliée à une mémoire genre cloud où tout est enregistré. Sans elle, vous n'êtes plus rien ! Vous ne savez plus où vous devez vous rendre, où vous vous trouvez, avec qui vous avez rendez-vous, pas même comment entrer chez vous !

Ce monde piloté par l'AI que nous vantent, notamment, les GAFA pourrait bien devenir une monstruosité car, une fois nos données effacées, nous ne sommes plus rien…

Dommage que ce très court récit soit imprimé sur un papier aussi désagréable au toucher et qui donne l'impression de très mal vieillir…
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Scarlett et Novak est une nouvelle que j'ai « lue » en audio, un roman à deux voix accompagnée d'une musique de fond amplifiant la tension tout au long du récit.

Novak est jeune, sportif, et complètement addict à son brightphone, c'est-à-dire un smartphone extrêmement plus smart qu'un smartphone.
Ce brightphone, c'est Scarlett, son IA; elle a une voix sexy, devine ses pensées, ses désirs, lui donne un tas d'infos spontanément ou répond du tac au tac à ses moindres questions. Scarlett est sa meilleure amie, un prolongement de lui-même, que dis-je, c'est lui-même, en plus intelligent.
Alors, lorsque deux agresseurs la lui volent, il se retrouve à nu, totalement dépourvu de tout, son adresse, son portefeuille, son guide…complètement perdu…ou pas ? Peut-il encore puiser dans ses propres ressources une force émanant de lui ?

Avec ce récit, Alain Damasio nous offre une interpellante nouvelle sur la nomophobie, cette peur panique de perdre son smartphone, la dépendance à celui-ci, le risque d'aliéner son intelligence, sa compréhension, son intuition, son esprit critique en se fiant à l'intelligence artificielle.
Ces dérives existent déjà et s'accentuent au fur et à mesure des progrès évoluant constamment et à une vitesse fulgurante.

Cette courte nouvelle m'a scotchée grâce aux voix d'Hector Emmanuel Gomez et de Florence Mazot, au suspense, à la musique de Mathias Delplanque,à la thématique.

Alain Damasio est un sacré conteur, il tente ici de nous délivrer grâce à une histoire à couper le souffle un message, à susciter notre réflexion, en s'abstenant d'être moralisateur.

Lecture audio sur l'application France Culture.

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Novak court, court. Il est poursuivi par deux types.
Ils en ont après lui. Que lui veulent-ils ?
Les deux brutes en veulent à Scarlett, son brightphone, son assistante à vivre, sa vie.
Dans un univers à peine plus vieux que le nôtre comment faire quand toute notre vie est pilotée, encadrée, conseillée, par une IA et que, tout à coup on est privé de celle-ci ?
En un très court récit, pour la 1ère fois Damasio s'adresse aux jeunes générations et c'est bien fait.
Bourré d'anglicismes et de néologismes, non seulement le récit est très rapide à lire, mais les ados peuvent on ne peut plus facilement s'identifier au personnage, se projeter dans sa galère.
A savoir s'ils seront convaincus par la chute, c'est moins sûr. Cela peut en tout cas être une amorce à débat.
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Scarlett et Novak, Novak et Scarlett, un jeune homme et son intelligence artificielle, laquelle le fait se sentir « augmenté, agrandi, plus puissant et plus écouté aussi, que ce qu'il aurait jamais pu être avec une fille normale ».

Mais Novak se fait agresser. Deux inconnus veulent lui voler son brightphone. Scarlett est présente, mais ses réactions ne sont pas celles attendues. Les données de programmation n'incluent pas ce petit quelque chose, ce petit rien, qui fait toute la différence avec un humain.

Ce texte court met en garde pour ne pas laisser les pleins pouvoirs à l'intelligence artificielle, pour conserver son libre-arbitre, sa capacité de réflexion, d'interprétation et de réalisation par soi-même.

Dans ma commune, il y a des formations pour les enfants et adolescents, dispensées à l'école primaire et au collège, sur les risques d'internet, la cybercriminalité, l'importance de l'image vie publique/vie privée, les réseaux sociaux. Je ne sais pas si cela va jusqu'au travail sur la dépendance. Je ne sais pas si cette démarche existe France entière, dans les programmes de l'Education Nationale. Mais en tout état de cause, je trouve que ce livre pourrait parfaitement accompagner ce cycle.

Alain Damasio présente des images chocs et va jusqu'à un slam en postface qui font réfléchir. Un tout petit texte à découvrir ! Merci Laurent81 pour m'avoir incitée à cette lecture !
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A la bibliothèque numérique de Vendée, j'ai emprunté Scarlett et Novak d'Alain Damasio.
Novak court. Il est poursuivi et fuit pour sauver sa peau. Heureusement, il a Scarlett avec lui. Scarlett, l'intelligence artificielle de son brightphone. Celle qui connaît toute sa vie, tous ses secrets, qui le guide dans la ville, collecte chaque donnée, chaque information qui le concerne. Celle qui répond autant à ses demandes qu'aux battements de son coeur. Scarlett seule peut le mettre en sécurité.
A moins que… Et si c'était elle, précisément, que pourchassaient ses deux assaillants ?
Scarlett et Novak est un court roman que j'ai pris plaisir à lire d'une traite.
Toute notre vie est dans notre smartphone.. Ce n'est pas toujours vrai mais beaucoup le pensent et sont littéralement perdus si leur précieux est cassé ou ne charge plus.
Novak lui, dépend de Scarlett qui est l'IA de son téléphone, un brightphone.
Elle lui parle et connaît tout de lui. Tout ! Au point que le jeune homme est perdue sans elle. Heureusement, il n'arrivera jamais rien à Scarlett... N'est ce pas ??
Manque de peau, un jour le jeune homme est poursuivi par deux hommes, qui s'en prennent à Scarlett.
Novak n'est plus rien, il ne connaît plus rien, il est totalement perdu ! Comment faire sans sa fidèle IA ???
J'ai beaucoup aimé ce court roman car l'auteur montre à quel point l'homme est devenu vulnérable face à son smartphone. Ce n'est pas mon cas car mon téléphone me sert uniquement à téléphoner. Mais certains en dépendent à un point qui peut faire peur car ils deviennent accroc. Et Alain Damasio a vraiment mis le doigt où ça fait mal :)
Scarlett et Novak est une critique pertinente de notre société, un conte philosophique dont j'ai apprécié la lecture et je le note quatre étoiles.
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Et si on laissait notre smartphone éteint dans notre poche ? Peut-être verrait-on le soleil jouer avec les nuages ou l'écureuil du parc sauter de branche en branche.
Deux prénoms : Scarlett et Novak, comme une histoire d'amour sauf que Scarlett est la voix féminine de l'intelligence artificielle sur son téléphone. Alors lorsque Novak se le fait dérober, c'est tout son monde qui s'écroule car toute sa vie est dedans, les plans pour rentrer chez lui, ses codes d'accès aux appli, ses tweets, ses photos, son carnet d'adresses, ses mails, ses moyens de paiement et comme les voleurs ont utilisé son empreinte digitale pour le déverrouiller, il se rend compte qu'il n'a plus accès à son cloud.
Cette nouvelle nous alerte sur notre addiction et sur les risques du monde virtuel.
Édifiant, glaçant, à l'heure où l'on ne parle que de ChatGPT, le robot conversationnel, cela donne à réfléchir.
Cela m'a fait penser au marchand de pilules dans le Petit Prince. Ces pilules permettent de gagner 53 minutes par jour car on n'a plus besoin de boire. le petit prince répond au marchand : « Moi, (…) si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine… »
Allez, zou, je déconnecte et reviens dans le réel !

"T'as 50 fenêtres ouvertes mais ton coeur se referme".

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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J'ai lu cette nouvelle à la suite d'une mise en scène théâtrale de Vladimir Steyaert. Cette adaptation était très réussie et était parvenue à transmettre des émotions fortes au spectateur, qui assistait, impuissant, à l'addiction profonde de Novak. Jeune adolescent solitaire, il est complètement accro à une IA, nommée Scarlett, avec qui il partage une relation intense. L'adaptation théâtrale mettait vraiment en lumière la dépendance de Novak au monde numérique et le sentiment de bonheur qu'il ressentait en compagnie de son IA. Elle lui racontait des histoires, lui apportait un soutien émotionnel, jouait avec lui,...

En lisant la nouvelle (j'aurais peut-être dû la lire avant), j'ai été un peu déçue que ce « avant » la poursuite, qui va changer la vie de Novak, ne soit pas davantage développé. Cela aurait pu donner une profondeur supplémentaire au texte. Néanmoins, Damasio parvient tout de même à emporter le lecteur dans la révolte d'un court récit d'une intensité étonnante. Je pense que de jeunes adolescents pourraient facilement s'identifier à cette brève histoire et peut-être que cela pourrait les inciter questionner le monde qui les entoure (mais ça vaut aussi pour les adultes ;)).

Le texte s'achève sur un slam impactant, visant le lecteur directement pour lui faire comprendre que lui aussi il passe sa vie « à caresser une vitre ». Ça fait réfléchir, surtout quand je suis en train de tapoter sur cette vitre pour rédiger cette critique ;)
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Damasio c'est le pétard dans la bouse des GAFA, auquel il préfère Gaïa. 

Et une fois de plus il va en foutre partout.

PAN. 

C'est la fracture des oeillères. 

Éclatant comme une vitre de smartphone impacté, le récit est court, nerveux, et acéré. On retrouve cette plume magique d'un maître de la pensée subversive qui joue avec les mots et incruste sa trace dans la novlangue. 


Court récit-thriller palpitant qui s'adresse à un public dès 14 ans mais ravira les adultes, j'ai fini comme à chacune de ses interventions, admiratif devant l'importance de ce qu'il dénonce et le prisme par lequel il fait apparaître notre société moderne et ses technologies aussi utiles qu'alienantes.

'' Une vie passée à caresser une vitre.''

Ode à la cognition et à la déconnection, il utilise encore une fois la littérature SF comme un outil pour alerter en faisant voyager. 




Incontournable penseur ce Alain Damasio



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