Citations sur Pourquoi lire ? (131)
Le moment où on a lu un livre qu'on n'a pas aimé n'était peut-être pas le bon. L'opinion qu'on a d'un écrivain dépend non seulement du moment, mais de l'âge où nous avons fait sa connaissance. Le sien, le nôtre.
Les gens qui ne lisent pas ignorent l’exaltation que l’on peut ressentir dans les librairies. Ils n’ont pas idée qu’un commerce aussi calme, où vendeurs et acheteurs sont chacun de leur côté, puissent être autre chose qu’ennuyeux. Tant mieux, ils ne se rendent pas compte que c’est un endroit très dangereux pour l’opinion qu’ils se font de leur importance. Dans les librairies, on comprend que les rois de jadis aient eu les plus grandes hésitations à autoriser l’imprimerie. Des gens qui, seuls avec un autre, pensent sans contrôle ! Ces clients qui ont l’air si calmes, si recueillis, des girafes broutant lentement des feuilles, sont des boules de passion à l’intérieur desquelles ça bout, ça bondit, ça bande. (p.159)
J'ai entrepris de lire Les lettres de Céline à la NRF que je m'entends recommander comme un chef d'oeuvre.
Eh bien, outre les injures combinées à la plainte,
marque habituelle du vieux ratier larmoyant qu'était l'auteur du Voyage au bout de la nuit,
on y trouve l'impertinence suivante :
Quand s'ouvrira la prochaine boucherie,
je vous assure qu'on me trouvera dans le camp des
bouchers ... plus jamais du côté des veaux ...
lire la suite édifiante !! p 237
L'entre les lignes est l'espace merveilleux où le lecteur à bout de raisonnements ramasse la lumière magique qui lui donne ce qu'il veut: être persuadé. (p.53).
En lisant, nous avons fait revivre une pensée endormie. Qu’est-ce qu’un livre, sinon une Belle au bois dormant, qu’est-ce qu’un lecteur, sinon son Prince Charmant, même s’il a des lunettes, une chevelure pelée et 98 ans ?
Dans les librairies
Des gens qui, seuls avec un autre, pensent sans contrôle ! Ces clients qui ont l'air si calmes, si recueillis, des girafes broutant lentement des feuilles, sont des boules de passion à l'intérieur desquelles ça bout, ça bondit, ça bande.
La meilleure raison de ne pas lire, la voici : pour réfléchir. Car enfin, tout le temps que nous lisons, nous sommes comme le serpent devant le flûtiste.
J'ai essayé de lire "Twilight", c'est trop dur. Il reste à Stephenie Meyer 84 999 999 lecteurs de ces romans qui ne sont ni bien, ni mal, ils sont nuls. Des dialogues où l'on répond aux questions, "Tu vas au lycée, Bella ?- Oui, Edward, je vais à l'école", et ainsi de suite, c'est trop d'efforts, Wittgenstein est plus facile, je vous assure. Le manuscrit de "Twilight" a été refusé par quatorze agents avant d'être publié. hélas, il y a toujours un quinzième éditeur. Les éditeurs tentent tant qu'ils peuvent de ne pas vendre et de préserver la littérature, rien n'y fait. Ainsi est né "Twilight", le premier roman de vampires qui ne soit pas fait avec du sang, mais avec du navet.
Lire est déraisonnable. Il y a des choses bien plus importantes, disent les importants. C'est vrai, et le sachant, nous continuons en sifflotant ces lectures qui nous privent de la gloriole et de la fortunette. (Livre de Poche,, 2011, p.117)
Lire ne sert à rien. C’est bien pour cela que c’est une grande chose