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EAN : 978B00BU5VS4G
Bibebook (14/03/2013)
3.88/5   8 notes
Résumé :
Aux arènes d'Aps-en-Provence, la foule applaudit Numa Roumestan. À quarante-trois ans, devenu un homme politique en vue, il est de retour au pays avec sa femme Rosalie, déconcertée puis charmée par la couleur locale. Numa, vingt ans plus tôt, faisait son droit à Paris, financé par un cabaretier qui spéculait sur ses talents prometteurs...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
On suit le destin de Numa Roumestan, un méridional qui va faire carrière à Paris en cette fin du XIX ème. de petit provincial d'Aps-en-Provence à ministre somptueusement installé à Paris. le roman s'ouvre et se ferme sur deux fêtes en Provence, aux Arènes, puis dans les rues d'Aps lors d'un baptême sous un soleil de plomb.
Numa est un homme du Sud assez caricatural, ce qui fut d'ailleurs reproché à Daudet par les gens du Sud eux-mêmes, il est hâbleur, promettant tout à tous mais n'allant au bout de rien, beau parleur mais creux. Une de ses promesses, faites dans l'agitation perpétuelle qui est la sienne, conduit Valmajour, le tambourinaire, à tout vendre pour monter à Paris et y faire carrière comme artiste, un lamentable fiasco. Les passages évoquant le quotidien des Valmajour, de sa soeur et de son père, ont des accents du Petit chose , roman autobiographique de Daudet, on y retrouve la même détresse.
En fait, même quand il se comporte mal, Numa garde une sorte de bonhomie, un caractère enfantin qui fait qu'on ne peut pas lui en vouloir. Tout le roman est une sorte de fable sur la réussite, l'attitude condescendante des parisiens fait ressortir la singularité de Numa et son extraordinaire talent pour réussir et se sortir d'embarras. le titre qu'il se trouve "vendéen du Midi" prouve bien son exubérance et son opportunisme sympathique.
C'est un livre amusant aussi par l'utilisation d'italiques pour les termes utilisés par les méridionaux, pécaïré, té, galéjade ou ceux qu'ils déforment, chase pour chose, assent pour accent. Cela met de la couleur au récit.
Sous ses aspects souriants, il y a aussi quelque chose de plus sombre, dans la vision du pouvoir ( finalement occupé par un être assez vide et superficiel), mais aussi dans le couple formé par Numa et sa femme Rosalie, une épouse trompée qui résume à la fin par un proverbe du Midi son sort " joie de rue, douleur de maison". le destin de soeur Hortense est tragique aussi.
On est donc embarqué "avé" le grand homme, ridicule et gauche par moments, mais qui réussit à durer et à s'imposer pensant que sa jovialité méridionale peut tout arranger. le récit reste lumineux, traduisant bien cette chaleur du Sud ( dans tous les sens du terme) et il est souvent drôle bien que très "ézagéré" sur les gens du Midi dont je fais partie et dont Daudet nous dit " les figures du Midi sont comme ses paysages, il ne faut les regarder qu'au soleil."
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Rêves et espoirs de province noyés par les hâbleurs de cette petite bourgeoisie envieuse et rieuse de ce qu'elle n'a pas et ne connaît pas. La sincérité d'âme et d'être.

Promenades aux pays des cigales et grillons qui se brûleront les ailes aux feux de la capitale.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Dans tout autre endroit du monde, on l’eût
traité de folle ; mais en Aps, pays des têtes
bouillantes, explosibles, on se contente de trouver
que madame Portal « a le verbe haut ». C’est vrai
qu’en traversant la place Cavalerie, par ces après-
midi paisibles où le chant des cigales, quelques
gammes de piano animent seuls le silence
claustral de la ville, on entend, trahie par les
auvents de l’antique demeure, d’étranges
exclamations de la dame secouant et activant son
monde « monstre... assassin..., bandit..., voleur
d’effets de prêtres... je te coupe un bras... je
t’arrache la peau du ventre. »
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La maison Portal, qu’habite le grand homme d’Aps pendant ses séjours en Provence, compte parmi les curiosités de l’endroit. Elle figure au Guide Joanne avec le temple du Junon, les arènes, le vieux théâtre, la tour des Antonins, anciens vestiges de la domination romaine dont la ville est très fière et qu’elle époussette soigneusement. Mais du vieux logis provincial ce n’est pas la porte charretière, lourde, cintrée, bossuée d’énormes têtes de clous, ni les autres fenêtres hérissées de grilles en broussailles, de fers de lances emphatiques, qu’on fait admirer aux étrangers ; seulement le balcon du premier étage, un étroit balcon aux noires ferrures en encorbellement au-dessus du porche. De là Roumestan parle et se montre à la foule quand il arrive ; et toute la ville pourrait en témoigner, la rude poigne de l’orateur a suffi pour donner ces courbes capricieuses, ce renflement original au balcon jadis droit comme une règle.
« Té ! vé !... Il a pétri le fer, notre Numa ! »
Ils vous disent cela, les yeux hors de la tête, avec un roulement d’r – pétrrri le ferrr – qui ne permet pas l’ombre d’un doute.
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Mais non, ce n’est pas un menteur..., c’est
un homme d’imagination, un dormeur éveillé, qui
parle ses rêves... Mon pays est plein de ces gens-
là... C’est le soleil, c’est l’accent... Vois ma tante
Portal... Et moi-même, à chaque instant, si je ne
me surveillais pas...
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« Quand je ne parle pas, je ne pense pas, » disait il très naïvement ; et c’était vrai. La parole ne jaillissait pas chez lui par la force de la pensée, elle la devançait au contraire, l’éveillait à son bruit tout machinal. Il s’étonnait lui-même, s’amusait de ces rencontres de mots, d’idées perdues dans un coin de sa mémoire et que la parole retrouvait, ramassait, mettait en faisceau d’arguments. En parlant, il se découvrait une sensibilité qu’il ne se savait pas, s’émouvait au vibrement de sa propre voix, à de certaines intonations qui lui prenaient le cœur, lui remplissaient les yeux de larmes.
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En dehors des cours qu’ils suivaient assidûment, tous ces étudiants passaient leur vie chez Malmus, se groupant par provinces, par clochers.
Quels éclats de voix, rien que pour demander une demi-tasse, quel fracas de gros rires pareils à l’écroulement d’un tombereau de pierres, quelles barbes gigantesques, trop drues, trop noires, à reflets bleus.
Peu de femmes dans cette horde. À peine deux ou trois par étage, pauvres filles que leurs amants amenaient là d’un air honteux, et qui passaient la soirée à côté d’eux devant un bock, penchées sur les grands cartons des journaux à images, muettes et dépaysées parmi cette jeunesse du Midi
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Quel livre possède à la fois le parfum de l'enfance et tient lieu d'elixir de jouvence ? Un moulin… des lettres… et surtout le mistral et le chant des cigales…
« Lettres de mon moulin » d'Alphonse Daudet, c'est à lire au Livre de poche.
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