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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Montedidio de l'auteur italien Erri de Luca est une tranche de pizza napolitaine garnie d'ingrédients choisis par les yeux d'un adolescent de treize ans qui habite et travaille dans ce quartier populaire de Naples au début des années soixante. Elle est saupoudrée de misère, du sordide auquel peut contraindre la pauvreté, de la maturité qu'impose trop rapidement les épreuves de la vie et la nécessité d'y survivre. Mais, la pâte est solide, elle résiste au vent, aux éruptions volcaniques et à la sauce sanguine qui coule parfois, tache et glisse entre les doigts ; sa recette remonte aux origines, elle inclut une forte dose d'amour, celui des parents pour leurs enfants, des habitants pour un quartier, des enfants pour leur parent, d'un homme pour sa femme, d'un adolescent pour sa voisine. Il est le ciment qui fait tenir l'ensemble, supporter le pire, espérer le meilleur. Il est le goût qui sublime l'infime, le quotidien, l'instant : un sourire, une main serrée, un baiser...
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" Montedidio " n'est pas facile , pour moi , à commenter .C'est un roman qui , déjà , se présente sous forme de paragraphes indépendants , des images , des flashes sur l'adolescence d'un enfant de Naples , issu d'un milieu pauvre . Il est bien entendu le" héros d'une histoire banale " pour nombre d'enfants de cette époque , obligés de grandir à toute vitesse dans un monde où , si l'on veut vivre ou survivre , obligation est faite de " brûler des étapes ", ce qui , dans notre société actuelle est bien inconnu de tous ces " Tanguys " qui " refont le monde " avec " leur " appartement , " leur " voiture , " leurs désirs de vivre leur vie ", payés avec ...les deniers de papa et maman .A Montédidio , point de cela . L'argent , on le gagne ( chichement ) , l'amour , on le construit , parfois crûment , on se contente de peu et le seul compagnon témoin de l'épreuve du héros et son succés sera ....un boomerang pour " quand le bras sera assez fort pour le lancer ". Suivez le ce compagnon que l'on fréquente du début à ...Un fil rouge qui , vous le verrez ...
Vous dire que c'est un beau texte , c'est Erri di Luca , tout de même , que c'est un reflet de la vie , oui , mais celle d' hier . Que c'était mieux avant ? Ca c'est à vous de voir selon que vous êtes parent ou enfant ...Aprés , tout est littérature , et belle littérature qui , en ou nous plongeant dans un passé pas si lointain , nous aide à mieux comprendre le présent .
Bonsoir , amis et amies et ...à trés bientôt , si vous le voulez bien .
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C'est sur la colline la plus haute de Naples que Erri de Luca nous parle à travers un gamin de 13 ans. Dans ce quartier populaire, on va vivre la transformation de cet enfant qui va devenir adolescent. A 13 ans, il quittera donc l'école comme le souhaite son père et sera embauché par un menuisier Mast Errico et y rencontrera le coordonnier juif
Rafaniello avec qui il partagera nombres d'échanges.
Le "boumeran" que son père lui a offert sera un peu comme un objet lui permettant de franchir cette étape qu'est l'adolescence. Ce bumerang qu'il ne quitte pas est le symbole de ce passage de l'enfance à l'adolescence.
On est un peu dans une fable. le style est teinté de poésie et c'est avec Maria jeune fille de 13 ans qu'il va rencontrer l'amour et pourra affronter la vie.
L'histoire est un mélange de tranches de vie, de fable, de moments oniriques mais aussi parfois sordides.
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Quel livre envoûtant ! Je ne m'attendais pas à un tel dépaysement en l'ouvrant.
A travers le récit d'un adolescent de 13 ans, on découvre le quartier populaire de Montedidio, à Naples, au tournant des années '60. Pendant quelques mois seulement, on suit sa mue d'enfant à adulte, dans un monde dur et éthéré, entre ses parents qui affrontent un drame, la petite voisine qui jette son dévolu sur lui, son employeur qui le forme à l'ébénisterie, et un drôle de personnage, convaincu de pouvoir voler, qui lui sert de guide de vie.
Mais là où je m'attendais à un roman social, j'ai été emportée par la poésie de l'auteur. Avec une forme de réserve et de décalage qui m'a fait penser à celle de Meursault dans "L'Etranger" de Camus, le narrateur accepte les choses comme elles se présentent, sans se révolter; il accepte également l'irrationnel, et après tout, dans ce coin d'Italie qui a conservé son dialecte, ses coutumes et ses croyances, il n'en paraît que plus normal.
Toutefois, sous cette hallucination poétique transparaît la réalité d'une époque et d'une ville qui se reconstruit dans le souvenir ardent du soulèvement populaire de 1943 contre l'occupant nazi : la fierté d'avoir un père qui travaille dur -et la gêne de constater que l'on sait mieux lire et écrire que lui, la solidarité des pauvres envers les plus pauvres, les logements sans fenêtres et sans électricité, les propriétaires et petits patrons libidineux, les parents irresponsables, les métiers ambulants, et partout le bruit et l'odeur (comme disait l'autre), et la beauté de la voûte céleste la nuit.
C'est donc un roman étrange et saisissant, qui raconte Naples et la fin de l'enfance d'une façon totalement inédite : "Il n'y a pas que du bon dans la croissance du corps, la découverte des choses nouvelles que j'apprends à faire. le mauvais grandit aussi en même temps." conclut le narrateur. Et voilà comment on fait un très bon livre.
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Le jour où le narrateur, jeune napolitain de 13 ans, a reçu un « boumeran », il a commencé à changer, à évoluer, à grandir.
En effet, une structure nouvelle se met en marche :
structure de ses muscles, d'abord, dans son entrainement quotidien à lancer l'objet sans le lâcher du haut de la colline « Montedidio » ; structure vocale ensuite, car il mue ; structure familiale, aussi, car sa maman tombe peu à peu dans la maladie; structure fonctionnelle encore, car il abandonne l'école et commence à travailler comme apprenti chez un ébéniste ; structure relationnelle enfin, car Rafaniello, un vieux cordonnier bossu au grand coeur, lui apprend la sagesse et le guide dans la voie difficile de la vie.
Et il y arrive, cet étrange Rafaniello, car grâce à lui, le narrateur se déploie. Et grâce au narrateur, les ailes de Rafaniello se déplient... « Des choses changent, mais nous plus encore. Aucun autre visage n'est fané comme celui de mon père. D'aucune autre bosse ne pointent des ailes, aucun autre corps n'est aussi prêt à lancer un boumeran et c'est maintenant que Maria devait se débarrasser de la crasse de mains vieilles et se laisser prendre par les miennes lissées par la sciure sur la plus haute terrasse de Montedidio. le filet, quand il approche du rivage, est moins lourd et se tire plus vite, c'est ce qui nous arrive ».

Roman d'initiation, de courage et de sagesse, plein de poésie et de naïveté, « Montedidio » se savoure, avec l'accent napolitain en prime. Erri de Luca nous apprend à accepter les coups durs et les changements inévitables, avec l'accent universel.

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"Je viens d'avoir treize ans et mon père m'a mis à travailler".

Juste après la guerre, un jeune napolitain apprenti chez un ébéniste, s'éveille à l'écriture en italien et raconte en chapitres courts ce que ses yeux voient, ce que ses oreilles entendent, ce que son esprit comprend du monde qui l'entoure. Il sait dire la beauté des choses, la douleur des hommes, le vice de certains, le sentiment amoureux, la solitude et la difficulté de grandir. Enfin, le désir de s'envoler, tel son boomerang fétiche qu'il espère un jour pouvoir être assez fort pour lancer.

Des descriptions du quotidien en petites touches, de la poésie dans l'acuité du regard posé sur l'environnement et les êtres, la générosité d'un geste ou la valeur d'un savoir-faire. Dans les bruits et les odeurs, tout le petit peuple des ruelles de Naples s'anime, tel ce vieux cordonnier juif, rescapé de la Shoah, généreux de son talent au service de tous, pour qui chaque matin est une résurrection. On croit entendre l'accent chantant, les reparties piquantes, les insultes sans conséquences.
Chaque chapitre est comme un arrêt sur image, une scènette de vie ou d'anecdote sur la Montagne de Dieu.

Un très touchant roman d'apprentissage, du passage de l'enfance à l'adolescence, de découverte de la sensualité, empreint de mélancolie et de spiritualité. Un livre sur la transmission également, à l'écriture magnifique, aux formulations élégantes.

C'est un réel bonheur de lecture, récompensé par le prix Fémina Etranger en 2002.
Ce livre se fossilisait dans les profondeurs de ma Pal, erreur réparée!
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La force d'Erri de Luca est de savoir comme personne tisser des liens, créer des constellations, mettre en relation des mots, des idées, des êtres et même des objets.

Dans Montedidio un simple objet incarnera tout un rituel du passage à l'âge adulte.
On suivra un jeune garçon qui va devoir laisser l'enfance dans le rétroviseur et tenter de négocier sans trop de casse le virage de la vie d'adulte. Apprendre à dompter ses failles et tenter d'exister malgré les entraves.

Les mots sont dosés, savamment choisis, évocateurs, mais toujours aussi adéquats et subtils.
Il y a dans son écriture une sorte de recherche de la perfection et l'esthétisme si cher aux italiens, suinte dans ses pages pleines de grâce qui se lisent un peu comme un conte.

Avec des chapitres très courts, d'environ une page et demie, l'auteur italien dépeint avec maestria, de somptueux petits tableaux d'un village et de ses habitants, sondant le gouffre que le langage creuse dans la densité du monde.

Comme avec tout bon livre, Erri de Luca nous fait cadeau de deux livres en un. le premier est le livre qui raconte une histoire, le deuxième c'est tout ce que l'on n'arrive pas à résumer et qui vous laisse en tête une foison d'impressions.

De la grande littérature!!
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J'ai souvent eu envier de me plonger dans l'univers d'Erri de Luca. C'est chose faite avec Montedidio, cette rue napolitaine qui monte au dessus de la ville.
on est dans les années soixante et notre héro a treize ans , travaille chez un cordonnier. Il vit dans un immeuble où le toit est le support de ses rêves et de de la découverte de son corps. Son père, docker, lui a ramené un boumerang, métaphore ici de l'envol, du rêve, de l'évasion.
J'ai eu l'impression de retrouver le Naples d'Elena Ferrante, version sobre . Même thème , les artisans, la vie de l'immeuble, l'hégémonie naissante de l'Italien dans les bouches , la transition entre le monde d'avant et celui que l'on connaît.
C'est beau, riche , subtil , tout en finesse. Roman très intelligent, même si comme disait Coluche , "on juge avec ce que l'on a". En tous les cas pour moi le curseur est assez haut.
Belle découverte qui ouvre la voie à la poursuite de l'exploration de l'oeuvre de De Luca.
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C'est l'histoire d'une enfance qui se termine à 13 ans avec l'entrée en apprentissage chez un menuisier, la maladie de la mère, la découverte de l'amour.
Au début, j'ai trouvé l'écriture linéaire, voire plate.
Les souvenirs racontés étaient émouvants mais paradoxalement, l'émotion ne passait pas.
Peut-être ces courts chapitres, d'à peine une page. Mais ils correspondent au journal écrit sur un vieux rouleau d'imprimerie, et le force des personnages et des sentiments a fini par m'envahir.
Les liens sont forts entre le jeune apprenti et Don Rafaniello . le parallèle entre les ailes d'ange dissimulées dans la bosse de l'un et le « boumeran » de l'autre est attendrissant.
Et puis il y a aussi l'amour de Maria, la petite voisine, et la tendresse pour le père, tellement absorbé par la santé de la mère.
J'ai adoré ces phrases en napolitain. Erri de Luca, comme toujours a mis beaucoup de lui-même dans ce livre que j'ai refermé à regret.
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Encore une fois complétement sous le charme de la plume de cet auteur italien. Chaque fois, c'est un univers différent, mais décrit de façon merveilleuse. Ici, nous sommes en Italie, à Naples plus précisément, dans les années 50. Quartier de Montedido, un quartier populaire. Quartier pauvre et difficile. Où les protagonistes qui y vivent apprennent la vie à la dure, sans répit... Un quartier où les enfants ne le sont pas tant que ça. Ils quittent l'école tôt, pour apprendre un métier, sans l'insouciance et la naïveté de l'enfance. Un roman sur le passage à l'âge adulte trop rapidement... Un très beau texte, avec des personnages forts et qui marquent.
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