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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C est pour moi un très beau roman d initiation. Dans la ville de Naples, le narrateur nous partage quelques mots de sa vie d adolescent : c est réellement le passage vers le monde adulte qui se joue. Entre les difficultés de la maladie, du deuil, des conditions pénibles du travail de son père, il grandit. La vie est dure, mais ce jeune homme n est pas seul : il commence à travailler chez un menuisier et surtout il rencontre un cordonnier de passage, bossu. Une amitié se lie entre eux, des belles leçons de vie dans leurs échanges simples.
C est aussi la découverte de l amour, au sommet du Montedidio.
Livre très poétique, de belles réflexions sur la vie, je suis vraiment sous le charme.
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L'argument de ce roman d'Erri de Luca est le passage à l'age adulte d'un jeune ado napolitain habitant dans ce quartier si particulier de Montedidio.
Les stigmates de la guerre sont omniprésents dans cette Italie des années 50, notoirement matérialisés par le personnage de Raffaniello, cordonnier juif rescapé de l'Holocauste qui rêve de rejoindre Jérusalem.
Notre héros est apprenti menuisier, ce qui lui permet d'échapper au quotidien complexe de son père ouvrier, et de sa mère flétrie par la maladie. Son vrai maître à penser est aussi son maître à l'atelier : il s'agit du menuisier Errico, tout empreint d'une sagesse éternelle. Il y a surtout le personnage de Maria, aimée de notre jeune héros, femme idéale, idéalisée?

J'ai beaucoup aimé le style très épuré, ciselé de l'auteur, déjà remarqué dans 'Trois chevaux". le verbe n'est pas néoréaliste comme on pourrait s'y attendre dans ce registre, ni austère comme dans "la peste" de Camus ou violente comme dans "l'aveuglement" de José Sarramago par exemple qui à leur façons traitent aussi d'une microcollectivité humaine face à l'épreuve. Ici un livre plein d'une vie juste au sens qu'elle ne dramatise ni n'exalte les joies et tristesses du quotidien, les naissances et les morts, les espoirs vains et bonheurs éphémères. Il y a beaucoup d'italien dans le texte ce qui donne une chaleur très vive au texte. Naples, la ville, est décrite de l'extérieur, présentée comme un être prométhéen.
La langue de l'auteur est toute en micro signes, en images, impressions et surtout symboles (le métier de charpentier, le boomerang, les ailes sous la bosse, les amoureux qui nagent, le père qui redevient enfant...)
Pour moi ce livre est avant tout un livre d'espoirs, d'espoir au singulier du reste, en la capacité de l'homme à se transcender.
C'est au final un livre pétillant d'intelligence, au style digne et sobre, empreint de cette humilité qui fait la puissance évocatrice des plus grands. Un vrai chef d'oeuvre.
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Je découvre une belle critique « gustative » sur ce livre Montedidio …. « ma bouche salive »
Alors comme une pizza napolitaine ne se réchauffe pas, je vais juste y ajouter un peu de basilic et origan de mon potager !
Ce tout petit livre déborde d'une immense poésie, d'une immense humanité, d'un immense optimisme au milieu de vies qui trouvent le bonheur dans une simplicité extrême, dans un dénuement total.

Guaglio et l'innocence de l'enfance, en apprentissage du bois, de l'humanité, de la sagesse, de la simplicité, de l'échange, de l'altruisme sous la bienveillance de son patron menuisier et du cordonnier juif Rafaniello.
Rafaniello répare les souliers des pauvres et ne fait payer personne de ce quartier . Il est né bossu, il veut aller à Jérusalem avec des ailes entrain de se développer dans l'étui de sa bosse.
Et puis Maria cette jeune fille devenue trop vite femme va doucement, lui faire quitter l'enfance et découvrir le bonheur, la sensualité, l'ammour !
« Ses treize ans ont plus vite poussé que les miens, elle est déjà dans un corps formé »
« Maria dit que je suis bien là moi et voilà que je m'aperçois moi aussi que j'existe.
Je me pose la question : je ne pouvais pas m'en apercevoir tout seul que j'existais ? Il semble que non.
Il semble que ce doit être quelqu'un d'autre qui le signale. »
Dans cette pauvreté omniprésente, l'Amour, le respect, la fraternité, la dignité, la générosité, les portent vers leurs rêves.

Un réel bonheur de lecture, dans une langue limpide,
celle du narrateur le jeune Guagliopuisque treize ans
On savoure ses mots justes, ses pensées, sa candeur !



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Comment un "boomeran" peut-il changer la vie d'un enfant / ado ? Comment passe-t-on de l'enfance à l'adolescence ? Montedidio ce n'est pas seulement un quartier de Naples, c'est aussi un récit étrange, surprenant et prenant. Montedidio c'est le récit simple dans une Naples populaire d'après-guerre. Montedidio raconte cette transition, les changements de la vies. Ce sont des morceaux de vie...entre biographie et poésie... Avec des personnes hautes en couleur : Maria qui a l'âge du narrateur et le choisit, son père un homme honnête et travailleur, son patron le menuisier et Don Rafaniello le cordonnier bossu. Une plume unique et fluide, un style sobre et épuré pour un roman empli de sagesses et d'humanité.
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Ce week-end, je me suis régalé avec une douceur italienne, presqu'aussi crémeux qu'un tiramisu, bien plus fin qu'une pannacotta, plus chaud qu'une pizza ... napolitaine.

Sur la montagne de Dieu, Montedidio, on court sur les traces de ce presque plus enfant mais pas tout à fait "un grand". Cet enfant travaille chez un ébéniste et partage l'atelier avec Rafaniello, vieux cordonnier juif qui lui aussi est presqu'un ange mais reste bossu tant qu'il n'a pas terminé sa transformation. Et c'est avec lui qu'il partage bien plus que le travail, il échange des confidences, des connaissances, des expèriences.
ET puis, et puis, il y a MARIA, qui est plus belle que le soleil de Naples, plus mûre que toutes les filles du quartier, qui avec rien enrichit tout!

Dans la pauvreté de ce quartier, on s'enrichit avec peu et surtout avec l'humanité de certains tels que ce petit cordonnier qui répare ou confectionne des chaussures pour ceux qui n'en n'ont pas.

C'est une histoire de transformation, du passage de la chrysalide à l'âge mur avec l'aide du "boumeran", cadeau que lui a offert son papa. Il va apprendre à maîtriser l'art de ce "boumeran" en apprenant à la lancer sans jamais oser le lâcher. Dans le même temps, Rafaniello, apprend à utiliser ses ailes qui se cachent dans sa bosse et ce n'est que lorsque tous les deux, il seront prêts, qu'ils se lanceront pour le grand vol, après avoir gravi tout en haut du Monte di Dio...

Chaque page ouverte nous offre plein de surprises et d'émotions, de belles odes à une vie simple mais remplie de beauté, de rappels à l'humilité mais avec beaucoup d'humanité.
L'écriture est belle mais pourtant très simple, pleine de poésie et de chansons : "...il faut chanter pour donner de l'air aux pensées, sinon, enfermées dans la bouche, elles moisissent".

Je ne peux que vous conseiller de déguster cette délicieuse Tranche de vie Napolitaine.
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Dans le quartier populaire du « Mont de Dieu », un apprenti charpentier de treize ans se construit un métier grâce à son patron, des muscles grâce au « boumeran » offert par son père illettré, une philosophie grâce à Rafaniello, mi-ange mi-cordonnier, et un amour avec la jeune voisine abusée par le propriétaire.
Alors que Rafaniello espère embarquer pour la terre sainte afin d'échapper définitivement aux nazis, notre héros échappe à la maladie de sa mère grâce à ce personnage hors du commun, à son journal écrit en bon italien, et à la lumineuse Maria qui le choisit pour la protéger.
Erri de Luca nous emporte sans misérabilismes dans ce quartier de Naples où il y a tant de monde qu'on ne peut cracher ailleurs qu'entre ses pieds, où l'on est heureux d'avoir une paire de souliers, ou le luxe est d'avoir un poulet et des pommes de terre pour Noël.
Les courts chapitres à hauteur d'adolescent font ressentir avec fraîcheur toute la brutalité et la fantaisie de cet âge.
Un roman à la fois social et onirique, qui évoque puissamment le parfum du Naples populaire. Faites le voyage !
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Naples,ville plurielle.

L'itinéraire d'un enfant pas gâté dans le quartier populaire de Naples,Montedidio : la colline de Dieu.

A cette époque,les enfants commencent à travailler tôt pour ramener quelques sous à la maison. " la journée est une bouchée",il faut se remuer,grandir vite et se colleter avec la vie.
Un père taiseux,une mère malade,la pauvreté, la promiscuité, la corruption sont autant de fardeaux qui alourdissent, effacent l'insouciance du jeune garçon.

Pour maîtres d'apprentissage un menuisier bienveillant ( ce n'est pas Geppetto ! )un cordonnier juif rescapé de la Shoah, plein de sagesse et l'amour d'une petite voisine,l'écriture aussi,comme force supplémentaire.

Montedidio c'est le commencement,la transformation, le passage à l'âge adulte,symbolisé par " le boumeran"offert par le père, objet de transition,liberté retenue,comme les ailes que contiennent la bosse de Rafaniello qui se déploieront pour la terre promise le moment venu.

Il y a une émotion profonde et pure à lire les mots d'Erri de Luca.Une lucidité face à l'inévitable et une urgence de s'accrocher et de rebondir face à l'adversité. le contraste est saisissant,les expériences sont autant de sommets à gravir pour arriver à une possibilité d'être et de choisir.
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Un véritable poème en prose.
Naples, quartier pauvre de Montedidio : nous vivons le passage d'un jeune garçon d'adolescent à adulte et cette histoire nous est racontée par un boumeran (qui aurait pu être un boomerang). Etonnant ? Non, fabuleusement poétique !
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Envie de partager ce livre parce que...
 
... Montedidio est un roman poétique, d'une incroyable douceur. On se tient aux côtés du narrateur : un jeune napolitain de 13 ans. Dans les rues "Montedidio", un quartier populaire situé sur la plus haute colline de Naples, l'enfant devient sans réelle transition un adulte lorsque son père le retire de l'école pour devenir menuisier. Alors qu'il apprend le métier auprès de Mast Errico, le jeune garçon rencontre plusieurs personnages attachants qui lui permettent ainsi de grandir. Il échange longuement avec Rafaniello, le cordonnier qui est convaincu de pouvoir voler ; il tombe sous le charme de sa voisine Maria ; il tremble pour sa mère malade...
 
Montedidio a reçu le prix Femina en 2002.
 
... Erri de Luca est Napolitain. C'est avec Montedidio que j'ai découvert cet auteur formidable. Depuis chacun de ses romans m'enchantent. Tous portent en eux une certaine poésie mêlant gravité, sagesse et bonheur. On sent qu'il puise son inspiration dans son incroyable parcours de vie. Son oeuvre est vaste, mais pour moi, Erri de Luca reste l'écrivain d'une Naples populaire et enchanteresse mais également celui des sommets, insaisissables et dangereux. Passionné d'alpinisme, il a signé de beaux romans de haute altitude.
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Chronique d'un quartier populaire de Naples racontée par un jeune garçon.
Il a quitté l'école et est apprenti chez un menuisier. Son père docker n'a pas pu aller longtemps à l'école, il lit un peu le journal en italien mais le maîtrise mal. C'est pourquoi il a voulu que son fils aille à l'école jusqu'à 13 ans. le garçon rencontre chez son patron Rafaniello, rabbin dans une autre vie, bossu qui croit cacher des ailes sous sa bosse. L'adolescent adeus passion son boumeran et sa voisine Maria qui doit se défendre de son propriétaire amateur de très jeune filles. Ce qui donne cet échange entre les deux adolescents : le père éternel voit tout Maria, lui dis-je. “Oui il voit tout, mais si c'est pas moi qui pense à arranger les choses, il reste à regarder le spectacle.” J'avale le blasphème de Maria, je deviens rouge, comme si c'était moi le Père éternel qui a vu et qui n'a pas aidé.

Comme toujours un excellent roman. Erri de Luca est une valeur sûre.

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