AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 210 notes
Le fleuve a ramené son corps, mais son âme est déjà loin. Elle allait s'y jeter, un jour ou l'autre. Elle avait déjà essayé. Cette fois, personne ne l'a empêchée. V. doit soutenir sa soeur, vider la maison, faire son deuil. Elle se retrouve dans cette bâtisse dont l'escalier craque, encore pleine du parfum et des affaires de sa mère. Elle retrouve les journaux intimes écrits par sa grand-mère. Elle lit, et voyage entre trois vies : celle de sa grande-mère, celle de sa mère et la sienne. Toutes trois étaient à la recherche d'une terre et d'un sens. Dans cette maison où V. , sa soeur et sa mère posaient leurs valises entre deux voyages, elle se demande ce qui l'a poussé à partir, et surtout, à ne jamais vouloir revenir. Perdue sur cette falaise, qui semble si loin de son appartement métropolitain.

La plume ouvre la porte à la rêverie et s'interroge sur les origines. La narratrice nous ouvre son coeur, tout en nous tenant à distance. Un joli texte, qui plaira aux amateurs des styles nordiques.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          71
Acéré et impétueux. Comme une falaise. J'ai beaucoup aimé ce roman qui relate l'histoire d'un deuil vertigineux comme une falaise : le deuil d'une mère.

L'auteure arrive à transcender la souffrance infinie d'un océan de douleur grâce à son style d'écriture métaphorique, poétique et presque aérien. Elle réussit à nous faire voyager avec elle en nous berçant par le bruit des vagues, en nous faisant sentir l'air salin et les fines gouttelettes des embruns sur notre peau ainsi que le vertige ressenti tout en haut d'une falaise.

Ce fut une lecture douce et dure à la fois. Mais je ne retiens que la beauté du sentier sinueux emprunté par l'auteure pour exprimer toute la détresse vécue lors d'un deuil difficile. Une résilience, une force imposante et puissante...comme une falaise. Un chemin pour apprendre à trouver cet océan de beauté à l'intérieur de nous.

"Je m'arrête pour respirer l'ampleur de la beauté." Virginie DeChamplain
Commenter  J’apprécie          60
« J'ai l'automne à l'envers. En dedans au lieu d'en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. du vent qui craque dans la cage thoracique.
C'est octobre.
Ma mère est morte et j'ai pas encore pleuré. »

Le corps de sa mère a été retrouvé dans le St Laurent aux pieds de sa maison, et la narratrice retourne en Gaspésie pour l'enterrer. Ce retour et cette perte exposent à nu le vide fondateur qu'elle a en elle. « Y'a toujours quelque chose qui brise plus creux ou qui me pousse à m'enfuir ». Quand la mer est haute, les empreintes de nos pas disparaissent et on peut se persuader que l'on n'a pas de pieds. Depuis longtemps elle courrait pour toujours rester à marée haute, mais l'océan a disparu et la voici fauchée en plein soi. le trou dans son ventre nourri à la rage contre cette mère qui n'a jamais pu rester en place ni être là.

Mais tandis qu'elle vide la maison maternelle, elle va découvrir des cahiers écrits par sa grand-mère. Une femme qu'elle n'a pas connue, morte juste avant qu'elle ne vienne au monde. Des cahiers écrits de 1968, année de la naissance de sa mère, à 1992, celle de sa naissance à elle. Une grand-mère venue d'Islande, dont les mots vont amorcer un voyage. Un voyage qui dévoile ces femmes qui l'ont précédée et qui l'ont faite, aussi. « Je suis les femmes devant moi ». Suivre et être, la narratrice va essayer de trouver sa place et son chemin.

Il y a un grand souffle dans ces pages. Comme un envol, un air vivant qui te coupe le souffle et pique les yeux. J'ai aimé lire Les falaises et il me trotte encore souvent en tête depuis que je l'ai terminé il y a quelques semaines. Se réapproprier son passé pour pouvoir en guérir. Dans ce premier roman de femmes et de résilience, la voix inspirée de Virginie DeChaplain frappe par sa poésie un peu rugueuse qui emporte en émotions. Encore une belle découverte des éditions la Peuplade !

« Des fois j'aimerais ça me rappeler des choses que je me rappelle pas. Comme ma naissance. La première chose que j'ai vue. La première chose qui m'a fait rire. Qui m'a fait pleurer pour vrai. La première fois que j'ai eu mal. J'aimerais aussi avoir pris une photo mentale de moi pendant des moments importants pour pouvoir me les rappeler quand je vais être vieille. Je prends pas la peine de me souvenir de moi. de quoi j'avais l'air en dedans quand je suis tombée en amour. À quel âge j'ai eu peur de mourir pour la première fois. Et toutes les autres. Les fois où je me suis perdue, les fois où je suis partie, celles où j'aurais voulu rester. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
Commenter  J’apprécie          60
Le fleuve, le vent, les criques et les falaises.
Des femmes éparpillées, déconnectées.
Un deuil.
Une quête personnelle.
Un bistrot et encore une femme.
Un voyage.
Fuir puis revenir.
La Gaspésie, les rives du Saint-Laurent et au loin l'Islande.
Le poids des non-dits.
Une ambiance, un rythme, un style.
De la poésie, de la poésie qui sent la terre.
Une langue totalement libre.
C'est beau.
C'est rare un premier roman comme celui-là.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Ce roman met en scène «une galaxie » de femmes, éparpillées de par le monde mais qui se rejoignent lors de la mort de la mère de la narratrice. Cette maman qui a bourlingué de par le monde avec ses filles, ne restant jamais longtemps au même endroit … une fuite en avant pour trouver une vie meilleure ? Mieux accompagnée ? Pour revenir à sa terre originelle : la Gaspésie où elle se donne la mort, raison du retour de ses filles qui y retrouvent une tante.
V., la fille narratrice restera seule pour assurer la suite du décès. Dans la maison, elle retrouvera des photos à partir desquelles elle retrace la vie chaotique de sa mère et par ricochet, la met face à sa propre existence, ses choix, ses doutes et ses douleurs. La découverte du journal intime de sa grand-mère permet de ponctuer ou d'expliciter certains chapitres, d'accentuer les similitudes entre la fille et la mère et d'expliquer les traumatismes qui hantent sa propre réalité.
Ce premier roman, très intimiste et touchant, l'est par cette introspection sans concession, mais aussi par l'atmosphère pittoresque des grands espaces sauvages décrits et la langue francophone si imagée qu'est le québécois. Poésie et psychologie s'articulent avec aisance, pour le plaisir d'une lecture dépaysante et enchanteresse.
Commenter  J’apprécie          50
V., la narratrice, vient de perdre sa mère, dont le corps a été rejeté sur une plage par le fleuve Saint Laurent.
Il lui faut revenir dans sa Gaspésie natale pour vider la maison familiale avec sa soeur Ana et sa tante Marie...

C'est une histoire simple, sauf que la manière de la raconter ne l'est pas forcément : l'auteure écrit dans la langue intense, cash et expressive du Québec. Si cela a rendu ma lecture encore plus intéressante, il est possible que l'écart entre ce vocabulaire mi-poétique mi-distrayant (pour qui n'y est pas habitué) et la gravité des thèmes abordés puisse déconcerter certains lecteurs. J'ai aimé ces chapitres brefs racontant comment le personnage part à la rencontre de sa mère, qui aimait ses filles mais les aimait mal, mais aussi de sa grand-mère, femme de pêcheur qu'elle n'a jamais connue. Dans ses cahiers, celle-ci raconte sa vie, puis celle de la mère, celle de V. aussi en fin de compte puisqu'elle descend de ces femmes fleuve et que tout, toujours, les ramène à ce village, à cette maison, au Saint-Laurent.
Une jolie découverte très originale, lue dans le cadre de la sélection du Prix Harper Collins Poche.
Commenter  J’apprécie          50
Premier roman très particulier que celui de Virginie DeChamplain.
Parsemée de mots et expressions en québécois, sa lecture en est parfois fluide, parfois à la limite du décousu et souvent surprenante.
La poésie quant à elle n'est jamais très loin grâce aux pages des manuscrits de l'un des personnage.

C'est en Gaspésie que Je, la narratrice, accompagnée tout d'abord par sa jeune soeur Ana, puis seule, va remonter le temps de son histoire familiale. Leur mère, Claire, celle qui criait avoir perdu son prénom à la naissance de ses enfants, a été retrouvée morte.
Il est temps pour "Je" de débarrasser la maison, de s'en séparer, de tourner définitivement la page d'une période de sa vie qu'elle a du mal à supporter, d'oublier sa mère vagabonde et sa grand-mère aventureuse.
Mais la découverte dans le grenier, des manuscrits de cette grand mère qu'elle n'a pas connue, vont changer les choses : petit à petit la narratrice découvre son histoire familiale, va mieux comprendre les sacrifices de cette mère si particulière.

Roman sur le deuil, sur la vie après le départ d'êtres incompris, sur le besoin et la difficulté de l'oubli;
mais aussi odes aux femmes insoumises, roman sur l'amour filial.
Tels sont les thèmes que Virginie DeChamplain nous propose de parcourir, à sa façon.

Certes certains passages sont émouvants, bouleversants mais le mélange de la langue parlée et de la poésie ont réellement altéré mon plaisir de lecture; trop de grand-écarts... aussi, je ne saurais classer ce texte dans une PLL (pile de livre à lire)





Commenter  J’apprécie          50
C'est un premier roman pour l'auteure de 26 ans. Même si j'ai mis un temps à entrer dans l'histoire, je dois dire qu'au bout du compte, j'ai aimé partir avec la narratrice à la recherche de ses filiations. Mère et grand-mère se promènent d'une falaise à l'autre. Elle est avec l'une par le souvenir et avec l'autre par son journal que la narratrice découvre dans la maison de son enfance. Virginie de Champlain a dit avoir été inspirée par La femme qui fuit d'Anais Barbeau-Lavalette et on peut en effet découvrir une certaine parenté dans l'approche, les chapitres courts, les allées et venues des impressions et des sensations comme des marées toujours changeantes. Pour bien apprécier ce roman, je crois qu'il faut le lire par petites touches, se laisser aller au fil du courant et fuir un peu soi-même.
Commenter  J’apprécie          50



V. apprend la mort de sa mère. Elle retourne dans sa maison familiale pour s'occuper de ses affaires avec sa soeur et sa tante. Là, elle découvre les écrits de sa mère, repense à sa grand-mère morte le jour de sa naissance. Cette grand-mère vient d'Islande, une terre qui a fasciné sa mère.
L'occasion de revenir sur les espoirs, les regrets et la transmission.
Le style est très beau. J'ai aimé la langue surtout qui ajoute une belle énergie. La nature y est magnifiquement représentée. Un très beau décor pour cette quête de soi.
Ce récit poétique et intense au rythme effréné est une très belle plongée dans le froid et les souvenirs avec la narratrice.
Commenter  J’apprécie          41
Dans ce roman onirique, la narratrice V. est de retour dans sa maison d'enfance, au bord du fleuve Saint-Laurent, après le suicide de sa mère. Tandis qu'elle se charge de faire le grand ménage et de vider l'habitation, des journaux manuscrits laissés par sa grand-mère rouvriront des blessures du passé et lui permettront de retracer l'histoire des femmes de sa lignée, de la Gaspésie (province du Québec au Canada) à un petit village d'Islande.
 
C'est un court livre de 200 pages, à l'histoire simple mais qui ne ressemble en rien à ce que j'ai pu lire par le passé. Déjà particulier dans sa construction mêlant poésie au récit, le style de l'auteure est tout aussi original et peu conventionnel.

J'ai apprécié l'utilisation de la langue québécoise, toujours cash et à laquelle il faut s'habituer de prime abord, me rappelant les nombreux bons souvenirs de mes différents séjours à Montréal. Ce roman profondément féminin est un joli voyage vers l'introspection.
Commenter  J’apprécie          41



Autres livres de Virginie DeChamplain (1) Voir plus

Lecteurs (432) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
221 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..