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Il m'arrive parfois de me dire à la lecture d'un auteur "Tiens ça me fait penser à du..." Ici, j'ai rapidement pensé à James Ellroy dont j'aime vraiment beaucoup les romans, ses "recréations historiques" où il comble les trous de l'Histoire par le romanesque, comme ses romans noirs où il explore les tréfonds de l'âme humaine. On est bien dans le "ça me fait penser à..." et pas forcément le "on dirait du...", je ne compare pas forcément les styles. Il y a une sorte de parenté dans les protagonistes, agents des services secrets, mafieux, intermédiaires douteux, politiques pas très recommandables. Un regard aussi sur la solitude des personnages, sur leur difficulté à entrer en communication avec les autres. J'ai particulièrement apprécié la façon de mener les dialogues où très souvent chacun n'écoute que soi et où on a parfois du mal à trouver dans l'autre une vraie réponse à ce que dit l'un.

Quand j'ai ce genre d'impression, j'aime bien aller faire une recherche combinée, et en effet, j'ai vu dans certaines interviews qu'Ellroy citait Delilo comme un des rares auteurs contemporains qu'il supportait de lire. Contemporains en effet, même si Delilo a une décennie de plus qu'Ellroy, en âge comme en bibliographie, l'un faisant ses débuts dans les 70 alors que l'autre ne le faisait que dans les années 80. C'est plutôt gommé par le fait qu'Ellroy s'intéresse beaucoup aux années 50 et 60 dans ses romans.

J'ai peut-être choisi le roman de Delilo qui s'apparentait le plus à du Ellroy puisqu'il aborde ici clairement le genre polar roman noir, ce qui n'est à ce que j'ai compris pas toujours le cas. L'intrigue tourne autour d'un film pornographique qui aurait été tourné dans le bunker d'Hitler juste avant la fin et que tout le monde s'arrache sans savoir vraiment ce qu'il montre ni même s'il existe. Il y aura des morts et de la violence, mais surtout une réflexion sur le rapport à la sexualité, sur la recherche (comme le souligne la citation que j'ai relevée), qu'elle soit celle du profit, du pouvoir, du plaisir ou plus profondément la recherche de ce que nous sommes quand tout s'est effondré.

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Le grand Don nous ballade encore dans ce roman, il nous annonce une quête improbable d'un film porno tourné dans le bunker par hitler et ses sbires, une meute de chien galeux se met à sa recherche, des anciens du Vietnam, des journalistes, un antiquaire, cette trouvaille aiguise les appétits d'un sénateur, d'un roi du porno, mais tout ceci n'est qu'une habile mise en bouche, ici il n'y a pas de thriller politico-historique, il y a une bonne surprise à la fin, il y a encore et toujours les interrogations de l'auteur sur l'image, le paraître, le mensonge. Ca part dans tous sens, c'est absurde, décousu, déroutant. Dommage que l'éditeur vende ce livre comme un polar de plus, cela induit les profanes du grand Don en erreur et ils seront forcément déçus.
Ne commencez pas par ce livre donc ou alors si car comme il est court, vous saurez tout de suite si la prose de Delillo vous parle.
Mon Dieu, que j'aime cet auteur.
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Voici qu'arrive à New York un film tourné dans le Bunker de la Chancellerie peu avant la mort d'Hitler, un film qui montrerait le dictateur dans des ébats pornographiques. Se déclenche alors une course au film entre divers types d'aventuriers. Une quête violente et dérisoire à travers une Amérique d'autoroutes, de motels, de boites louches. Comme une recherche de pureté dans un monde désacralisé. Un univers romanesque puissant.
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Running Dog
Traduction : Marianne Véron

C'est très curieux : ce livre, dont le style est beaucoup plus dépouillé et semble moins travaillé que celui d'"Americana", m'a beaucoup plus intéressée que ce dernier. Comme quoi, les mystères littéraires sont impénétrables ...
"Chien Galeux" est un livre triste, non pas véritablement noir mais profondément mélancolique. Quant à savoir qui est ce fameux chien, ma foi, on peut dire que tous les personnages du livre sont en droit d'avancer des prétentions au titre, depuis l'ingénieur travesti qui succombe dès le prologue jusqu'à Brian Selvy, "homme à tout faire" professionnel qui, lui, meurt dans les dernières pages. Encore ne doit-on pas oublier que le journal pour lequel travaille l'une des héroïnes du livre s'intitule lui-même "Chien Galeux", en souvenir du temps où, plus agressivement contestataire, il militait pour les Black Panthers et contre la guerre américaine au Viêt-nam.
Au centre d'une intrigue où les marchés sous-terrains de l'Art se croisent avec les voies ô combien tortueuses de la politique et de la finance, un film énigmatique qui aurait été tourné dans le bunker d'Hitler quelques jours avant la chute de Berlin.
Pour Lightsborne, le marchand d'Arts qui voudrait bien le vendre au plus offrant, il s'agirait d'un film pornographique, une espèce d'orgie nazie à laquelle aurait participé Hitler lui-même. C'est tout au moins ce qu'il suggère à ses clients, en s'efforçant avec plus ou moins de succès de paraître un peu sceptique sur les possibilité sexuelles qui demeuraient alors celles du Führer.
Moll Robbins, journaliste au "Chien Galeux", émet quant à elle pas mal de réserves sur la question. Brian Selvy partage son avis et le client privilégié de Lightsborne - un ponte du Sénat - reste tout aussi sceptique ...
En fait, le thème central du roman de DeLillo, c'est le Mensonge : tous, nous mentons pour survivre, semble-t-il vouloir nous dire et, ce qui est pire, L Histoire nous ment parce que ce sont les vainqueurs qui l'écrivent.
Un livre original, extrêmement curieux et qui, je le pense, mérite une relecture afin de percevoir pleinement, sous le vernis de son dépouillement artificiel, les mille et une facettes de sa complexité et des angoisses qu'il recèle. ;o)
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J'ai entamé "Chien galeux" foncièrement consciente qu'un polar par DeLillo serait forcément imprévisible...

Et en effet, bien que ce roman s'ouvre sur un meurtre, c'est en débutant la rédaction de ce billet que je réalise qu'il n'est finalement pas vraiment résolu, mais surtout qu'il m'était complètement sorti de la tête.

Le mobile même du crime : la convoitise suscitée par une pièce de collection rare et inédite -une vidéo à caractère pornographique tournée dans le bunker berlinois où s'étaient réfugiés Hitler et sa suite-, n'est qu'un prétexte à mettre en scène les obsessions et les errements de ses personnages hétéroclites. Parmi eux, un antiquaire spécialiste des curiosités érotiques, un mercenaire en pleine quête existentielle, une journaliste de gauche au passé sulfureux, un sénateur pitoyablement pervers, une poignée de mafieux... Tous ces olibrius se croisent, se poursuivent, s'affrontent, dans un étrange jeu de pistes qui ont une fâcheuse tendance à ne mener nulle part, l'auteur les suivant rarement jusqu'au bout.

Les dialogues eux-mêmes semblent osciller entre superfluité et un sens caché qui ne nous est jamais vraiment dévoilé, comme si Don DeLillo utilisait le sous-entendu comme une fin en soi, et non comme le moyen de véhiculer son propos. A moins que cette absence de sens ne soit justement la démonstration de la vacuité de ce qui fait courir ses héros : le pouvoir, la possession, les plaisirs éphémères... Et en creusant un peu, peut-être pourrait-on voir dans le délitement de la structure du roman l'expression d'une hantise de la disparition, qui serait le moteur de cette course effrénée ?

Bon, et si j'arrêtais de couper les cheveux en quatre pour tenter de donner de l'épaisseur à un texte qui, s'il n'est pas complètement raté, ne peut qu'être considéré comme mineur dans l'oeuvre de son auteur ?

Car si le début de "Chien galeux" est prometteur par son originalité, et sa fin plutôt réussie, le manque de tenue de l'ensemble, comme constitué d'éléments tronqués, laisse un arrière-goût d'inaboutissement...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Don DeLillo est un des grands noms de la littérature américaine contemporaine. Il est l'auteur d'une vingtaine de romans dont Libra, Outremonde, L'Homme qui tombe, ou plus récemment Zéro K et le silence. Il est notamment lauréat du National Book Award et du PEN/Faulkner Award. Son oeuvre visionnaire explore les questions de la paranoïa, du complot et du chaos. Elle dessine une histoire de l'Amérique contemporaine au bord de l'abîme et en scrute les plaies comme l'assassinat de Kennedy, la crise de subprimes ou les attentats du 11 septembre. Elle tend volontiers vers l'étrange et l'inquiétant.
Chien Galeux, son cinquième roman, date de 1978. Un antiquaire spécialisé, un sénateur collectionneur d'érotisme, un entrepreneur du porno, un agent de la CIA, une journaliste d'extrême gauche et des vétérans du Vietnam employés par une inquiétante compagnie politico-militaro-industrielle s'entredéchirent pour mettre la main sur une pièce unique et sulfureuse : un film tourné dans le bunker de Hitler quelques jours avant son suicide, qui ne serait rien de moins qu'une orgie nazie avec le Führer en personnage principal. Mais personne n'a encore vu le film et nombreux sont sceptiques sur la réalité de son existence.
le livre se présente comme une sorte de roman noir, mais traité à la façon « DeLillo » : froide, parfois absconse, décousue, où personne n'est jamais celui que l'on croit, où chacun ment et est manipulé ou manipule un autre. le propos se complexifie au fil des pages, les personnages avancent tous masqués, la paranoïa et l'angoisse montent petit à petit. le lecteur est un peu perdu dans ces jeux de dupes pervers et ces sous-entendus complotistes sophistiqués patinés de philosophie. Tout est glacial et sans affect. Il y a bien une sorte d'histoire d'amour, mais elle aussi froide que le reste du livre.
DeLillo compose des récits tristes, alambiqués, désincarnés et dérangeants. Ce roman ne déroge pas à cette règle. Tout y est glacé et glaçant, sans issue et la vérité n'y est jamais accessible. DeLillo est un écrivain postmoderne qui déconstruit les archétypes du roman classique (ici le roman noir) pour les faire rentrer dans son monde peu réjouissant et sans issue où sexe et mort règnent en maîtres.
J'avoue que je ne sais trop quoi penser de ce roman, comme des autres que j'ai lus de l'auteur. Il y a une voix, un ton, un point de vue qui attrapent le lecteur et le secouent. On comprend pourquoi il est un auteur culte et on ne peut lire Brett Easton Ellis sans penser à tout ce qu'il doit à DeeLillo. Mais en même temps, si l'auteur est évidemment un incontournable, la lecture de ses textes n'est pas des plus agréables et l'atmosphère « glauque-philo-complot » pas exactement ma tasse de thé.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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C'est un bon livre de Don Dellilo que je ne connaissais pas dans ce registre. Un livre sombre où la mort tient le premier rôle. Un gamin, une fugueuse, des anciens du Vietnam, des anciennes militantes gauchistes, des espions , un galeriste, des descendants de SS, des membres des "familles", tous se heurtent jusqu'au dégout ou jusqu'à la mort. Les personnages sont moulés dans des corps qui ne leur laisse que pour seule liberté le sexe. Chacun a mené son propre combat il est temps, maintenant, d'en finir ou de passer à autre chose. J'ai mis un peu de temps pour arriver à cohabiter avec tous ces personnages mais après c'est du velours. un roman que j'ai lu d'une traite.
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J'avais vu dans un article que Don Delillo est un des grands écrivains américains contemporains, comme Russel Banks, Cormac Mc Carthy. Ce livre patientait depuis longtemps dans mes étagères, mais je ne suis pas enthousiaste.

L'histoire tourne autour d'un film porno tourné dans le bunker d'Hitler qui affole un petit monde de collectionneurs. Delillo mêle dans cette histoire un antiquaire, un sénateur, un patron de barbouzes, un industriel du porno, des mafieux et une journaliste d'une revue gauchiste qui a frayé avec des terroristes.

C'est assez mal ficelé et sans grande logique ; ce roman aborde trop de thèmes à la fois, et qui trop embrasse… Il en ressort une critique pas trop méchante de la politique, de ses rapports avec les opérations occultes, une évocation très superficielle des mouvements radicaux… C'est décousu et assez convenu, cela n'a rien du « thriller politique « annoncé par la 4e de couv. .
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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CHIEN GALEUX de DON DELILLO
Une sorte de polar qui autour de l'art érotique, voire pornographique. A partir d'un meurtre, DeLillo déroule une galerie de personnages plus improbables les uns que les autres, journalistes, sénateur, flics, hommes de mains, de vagues espions et un antiquaire. Tous ces chiens galeux cherchent à mettre la main sur une vidéo tournée dans le bunker du führer quelques jours avant la fin. Style totalement déroutant, haché fait d'incessants retours en arrière et de changements de personnages, c'est un livre bien étrange. Une curiosité rien d'un polar traditionnel
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Entre les phrases de trois mots, le scénario illisible et les scènes de sexe qui arrivent sans apporter quoique ce soit à l'histoire, on se demande ce que Don DeLillo avait en tête au moment d'écrire ce livre. L'intérêt est nul, les personnages vides, les clichés vivaces, l'atmosphère étouffante. le seul mérite de ce livre est sa (relative) taille : je n'aurai perdu que 3 heures de ma vie à le lire.
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