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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai été attirée par le personnage de John L'Enfer, un Cheyenne insensible au vertige. Ce n'est malheureusement pas son histoire que Didier Decoin raconte, plutôt celle de la décadence de New York dont les immeubles sont rongés par une lèpre. J'ai eu du mal à m'intéresser à cette histoire ainsi qu'aux personnages, du mal à croire à cette décadence décrite. le rythme est lent, la vision du monde pessimiste. Je ressors de cette lecture assez déçue.
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Un laveur de carreaux cheyenne dans les gratte-ciel de New-York, regarde la ville se délabrer depuis les hauteurs de son imaginaire. Il connaîtra le chômage, la désespérance, la prison, l'amour. Ce livre rempli de symboles est une ode au peuple cheyenne à travers l'histoire de l'un d'eux. On ressent très bien l'ambiance de la ville mais le malaise domine dans cette lecture.
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Ce roman est mon quinzième livre de Didier Decoin, pour lequel il a reçu le prix Goncourt, et, à ma grande surprise, c'est la première fois que je m'ennuie au cours d'une lecture de cet auteur, au point d'avoir hâte d'en venir à bout. La première partie est intrigante et intéressante, la dernière voit l'action accélérer et apporte un éclairage sur le sens du livre, mais les deux parties centrales, soit la moitié du roman, m'ont déroutée et lassée, me laissant une impression de malaise et de confusion.


New York, ville des contrastes et de la démesure, des palaces et des ghettos, de l'opulence mais aussi de l'extrême précarité, des squatts, de la drogue, du crime et de la prostitution, est sur le point de s'effondrer : maisons et gratte-ciel sont minés par le cancer du béton, les égouts débordent, les chiens ont fui la ville. Tout le monde refuse l'évidence, pour des raisons politiques, électorales ou économiques, mais les signes se multiplient.


Dans ce climat délétère se forme un trio amoureux aux relations étranges : un Indien Cheyenne au chômage - ex-laveur de vitres ignorant le vertige -, un émigré polonais dont la vie est en bout de course - ex-officier de marine désormais sans bateau -, une jeune femme rendue temporairement aveugle par un accident et qui, telle une enfant, s'accroche aux deux hommes en attendant de retrouver la lumière. Les trois nous entraînent dans leur errance comme dans une sorte de spirale destructrice, s'agrippant désespérément les uns aux autres sans jamais se trouver vraiment, toujours seuls au fond.


Didier Decoin excelle à rendre l'atmosphère lourde d'un New York où tout se délite derrière les apparences : décadence, pourriture, corruption, errance, perte de sens et d'identité, tout annonce une catastrophe imminente, la chute prochaine de Babylone, l'apocalypse, la déchéance du mythe américain, la revanche d'une nature prête à reprendre bientôt ses droits sur une civilisation en pleine nécrose. La soirée dansante dans les étages de l'hôtel de luxe dont les sous-sols sont envahis par le débordement des égouts n'évoque-t-elle pas l'inconscience précédant le naufrage du Titanic ? Seul John l'Enfer, Indien ayant conservé la capacité d'observation de son peuple si mis à mal par l'Amérique moderne, se montre clairvoyant et capable d'agir.


Si sa lecture m'a semblé partiellement pénible, le roman est indéniablement de grande facture et j'ai tourné la dernière page en pensant "waouhh", à nouveau impressionnée par la maîtrise d'écriture, et notamment la qualité des excipits, de Didier Decoin.


Le livre prend une certaine résonance prophétique, lorsqu'à travers le New York de John l'Enfer, l'on se prend à imaginer notre monde au bord de l'implosion, d'une part incapable de modifier sa trajectoire malgré son impact environnemental, d'autre part laissant pour compte une partie de l'humanité, parfois en perte de repères et de valeurs. Nul doute que la nature aura de toute façon le dernier mot, reprenant parfois violemment ses droits au prix de catastrophes humaines de plus en plus plausibles. "John a toujours su que le béton n'aurait pas le dernier mot, que le temps viendrait qui relancerait la croissance des forêts sur ce périmètre de Greenwich Village, autrefois territoire de la tribu indienne des Sapokanikan. (...) S'il collait son oreille dans la poussière, le Cheyenne entendrait sous les massifs de Washington Square le souffle des eaux souterraines ébranlant les fondations de la ville à la manière d'une sève puissante. Parce qu'il y avait des rivières, ici ; des rivières et des forêts ; et ça revient du fond des temps, ça patiente, et ça s'empare - à la fin".


En lisant John l'Enfer, force est également de faire un lien avec un précédent roman de Didier Decoin : dans Abraham de Brooklyn, New York est en pleine construction. Là aussi, le héros souffre dans une ville méphitique et inhumaine, qu'il finit par fuir pour chercher un salut au sein des espaces alors vierges et "naturels" de l'Ouest américain.


Au final, un livre moins facile d'accès que les autres du même auteur, qui, s'il m'a semblé moins agréable à lire, n'en est pas moins intéressant et talentueux. Sans doute pourrait-il avantageusement faire l'objet d'une adaptation au cinéma.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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John l'Enfer est laveur de carreaux de gratte-ciels à New-York. Un jour, il rencontre Dorothy Kayne, une aveugle "passagère" et Ashton Mysha, un polonais expatrié, dans un hôpital où son employeur l'envoie laver les vitres. Ils vont vivre ensemble des moments forts dans cette grande ville menacée…
Dur de dire ce qu'il ressort de ce livre. Sous fond de décadence de New-York, on découvre trois destins qui se dévoilent sans se livrer totalement. J'ai été touché par quelques scènes mais jamais la suite ne m'a permis d'accrocher. A la fin du roman, j'avais une impression d'amour et de malaise qui en ressortait.
Pour conclure, j'ai été déçue. Je m'attendais à autre chose d'un prix Goncourt...
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New York vieillit … Cette ville qui fut indienne avec le petit village de Manhattan meurt de la lèpre des pierres, et personne ne peut rien y faire.

Personne, pas même le Cheyenne John l'Enfer, laveur de carreaux de son état, qui observe de son poste d'observation privilégié : les gratte ciels qu'il nettoie. « le Cheyenne a toujours eu l'impression d'être le spectateur privilégié de cette ville à la surface de laquelle il ne prend pied que pour fermer les yeux. »

Et pourtant, même les Indiens, normalement non sujets au vertige, commence à en mourir. « le douzième laveur de carreaux qui s'écrase en moins de six mois. Tous des Indiens. Je le croyais pourtant différents de nous autres, insensibles au vertige ? / Oui, ça se passe dans leur oreille interne. Maintenant, si ça se trouve, ils s'adaptent. Et ils en meurent. »

Mais à côté il y a le triangle amoureux formé par l'universitaire Dorothy qu'un accident a rendu temporairement aveugle; le marin polonais Ashon Mysha, désespéré car vieillissant, et John l'Enfer. Trois figures désespérées dans une ville qui agonise … « Tous deux savent que la cité dissimule sous sa poussière et son clinquant une charpente qui se sclérose davantage de jour en jour. »

John l'Enfer le Cheyenne et Dorothy l'aveugle provisoire sont des personnages qui seront vite oubliés dans mon panthéon littéraire. Je n'ai en effet absolument pas su m'attacher à leur histoire, présentée un peu en vrac à la manière d'un roman mal maîtrisé. Quel est le sujet exactement ? Les Indiens ? Les aveugles ? New York qui part en lambeaux ? Qui est réellement John l'Enfer ?

Que de questions auxquelles les 250 pages du roman ne m'ont pas permis de répondre …

Publié en 1977, le livre a pourtant reçu le Prix Goncourt. Mais décidément, cette histoire de ville qui se mine, ce personnage qui erre sans vraiment faire grand chose, rien ne m'a touché, rien ne m'a vraiment intéressé et je suis passée complètement à côté du texte.

Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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