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sur 527 notes
Je n'avais jamais lu Didier Decoin et ce livre, offert en cadeau, avec son titre sibyllin et l'illustration bizarre, ne m'attirait pas a priori. A la lecture de la quatrième de couverture, qui promettait un roman historique se déroulant dans le Japon au XIIème siècle, je me suis enfin décidé.
Sans regret, le style est élégant et l'histoire intéressante. Il s'agit d'une jeune veuve, Miyuki, qui doit finir le travail qu'aurait dû accomplir son mari, pêcheur de carpes, avant de mourir accidentellement. On suit les mésaventures de Miyuki qui doit se rendre à la capitale. Elle doit apporter des carpes magnifiques pour agrémenter les jardins de l'Empereur.
Les péripéties, dont les dénouements sont parfois hâtifs, sont moins intéressantes que les sensations de la jeune femme qui n'avait jamais quitté son village et ses sentiments amoureux encore vifs pour son amant. La jeune femme est courageuse, portée par son abnégation, sa résignation et la présence spirituelle de son époux.
L'auteur peint un Japon ancien à travers l'art et les traditions. le thème de l'odorat et des parfums tient une place importante tout au long du récit. La description des senteurs, bonnes et mauvaises, est remarquable.
On peut regretter que le dénouement, vu tous les événements qui s'y passent, n'ait pas été développé proportionnellement aux autres chapitres.
Mais le romancier doit toujours choisir et renoncer, pour parvenir au point final.
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Un merveilleux roman en forme de conte, dans un Japon médiéval qui ressemble à un univers de fantasy. La sensualité est omniprésente, l'odorat tient un rôle central, le toucher et la vue (à travers une extraordinaire gamme de couleurs) ne sont pas en reste. le périple picaresque d'une Cendrillon nippone qui veut honorer la mémoire de son mari et son contrat avec l'empereur. Envoûtant et onirique.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Le mari de Miyuki, pêcheur renommé, meurt noyé dans la rivière où il avait l'habitude de pêcher ses célèbres carpes. Ces carpes sont si belles, qu'elles sont réservées aux étangs de l'Empereur. le Bureau des Jardins et des Étangs vient encore de passer une commande, il faut donc que quelqu'un emporte les carpes.
Miyuki décide de faire ce long et périlleux voyage jusqu'à la capitale pour honorer son mari qu'elle chérit et qu'elle pleure.
Et puis, il faut honorer également son village tout entier, qui ne doit pas perdre la face, et qui vit presque entièrement sur ce que rapporte la vente de ces fameuses carpes.
Elle part donc à travers le pays, ses nasses pleines d'eau et de vase, contenant huit carpes au total.
Elle va rencontrer des personnes mal intentionnées qui vont vouloir la délester de ses délicieux poissons, mais réussira tout de même à assurer la livraison attendue, après maintes péripéties.

C'est une jolie histoire sur le Japon ancien et ses coutumes, sur la société de l'époque, les croyances, la religion et ses innombrables dieux.
Agréable à lire, comme un conte.
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Le Bureau des Jardins et des Etangs
Didier DECOIN
Editeur : Stock - Janvier 2017 -
Nous sommes au Japon, au XIIe siècle. La culture impériale est à son apogée, c'est l'époque Heian (qui signifie la Paix, l'esprit paisible).
L'empereur aime voir les lacs et les étangs sacrés peuplés des plus belles carpes du royaume. Katsuro est le meilleur des pêcheurs et c'est avec une immense fierté qu'il les ravitaille.
Le jour où son épouse, Miyuki , apprend son décès par noyade, elle décide de quitter son village (elle n'en est jamais sortie) pour honorer la mémoire de son mari et la voici donc partie , une palanche sur les épaules, pour un merveilleux voyage aux mille odeurs, aux mille couleurs, aux mille sensations. Tout va se dérouler selon ce que son mari lui a raconté, elle ne voyage pas seule, il l'accompagne pas à pas.
Nous voyageons nous aussi avec cette femme solaire, liée à son époux au-delà de la mort, puisque celle-ci ne les sépare pas. Il l'accompagne à chaque instant, jusque dans ses rêves.
Puissant roman d'amour, splendide peinture de ce Japon méconnu pour nous, occidentaux, et porté par la plume reconnaissable entre mille de Didier Decoin, ce « Bureau des Jardins et des Etangs » est un régal, un hymne aux sens.
Peuplé de descriptions, de métaphores, de poésie, d'un romanesque sublimissime, cette merveille de la rentrée littéraire 2017 a été pour moi une véritable révélation. En effet, je ne connaissais que de très loin l'histoire du Japon, les coutumes nippones, et voici que ce Monde s'est ouvert devant moi, m'offrant une magnifique découverte.
« Depuis la mort de Katsuro, la jeune femme vivait dans un brouillard qui assourdissait les sons, détrempait les couleurs. Mais elle pressentait que cette opacité se dissiperait dès qu'elle prendrait la route, et qu'elle verrait alors le monde tel qu'il est en réalité, avec ses aspects positifs et ses pentes néfastes. Puis, lorsqu'elle aurait livré ses poissons, lorsqu'ils glisseraient dans les bassins des temples, sa vie s'empâterait de nouveau, l'obscurité la reprendrait. »

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Préféré au Parfum de Süskind !

J'ai eu plaisir à lire ce livre plein de parfums, de couleurs, de poisseux, et baigné d'un érotisme suave à chacune de ses pages. C'est charmant, d'une écriture raffinée mais sans alambic. L'on se prend d'affection pour cette jeune fille-courage et l'on en vient à chérir avec elle des carpes comme des trésors semi-divins. C'est l'histoire de son voyage et de son deuil, des souvenirs en creux de l'homme aimé, sur un fond de Japon médiéval. C'est la force avec laquelle la vie (sexe y compris) vient, presque malgré nous, comme une défense contre la douleur, prendre le dessus et nous pousser de l'avant. C'est le besoin de se noyer dans une activité qui parait vaine ou dérisoire mais que le disparu aurait voulu qu'on mène à bien pour lui, et qui permet à la fois de penser à lui et de se donner un but de diversion pour ne pas sombrer dans la tristesse. C'est pourquoi, le livre est joyeux. Ou disons qu'il devient triste une fois terminé, l'héroïne et le lecteur lui-même, ayant été les dupes de cette aventure allumée en contre-feu contre le malheur : une étonnante bouffée de mélancolie vous envahit alors.

Autre exemple de la maîtrise, sans ostentation, de l'auteur (ne pas lire la suite, spoiler oblige). C'est une chose difficile à rendre qu'une odeur dans un texte. le mot ne suffit pas toujours. Mais par un contraste qui vient parfaitement s'insérer dans l'intrigue, il y a 2 soudaines explosions évocatrices et érotiques qui explosent magnifiquement au nez, en fin de récit, et qui sont : « Je pue, Excellence, c'est ça ? » (et plus loin « Gareki, déclara-t-elle en se pinçant les narines, on dirait bien que tu pues, mon garçon »). Au milieu d'un concert d'odeurs subtiles et délicates, la puanteur vivante (et non macabre) de cette jeune fille vient fleurir magnifiquement comme – en négatif – une rose sauvage sur un tas de fumier. La vie sent toujours bon. La femme aimée sent toujours bon. Et perdant sa saleté, elle se lave et… (the end).

Henri IV ? Lui qui écrivait à sa belle : "Ne vous lavez pas, j'arrive !"
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Plongée impressionnante dans le Japon moyenâgeux. Roman souvent érotique, très incarné et surtout très sensuel. Tous les sens sont magnifiquement décrits et donc mis en éveil chez le lecteur. C'est pour moi un vrai roman de littérature. En plus on sent que l'auteur a bien bossé le sujet. Nous en avons la confirmation à la signature de la dernière page! A conseiller les yeux fermés (et l'odorat en éveil).
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Le Japon impérial, XIIe siècle.
Miyuki, jeune veuve, doit prendre la suite de Katsuro, son mari pêcheur, mort noyé.
Il était le fournisseur officiel du bureau des Jardins et des Etangs, administration chargée de remplir les bassins de l'Empereur des plus belles carpes.
Tout le village dépend de la bonne réussite de cette mission.
Miyuki doit donc marcher 400 km en transportant sur ses épaules une palanche, avec deux gros paniers contenant huit carpes. Miyuki voit dans ce voyage le salut de son village mais sent aussi que ce sera pour elle le seul moyen de survivre à la mort de Katsuro : ils étaient un couple heureux, et tout au long de son périple, les souvenirs de leur vie à deux l'accompagnent.
C'est donc un conte, un voyage initiatique, un roman picaresque : en chemin, Miyuki va croiser d'innombrables dangers, affronter des brigands, des créatures fantastiques. C'est un enchantement pour le lecteur, on croit traverser les estampes d'Hokusai, c'est un formidable voyage à travers l'histoire, les légendes, la vie quotidienne dans le Japon médiéval. le roman foisonne d'odeurs, de couleurs, de matières, tous les sens sont sollicités. La nature est omniprésente, les brumes, la rivière et l'eau jouent un rôle central. C'est drôle, sensuel, poétique, d'une érudition raffinée et jamais pesante. C'est aussi un roman sur le deuil et comment les morts continuent à accompagner les vivants qui les ont aimés.
Miyuki est une magnifique héroïne, mais le directeur vieillissant du Bureau des Jardins et des Etangs est aussi un personnage passionnant.
Une lecture enthousiasmante.
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Je n'avais jamais encore lu de Didier Decoin. Voilà qui est fait. Et bien fait. Ce roman a été un plaisir de lecture du début à la fin. Il faut dire que l'auteur s'y entend pour nous projeter dans un japon médiéval plus vrai que nature. Dans une langue magnifique il parviendrait presque, voire parvient tout court à nous faire croire que son livre est l'oeuvre d'un brillant écrivain japonais.
Sa connaissance du pays comme de l'époque est indéniable et le récit est parsemé de détails érudits sans jamais être lourd. Ajoutez à cela un magnifique portrait de femme et celui d'une société aux coutumes mystérieuses et étranges pour nos yeux d'occidentaux et vous obtenez un très beau roman qui vous emmène loin, très loin, dans l'espace et le temps.
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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Japon, XIIe siècle. Katsuro est un prestigieux pêcheur, fournisseur des étangs impériaux en poissons d'ornement, mission qui lui confère un grand prestige au sein de son village. Lorsqu'il disparaît, sa veuve Miyuki décide d'honorer sa dernière commande et d'aller livrer elle-même ses dernières plus belles carpes…

C'est un magnifique voyage dans un Japon folklorique où l'on peut croiser des moines, des pirates, des grues voraces, des créatures aquatiques et des amateurs de parfum… mais c'est également le cheminement de Miyuki dans son deuil, l'occasion de se retourner sur ses souvenirs et d'évoquer son mari et leur relation fusionnelle et sensuelle. La veuve est une jeune et jolie paysanne qui n'a encore jamais franchi les frontières de son village et, le lourd poids des nacelles de poissons posé en équilbre sur ses épaules, va attirer les convoitises des pirates comme des maquerelles ; Miyuki s'efforcera malgré tout d'accomplir sa mission avec la tenacité propre aux amoureuses. Un magnifique conte charnel et dépaysant où la crasse devient nectar et la carpe un noble symbole.
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Katsuro était le meilleur pêcheur de carpes de la région et il s'est noyé. Katsuro était le mari de Miyuki et il est mort. Katsuro était le fournisseur officiel de carpes pour les étangs impérieux et ne pourra plus jamais assuré cette mission. L'honneur du village de Shimae va en être entaché pour toujours. D'autant plus qu'une commande vient de tomber. C'est donc tout naturellement (même si l'idée semble farfelue) que le chef du village missionne sa veuve pour livrer les précieuses carpes à la cour impériale.

La frêle Miyuki se lance donc dans un voyage périlleux, à pied, une planche en travers des épaules et à chaque extrémité de cette planche, une lourde nacelle contenant les carpes pêchées par feu son mari.

Je ne vous cache pas qu'au début, j'ai eu peur. Les tournures de phrases me paraissaient alambiquées et les allusions sexuelles pas forcément nécessaires. Puis je me suis laissée porter par le récit et j'ai emprunté le pas à Miyuki. Laquelle fera de drôles de rencontres sur son trajet.

En parallèle, l'auteur nous présente le haut fonctionnaire responsable du Bureau des Jardins et des Etangs, sa mission, ses fragilités qui l'amèneront à croiser Miyuki avant même qu'elle atteigne la capitale impériale.

Le récit est bien documenté et nous immerge complétement dans le Japon du 12ème siècle, ses moeurs, ses croyances, sa politique, sa culture.
L'histoire, pour simple qu'elle est, flatte les sens et il finit par s'en dégager une sensualité surprenante. La fin est toute en délicatesse et en émotions.

J'avais abordé ce livre un peu inquiète et j'en suis ressortie émue et finalement contente de ma lecture.
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