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sur 2392 notes
La lecture d'un classique comme Robinson Crusoé à la quarantaine est l'occasion de mesurer l'écart qui sépare l'oeuvre du berceau de brume dans lequel on l'avait laissé adolescent. Je suis d'ailleurs bien incapable d'affirmer que je l'avais déjà lu dans sa version intégrale, et encore moins dans la traduction admirable de Pétrus Borel (1833) qui résiste aux affres du temps, comme les traductions d'Edgar Allan Poe par Baudelaire. Nul souvenir des soixante-dix pages d'aventures qui précèdent le naufrage, où Robinson se fait planteur au Brésil et participe à une expédition à la recherche d'esclaves, ni des tribulations improbables qui suivent le séjour dans l'île qui évoquent les voyages maritimes imaginaires en vogue dans la 1ère moitié du 18ème siècle.
Beaucoup de lecteurs postent les livres qu'ils emmèneraient sur une île déserte. A croire qu'il suffit de plonger les yeux fermés son harpon dans la mer pour en retirer des daurades toutes frétillantes ou de taper sur le tronc d'un cocotier pour en faire tomber les noix. L'industrieux Robinson n'a pas de temps pour les robinsonnades. Sitôt échoué et ses esprits retrouvés, il fait des norias entre l'épave et la plage pour en retirer tout ce que la civilisation occidentale a produit d'outils, d'armes, d'instruments, de toiles, de bois ouvragés pour ajouter à l'Empire maritime britannique une micro-colonie. Propriétaire, agriculteur, charpentier, plus tard gouverneur, sous la seule férule de la Bible, qu'il redécouvre au fil de son séjour, Robinson Crusoé s'inscrit dans la lignée des aventuriers, navigateurs, colons, marchands britanniques qui ont écumé les océans depuis le règne d'Elisabeth 1ère, des Drake, des Dampier. L'image recomposée d'un hamac tendu entre deux troncs de cocotiers a vécu.
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LE livre de naufragé à lire!
Outre les aventures solitaires de Robinson, sa vie sur cette île où il s'organise avec pragmatisme d'abord, puis avec un certain "plaisir", c'est le changement d'état d'esprit de ce dernier lorsqu'il découvre qu'il n'est plus seul qui est saisissant...
Sans doute l'adage "pour vivre heureux vivons cachés" n'est-il pas loin de la philosophie fondamentale de cet ouvrage fabuleux...
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Comme un item d'un challenge auquel je participe regroupe les mots « classique » et « jeunesse » (deux qualificatifs qui ne me font pas sauter de joie), je me suis traînée jusqu'à l'ancestrale bibliothèque familiale pour en tirer un vieux livre vert des éditions Hachette, moisi, sans ISBN (en 1938 ça n'existait pas...), et parsemé de cinq illustrations de J. Pegnard (je ne sais pas qui c'est et ses dessins ne me donnent pas envie de chercher).
Me voici donc avec le célébrissime Robinson Crusoé entre les mains. le roi des naufragés depuis près de deux siècles, puisque ce roman d'aventure a été publié pour la première fois en 1719. Ce qui nous prouve qu'il y a des morales intemporelles...
Le hic pour moi, c'est que je n'ai pas vraiment envie de me mettre dans la peau d'un enfant pour juger ce livre (oui, j'ai le droit). Forcément, il m'a manqué les questionnements existentiels à la mords-moi le noeud sur la solitude. Je suis une grande solitaire et pourtant je suis absolument certaine qu'au bout d'une semaine sur cette île je me serais pris une cuite au rhum. Robinson, lui, en un quart de siècle, ça ne lui traverse pas l'esprit une seule fois. C'est chiant la vie d'un héros de roman jeunesse, non ? Il n'a quasiment fait que bosser comme menuisier, agriculteur, tanneur... avec la Bible comme béquille psychologique. Amen (l'apéro, huhu).
Robinson Crusoé est le symbole de la longévité de l'optimisme mais moi, dans ma peau d'adulte, cette longévité m'a faite bâiller.
J'aurais dû chercher la version BD.
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L'histoire est célèbre : Robinson Crusoé devient marin contre l'avis de son père et après plusieurs mésaventures en mer, il échouera sur une île déserte et y survivra pendant de nombreuses années.
Comme beaucoup de monde, je connaissais l'histoire de cette grande figure de la littérature, mais je ne l'avais encore jamais lue.

C'est maintenant chose faite et me voici bien embêté pour en écrire une critique, tant je ressors mitigé de ma lecture.

De certains côtés, j'ai trouvé le roman passionnant. Robinson Crusoé fait preuve d'astuce et de courage pour survivre. Il est le roi de la débrouillardise. On a de la peine pour lui à chacun de ses échecs, heureux à toutes ses petites victoires. On ressens bien sa solitude, ses peines, ses joies... Bref, tous ces aspects du roman m'ont énormément plu.

Mais un autre aspect du roman m'a vraiment géné, d'autant plus qu'il est essentiel dans l'histoire, c'est que le roman de Daniel Defoe est tout entier imprégné de morale religieuse. Robinson Crusoé le pêcheur (il a désobéi a son père) subit milles souffrances de la main de Dieu, dans le but de faire de lui un homme meilleur. Je n'ai rien contre la religion, mais ces passages moralisateurs étaient bien trop nombreux à mon goûts.

Sans parler de la relation de Robinson avec Vendredi. Crusoé le considère d'emblée comme un serviteur (le premier mot d'anglais qu'il lui apprend est "Maître") et très vite il entreprend de lui enseigner sa religion, partant du principe qu'il n'y a qu'un seul vrai Dieu et donc que les croyances de Vendredi ne peuvent être que des mensonges professés par des imposteurs.
Du point de vue du lecteur du 18e siècle, cela se comprend. C'est même vu comme une bonne action puisque faisant cela Robinson sauve l'âme du sauvage. le lecteur moderne que je suis y a juste vu une grave marque d'intolérance et ces passages, en plus d'être très longs, m'ont plutôt évoqué un lavage de cerveau.

Au final, bien que je sois très content d'avoir lu ce classique, je l'ai trouvé très daté et trop long. Pour une fois, je préfère les copies à l'original et, aux amateurs de robinsonnades, je conseillerais plutôt Vendredi ou la vie sauvage, de Michel Tournier, dont je conserve un excellent souvenir (bien que lointain... Il faudrait que je le relise) ou, dans un genre différent, l'Île mystérieuse, de Jules Verne.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Classique que j'avais oublié de noté. Bonne littérature pour jeunes et adultes où le lecteur se découvre un peu mieux, si ce n'est pas déjà fait, en plus de lire une histoire d'aventures maritimes.
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C'est un classique de la littérature, mais qui est très éloigné de la version pour enfant que nous avons connue étant plus jeunes. C'est une oeuvre à connaître et à apprécier pour ce qu'elle est: un récit précurseur du genre qui a influencé plus d'un roman et qui n'a pas fini de servir de référence.
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La version Bibliothèque verte de Robinson Crusoë est un des livres qui a le plus marqué ma jeunesse et il reste un de mes ouvrages référence. Il m'a permis en tant qu'enfant d'échapper à un quotidien triste. Je viens d'en terminer la version longue (je dirais même interminable) mais cela m'a plu aussi. Robinson y explique comment il s'y prend pour supporter son isolement. Pas évident de rester plus de 20 ans tout seul sur une île. Lui qui n'était pas religieux l'est devenu car il n'avait pas d'autre choix que de s'en remettre à la miséricorde de Dieu.
Je lis ce livre alors que nous sommes en confinement. Hasard ? Je ne sais pas. En tout cas, cette lecture est l'occasion de s'interroger sur un mode de vie différent de celui de nos sociétés. Une très belle lecture!
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Comment survivre sur une île déserte après un naufrage ? C'est un thème brûlant d'actualité. Il est impossible d'échapper à la crise qui bouleverse notre quotidien, alors parlons-en ouvertement.

8 milliards de Robinson, le retour dans les grottes :

Tous les jours, on nous montre à la télévision les images d'un monde de fiction où les rues des métropoles, naguère remplies de files interminables de véhicules, sont désormais désertes. Sur les trottoirs cheminait hier un peuple grouillant, affairé ou parfois nonchalant, ces habitants ont disparu. Quelques drones pilotés à distance par les forces de l'ordre rappellent les consignes aux personnes qui ne respectent pas le confinement.
 Le monde est en train de bifurquer. Les chemins qui nous conduisaient vers un futur que certains pensaient être en mesure de prévoir, sont devenus un labyrinthe, un dédale, un arbre aux multiples ramifications. Les bouleversements qu'entraîne un confinement à l'échelle mondiale auront des conséquences incalculables. Des millions de personnes vont devoir changer leur mode de vie au quotidien, ils vont se livrer à toutes sortes d'activités qu'ils pratiquaient peu ou pas du tout auparavant. Je pense aussi à toutes ces rencontres qui n'auront pas lieu et à celles qui au contraire vont être provoquées par les événements. Je pense à toutes ces personnes atteintes par la maladie, angoissées, isolées de leur famille et qui s'attendent au pire, pour la plupart, elles s'en sortiront, mais cette épreuve les changera profondément.
 Les certitudes des hommes politiques sont ébranlées, comme en témoigne les récents discours télévisés d'Emmanuel Macron des 12 et 16 mars 2020 : "Il faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties... Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner, notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle... Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Agissons avec force, mais retenons cela : le jour d'après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d'avant... Nous aurons appris et je saurai en tirer les conséquences, toutes les conséquences...". Reste à savoir si cette prise de conscience sera suivie d'effets.
 L'enquête sur cette catastrophe sera longue et difficile même si l'on croit déjà connaître l'origine de la contamination : la consommation en Chine, d'animaux sauvages, dans des conditions d'hygiène douteuses. Mais ne peut-on pas imaginer que ce qui se produit est une forme de résilience de la nature en réaction contre le pillage organisé des ressources naturelles et la destruction de notre biodiversité provoqué par la folie des hommes ? La planète prend sa revanche, le confinement général à des effets bénéfiques, la pollution est en baisse.
 Quoi qu'il en soit, il faut faire face et adopter une attitude positive. Ce que nous vivons aujourd'hui peut avoir un impact positif sur l'avenir. Ce retour au sein de la cellule familiale restreinte nous oblige à penser et à nous organiser autrement. C'est l'occasion d'une réflexion sur ce que sont nos besoins fondamentaux. C'est l'occasion de redécouvrir les vertus de la campagne, des potagers, des livres. Nous sommes confinés, mais pas isolés, car nous pouvons communiquer et recevoir des informations en temps réel. Prenons exemple sur l'expérience de ceux qui savent s'adapter aux espaces réduits dans des conditions précaires : les cosmonautes, les navigateurs solitaires, les sous-mariniers, les explorateurs polaires, les moines et aussi les grands lecteurs. La lecture est un moyen formidable d'évasion, les livres ont un pouvoir guérisseur sur les maux de l'esprit. Relisons les grands philosophes de l'antiquité qui s'interrogeaient sur les problèmes fondamentaux de la condition humaine et prenons nos distances avec les grandes théories économiques, financières et productivistes qui ont peu à peu conduit nos politiques à diriger la planète comme une start-up.
 Les restrictions de liberté que nous subissons doivent être acceptées comme le seul remède, en attendant la fabrication d'un vaccin. Profitons de ces circonstances pour développer le télétravail, la télémédecine, l'école à distance. Ces modalités d'exercer certaines activités seront sans doute très utiles demain même après un retour à la "normale"
 On peut s'adapter au confinement en s'organisant et en s'imposant des règles de fonctionnement qui éviteront les comportements anarchiques incontrôlables. Ce n'est pas la fin du monde, c'est la fin d'un monde, préparons-nous à demain. Assignons-nous des tâches, des projets, des missions, respectons des rituels, organisons nos journées. Nous allons apprendre à moins consommer, à économiser nos ressources, à moins nous déplacer inutilement, à profiter de chaque instant, à réfléchir et à prendre conscience que depuis la nuit des temps l'humanité a toujours été confinée sur la planète et qu'il faut en prendre soin plus que jamais. Alors cultivons notre île et ouvrons les livres.

“Tout nos tourments sur ce qui nous manque me semblent procéder du défaut de gratitude pour ce que nous avons.”
Daniel Defoe, Robinson Crusoé.

Bibliographie :
- "Robinson Crusoé", Daniel Defoe, le livre de poche (2003), 410 pages.
- "L'école des Robinsons", Jules Verne, Novedit (2007), 202 p.
- "Le nouveau robinson suisse", Wyss Jean-Rudolphe & Stahl P.J. , Ramsay Pauvert (1990), 407 pages.
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En ouvrant le fameux livre de Daniel Defoe, je m'attendais à rencontrer un Robinson Crusoé expert du système D, qui trouve le moyen de créer les conditions de sa survie sur une île déserte. Je partais donc du principe qu'il s'agirait moins d'un roman que d'un concentré de méthodes de survie (ce qui m'allait très bien aussi). Or, sans être le moins du monde déçu en la matière, puisque Robinson expose longuement les gestes pratiques de sa solitude, je me rends compte qu'il s'agit plutôt d'une oeuvre moraliste (ce qui n'est pas un terme péjoratif, mais juste le rôle assigné au roman à l'époque), qui retrace la réconciliation d'un libertin ingrat avec Dieu, au fil d'une longue expiation que le narrateur repentant finit par concevoir comme une retraite érémitique salutaire. Defoe est un puritain qui prêche par le biais du divertissement qu'il procure.

Cette dimension spirituelle qui, loin d'être annexe au livre, semble plutôt sa raison d'être, restera assez envahissante aux yeux du lecteur contemporain qui a pris ses distances avec la religion. Peut-être accordera-t-il un intérêt historique aux éloges du narrateur envers le capitalisme naissant sur lequel l'Angleterre bâtit son empire. Defoe est un partisan absolu de l'impérialisme britannique, qui assume pleinement la place centrale de l'argent et l'individualisme dans cette société qui affirme sa puissance. Si ce monde a perdu de son éclat aujourd'hui, il est toujours intéressant de lire contre soi et de connaître l'origine des phénomènes sociétaux.

En définitive, à moins d'être un lecteur touche-à-tout (c'est mon cas), il est difficile d'accorder une concentration soutenue à l'ensemble de l'oeuvre, tant sont espacées les considérations triviales où Robinson nous explique comment faire des pots, et les considérations métaphysiques où Robinson est mis en difficulté en tâchant de convertir Vendredi. Selon vos intentions de lecture, vous aurez peut-être la tentation de sauter régulièrement des pages. Pour ma part, comme croyant qui aime L Histoire et qui aimerait savoir se débrouiller dans la nature, j'ai eu tout ce qu'il me faut.
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Je me souviens avoir lu ce livre en écoutant "La mer" de Claude Debussy conférant à cette lecture une ambiance et un charme tout particulier. du coup mes nuits étaient emplies de trois mats, d'iles tropicales, de plages de sables, de forêts humides et de tout ce qui fait le mythe de se retrouver seul sur un territoire perdu, mainte fois adapté, repris et décliné.
Mais j'en garde un souvenir indélébile car je suis certain que nous sommes nombreux à fantasmer une telle expérience qui ne manquerait sans doute pas d'ailleurs de tourner au cauchemar en situation réelle.
Mais l'aventure est belle, très bien décrite et l'on se plait à s'approprier tous les détails de cette nouvelle vie à bâtir.
Une quête pour rentrer en Angleterre et une fois ce voeu réalisé, une nostalgie inexplicable.
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