Dans le dernier livre de Chloé Delaume, "Phallers", qui frôle l'utopie, les hommes cessent enfin de violer. Car les femmes, d'un simple coup d'oeil bien placé, font imploser leurs phallus lorsqu'ils sont violents. "On ne sait pas comment empêcher ces violences, par quel bout prendre le problème. Donc du coup, j'ai choisi la solution humoristique."
Au micro de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux, rencontre avec l'autrice aux trouvailles hilarantes et à la lucidité stupéfiante.
Visuels vignette : portrait Chloé Delaume / JOEL SAGET / AFP + KONTROLAB / Getty
#féminisme #littérature #dystopie
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Chloé Delaume/5
19 notes
Chloé Delaume redonne vie à Anne, l'ancien moi du dedans, celui d'avant la destruction du dossier Indochine (1995), celui qui fut fan du groupe dans les années 80 et même après, quand il passa au purgatoire. Oscillant entre je et elle, barbotant dans le jus de mémoire, Chloé Delaume restitue cette folie obsessionnelle qui lui a fait traverser l'adolescence un casque vissé sur les oreilles.Sans se départir de la... >Voir plus
Résumé :
Chloé Delaume redonne vie à Anne, l'ancien moi du dedans, celui d'avant la destruction du dossier Indochine (1995), celui qui fut fan du groupe dans les années 80 et même après, quand il passa au purgatoire. Oscillant entre je et elle, barbotant dans le jus de mémoire, Chloé Delaume restitue cette folie obsessionnelle qui lui a fait traverser l'adolescence un casque vissé sur les oreilles.Sans se départir de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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J'ai mis un bon bout de temps à relire Chloé Delaume après la claque reçue lors de la lecture du Cri du Sablier.
Ce livre m'a montré que si elle sait décrire le pire des drames avec pudeur et retenue, elle sait aussi faire rire et se tourner en dérision. Elle nous raconte son amour pour Indochine, né après avoir entendu "Goldorak contre tout Shah Khal" au camping et l'avoir réclamé (sans succès, on se demande bien pourquoi...) à un disquaire, la honte que certains ont pu lui infliger lorsque le groupe est passé de mode, remplacé par de nouvelles tendances. le récit d'une ado comme une autre me direz-vous, si ce n'est l'obsession dévorante qui la prenait et la menait à écouter plusieurs albums par jour en réfléchissant aux réactions outrées qui naîtraient si Sirkis l'épousait un jour.
Une lecture vraiment chouette, que je recommande particulièrement aux fans d'Indochine bien évidemment, même si un simple amateur peut aussi s'y aventurer sans forcément s'y perdre. La plume de Chloé Delaume est vraiment agréable et originale, elle mériterait d'être plus connue.
Ce livre m'a montré que si elle sait décrire le pire des drames avec pudeur et retenue, elle sait aussi faire rire et se tourner en dérision. Elle nous raconte son amour pour Indochine, né après avoir entendu "Goldorak contre tout Shah Khal" au camping et l'avoir réclamé (sans succès, on se demande bien pourquoi...) à un disquaire, la honte que certains ont pu lui infliger lorsque le groupe est passé de mode, remplacé par de nouvelles tendances. le récit d'une ado comme une autre me direz-vous, si ce n'est l'obsession dévorante qui la prenait et la menait à écouter plusieurs albums par jour en réfléchissant aux réactions outrées qui naîtraient si Sirkis l'épousait un jour.
Une lecture vraiment chouette, que je recommande particulièrement aux fans d'Indochine bien évidemment, même si un simple amateur peut aussi s'y aventurer sans forcément s'y perdre. La plume de Chloé Delaume est vraiment agréable et originale, elle mériterait d'être plus connue.
Même si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est le livre de Chloé Delaume que je préfère, j'ai beaucoup aimé me plonger dans la lecture de court récit.
Les chapitres (tous reprenant le titre d'une chanson d'Indochine) où Chloé se retrouve face à Anne sont vraiment très drôles.
Indochinoise moi-même, je me suis totalement retrouvée dans certaines situations/états qu'elle raconte : "l'Argument d'Autorité", c'est-à-dire "Toi, t'écoutes Indochine" ou "le besoin viscéral de citer Indochine à longueur de journée"
Petit bémol qui n'en est pas vraiment un : les chansons glissées dans le texte vous donnent une furieuse envie de chanter (ce qui n'est pas facile pour continuer la lecture)
Les chapitres (tous reprenant le titre d'une chanson d'Indochine) où Chloé se retrouve face à Anne sont vraiment très drôles.
Indochinoise moi-même, je me suis totalement retrouvée dans certaines situations/états qu'elle raconte : "l'Argument d'Autorité", c'est-à-dire "Toi, t'écoutes Indochine" ou "le besoin viscéral de citer Indochine à longueur de journée"
Petit bémol qui n'en est pas vraiment un : les chansons glissées dans le texte vous donnent une furieuse envie de chanter (ce qui n'est pas facile pour continuer la lecture)
Citations et extraits (9)
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Les femmes pleurent en moyenne quatre fois plus que les hommes. Si les femmes éprouvent quatre fois plus souvent le besoin de diminuer de 40% la sensation de tristesse ou de colère que les hommes, ce n'est pas parce qu'elles représentent 91,2% des corps violés en France, que l'écart des salaires est de 37%, ni que les instances marketing du biopouvoir les invitent à utiliser d'urgence des Tampax à la fleur tellement elles daubent les pauvres, mais à cause d'une hormone, la prolactine, qu'elles produisent davantage que les couillidés.
Ma bouche restera close encore des mois durant et c'est par mes tympans qu'implosera la survie.
J'avais envie de l'avoir en moi, cette chanson. De l'avoir au-dedans pour toujours, disponible et incorporée. Il me suffirait de vouloir et aussitôt mon sang se boîtarythmerait pendant que je cours loin, très loin, le plus loin qu'il peut être possible sans que rien ne puisse m'arrêter.
J'avais envie de l'avoir en moi, cette chanson. De l'avoir au-dedans pour toujours, disponible et incorporée. Il me suffirait de vouloir et aussitôt mon sang se boîtarythmerait pendant que je cours loin, très loin, le plus loin qu'il peut être possible sans que rien ne puisse m'arrêter.
J'ai pour résidence principale un corps de sexe féminin fabriqué en mars 73. Avant ma venue et les travaux, il avait beaucoup moins de valeur, le soma était calciné, il a fallu tout reconstruire, cave à la chaux, grenier sur rue. Je me suis beaucoup investie.
Alors, grandir. Ici en attendant l'ailleurs, celui où ça doit arriver . L'évènement. La rencontre. Sa voix me parle sa voix me dit. Je ne veux pas croire au hasard, ça rend la vie vulgaire, la mienne est assez sale comme ça.
Il est possible que je pleure, que je sois en train de pleurer. Que j'aie envie de tuer, en moi, un quelqu'un quelque part ou bien un quelque chose.
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