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EAN : 9782226480941
272 pages
Albin Michel (04/01/2023)
4.21/5   42 notes
Résumé :
« À situation irrationnelle, solution irrationnelle. »

Cours du dollar, marché du gaz, prix du baril... Lucie, analyste financière chez Vega Energie, maîtrise le haïku et la volatilité des marchés avec panache. Mais quand le monde menace de s'effondrer, peut-on se contenter de remplir des tableaux Excel ? Alors, pour donner du sens à ce qui n'en a pas, elle a un projet : la PVV, La Poésie vibratoire du Vivant.
Avec Franck, un SDF un peu perché,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le décor high-tech d'une entreprise qui porte le sibyllin titre de Vega Energie, Lucie analyse les variations des coûts des ressources énergétiques. Il est donc question de pétrole, d'électricité, de gaz, de fluctuations de taux, bref pas de quoi rêver. Mais comme le management propose des simulacres de propositions bienveillantes, destinées à motiver les troupes pour plus de rentabilité, Lucie se lance dans le challenge qui consiste à imaginer une amélioration des conditions de travail. Avec deux collègues, elle monte un projet d'émission de bruit alfa qui atténuerait le bruit ambiant. Laissant tomber l'attribution de haïkus en guise de portrait pour chaque membre de l'équipe, elle lutte pour ne pas laisser de côté son âme d'artiste. Un local inutilisé abrite ses meilleures productions. Lieu de rendez-vous secret pour ceux qui la suivent dans ses délires, le cagibi en verra bien d'autres. Il y sera question d'un recyclage des âmes, d'un iguane colopathe et de Nietzsche !

C'est aussi drôle qu'instructif, et l'autrice parviendrait presque à nous faire comprendre la raison du prix exorbitant du carburant à la pompe.

Anne-Laure Delaye se moque gentiment du monde de l'entreprise 3.0 , de ses tics de langage, anglicismes et acronymes, et de son management qui frôle la caricature.
L'humour ne manque pas et l'on sourit aux portraits dressés avec un regard sans concession.

Le heurt de deux mondes incompatibles provoque un chaos que l'alchimie d'une écriture vive et enjouée transforme en moment de grâce.

272 pages Albin-Michel 4 janvier 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un premier roman divinement déjanté!

Voilà ce que nous offre là Anne-Laure Delaye, analyste de marché dans une société d'énergie, avec cette histoire où s'entremêlent le rationnel, l'irrationnel, le sérieux et l'urgence des marchés et des traders, la poésie et la lenteur évanescente des haïkus, le côté farfelu de cette bande un peu naïve, un peu "bras cassés", qui a envie d'enchanter le quotidien dans lequel elle travaille.

Comment? En utilisant 1001 subterfuges à leur sauce au sein de leur entreprise, en usant d'imagination, totalement farfelue, pour apporter un peu de "douceur dans ce monde de brutes".

Entre Farid qui arrive à mimer le prix du pétrole, Franck un SDF qui jongle avec les mots, parle de Nietzsche et réalise des oeuvres d'art, Lucie qui décide de lancer son projet de PVV: La Poésie Vibratoire du Vivant, Henri qui "parle avec le ventre" pour bien se faire entendre, et puis Robert, l'iguane mascotte de ce groupe de collègues devenus amis et complices, qui va leur permettre de lancer des séances de saurothérapie qui vont nous faire rire aux éclats.

L'association Robert Timon est lancée! Son but, disséminer des germes de Poésie absolument partout où c'est possible et de préférence de manière inattendue.

Autant dire que de l'inattendu, il y en aura avec ces farfelus qui nous donnent le sourire, jonglent d'idéaux en idéaux, que ce soit l'arrêt d'un chantier de construction, le réchauffement climatique, les dysfonctionnements sur les lieux de travail, le but d'un avenir meilleur,...

Et toutes ces péripéties vont nous faire passer un bon moment tout en réfléchissant aussi: "Et si on réenchantait notre quotidien, au bureau ou chez nous"?

De manière, comme Lucie, de trouver notre place dans un monde qui devient fou?

Un frisson d'hiver
A tâtons dans la brume
Laissez-moi danser

Parce que la fantaisie est addictive, que l'imagination est sans limite, et qu'une fois qu'on y a goûté, il est difficile de réintégrer la morne et grise réalité.

Un très beau premier roman que "La poésie des marchés"!
Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Chronique en forme de quiz

Question 1 : Quel est l'habitat naturel de l'iguane ?

Réponse A : Les arbres des forêts tropicales.
Réponse B : le local technique d'une grande entreprise parisienne spécialisée dans le marché de l'énergie (gaz, pétrole, électricité).

Question 2 : Que vous évoque le terme de pétrospleen ?

Réponse A : Les états d'âmes de Charles Baudelaire s'éclairant à la lampe à pétrole.
Réponse B : La mélancolie provoquée par la prise de conscience de notre addiction collective au pétrole.

Question 3 : le lézard Timon lepidus dodeline de la tête à l'écoute de Stairway to Heaven de Led Zeppelin :

Réponse A : Faux.
Réponse B : Vrai.

Question 4 : Les rapports annuels de l'agence internationale de l'énergie permettent :

Réponse A : aux traders de prendre des décisions objectives pour pallier la volatilité des prix du marché.
Réponse B : de réaliser de superbes collages artistiques à partir des graphiques en forme de camembert.

Question 5 : Dans une grande entreprise de Paris La Défense on trouve des machines Nespresso qu'à l'étage des traders :

Réponse A : Faux.
Réponse B : Vrai.

Question 6 : Cette même grande entreprise spécialisé dans les cours du pétrole, abonnée au site prixdubaril.com dont la majorité des salariés réalisent dans l'open space des tableaux Excel et des PowerPoint est un lieu favorable à la réalisation de haïkus, à l'exercice de la poésie, à des conférences sur Nietzsche  réalisées par un SDF à dreadlocks ?

Réponse A : Faux.
Réponse B : Vrai.

Si vous avez une majorité de réponses A : vous manquez totalement d'imagination, vous pensez que l'entreprise est à l'exact opposé de la poésie.
Si vous avez une majorité de réponse B, c'est que vous avez lu le livre, bande de tricheurs. Bon, ça va pour cette fois.

Coup de coeur pour ce premier roman d'Anne-Laure Delaye qui travaille effectivement en tant qu'analyste financière dans le marché de l'énergie. Une bouffée d'air frais.

Changer les âmes
Changer les coeurs
Avec des bouquets de fleurs
La guerre au vent
L'amour devant
Grâce à des fleurs des champs
Laurent Voulzy – le pouvoir des fleurs.

Challenge Multi-Défis 2023.
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Un premier roman original qui sort du lot en cette rentrée littéraire du mois de janvier.
On y trouve des mathématiques de la physique de la philosophie et surtout beaucoup d humour et de la poésie.
Un véritable bonheur de lecture qui fait un bien fou
Plaisir de découverte 9/10
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Que vous dire sur ce roman pour lequel je reste entre deux chaises ?
En quatrième de couverture il est indiqué "A situation irrationnelle, solution irrationnelle "
C'est bien le cas du roman d'Anne Laure Delaye.
Il faut sûrement le prendre au quatriéme ou cinquième degré pour entrer dans cette irrationnalité.
Mais à force de degré et d'irrationnalité , le propos perd de son acuité et ne défend plus la cause initiale.
Le pitch ( pour être dans le vocabulaire des personnages ) : Lucie, analyste financière chez Vega Energie maitrise les cours et la volatilité des marchés du gaz et de l'electricité.
En ce début 2022 , La Russie s'apprête à envahir l'Ukraine avec les conséquences que l'on connaît. le monde peut-il s'effondrer ?
Lucie a une prise de conscience et pour donner du sens elle souhaite développer un projet : La PPV ou Poésie Vibratoire du Vivant.
Idée audacieuse, novatrice. Pourquoi pas ?
Un brun d'irrationnalité ne ferait pas de mal
Mais là , l'irrationnalité atteint des sommets entre un Sdf un peu perché , des collages et sculptures , un iguane du nom De Robert. le tout hébergé secrètement dans une pièce de l'entreprise.
Je vous fais grâce de l'écologie traité par dessus la jambe et des réunions et brainstorming sans queue ni têtes , ni des séances de saurothérapie à 150 E prodiguées par Lucie !
A force d'irrationnalité le propos dessert une réalité qui est effectivement , le coût de l'énergie , le réchauffement climatique ou encore la poésie et la pleine conscience.
Les derniers mots du roman : Ensuite on verrait bien.
En effet on verrait bien. Une fatalité qui fait qu'on est pas plus avancé.
Balle au centre.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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critiques presse (2)
OuestFrance
06 mars 2023
Avec deux collègues, Lucie s’attaque au fléau des open-space : le bruit. Leur projet consiste à faire diffuser par des enceintes géantes un bruit de fond, afin de masquer le brouhaha encore plus perturbant des conversations.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeFigaro
06 février 2023
Un premier roman qui dit le pouvoir de la poésie dans la vie et dans un lieu où tout est absolument rationnel.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Au fond de moi cependant, j’avais beaucoup de sympathie pour la volatilité du prix du pétrole. J’y trouvais un écho à mes propres incertitudes. Moi aussi, la volatilité de mes impressions sur le monde m’empêchait d’y définir ma direction propre.
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Au fond de moi cependant, j’avais beaucoup de sympathie pour la volatilité du prix du pétrole. J’y trouvais un écho à mes propres incertitudes. Moi aussi, la volatilité de mes impressions sur le monde m’empêchait d’y définir ma direction propre.

Dans ce monde en tourbillon, certaines choses semblaient plus apaisantes. Je pensais en particulier aux lézards Timon lepidus. Ils étaient verts, couleur de l’espoir, et possédaient un troisième œil, comme beaucoup de sauriens, d’après Wikipedia. Si j’arrivais à nous en procurer, j’avais le sentiment que je résoudrais le problème de construction du building derrière l’appartement d’Henri, mais pas seulement. J’étais certaine aussi que ma vie basculerait dans une dimension plus unifiée, plus directionnelle en fait. Le lézard Timon lepidus était un poïkilotherme. C’est-à-dire qu’il avait une faible régulation thermique autonome et devait donc composer avec son environnement extérieur pour équilibrer sa température interne.
J’aimais cette nécessité de faire avec le monde. Le Timon lepidus avait besoin du soleil pour se réchauffer pendant de longues heures. Personne ne songerait à lui jeter la pierre, hormis quelques garnements de village qui s’ennuyaient pendant leur sieste. Et si moi aussi, j’avais quelque chose du Timon lepidus ? Si j’y réfléchissais bien, partout où j’allais, mon premier réflexe était toujours de m’assurer de trouver une roche ensoleillée de fantaisie sur laquelle je pourrais m’allonger pour me remettre du sérieux du monde.
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L'entreprise, c'est rationnel. Ça mesure, ça compte, ça soupèse. Comment peut-on imaginer être poète dans ces conditions? Justement, voilà que me tombait dessus quelque chose d'un peu plus volumineux que prévu. Je n'allais pas le refuser pour une vulgaire histoire de taille. On ne fait pas de la poésie à moitié. La poésie, la vie, l'imprévu, tout ça c'est du même acabit.
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Quand on met un pied dans la fantaisie, elle nous mange entièrement. Un jour ou l'autre. La fantaisie est un piège dangereux. Addictif. Vous ouvrez la fenêtre et vous découvrez dans votre salon une jungle hétéroclite de personnages sans queue ni tête, alors que vous vouliez seulement prendre un peu l'air. Vraiment, je préférais me retrouver sans emploi que de recommencer à travailler, jour après jour, avec sérieux et abnégation., sans cette échappatoire.
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Benjamin s’est levé avec les deux mains appuyées sur le bureau et nous a regardés tour à tour. Farid a baissé les yeux. Moi j’oublie toujours.
Il y a quelques semaines, nous sommes tombés sur le guide du parfait orateur que Benjamin a reçu à sa dernière formation manager. Le guide conseillait « Regardez tour à tour chacun de vos interlocuteurs dans les yeux, pendant quelques secondes ».
Depuis, nous nous efforçons de rendre l’exercice plus stimulant en regardant partout sauf vers Benjamin lorsque c’est notre tour d’être scruté. L’idée, c’est de le mettre en situation de progrès.
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