Coup de froid sur Amsterdam

Amsterdam, hiver 1795 : l'armée de la République française est accueillie en libératrice par les révolutionnaires locaux qui viennent de renverser la maison d'Orange. le froid est tel que, sur la mer gelée, l'infanterie s'est emparée de la flotte ennemie ! Mais l'avenir des armes est incertain et la situation on ne peut plus trouble : Amsterdam grouille de contre-révolutionnaires hollandais, de nobles français émigrés, d'agents anglais, d'espions doubles voire triples, sans oublier des faux-monnayeurs décidés à couler la monnaie française en inondant le marché de faux assignats... Il faudra au lieutenant Antoine Dargent une opiniâtreté peu commune pour, démêler tous ces fils à partir de l'assassinat d'un simple suspect orangiste, jusqu'à finir par démasquer la traîtrise d'un des plus importants généraux français. Une enquête rigoureuse, mais aussi un voyage dans un lieu et une période exceptionnels, où l'avenir de la Révolution et de l'Europe semblent encore ouverts à tous les possibles.

J'ai eu la chance de lire en avant-première « Coup de froid sur Amsterdam », le dernier ouvrage d'Irène Delse. Ce roman historique noir, publié par les Éditions du 81, paraîtra en librairie le 16 février 2024.
Irène Delse nous plonge en 1795, dans la ville d'Amsterdam, récemment conquise (presque sans combattre) par l'armée française.
C'est tout d'abord la qualité de l'écriture qui m'a frappé. Certains diront que le style est un peu suranné. Pour ma part, je trouve la prose de l'auteur élégante, fluide et raffinée, mais sans jamais être alambiquée. Les mots sont toujours choisis avec justesse et les pensées développées avec une grande habilité.
Le roman nous invite à suivre une enquête du lieutenant Dargent, chasseur à cheval de l'armée napoléonienne, mandaté par sa hiérarchie pour déjouer une conspiration orangiste. Dès les premières pages ont captivé par le récit. Irène Delse excelle dans l'évocation des lieux, des paysages, du froid glacial qui s'abat sur la Hollande, des maisons de jeu, des entrepôts sombres et des salons élégants, tout comme dans la description des personnages : soldats, gradés, marchands, brigands, nobles, simples quidams, patriotes ou royalistes.
L'intrigue, assez linéaire, décevra peut-être les amateurs de thrillers mouvementés. Mais ici, c'est le réalisme qui prime. On comprend vite les difficultés de Dargent qui, faute de moyens et sans cesse tourmenté par le froid, assemble avec difficultés mais non sans brio le puzzle du complot. le dénouement est assez sombre ; à l'image de la guerre et des révolutions qui broient les Hommes sans vraiment laisser de vainqueurs.
Pour conclure, je vous conseille vivement cette lecture. Elle ravira aussi bien les férus d'Histoire, que les amateurs d'intrigues politiques.






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