Le savant et la foi

Dieu nous a tout donné. Il nous a donné sa présence. Il nous a donné la Création tout entière. Ayant la possibilité de découvrir les secrets de sa Création, nous sommes invités à participer avec Lui à son achèvement...
...Il y a là, me semble-t-il, en raccourci le mystère de notre vocation d’homme. Nous avons été créés pour donner son sens à l’univers en introduisant l’amour au cœur de la matière...
...Une communion s’établissait entre la Terre et moi, communion mystérieuse, comme avec une mère, communion qui précédait la connaissance et en quelque sorte la prépa- raît. C’est, me semble-t-il, ce processus de connaissance que Dieu nous a confié. Nous avons besoin de pénétrer toujours plus profondément dans une communion-connais- sance qui donne vie à la matière. C’était comme si la Terre avait attendu qu’un être doué de la capacité d’adoration entre en communion avec elle en pénétrant ses secrets, pour lui permettre enfin de contribuer à la louange de Dieu... (Xavier Le Pichon, géophysicien)

Heisenberg posa un principe d’incertitude qui marque l’impossibilité physique de tout mesurer d’une particule.
Si nous ne pouvons tout atteindre par nos mesures, quel est ce réel au-delà de nos mesures ?
C’est une question qui dépasse la science.
On peut répondre qu’il n’y a rien .
Ce n’est pas la science qui le dit, c’est une croyance.
On peut répondre qu’il y a un monde réel dont la science essaie de rendre compte, de façon de plus en plus fine.
C’est une croyance.
(page 25)

Voici, je le crois, un livre unique en son genre, puisqu’il regroupe dix-neuf contributions de scientifiques qui disent pourquoi ils sont chrétiens et comment ils concilient leur foi avec leur activité de chercheur.
Les catholiques y voisinent en harmonie avec des protestants et un orthodoxe (de Princeton), les Français avec des étrangers (qui habitent les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Italie).
Pourquoi cette prise de position collective ?
Parce que règne dans l’opinion la conviction qu’un scientifique ne peut être qu’athée ou agnostique.
Les auteurs du présent ouvrage, naviguant à contre-courant, ont voulu démontrer que ce préjugé est faux et révéler au public que non seulement il existe des scientifiques chrétiens, mais encore qu’ils sont plus nombreux qu’on ne le croit souvent.
(page 7)

Ce qui apparut ainsi, c’est que la science ne traite pas le monde réel qui nous entoure. Elle le remplace d’abord par un modèle pour pouvoir faire de la théorie sur le modèle. C’est en faisant des manipulations essentiellement mathématiques sur ces modèles qu’elle est capable de prédire de nouveaux phénomènes, qu’elle met en évidence en revenant au réel observable par une expérience.
De nouvelles questions se posent alors. La science travaille sur un modèle, fort bien. Est-ce vraiment un modèle ? Si oui, il y aurait donc quelque chose d’autre qui serait ainsi modélisé. Cette chose existe-t-elle vraiment ? Y a-t-il un réel au-delà de ce que construit la science ?
(Jacques Arsac - page 25)

Une première évidence saute aux yeux qui frappait Einstein : l’univers est intelligible ; il accepte d’entrer dans les modèles explicatifs et opératoires créés par l’intelligence humaine.
Le monde « ruisselle d’intelligence ».
Mais cet accord entre l’univers et les mathématiques, l’instrument le plus abstrait de la création humaine, constitue un mystère stupéfiant.
La science ne peut expliquer cette concordance.
Elle invite en revanche à deviner derrière l’intelligibilité du monde une intelligence créatrice. - Jean Delumeau
(page 9)