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3,89

sur 915 notes
François-Henri Désérable est un personnage hors pair, je l'ai rencontré à la maison de la poésie à Paris, il y a un peu plus de deux ans.
Cet homme m'a fasciné par sa verve et sa faconde sans compter une grande sympathie qui se dégage de lui.
Après cette rencontre, je me suis jeté sur son livre : un certain monsieur Piekelny qui naturellement avait tout pour me plaire puisqu'il se référait à un personnage de: La promesse de l'aube.
Et, j'ai été totalement séduite par ce livre.
C'est avec un grand bonheur que je le suis une fois encore, aujourd'hui avec : Mon maître et mon vainqueur.
Alors, que d'autres auraient séché à nous transmettre et décrire une folie amoureuse.
François-Henri Désérable excelle, c'est avec brio et des mots choisis, empreints de poésie et non dénué d'humour qu'il nous raconte l'amour de son ami Vasco pour la belle Tina.
Tina qui s'appelle d'ailleurs Albertine, petit clin d'oeil à l'univers proustien dont plusieurs références émaillent d'ailleurs le roman.
Tout part d'un cahier Claire fontaine, où Vasco a consigné sous forme de poèmes l'histoire de son amour.
Le narrateur, se retrouve avec un juge, lui-même touché par la poésie a essayé d'analyser ces poèmes pour comprendre le passage à l' acte de Vasco, car l'affaire a mal tourné. Tina avait déjà un futur mari.
J'ai beaucoup aimé aussi sur cette histoire d'amour, la surimpression de l'histoire de Verlaine et Rimbaud. Tout cela est très habile et passionnant.

J'attends avec impatience le prochain roman de ce cher François-Henri Désérable.
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A la frontière entre le réel à la fiction (frontière qu'il s'amuse à flouter pile à la fin, histoire de laisser malicieusement les lecteurices dans le doute) F.-H. Désérable témoigne, dans Mon Maître et mon Vainqueur, de l'amour dans tous ses sens. L'amour et la passion entre deux personnes, amis du narrateur, mais aussi l'amour des mots et des livres, par le biais du métier de Vasco qui nous fait découvrir quelques secrets de la BnF et du travail de gardien du patrimoine ainsi que par la passion de Tina pour la poésie et le théâtre. Au-delà de tout cet amour plane l'amitié bienveillante du narrateur (l'auteur?) qui n'aura de cesse de sauv(egard)er ces amants jusque devant la justice. On vibre, on espère et on s'amuse en même temps que ces héros malgré eux d'un amour trop tardif.
Si l'écriture peut paraître très littéraire de prime abord, le texte se lit facilement et est ponctué de poésie sous diverses formes et de références littéraires intéressantes. Bref, je suis conquise par ce roman, Mon Maître et mon Vainqueur est l'un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire 2021!
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Avec un style très personnel, Mon maître et mon vainqueur est une histoire d'adultère, un trio qui met à mal des sentiments amicaux et fait courir un risque non négligeable à l'un des protagonistes, dès lors que des armes commencent à circuler.

Scénario banal, certes mais élaboré avec des outils de choix. Ainsi, le pistolet acquis pour de funestes raisons n'est pas une pièce ordinaire : il a déjà servi pour une mémorable et célèbre rixe. Et cela prend tout son sens dans ce récit imprégné de poésie, célébrant Verlaine et Rimbaud, sans se priver de mettre en valeur quelques tentatives improbables de versifications issues des esprits embrumés des malheureux amoureux peu transis.

L'amour donne des ailes et fait commettre les pires folies, comme le démontrera un audacieux larcin, pour échapper à la banalité d'un cadeau d'anniversaire ordinaire.

Les lecteurs attentifs reconnaitront peut-être l'un de personnages empruntés au roman d'un autre écrivain célèbre de la scène littéraire française (solution de l'énigme offerte par l'auteur à la dernière page).

Beaucoup d'humour donc dans cette histoire, un art de la formule qui décale le propos, et rend les situations les plus sinistres désopilantes.

Découverte de l'auteur, mais assurance d'ajouter ses précédents opus à une pile déjà bien fournie.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Lorsque j'ai commencé ce livre, j'ignorais qu'il allait obtenir le jour même le Grand prix du roman de l'Académie française -- certes par seulement 10 voix contre 9 pour l'un de ses challengers --, mais je n'ai pas imaginé un instant que cette distinction allait favoriser mon entrée dans ce livre qui me lassait dès ses vingt premières pages.

L'histoire a pour unique originalité d'être contée dans le bureau d'un juge d'instruction, donc le lecteur comprend que l'une des deux histoires d'amour mises en scène va se terminer par du saignant peut-être...

Deux histoires d'amour donc, l'une d'un véritable amour, l'autre de sexe qui deviendra passion amoureuse. Au milieu des ébats et des réflexions métaphysiques, l'auteur distille du Verlaine et du Rimbaud qu'il mélange à du Baudelaire à faire passer pour du Verlaine, prévenant quand même ses lecteurs -- présumés ignorants -- que Les merveilleux nuages sont bien baudelairiens.

Les situations sont presque toutes invraisemblables, depuis le vol du coeur De Voltaire à la BNF jusqu'aux enchères sur le pistolet avec lequel Verlaine tira sur Rimbaud par le plus minable des protagonistes, même pas capable de réussir un suicide de survie.

Les vingt dernières pages m'ont paru plus réussies que l'ensemble dont l'écriture est plutôt bonne, hormis celle des scènes érotiques d'une langueur à décourager la plus quelconque star du X, mais vraiment deux étoiles c'est le grand maximum pour moi, d'ailleurs à l'Académie, il a obtenu le prix en étant juste au-dessus de la moyenne.
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« Elle n'était pas du tout son genre ; il n'avait jamais été le sien. Ils n'avaient rien pour se plaire ; ils se plurent pourtant, s'aimèrent, souffrirent de s'être aimés, se désaimèrent, souffrirent de s'être désaimés, se retrouvèrent et se quittèrent pour de bon – mais n'allons pas trop vite en besogne. »
Ceci, dans les premières pages de « Mon maitre et mon vainqueur », titre extrait d'un poème de Verlaine, est énoncé par le narrateur, témoin d'une histoire d'amour entre Tina, actrice /lectrice éperdue des poèmes de Verlaine et Rimbaud, et son meilleur ami, Vasco, école des Chartres travaillant à la BNF.
Cette histoire, ainsi que les poèmes écrit à sa belle par Vasco, sont étudiés en détail parle le juge, dont le rêve raté est d'être un poète et consignés par le greffier.
Un juge ? je ne veux pas vous expliquer, ce serait trop en dire.

Cette histoire, somme toute banale, ne l'est pas grâce à l'écriture de F H Désérable, maniant l'humour la culture et l'érotisme, et puis les commentaires sur Tina, excessive, impétueuse… et mère de deux jumeaux, prête à se marier avec leur père. Lorsqu'on lui demande comment elle peut réciter les poèmes saturniens « par coeur, elle disait simplement, en se touchant la poitrine : mais je n'y suis pour rien, c'est là qu'ils vont. »
Avec des phrases longues, très longues et admirables, l'auteur analyse l'inquiétude irrationnelle, l'insondable gouffre de solitude de Tina, pour qui la vie parait floue, sans futur enviable, instable, indécise, «et qu'en vérité ce qu'il lui fallait c'était un type comme Edgar, qui l'apaisait, la rassurait, lui offrait de la permanence, un horizon sans quoi la vie n'était qu'un présent perpétuel »
Edgar le futur mari, à qui elle ment, honteuse, déloyale, d'autant plus infidèle qu'il accepte les soirées dehors, ne se doute de rien. Et possédée pourtant par son amour pour Vasco sans espoir ni possibilité d'y mettre fin.
L'histoire importe finalement peu, quant on se délecte à chaque page de l'ironie et des poèmes en prose de « ces deux coeurs qui à ce stade du récit commençaient à tambouriner un peu trop fort, un peu trop vite, un peu trop à l'étroit dans des poitrines tout à coup un peu trop étriquées. On a beau en faire tout un cas, on a beau l'enrober de périphrases et l'embellir de métaphores, qu'est-ce que c'est que l'amour, in fine ? Des valves qui s'ouvrent et se ferment, comme des clapets »
Lorsque je relis ce livre, je le vois souligné page après page, avec des coeurs et des papillons dans la marge, manière pour moi de souligner quand j'aime. Et, oui, F H Désérable a écrit un magnifique livre, mon seul regret est de ne pouvoir recopier tout.
Tout de même, en pensant à nos dernières conversations sur babelio : Tina explique le rangement de sa bibliothèque , dont les médiocres « « polars chargés de poncifs, feel-good books qui lui donnaient surtout l'envie d'aller se jeter dans la Seine, de petites choses insignifiantes et sans enjeux, des merdes, résumait Tina, et parmi toutes ces merdes qui n'avaient leur place qu'en bas à droite, dans les abîmes de sa bibliothèque, j'étais tombé sur mon premier roman, dédicacé « avec mon amitié la plus vive ». Je n'avais pas pu m'empêcher d'en faire la remarque à Tina, mais Tina ne s'était pas démontée : c'était, m'avait-elle expliqué, l'étagère réservée aux livres écrits par ses amis – « ah, j'avais dit, tu me rassures », feignant de croire qu'elle fût l'amie d'Ernest Hemingway, dont un petit roman pesamment académique coudoyait le mien. Comme Hemingway l'aurait fait, j'avais bu mon whisky d'un seul trait. »
Les « feel-good books qui lui donnaient surtout l'envie d'aller se jeter dans la Seine !!! »
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Ce titre mérite six étoiles sur cinq. le texte m'a permis de revivre de sensations extrêmes oubliés depuis longtemps. Les objets et les poèmes deviennent protagonistes de l'histoire qui avance dans l'allure dramatique. les rencontres des amantes clandestins raccrochent le lecteur, comme la question d'un final surprise. La banalité d'une histoire est ici écrite en manifestant la singularité d'un sentiment absolu.
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Comment sublimer le récit d' une passion amoureuse à travers la poésie et l'amour tragique de deux grands poètes. Avec ce qu'il faut d'humour et de distance pour le disséquer sans ennui et le remettre dans les codes actuels. Une lecture joyeuse, grave, pleine de peps !
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Dans le cabinet d'un juge, le narrateur témoigne de l'amour passionnel entre Vasco et Tina. Ils se connaissent depuis deux mois et il est devenu le confident de l'un et le confesseur de l'autre, l'historiographe de leur amour. Tina, une actrice qui n'aime que la poésie de Verlaine et Rimbaud, a une famille, deux enfants, dont le père, Edgar, sera bientôt son mari. Vasco a reçu des menaces sérieuses, Edgar a écrit dans son mail : "je vais te défoncer à coups de batte de base-ball”. Voilà ce qu'on a retrouvé sur Vasco ; un revolver, une vingtaine de poèmes et des résidus de traces de poudre sur ses mains. Voilà ce qu'il reste de son histoire d'amour.

Ce roman a été récompensé justement par le Grand prix du roman de l'Académie Française, ce qui est un gage de la qualité de l'écriture. Cette histoire d'amour et de passion n'est pas conventionnelle, bien au contraire, sous la plume brillante de François-Henri Désérable. le récit est parsemé de poèmes et de haïku qui nous racontent à mots cachés les tourments de Vasco, c'est drôle et savoureux, un vrai régal. Cet élan amoureux que les deux amants ne peuvent retenir n'a rien de mièvre, bien au contraire certains passages sont même jubilatoires quand Vasco va jusqu'à dérober le coeur de voltaire enfermé dans le socle en bois de sa statue à la BNF ou acheter aux enchères le pistolet avec lequel Paul Verlaine avait failli tuer Arthur Rimbaud.

Quand littérature et humour font bon ménage, cela donne l'histoire d'une passion dévorante que le lecteur déguste avec plaisir.
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Le narrateur, en tant qu'ami du couple, se retrouve chez le juge d'instruction pour éclairer de ses connaissances amicales la procédure judiciaire en cours mais surtout pour décoder le petit cahier de Vasco dont le contenu tout en poèmes laisse bien perplexe monsieur le juge. Que s'est-il vraiment passé entre Vasco et Tina et pourquoi ?
C'est donc au travers des poèmes de Vasco et du discours du narrateur que peu à peu le lecteur se rapproche de la vérité.

Une histoire d'amour-passion.
Les mots de François-Henri Désérable « volcanisent » le récit. Des scories brûlantes retombent sur ce couple heureux-malheureux. La passion n'est pas terre gelée.
La mise en abîme de la relation Verlaine-Rimbaud, leurs poèmes, leurs mots agrémentent le récit : il est vibrant, intime, sensuel et le tout saupoudré d'un humour omniprésent mais discret.
J'aime l'écriture de cet auteur qui n'hésite pas à faire appel à la littérature, aux poètes et même au coeur De Voltaire pour parler de l'amour, de la passion et des tourments qu'elle engendre. C'est beau, lyrique et pourtant d'une grande simplicité et justesse.
C'est un vrai plaisir de lecture !

« Car l'amour, mon amour, est comme un palimpseste, On écrit là-dessus, puis on efface tout. »
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C'est léger et profond à la fois . Ce livre se dévoile progressivement c'est appréciable . ( merci de ne pas trop décrire les intrigues des livres on perd une partie du plaisir de la découverte ). on navigue entre les bibliothèques , les théâtres , on se demande non pas si Rodrigue a du coeur , mais où est le coeur De Voltaire ? . C'est aussi une histoire d'amour impossible ( pléonasme ? ) . C'est un régal. A lire.
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