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3,89

sur 915 notes
Il m'a fallu quelques chapitres pour me mettre dans le bain... D'ailleurs, en parlant de bain, je trouve cette photo de couverture en parfaite cohérence avec ce roman, on appâte le client avec une couverture aguicheuse misant sur une jolie blonde rêveuse dans une baignoire (pour faire fantasmer Monsieur) et pour les acheteuses, un barbu en marcel fort avenant à la musculature avantageuse (comme ça tout le monde est content), cliché quand tu nous tiens … Mais derrière cette couverture, que trouve-t-on ? Pas tout à fait de quoi faire mon bonheur, en ce qui me concerne …
Comme je le mentionnais, J'ai eu du mal à me repérer au démarrage parmi les personnages, pourtant il n'y en a que quatre … Après ce départ laborieux et brouillon, j'ai fini par être embarquée, les pages se tournent ensuite facilement. L'auteur a du style, de l'humour, certains passages sont savoureux car drôles et inattendus (le vol à la BNF, la visite de l'appartement, la chute finale).
D'autres scènes, en revanche, ne m'ont pas du tout convaincue, la première scène d'amour entre Tina et Vasco m'a semblé complètement invraisemblable, tirée d'un mauvais film X d'un genre pseudo-intello assez ridicule … La vision de la femme de François-Henri Désérable, pour un type né en 1987, est assez affligeante : la femme adultère est qualifiée de petite putain, une menteuse éhontée qui n'est pas comédienne pour rien, … Je n'ai pas complètement adhéré…
Son « héroïne » adultère, Tina, m'a semblé être le fantasme de l'auteur, et un personnage complètement déconnecté de la réalité. En tout cas, je ne lui accorde pas une once de crédibilité, et je ne pense pas que beaucoup de mamans de jumeaux de moins de 3 ans aient pour principale préoccupation de s'envoyer en l'air pendant plusieurs jours dans une chambre d'hôtel. Je dois avoir une vision rétrograde moi aussi …
Je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, aucune émotion, rien de neuf dans cette histoire d'adultère très convenue. La seule chose que j'en ai retiré, c'est qu'il ne faut pas se fier au prix de l'Académie française !
L'auteur a du talent, mais ce livre va être aussi vite oublié qu'il a été lu, pas beaucoup de relief dans ce morne paysage… Dommage, M. Désérable me fait l'effet d'un auteur qui n'a pas bien travaillé sa copie et aurait pu beaucoup mieux faire …
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Et bien voilà.

J'ai lu « Mon maître et mon vainqueur » et comme tout a déjà été très bien dit (par mes amis Verdure, LambertValerie, Wyoming, Annette55 et bien d'autres encore …) je me suis essayée à l'exercice de l'écriture d'un sonnet, pour témoigner de mon plaisir à l'écriture de François-Henri Désarable.
Si donc vous avez envie de savoir de quoi parle ce roman, lisez les billets de mes amis
Et si vous avez envie de belle poésie, j'espère vous convaincre de me lire vous aussi :




C'est un trio, deux hommes une femme, elle, Tina,
Vasco le poète avec sa terrible histoire
Et puis Edgar le mari qui la rencontra.
Tous deux amoureux, ils voulaient vraiment y croire.



Il y a Rimbaud et le fameux revolver
La prison, le ciel bleu, les remords pour Verlaine
Et pour les deux, l'échappée folle grâce aux vers
Voilà qui fait un livre, une belle antienne


Avec l'un se marier, l'autre vite enlacer.
Comme en deux découpée : la vie libre, un foyer ?
Edgar fiable, Vasco ivre, choisir ? Lequel ?


Pour finir en beauté, un mariage à la clef,
Un amant sur un âne et Tina enlever
Ou comment se tromper, s'enfuir à tire d'aile ?

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Tout a été dit déjà …Je ne m'étendrai pas sur les détails :

Je connais l'auteur , rencontré lors de la remise d'un prix historique spécifique à mon département pour son roman «  Tu montreras ma tête au peuple » en 2013.

J'ai beaucoup aimé ce roman , un tourbillon du coeur , un débordement d'amour, de désamour de re- amour…..de passion , de fol amour , de baisers drus …..

Il conte une histoire enflammée entre deux êtres : Tina mariée à Edgar, mère de deux jumeaux , le fol adultère qui conduira Vasco , l'amant à Saint- Anne , après avoir tenté «  sans zèle excessif » de se supprimer , : «  souffrances morales intense avec idées suicidaires » chez lui on a trouvé un cahier où est racontée en poèmes cette histoire d'amour .

Une lecture enchanteresse pétrie d'humour , légère, délicate fleurant bon la poésie :
Baudelaire,, VERLAINE, Rimbaud ,Aragon, Stendhal , Apollinaire imprègnent et bercent l'histoire du coup de foudre des amants à travers la beauté des mots utilisés par l'auteur.

La construction ingénieuse , astucieuse , généreuse transforme cette lecture virevoltante , touchante, enivrante,tourbillonnante , en un intense moment de beauté, laissant percevoir, toucher du doigt avec grâce, sensibilité , une connaissance intime et sûre des tourments amoureux .

Magnifique !
je ne savais pas que l'auteur , ce jeune homme brillant connaissait si bien tous les bégaiements du coeur , les troubles et les affinités électives ….
Par amour toujours …..
Questions :
Est ce - l'amour ou le désamour ?
Est - ce le procès de l'amour fou qui y est fait ou son éloge ? .
«  Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s'éteindre »
Paul-Verlaine.
«  On peut être poète avec les cheveux courts »
JULES RENARD.
«  Tu verras, mon amour viendra le jour funeste ,
Où l'amour, mon amour , cet amour un peu fou ,
Qui mérite à lui seul une chanson de geste ,
Laissera mon amour, , un grand vide entre nous » .

A quand le prochain livre pour notre plus grand plaisir ?
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François-Henri Désérable, que je découvre avec ce roman, nous conte une histoire d'amour pour le moins curieuse.
Tout commence dans le cabinet d'un juge d'instruction où le narrateur doit témoigner dans une affaire concernant un couple d'amis. Vasco bibliothécaire à la BnF et Tina, jeune actrice, admiratrice inconditionnelle de Paul Verlaine. Tout aurait été plus simple si Tina n'avait pas été sur le point d'épouser Edgar, le père de ses enfants.

Dès les premières pages du roman, alors le narrateur qui est à l'origine de la rencontre des deux amants, raconte l'histoire, on comprend que l'affaire a mal tourné.
L'auteur signe un roman émouvant, drôle parfois et surtout très poétique.
J'ai aimé suivre cette folle passion qui unit Vasco et Tina, mais aussi celle de Paul Verlaine et d'Arthur Rimbaud.

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Il raconte devant le juge, la rencontre de Tina et d'Edgar, elle comédienne débutante qui survit en vendant des livres d'occasions sur les quais de Paris et lui qui l'aborde alors qu'il fait son jogging matinal car il aime s'entretenir. L'amour passe et plus tard naissent Paul et Arthur, des jumeaux. Déflagration dans sa vie à elle, bouleversement, elle résiste vent debout contre la fatalité jusqu'à ce que Vasco, ami du narrateur, la croise lors d'une soirée. Eperdument amoureux , il la séduit en lui dévoilant un exemplaire de la première Bible imprimée alors qu'il lui a donné rendez-vous à la bibliothèque nationale de France où il est conservateur. Une relation passionnément charnelle les noient dans l'adultère jusqu'à ce qu'un soir où elle s'est endormie, son compagnon officiel, Edgar, découvre les messages enflammés qu'ils se sont échangés et la relation coupable qu'ils entretiennent depuis des mois...
Au sortir de cette lecture on est partagé entre le sentiment d'avoir assisté à une énième histoire de cocu où l'évolution du pathétique trio s'enlise sans surprise dans un dénouement tragique, et d'avoir goûté à un savoureux moment de littérature, un texte persillé de mots peu courants dans un vaudeville ( Haïku, ataraxie, kaïros, prégnance, solipsisme, mimésis, élision, apophtegme, panégyrique, baise oxymorique (cette expression, il fallait la trouver !)…) , de nombreuses références aux poètes Rimbaud, Verlaine, Baudelaire…, à leurs oeuvres et à la poésie en général (pour qui y est sensible). le narrateur lui-même compose :
« Me voyant j'ai songé tu te dirais, Ma foi,
Ce qui devait être sera, voici mon maître
Et mon vainqueur qui m'attend là, moins de dix mètres
En contrebas. Tu dirais Monte, embrasse-moi. »
C'est une oeuvre courte, récompensée par le grand prix du roman de l'académie française en 2021, qui est comme une récréation, fraîche, parfois facétieuse, parfois cruelle, qui fait la démonstration que l'amour est une drogue dure, une prise et on tombe dans une addiction qui peut se révéler mortelle en cas de manque.
Editions Gallimard, collection blanche, 188 pages.
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D'emblée, on plonge dans une narration a plusieurs niveaux qui réussit à ne pas être complexe. Ainsi, le narrateur à la première personne raconte au juge ce que Vasco lui a raconté : si Vasco s'est procuré une matraque, c'est parce qu'Édouard avait menacé de le « défoncer à coups de batte ». Puis, le narrateur explique ce qu'est un haïku, un des brefs poèmes que le juge a lus dans le cahier de Vasco qu'il a entre les mains. le magistrat fait ensuite apporter le Faucheux à six coups « qui a tant affolé l'histoire de la littérature » (p. 19), celui que l'on a trouvé sur Vasco en même temps que le cahier. Et enfin, il veut que le narrateur lui parle de Tina….
***
Comme dans Un certain M. Piekielny, François-Henri Désérable fait évoluer ses personnages parmi de grandes figures de la littérature française. On le suppose dès le titre et les phrases en exergue, dans Mon maître et mon vainqueur, la poésie tiendra une grande place, celle de Verlaine et de Rimbaud en particulier. On comprend vite aussi que l'amour sous diverses formes aura la vedette. Tina est sur le point d'épouser Édouard qu'elle aime sincèrement mais tranquillement, dirais-je, et avec qui elle a eu des jumeaux. Mais Tina rencontre Vasco, l'ami du narrateur, et ils vont développer une vraie passion amoureuse. On sait dès la première page que cela ne finira pas bien, ce qui pour moi n'a en rien gâché le plaisir de la lecture. de ce roman j'ai aimé la construction et le ton, les multiples références littéraires, l'humour, la dérision et les variations de style. J'ai aimé le passage du style indirect au style direct dans la même phrase, un peu comme chez Yves Ravey. Je suis un peu vexée de ne pas avoir reconnu le juge de Tanguy Viel, clin d'oeil révélé par l'auteur à la dernière page… Ce n'est évidemment pas pour ça que mon appréciation n'est que moyenne. L'absence totale de vraisemblance des tribulations de Vasco jusqu'au délire de la vidéo finale tire le roman vers la fable, je crois, et j'ai été profondément dérangée, et d'autant plus déçue, par l'image souvent sexiste de la femme incarnée dans le personnage de Tina…
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Cela se passe chez un juge humain qui cherche à comprendre.
Un homme est interrogé sur Vasco, son ami.
Avec loyauté, en ne dévoilant pas tout, il raconte une passion, un tourbillon.
Comment l'amour de Vasco et Tina va naître, tout emporter ; comment cela s'est terminé.
C'est le fils conducteur de cette histoire parsemée ça et là de vers, de petits poèmes.
Les personnages sont attachants même le mari, même le narrateur qui se dévoile peu.
C'est émouvant, charmant et ironique.
L'écriture est élégante mais mordante.
Je me suis laissée emporter de la première à la dernière page.
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Ah ! Après l'immense plaisir à lire Un certain M. Piekielny, je ne pouvais passer à côté du nouveau titre de François-Henri Désérable.
C'est dans un tout autre domaine que se déploie ce roman.
Nous sommes dans le bureau d'un juge (un air de Article 353 du Code pénal de Tanguy Viel) et si le narrateur tremble, le lecteur s'amuse et s'instruit.
Au coeur du récit, un amour passionné voire passionnel entre deux amis du narrateur, une irrésistible attirance au goût sulfureux de l'adultère, du sexe donc mais aussi une arme et surtout un hommage à deux poètes : Rimbaud et Verlaine dont les amateurs auront deviné la grande place dans ce texte avec le titre évocateur.
C'est rythmé, amusant, tragique, bien écrit, une bulle de légèreté qui ne fait pas de concessions à la littérature.
Bref, une pépite !
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« Elle n'était pas du tout son genre ; il n'avait jamais été le sien. Ils n'avaient rien pour se plaire ; ils se plurent pourtant, s'aimèrent, souffriront de s'être aimés, se désaimèrent, souffriront de s'être désaimés, se retrouvèrent et se quittèrent pour de bon »

Le narrateur se voit être interrogé par le juge de « article 353 du code pénal », de Tanguy Viel afin de témoigner et relater l'histoire de Vasco et Tina.
De cette histoire d'amour, subsiste un cahier de poèmes et un revolver (et pas des moindres).
François Henri Désérable aborde avec humour et un style irréprochable dans ce savoureux roman, le désir, la passion. Il est question ici de sens, de fusion, de déraison.
Tina aime réciter des poèmes de Verlaine et Rimbaud (vous avez donc saisi la portée du titre…) qu'elle apprend la nuit car « la nuit je suis de garde, au chevet des mots. »
Elle a « …. Une voix qui nous fait entendre les clapotements furieux des marées, qui nous fait voir les lichens de soleil et les morves d'azur, les hippocampes noirs, les archipels sidéraux.. »
(oui… il a du style François-Henri)
La fougue va naître avec l'intrépide Vasco qui ira jusqu'à voler le coeur De Voltaire pour Tina, en parcourant la bible de Gutemberg, les épreuves corrigées des fleurs du mal, l'original des poèmes saturniens à la BNF où « …ils n'étaient plus que deux corps dominés par la puissance aveugle d'un désir dont ils différaient les assauts, le moment où finiraient par s'effleurer leurs lèvre, car c'est là que réside l'acmé du plaisir, dans cet instant souvent bref où rien n'est dit et néanmoins tout est joué, c'est inéluctable et délectable, on le sait, il arrive, il est là, le baiser ».

Dans ce bureau du juge, le narrateur évoque ces coeurs dévastés et la vanité de cette échappatoire fusionnelle voué a un dénouement tragique.
« … car il en va des coupons de réduction comme de l'amour : ils portent en eux un terme, une échéance, le désamour est immanent à l'amour comme la date d'expiration l'est au coupon de réduction, à la différence que sur le coupon tout est clair, tout est écrit noir sur blanc, on sait au jour près quand il sera périmé, ce qui n'est jamais le cas de l'amour. »

J'ai été séduite par la maîtrise des figures de style, des mots, ces phrases infinies et démesurées à l'image du désir décrit.
Très beau moment de lecture

« Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main,
Et fais-moi des serments que tu rompras demain,
Et pleurons jusqu'au jour, ô petite fougueuse !
(Lassitude, Poème saturniens.)


Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Vous êtes conviés au restaurant. Vous acceptez : parce que c'est lui, parce que c'est vous… La carte vous inspire peu, pourtant… Vous êtes polis et n'en faites rien paraître… Dans un coin, un pianiste joue comme dans une chanson de Charlélie Couture… « Il joue bien, ce con ! » Cette pensée, que ceux qui vivent entre Garonne et Gardon savent affectueuse, vient de transformer la déception en un moment délicieux…
Mon maître et mon vainqueur : « Qu'est-ce qu'il écrit bien, ce con ! ». le menu ne me disait pourtant rien qui vaille. Une histoire d'amour, passionnelle, triangulée de manière à renvoyer Shakespeare, Corneille, Racine et les Grecs de Sophocle à Roussos à leurs études… une grosse louche de poètes du XIX° déjantés avec citations à l'appui et anecdotes rebattues sur les conséquences de leurs beuveries… Des scènes érotiques à jeter dans une profonde perplexité les abonnés De La Croix… le Paris des milieux aisés et une de ses colonies, le Lubéron…
Seulement voilà, quand on maîtrise les ressorts romanesque, que la dérision est maniée avec brio, que la plume se retient d'en rajouter pour conserver à ce récit une nervosité et une brièveté appréciables, le plaisir est là. Un bon cuistot peut tout magnifier, y compris les restes. Désérable, jadis à l'aise avec une crosse de hockey, manie avec dextérité le stylo. La fin du roman, savoureuse pirouette, ajoute auto, au terme dérision déjà cité et a fini de me convaincre que j'avais drôlement bien fait d'écouter mon pote Laurent, dont je regrette toujours autant l'handicap numérique qui l'empêche de faire profiter à la communauté Babéliote la justesse de ses jugements.
François-Henri Désérable écrit bien et pousse l'élégance jusqu'à rendre hommage à l'un de ses brillants collègues Tanguy Vieil. Comme dans « Article 353 du Code pénal », le récit du narrateur se dévoile en grande partie dans le bureau d'un juge. Pour ceux qui ne connaissent pas cette autre oeuvre récente, c'est l'occasion de faire d'une pierre deux coups… C'est le moment des étrennes, profitez-en !
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