Je découvre
Robert Desnos, avec ce roman dédié à l'addiction aux drogues pendant la courte entre-deux guerres.
Le récit de
Desnos, à quelques mots prêts, pourrait parfaitement se transposer dans notre actualité du vingt et unième siècle: Rien n'a changé, et cela s'est même aggravé.
Desnos offre au lecteur une peinture extrêmement réaliste de ces ravages causés par l'opium et l'héroïne encore nouvelle à cette époque: Un constat effrayant de ruines humaines et de morts. Avec des cures de désintoxication (déjà) trop courtes et sans suivi du malade après le sevrage!
Chacun des drogués/protagonistes de cette histoire aux sombres volutes, a un destin propre et son chemin qui l'a mené à l'intoxication, la dépendance aux paradis artificiels: Fin de la guerre et des combats pour l'un, amour impossible pour un autre, ennui, mélancolie, désir d'une vie à finir dans l'opium... Chacun prend sa place dans ce crépuscule aussi morne qu'abominable. Chacun se déshumanise dans cette course à la dose de came. chacun se brise dans cette succession d'euphorie et de déprime profonde, dans laquelle se dilue toute lucidité.
Mais, le souligne
Desnos, il n'y a de trafiquants que parce qu'il y a une demande... Constat, toujours le même,plus que jamais d'actualité.