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EAN : 9782490155033
150 pages
Emmanuelle Colas (04/05/2018)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Le cœur brisé, Liam a quitté son Iralnde natale.
C'est au Cap-Vert qu'il s'est réfugié, et qu'il tente de se reconstruire en donnant des cours de kitesurf aux touristes et de natation aux enfants de l'île, tout en s'abandonnant dans les bras d'une jeune Polonaise, attentive et sensuelle.
Il retrouve ainsi une certaine harmonie, jusqu'au jour où... lors d'une compétition sportive, une adolescente disparaît.
Liam devient alors l'étranger, celui pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un roman court et intense, au rythme des vagues agitées de l'Atlantique, des thèmes forts abordés avec subtilité, des mots percutants, qui vous retournent à l'image des kite surfeurs évoluant sur l'océan.

C'est l'été ! Envie de mer, de soleil et d'activités balnéaires ? Destination le Cap vert pour un dépaysement garanti ! Et pourtant…

Loin de l'image de carte postale que véhicule cette île dans l'imaginaire collectif, la vie pour ses habitants n'y est pas paradisiaque. C'est l'expérience à laquelle Liam, héros du livre de Pauline Desnuelles, se trouve confronté.

Le coeur brisé à la suite d'une rupture amoureuse, il fuit son Irlande natale pour un nouveau départ, guidé par la recherche d'un spot où s'adonner à son sport de prédilection, le kite surf. Arrivé au Cap-Vert, il commence à enseigner ce sport aux touristes et fait un constat surprenant : beaucoup d'habitants de l'île ne savent pas nager, alors même qu'ils sont nombreux à vivre de la pêche ! La réalité se révèle ainsi très éloignée de ce qu'évoquait l'île à ses yeux, aride et dure, battue par les vents, isolée. Les cap-verdiens vivent avec très peu et l'horizon pour tous les jeunes est assez bouché : difficile de s'évader pour une vie meilleure. Ému, Liam décide de donner des leçons de natation aux enfants et le succès est rapidement au rendez-vous. Apprécié des habitants du village, Liam s'intègre parfaitement et vit apaisé, débutant même une relation avec une jeune femme polonaise rencontrée sur l'île. Les enfants sont en confiance avec lui et les parents lui en sont reconnaissants.

Jusqu'au jour où l'une de ses élèves âgée de 16 ans disparaît alors qu'elle devait participer à une compétition de natation, un « 200 mètres nage libre ». S'est-elle noyée ? Si Liam avait rapidement trouvé sa place dans cette communauté, celle-ci se retrouve immédiatement menacée : n'est-ce pas sa faute si la petite a disparu ? Ostracisé, Liam vit naturellement très difficilement la situation, rongé par la culpabilité.

Avec 200 mètres nage libre, Pauline Desnuelles livre un roman court et intense, au rythme des vagues agitées de l'Atlantique. Il y a dans ces pages des thèmes forts abordés avec subtilité, des mots percutants, qui vous retournent à l'image des kite surfeurs évoluant sur l'océan. Un livre portant sur les rapports qu'entretiennent les hommes, tout d'abord avec la nature, le milieu qui les entoure, mais aussi entre eux, leurs interactions quand l'un émigre dans un autre pays, quand il enseigne son savoir aux autres, ou quand il tombe amoureux et envisage alors un avenir possible.

Un fil rouge, l'océan. En couverture, on voit cette vague qui annonce un roman proche des éléments, de l'essentiel. J'ai particulièrement apprécié la manière dont l'auteur décrit les rapports entre les hommes et l'eau, très sensuels, une danse intime lorsque les deux se rencontrent :
« quand il est sur l'eau, Liam éprouve quelque chose de spécial (…). Il se laisse emporter, roule des hanches comme une femme qui accepte la danse mais se donne le choix du style. Longues enjambées en arrière, en avant, petit pas fringants. Cette mer est fougueuse. Liam sait en jouer. Il sait comment la prendre pour qu'elle l'emmène où il veut. C'est un homme direct, pas de calcul. Réagir vite, avec précision, c'est ce qu'il faut avec ces courants capricieux ».

Des rapports parfois plus durs quand les hommes se rencontrent entre eux, et là, c'est le sujet de l'intégration, de la migration, qui est particulièrement bien vu, d'une manière originale puisqu'ici, c'est au Cap vert qu'un étranger s'installe et Pauline Desnuelles parvient à montrer que la problématique, dans un sens ou dans l'autre, est la même. Une enfant du pays qui disparaît et l'étranger en est forcément le responsable :
« La colère gronde, gagne les coeurs, flétrit les esprits. Elle crispe les corps et les poings. Des hommes s'excitent, profère leurs mots durs. C'est cours de natation, la belle affaire. Faire croire aux gosses qu'ils peuvent se mesurer avec l'océan.
On s'en prend à l'Irlandais, avec ses bonnes intentions mielleuses, qui pensait tout changer, entraîner la population locale dans ses fantasmes d'Européen. Quelle connerie, cette compétition ! Comme si nos gamins pouvaient être des champions. Nourrir des chimères. On pouvait s'en tenir au foot ! »
Alors, être libre de partir, mais dans quel but ? La vie est-elle nécessairement meilleure ailleurs ?

Enfin, ce livre parle aussi d'enseignement, à travers les cours que Liam donne aux touristes et aux enfants et qui donnent un sens à sa vie, pense-t-il tout du moins. Il évoque plus précisément la transmission, celle d'un père un devenir peut-être. de jolis mots à découvrir, une plume à suivre.
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La vie serait-elle une éternelle fuite en avant ?
Pour examiner la question, Pauline Desnuelles choisit un décor paradisiaque, le Cap Vert, sorte de paradis fantasmé par les continentaux en mal d'exotisme. Elle met en scène Liam, un irlandais qui a quitté son île natale suite à un chagrin d'amour et s'est installé au Cap Vert où il enseigne le kitesurf à des touristes en mal de sensations fortes. Il vit au jour le jour, a noué des relations avec la population locale et donne même des cours gratuits de natation aux gamins du coin. Pourtant, le jour où l'une de ses jeunes élèves disparait, les rapports changent, les regards portés sur lui se font méfiants. Liam n'avait pas besoin de cela pour se sentir coupable.
Dans cette histoire racontée de façon très sobre, l'auteure explore les désirs de fuite, d'exil portés en chacun de nous. Liam est en roue libre, détaché de tout et cet électrochoc est peut-être l'événement qu'il lui fallait pour toucher le fond et remonter enfin à la surface. Et s'autoriser à vivre de nouveau.
Pour les uns, le paradis peut se révéler un enfer, pour d'autres, une sorte de purgatoire. Question de point de vue et de destinée.
Pauline Desnuelles fait naître sous sa plume une ambiance subtile, tout en suggestions dans des couleurs bleu-vert aux allures d'océan. Peut-être un peu trop subtile pour que le propos ne s'ancre suffisamment. Mais bon... si on en vient à reprocher à un auteur d'être subtil, où allons-nous ?
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
" Evite de trainer dans Salamansa. Ils t'en veulent. C'est stupide. Je sais, c'est dur. Ils cherchent juste un bouc émissaire. Reste tel que tu es, Liam, tu es droit et tu fais de ton mieux. Chacun fait de son mieux, sur cette terre,. "
( p 117)
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Tout va bien. Je perds pied.
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