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EAN : 9782385530099
384 pages
La manufacture de livres (07/09/2023)
3.55/5   29 notes
Résumé :
Lorsqu’on le trouve, l’enfant est à peine recouvert de quelques feuilles, un corps dissimulé à la va-vite dans la forêt. L’inspecteur Filem Perry est chargé de découvrir ce qui est arrivé à ce gosse que personne ne semble connaître ni rechercher. Pour seul indice, une petite boîte à musique trouvée au fond d’une poche. Tandis qu’il tente de dénouer les fils de cette affaire, son enquête le mènera sur les traces de l’héritier sans talent d’un empire industriel, d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Jusqu'à la corde s'ouvre sur la découverte du corps d'un enfant d'environ cinq ans dans une forêt, sous un tas de feuilles. Personne n'a signalé de disparition. Personne ne réclame le corps, impossible à identifier en l'absence d'indices, juste une boîte à musique trouvée dans la poche du garçonnet. L'enquête est confiée à Filem Perry, vieux flic proche de la retraite, physiquement et moralement fatigué, pessimiste sur sa capacité à sa changer le monde mais suffisamment patient pour tirer le moindre fil grâce à un instinct resté intact.

« Il y avait, dans une enquête de terrain comme dans la vie, des fragments d'inconnu, des soupçons naissant à partir d'une poussière, des idées surgies instinctivement plutôt qu'accouchées grâce à la raison.(...) Il me fallait cesser de douter ainsi et poursuivre le chemin sur lequel je m'étais engagé jusque là, aller au bout de cette piste, l'épuiser complètement quitte à ce qu'elle s'avère totalement vaine. »

Lionel Destremau reprend les mêmes éléments que dans son livre précédent ( le génial Gueules d'ombre ), à savoir un cadre spatio-temporel impossible à identifier tellement il est brouillé, mêlant des éléments familiers qui n'ont rien à voir les uns avec les autres : deux guerres évoqués, un pays pratiquant la ségrégation raciale, des inventions technologiques du présent actuel mais sans Internet ni téléphone portable, des noms de lieux et personnages qui ne correspondent à aucune langue. Evidemment, si on a lu Gueules d'ombre, on perd là le formidable effet de surprise liée à la découverte de cette décalque étrange du réel, et donc un peu de sel, même si on est ravis de replonger.

Les chapitres alternent les points de vue des différents protagonistes, les flics avec Filem Perry au premier plan, mais aussi tous ceux qui ont pris gravité autour drame sans qu'on devine immédiatement leur rôle et incidence sur la mort du garçon. Et notamment Arkan Niera, fil conducteur et fascinant personnage évoluant des champs de coton aux cabarets en passant par les rings de boxe.

L'intrigue est kaléidoscopique, menée de mains de maître pour nous conduire dans les méandres de l'enquête. Chaque éclat converge brillamment vers une résolution aux accents de tragédie grecque et de saga familiale. Chaque chapitre semble révéler beaucoup sur le passé des personnages mais troublent encore plus le présent de l'enquête, d'autant que parfois le personnage du passé réapparait longtemps après dans ce présent.

Plus qu'un polar, l'auteur a composé un roman noir d'atmosphère extrêmement sophistiqué, à l'écriture raffinée, sondant ses personnages à l'os, leur gris, leur ambiguïté, tout en questionnant subtilement le lecteur, tout en résonant avec notre monde contemporain sur les traumatismes hérités de la guerre ou du racisme institué.
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En se promenant avec son maître, une chienne, Roxy, découvre le cadavre d'un enfant noir. Filem Perry, policier près de la retraite, est chargé de l'enquête sur la mort de l'enfant, peut-être parce que lui-même possède un chien, Pat, auquel il est très attaché et que la rumeur s'est répandue : Roxy aurait tué cet enfant… Filem Perry interviendra épisodiquement, à intervalles irréguliers, et nous racontera son enquête et son histoire à la première personne. Nous rencontrons ensuite Arkan Neria, un enfant noir ramasseur de coton, en but, comme son père, à de nombreux actes racistes. Lionel Destremau nous présente ensuite Ern Fresco, fils tardif et surprotégé d'un famille aisée, qui découvre l'amitié en pension grâce à deux élève boursiers : Mumad Fatras et Alfrid Murlock.  
***
Le moins qu'on puisse dire, c'est que voilà un roman particulièrement original ! le cadre et l'époque sont indéfinissables. On pense tenir une piste avec les ramasseurs de coton et les actes racistes  : les États-Unis, peut-être ? Mais non, le pays a subi des bombardements intenses. Juste après la Première Guerre mondiale ? non, il est question d'hélicoptères et de divers équipements contemporains. Arkan s'engagera dans un cirque pour fuir son pays, et la tournée opacifiera encore plus les lieux que j'avais cru deviner. Ça se passe donc à une époque inconnue, dans un lieu totalement fictif, avec des protagonistes de différentes nationalités qu'il n'est pas possible de reconnaître, dans un pays dominé par des Blancs, avec une immigration importante, souvent mal accueillie et mal considérée, un pays qui porte encore les marques d'une guerre longue et dévastatrice. Quant à la narration, elle se présente comme une sorte de puzzle dont le lecteur doit replacer les pièces. Une fois que tous les personnages sont entrés en scène (les titres de chapitres portent le nom du personnage en focalisation et permettent de se repérer), l'histoire devient plus claire malgré les changements d'époque. Nous découvrons progressivement les uns et les autres, leurs relations, leurs liens familiaux et leurs motivations. Parfois, nous apprenons certains faits avant le policier. de nombreux thèmes sont traités grâce à cette fiction : la relation père-fils, le racisme, la guerre, le pouvoir de l'argent, la domination sous diverses formes, etc., et la perception du monde. C'est un des aspects que j'ai beaucoup aimés : nous verrons certains événements différemment d'une fois à l'autre, selon le personnage en focalisation. Nous suivrons Arkan Neria depuis son enfance, comme s'il servait de fil rouge à cette histoire complexe. Cependant, j'ai trouvé plusieurs longueurs et certaines redites qui n'apportent rien. Les chapitres à la première personne sont assez vivants, mais d'autres passages se révèlent un peu plats, fourmillants de détails et d'explications alambiquées qui ont tempéré mon enthousiasme du début. Un regret : j'aurais aimé mieux connaître Roxy, Pat, Bala et Fria, les chiens qui traversent cette histoire… N'empêche : c'est un bon roman à découvrir pour son originalité.
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Jusqu'à la corde de Lionel Destremau, mon premier livre de cet auteur. J'ai aimé, un policier - roman noir, qui sort des sentiers battus. On ne sait pas où se déroule le récit, ni quand, j'ai été accrochée, par l'histoire peu commune des personnages, je l'ai lu jusqu'au bout avec grand plaisir, j'avais hâte de découvrit l'épilogue.

Roxy et son maître se promène en forêt, en farfouillant dans les feuilles, la chienne découvre, le cadavre d'un enfant, ils seront arrêtés mais à tort.

Filem Perry, son chien Pat, son coéquipier, Mayid Frin, seront en charge de l'enquête. L'enfant aurait été étouffé, il n'avait que 5 ou 6 ans. En essayant de détecter, la moindre trace ou preuve, qui ferait avancer cette énigme, une petite boîte à musique, trouvée dans la poche du gamin, les mèneront à Ern Fresco, son nom y est gravé. Fils, d'un riche industriel, il a comme amis, deux élèves qu'il a connu lorsqu'il était en pension : Mumad Fatras et Alfrid Murlock.

Nous ferons aussi la connaissance d'Arkan Neria, avec sa famille, il passait ses longues journées d'été, dans les champs de coton, il avait 9 ans. Un pays, où se rejoignaient des immigrants du monde entier, venus là en quête d'une liberté rêvée. Ils arrivaient toujours, tout en sachant, qu'ils devenaient une main-d'oeuvre utile et corvéable à merci, pour les nouveaux maîtres, des bâtisseurs d'empires dans le bâtiment, les transports, les services, l'alimentation, l'élevage intensif, le coton ou même la banque et les finances. Ils étaient blancs.

La famille Neria était noire, malgré l'abolition de l'esclavage, chacun ses quartiers, tout était bien séparé, jusqu'aux fontaines publiques. Après un petit incident, son père, fut puni, il dut se cacher, Arkan qui était en sa compagnie, préféra partir avec un cirque. Il fera de nombreux métiers, jockey, docker, boxeur, aviateur, on le retrouvera aussi dans les cabarets de Caréna.

A travers toutes ces personnes, vont se dévoiler des secrets de famille, des amitiés troubles, des amours déchirantes et le destin exceptionnel d'Arkan Neria.

Une narration pleine de rebondissements et à tiroirs, tout est très bien relié à la fin. Les hommes et les femmes sont bien décrits, une peinture, qui relate leurs vies et leurs drôles de destinées. Un intrigue original, qui traite de nombreux sujets.

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Après avoir lu « Gueules d'ombre » paru il y a un an et demi, j'attendais ce deuxième roman avec une certaine curiosité, l'envie de voir où l'auteur mènerait sa plume après sa fresque guerrière précédente. Et j'ai été à la fois conquis et un peu déçu par ce livre. Commençons par les déceptions : « Jusqu'à la corde » reprend le même univers que le premier roman, même géographie de fiction, même genre de noms de personnages un peu bizarres, et aussi la même temporalité contrariée. On ne sait donc toujours pas où ça se passe ni quand, dans un monde parallèle et situé visiblement après « Gueules d'ombre », même si la vie d'un des personnages commence avant, puisqu'il participe aussi à la guerre de tranchées à un moment de sa vie. Bref, la relative déception vient du fait que, forcément, il n'y a plus l'effet de surprise du premier livre, avec cette Mitteleuropa fantasmée et cette guerre ambiance 14-18 reconduite dans une période plus proche de notre contemporain (même si pas tout à fait). Pour autant, si les deux livres ne sont pas reliés l'un à l'autre et peuvent se lire de manière indépendante, cette déception est aussi paradoxalement une forme de plaisir de lecture : celui de se retrouver en terrain familier même s'il est toujours un peu flou et d'apprécier de reprendre ses marques à cet endroit. Donc, sentiment ambivalent là-dessus. Ensuite, petite déception aussi parce que l'auteur reprend un peu les mêmes procédés d'écriture, même si, après tout, c'est peut-être aussi sa façon de faire des romans, en mélangeant différentes lignes narratives et en mettant l'accent sur les personnages. C'était un peu différent de la production habituelle avec « Gueules d'ombre », et même si ça fonctionne (là n'est pas le propos), c'est un peu moins original une seconde fois. Mais… !
Et c'est là quand même ce qui compte au final : le roman tient la route, l'intrigue policière qui sert de conduite générale est bien suivie, avec des questionnements et des indices, des impasses et des moments de relance, des épisodes vus de manière différente, et on ne s'attend pas forcément à la fin et au décalage de positionnement de personnages qui prennent petit à petit forme sous nos yeux. le thème de l'absurdité de la guerre était derrière le premier roman, et cette fois, il n'est plus qu'un passage de l'histoire, pour mettre plus en avant une société occidentale politiquement instable et principalement blanche, dans laquelle un personnage noir va chercher à se faire une place, malgré le racisme ordinaire, et après avoir fui un système ségrégationniste (on pense à l'Afrique du Sud jusque dans les années 80, mais plus encore aux Etats du Sud américains jusque dans les années 60). le roman est découpé en trois lignes, celle de l'inspecteur de police, Filem Perry, un vieux flic proche de la retraite, et de son collègue, jeune gars sorti de l'école qui vont enquêter sur la mort suspecte d'un enfant, celle des différents protagonistes de cette affaire dont on va avoir le portrait progressivement, et celle d'une sorte d'ombre qui plane au-dessus de cela pendant tout le livre, avec la figure d'une sorte de patriarche, Arkan Neria, à la vie complètement folle, jusqu'à la réunion finale des trois lignes. On pourrait aussi parler d'autres questions venues à la lecture, la place des pères vs celle des fils dans le livre, mais aussi la présence des chiens, compagnons de plusieurs personnages et la question de l'animalité par rapport à l'humanité. Ou encore la société décrite, sortie de la guerre mais sans en tirer les leçons politiques et sociétales et qui finit par se préparer à une autre guerre.
Si la surprise ne joue plus autant sur l'univers dans lequel l'histoire se passe, Destremau parvient à nouveau à composer un roman complexe, une vraie fresque d'instants de vie et de destinées singulières, et là-dessus le roman est une réussite indéniable, ce qui n'est pas toujours simple pour un deuxième livre. C'est encore un livre inclassable, à la fois roman policier ou noir comme on voudra, et roman de littérature blanche plus classique. Ce n'est pas le premier à utiliser les ressorts du polar pour composer un roman qui n'est pas dans les canons du genre, évidemment, mais il y parvient bien et on est pris dans la lecture et porté par des personnages travaillés, hommes ou femmes. Donc globalement, un bon bouquin, qui emporte et nous mène dans son univers. Et qui mérite les presque 5 étoiles.
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Je n'ai pas lu le premier roman de Lionel DESTREMEAU ; mais comme j'en ai beaucoup entendu parlé en bien je me suis dit pourquoi pas !!! Et c'est une très belle découverte. Il faut d'abord s'habituer au style avec de longs paragraphes et très peu de dialogues, mais les personnages ont tellement de profondeurs que l'on reste scotché aux mots de DESTREMEAU, qui nous fait vibrer avec eux. Ils sont tous fascinant que ce soit le trio de bras cassés ; Arkan ; ou encore l'enquêteur et d'une justesse absolue. Quant à l'intrigue, l'auteur prend son temps, pour positionner ses pièces, nous raconter l'histoire des personnages, pour au final nous livrer le tableau final sans même que l'on s'en rende compte. Ce n'est pas une intrigue à rebonds, ni un rythme effrénés. Mais cette rythmique lancinante nous absorbe, nous hypnotise, nous fascine, et j'ai totalement adhéré. Et j'adore comment Lionel DESTREMEAU joue avec nous en termes de temporalité et de lieux, ce qui lui donne une énorme liberté dans sa narration. C'est une belle plume, avec des personnages forts. Un auteur à suivre.
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critiques presse (2)
Marianne_
02 octobre 2023
Il y a un meurtre – précisons : une sorte de meurtre –, et, tout autour, un assortiment de disparitions brutales pour égayer l’ambiance. Au menu également : un coupable, des coupables, beaucoup de coupables, et très peu d’innocents.
Lire la critique sur le site : Marianne_
SudOuestPresse
27 septembre 2023
« Jusqu’à la corde », où Lionel Destremau, poète et démiurge, « réinvente » un univers de roman noir.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Morte sur le coup, elle n'avait pas souffert selon le père d'Ern, tout au moins était-ce ce qu'il répétait en boucle à son fils, cherchant peut-être à s'en persuader lui-même, tandis qu'Ern, qui avait été témoin de la scène, ne pouvait s'empêcher de revoir chaque nuit, comme au ralenti, sa mère en train de tomber, le regardant droit dans les yeux, un cri d'effroi déformant bientôt son visage, pendant que la chenille lui mordait progressivement les chairs et semblait l'avaler."
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Vidéo de Lionel Destremau
En partenariat avec Sciences Po Bordeaux, dans le cadre de la semaine "Afrique du Sud : 30 ans de démocratie libre et multiraciale", découvrez un échange passionnant entre Deon Meyer et Georges Lory, traducteur autour de "cupidité" paru aux éditions Folio Policier. Modération assurée par Lionel Destremau. Traduction assurée par Véronique Béghain.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2921535/deon-meyer-cupidite
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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