Sur les terres d'Horus - Intégrale, tome 1

Avec la série "Sur les Terres d'Horus", Isabelle Dethan retrouve avec joie l'égyptologie qu'elle aime tant et cela se sent. Nous sommes sous le règne de Ramsès II au XIIIe siècle avant J.-C., et dans une succession de diptyques nous suivons entre histoire, polar et romance les enquêtes de Meresankh, femme libre et noble qui assiste le Prince Khaemouaset fils de pharaon et grand prêtre de Ptah qui l'aime, et qui est assistée par Imeni son garde du corps métisse aux cheveux roux qu'elle aime (on dirait Naomi et le Conteur dans sa première série mais le duo devient trio amoureux). C'est d'un grand classicisme dans le scénario, la narration et les situations, mais l'auteure parvient à sublimer les rebondissements pulpiens, qui font alterner intrigues et complots, émotion et action (comme vous le savez originalité n'est pas non plus synonyme de qualité), par ses aquarelles très soignées qui distillent de bout en bout une ambiance pleine de mélancolie et de nostalgie… Et comme elle a appris de ses séries précédentes elle trouve immédiatement le bon ton et le bon rythme. Toutefois mêmes si les albums font 55 pages au lieu du traditionnel et castrateur format de 48 pages, ses intrigues s'étalent sur 2 albums ou lieu de 3 albums et avec du recul cela se ressent fortement . Cela ne gâche pas la qualité de l'ensemble, mais cela empêche d'en exploiter tout le potentiel !

J'en profite pour disserter sur le choix de l'Égypte antique pour raconter ses récits. C'est un choix très pertinent pour de multiples raisons :
- le cadre fascine pour son exotisme, mais sa mythologie foisonnante n'est pas incompatible avec l'imaginaire chrétien pour la simple et bonne raison que l'au-delà égyptien à servi de modèle à l'au-delà juif puis chrétien
- la femme égyptienne est la plus libre de toutes les civilisations antique, et peut-être de toutes les civilisation avant le women's lib des années 1970 du coup on peut développer de manière décomplexée des personnages féminins (j'espère que le lectorat féminin appréciera)
- l'esclavage n'existe pas dans l'Égypte antique avant l'arrivée des Grecs « inventeurs de la démocratie, de la liberté et de l'égalité », du moins la servitude y prend des forme pas pires que celles qui ont existé sous la « très civilisée » Angleterre victorienne (prisonniers condamnés au bagne, serviteurs de pères en fils ou de mères en filles que les grandes familles considèrent comme des biens communs ou individuelles)
- l'Égypte antique accueillait volontiers les immigrés de trois continents quitte à leur confier des postes à responsabilité des plus importants selon le principe de méritocratie, ce qui est loin de nos Grecs et de nos Romains qui préféraient des traîtres de souche prêts à tout et au reste pour leurs petites gueules plutôt que de loyaux serviteurs de l'État et protecteur du peuple d'origine étrangère… Soupirs… Si tu veux faire du « colorwashing » pour coller au multiculturalisme de nos sociétés, c'est tellement plus simple de prendre l'Égypte antique pour cadre de ton récit, plutôt que de faire du médiéval pas médiéval et du fantastique pas fantastique avec des chevaliers black-blanc-beur-asiat !


Tome 1 : "Khaemouaset ou la loi de Maât"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-1--Khaemouaset-ou-la-/111308/critiques/2159293
Tome 2 : "Meresankh ou le Choix de Seth"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-2--Meresankh-ou-le-Ch/111309
Un diptyque plutôt complots et intrigues avec une secte pratiquant les sacrifices humains et une mystérieuse cité d'or.

Tome 3 : "Tiasatré ou le jugement d'Anubis"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-3--Tiasatre-ou-le-jug/145202/critiques/2162951
Tome 4 : "Nakhtamon ou la colère de Sekhmet"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-4--Nakhtamon-ou-la-co/148861/critiques/2163934
Une histoire de vengeance différé dans le temps : l'auteur transpose à l'Antiquité tous les codes du cosy mystery...

PS: comme d'habitude les intégrales signées Delcourt sont soignées en plus d'être de beaux livres-objets

Cette critique est surtout l'occasion de poser une question : cette édition en semi-format est sortie pour fêter des 10 ans de la série, mais le semi-format c'est surtout pratique et encore plus économique... du coup pourquoi sortir une édition limité à 1000 exemplaires ? C'est un objet destiné aux collectionneurs et aux spéculateurs / vautours littéraires, alors qu'il est a été conçu pour le public populaire. Cela n'a aucun sens, et c'est comme toutes ces figurines hors de prix : on réalise des objets de culture populaire destiné uniquement à des gens très aisés : aidez-moi à comprendre...


Avec la série "Sur les Terres d'Horus", Isabelle Dethan retrouve avec joie l'égyptologie qu'elle aime tant et cela se sent. Nous sommes sous le règne de Ramsès II au XIIIe siècle avant J.-C., et dans une succession de diptyques nous suivons entre histoire, polar et romance les enquêtes de Meresankh, femme libre et noble qui assiste le Prince Khaemouaset fils de pharaon et grand prêtre de Ptah qui l'aime, et qui est assistée par Imeni son garde du corps métisse aux cheveux roux qu'elle aime (on dirait Naomi et le Conteur dans sa première série mais le duo devient trio amoureux). C'est d'un grand classicisme dans le scénario, la narration et les situations, mais l'auteure parvient à sublimer les rebondissements pulpiens, qui font alterner intrigues et complots, émotion et action (comme vous le savez originalité n'est pas non plus synonyme de qualité), par ses aquarelles très soignées qui distillent de bout en bout une ambiance pleine de mélancolie et de nostalgie… Et comme elle a appris de ses séries précédentes elle trouve immédiatement le bon ton et le bon rythme. Toutefois mêmes si les albums font 55 pages au lieu du traditionnel et castrateur format de 48 pages, ses intrigues s'étalent sur 2 albums ou lieu de 3 albums et avec du recul cela se ressent fortement . Cela ne gâche pas la qualité de l'ensemble, mais cela empêche d'en exploiter tout le potentiel !

J'en profite pour disserter sur le choix de l'Égypte antique pour raconter ses récits. C'est un choix très pertinent pour de multiples raisons :
- le cadre fascine pour son exotisme, mais sa mythologie foisonnante n'est pas incompatible avec l'imaginaire chrétien pour la simple et bonne raison que l'au-delà égyptien à servi de modèle à l'au-delà juif puis chrétien
- la femme égyptienne est la plus libre de toutes les civilisations antique, et peut-être de toutes les civilisation avant le women's lib des années 1970 du coup on peut développer de manière décomplexée des personnages féminins (j'espère que le lectorat féminin appréciera)
- l'esclavage n'existe pas dans l'Égypte antique avant l'arrivée des Grecs « inventeurs de la démocratie, de la liberté et de l'égalité », du moins la servitude y prend des forme pas pires que celles qui ont existé sous la « très civilisée » Angleterre victorienne (prisonniers condamnés au bagne, serviteurs de pères en fils ou de mères en filles que les grandes familles considèrent comme des biens communs ou individuelles)
- l'Égypte antique accueillait volontiers les immigrés de trois continents quitte à leur confier des postes à responsabilité des plus importants selon le principe de méritocratie, ce qui est loin de nos Grecs et de nos Romains qui préféraient des traîtres de souche prêts à tout et au reste pour leurs petites gueules plutôt que de loyaux serviteurs de l'État et protecteur du peuple d'origine étrangère… Soupirs… Si tu veux faire du « colorwashing » pour coller au multiculturalisme de nos sociétés, c'est tellement plus simple de prendre l'Égypte antique pour cadre de ton récit, plutôt que de faire du médiéval pas médiéval et du fantastique pas fantastique avec des chevaliers black-blanc-beur-asiat !


Tome 1 : "Khaemouaset ou la loi de Maât"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-1--Khaemouaset-ou-la-/111308/critiques/2159293
Tome 2 : "Meresankh ou le Choix de Seth"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-2--Meresankh-ou-le-Ch/111309
Un diptyque plutôt complots et intrigues avec une secte pratiquant les sacrifices humains et une mystérieuse cité d'or.

Tome 3 : "Tiasatré ou le jugement d'Anubis"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-tome-3--Tiasatre-ou-le-jug/145202/critiques/2162951
Tome 4 : "Nakhtamon ou la colère de Sekhmet"
https://www.babelio.com/livres/Dethan-Sur-les-terres-dHorus-Tome-4--Nakhtamon-ou-la-co/148861/critiques/2163934
Une histoire de vengeance différé dans le temps : l'auteur transpose à l'Antiquité tous les codes du cosy mystery...

J'ai découvert cette série et son auteur par pur hasard. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le hasard fait bien les choses!
J'ai littéralement dévoré les quatre premiers tomes en quelques heures, tellement les histoires sont prenantes soutenues par les magnifiques planches d'Isabelle Dethan!
Le graphisme justement,. Si pour certains, au vu de la production actuelle, les dessins pourront paraitre vieillots, voire simplistes, ils mettent magnifiquement en valeur les paysages de l'Egypte antique avec un souci du détail historique absolument fabuleux (les scènes dans le palais sont de petits bijoux) tout en étant parfaitement lisibles, épurés et raffinés, avec des choix de couleurs pour le moins saisissants (la scène de l'incendie en pleine nuit est merveilleusement retranscrite). La technique de l'auteur est d'une telle beauté que l'on ne peut être qu'admiratif devant les heures de travail qu'a du demander chaque page de l'ouvrage. Isabelle Dethan donne par ailleurs naissance à des personnages très charismatiques qui ont chacun un petit quelque chose.
Meresankh est une héroïne qui gagnerait assurément à être connue: fière, indépendante, pleine de ressources, malicieuse et érudite, elle est aussi une mère attentive, une amoureuse malheureuse et une aventurière dotée d'un courage ainsi que d'une droiture exemplaires. C'est une femme à laquelle on s'attache immédiatement, qui sait ce qu'elle veut, qui n'est pas prête à renoncer pour obtenir un confort matériel pourtant à portée de main, bref une femme de caractère qui ne cesse de nous surprendre.
Mais en réalité dans cette série, rapidement, on se prend d'affection pour tous les personnages, même les plus anecdotiques, comme l'espion ou certaines servantes ou filles du harem, tant et si bien qu'il devient même possible de comprendre les motivations d'une partie des criminels et même de ressentir de l'empathie à leur encontre.
Car au niveau des scenarii là encore l'auteur nous gâte: les événements s'enchainent très vite, sans aucun temps mort, les enquêtes sont très bien ficelées et diablement prenantes et n'habillent pas l'intrigue. Elles ont réellement une valeur narrative avec des tenants et des aboutissants éclairés, dans lesquels tous les protagonistes impliqués ont un rôle à jouer sans donner l'impression d'être des alibis scénaristiques.
Vraiment une très bonne série de BD que je ne suis pas déçue d'avoir découverte et que je recommande chaudement à tous les amoureux de l'Egypte!

Salut
Je ne suis pas un grand amateur de BD mais après avoir découvert celle-ci lors d'une exposition sur "Khâemouaset, le prince archéologue" je les es emprunté a ma Médiathèque.
On suit la scribe Meresankh qui enquête avec le prince Khàemouaset, enquêteur à la cour, sur plusieurs affaires ayant un rapport avec des pilleurs de tombe.
C'est pas mal mais trop vite lu, la vie ordinaire dans l'Egypte ancienne est bien retranscrite par le dessin et les croyances par les annotations en bas de page et le lexique en fin de volume.