Samurai, tome 4 : Le Rituel de Morinaga

Ce tome 4 qui conclut le premier cycle me laisse sur un sentiment mitigé, lequel finalement me laisse perplexe quant au cycle lui même. En effet, tout n'est pas révélé comme on pouvait s'y attendre. Des zones d'ombres sont laissées volontairement dans l'ombre quand d'autres éléments nouveaux apparaissent sans qu'ils soient résolus, alors qu'ils ont à voir avec l'intrigue principale. C'est comme si l'auteur avait choisi de semer des graines un peu partout dans le cycle, des graines potentiellement développables dans un avenir. C'est un peu comme s'il s'assurait l'avenir de sa série. Ce tome illustre parfaitement cela avec deux personnages en particulier. D'abord Takeo lui même qui, comme le précise le moine bouddhiste n'est "qu'un simple ronin, poussé par le destin et guidé par la main du grand Bouddha". C'est comme s'il ne faisait que passer par là, prêter son sabre, et qu'il reprenait sa route. Tout au long du cycle, des allusions très nettes sont faites à propos de l'île sans nom, véritable objectif du samouraï. L'on sent bien la volonté de l'auteur de nous raconter une autre histoire. Il en ainsi également de l'une des soeurs de l'ombre qui semble lié au tatouage que porte le samouraï, et l'on apprend dans cet album que ce tatouage est lié de près à la famille de Takeo.
C'est un peu décontenançant puisque d'un côté, nous avons l'assurance que l'auteur maîtrise son histoire et qu'il sait à peu près où il va, mais d'un autre c'est frustrant puisqu'on peut à juste titre s'attendre sans doute à une série à rallonge. À ce stade impossible de se prononcer. Toujours est il que ce tome vaut le détour plus par ses magnifiques décors, idéalement illustrés, par le souffle épique qui s'en dégage comme en témoigne cette superbe triple page de la grande bataille. On apprendra grâce à l'appendice que ce fut pour lui un véritable pari.

La fin de ce cycle est assez habile. J'avais peur, vu l'intrigue très dense du premier album et le fait qu'il n'en restait qu'un pour conclure que tout cela finisse en eau boudin. Alors certes, l'histoire se clôt sans que l'on en sache vraiment plus sur le treizième prophète et sur les soeurs de l'ombre. Nous ne savons toujours pas qui il est et quelles sont ses motivations et nous ne le saurons probablement jamais. La fin du cycle est cependant suffisamment habile pour que le lecteur n'ait pas une impression de complet gâchis. La libération des héros et le dénouement des relations avec ce prophète est relativement habile. Ce cycle se conclut par la lutte entre Akuma et l'Empereur et ouvre sur une nouvelle histoire au sein de laquelle nous en apprendrons d'ailleurs peut-être un peu plus sur les personnages restés mystérieux ? En effet, l'une des soeurs de l'ombre semblait bien connaître le tatouage du héros... Takeo partant à la recherche de son histoire familiale, l'espoir est permis.

La véritable plus-value de cet album réside cependant plus dans le graphisme que dans l'intrigue. le dernier opus du cycle nous offre en effet des vues de la cité impériale sous la neige qui sont vraiment très réussies, mais également une scène de bataille sur une triple page extrêmement travaillée avec une multitude de personnages tous pris sur le vif. le dessinateur précise d'ailleurs qu'il s'est engagé dans une galère avec cette scène, puisqu'il ne s'est pas contenté de mettre deux ou trois personnages en premier plan, puis une foule disparate et floue en arrière plan pour faire nombre. Non ! le souci du détail est là et disons le, cela en valait la peine, c'est une vraie réussite ! de la même manière, la maison et son jardin typiquement japonais de la planche 47 n'invitent_ils pas à la méditation et au repos ?

J'ai aussi apprécié la mise en scène à travers une construction des cases très dynamique qui donne un vrai rythme à l'histoire. Dans ce dernier tome du cycle, le dessinateur se donne plus de liberté de ce point de vue que dans le premier et là aussi le pari est réussi.

"Le rituel de Morinaga" vient conclure le premier cycle de cette saga écite par Jean-François di Giorgio et mise en image par Frédéric Genêt. le lecteur pouvait donc s'attendre à ce que Di Giorgio lève le voile sur les nombreux mystères qu'il gardait habilement en suspend. Malheureusement, au niveau des révélations, ce quatrième volet laisse un peu le lecteur sur sa faim.

L'affrontement final entre le cruel seigneur Akuma et l'Empereur tient certes toutes ses promesses (certainement au niveau du graphisme), et baigne ce tome dans l'action, en le parsemant de nombreuses scènes de bataille. Les éléments fantastiques qui procurent une ambiance particulièrement prenante à cette aventure mêlant surnaturel et Japon féodal réaliste, ont par contre plus de mal à tenir leurs promesses. le retour du XIIIème prophète a tout d'un gros pétard mouillé et l'auteur évite de faire la lumière sur les mystérieuses Soeurs de l'Ombre. Bref, concernant le dénouement de ce cycle, on a un peu l'impression que Di Giorgio a un peu trop joué la carte de la facilité en utilisant une touche de fantastique qui, au final, manque de consistance.

Au niveau du graphisme, le dessin de Frédéric Genêt et la colorisation de Delphine Rieu demeurent excellent. le dessinateur continue de rendre avec réalisme ce japon médiéval, ces décors et ces costumes et livre de somptueuses scènes de combats, dont une superbe triple page.

Place maintenant au deuxième cycle et à la quête initiale de Takeo : retrouver son frère !

Ce quatrième tome clôt le premier cycle de Samurai avec beaucoup de panache. C'est une véritable apothéose de violence et de révélations que nous proposent les auteurs. le dénouement met fin à l'intrigue sur le coeur de prophète mais s'ouvre sur un nouvel élément : les origines de Takeo. Je suis impatiente de lire les prochaines aventures du samurai et découvrir enfin plus d'éléments sur son passé.

Fin du premier cycle dans lequel Takeo, samourai itinérant, et un moine prennent en charge une petite fille et sa nounou qui fuient les mercenaires La petite fille a réussi à résoudre un casse tête soit disant impossible à résoudre et qui intéresse fortement Akuma et c'est pour cela qu'il cherche à récupérer l'enfant. Cette petite troupe hétéroclite fuit donc les soldats avec des combats de Takeo qui parsème ces aventures.
Beau dessin, fin avec des couleurs splendides. le Japon médevial sans doute fantasmé, est bien représenté.
L'histoire est résolue sur les 4ers tomes, sans résoudre les origines mystérieuses de Takeo et de son frére. On devine qu'ils sont liés au trône de l'empereur. Mais ca se sera sur les prochains numéros...