AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Françoise Du Sorbier (Traducteur)Sylvère Monod (Autre)
EAN : 9782264003911
10-18 (09/09/1998)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Le jeune Martin Chuzzlewit est amoureux de Mary, orpheline recueillie par son grand-père, le riche Martin Chuzzlewit senior. Mais avant que Martin junior puisse épouser Mary, son grand-père souhaite que qu'il découvre la valeur de l'argent gagné par le travail. Pour cela, il le déshérite et le confie à un membre de la famille éloigné, l'hypocrite Mr. Pecksnif. Celui-ci a des vues sur l'héritage Chuzzlewit, il rêve même de marier une de ses filles à Martin Junior. Ma... >Voir plus
Que lire après Martin ChuzzlewitVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Comment témoigner du bonheur que procure un tel ouvrage ? Monumental, dégorgeant de personnages, ce roman se déguste le sourire aux lèvres de la première à la dernière page. On pourra lui reprocher son angélisme désuet, sa narration erratique ou ses invraisemblables coïncidences, il nous faudra rendre les armes face au vigoureux humour de Dickens et à son incroyable talent de conteur.

Deux Martin Chuzzlewit (le grand-père atrabilaire et son unique petit-fils) sont censément les héros de cette histoire d'incompréhension mutuelle sur fond d'héritage, d'histoire d'amour et surtout d'égoïsme atavique. L'intraitable aïeul chasse le jeune Chuzzlewit le laissant sans ressource. le rejeton tente sa chance aux États-Unis mais y fait l'épreuve de la maladie et de la misère. Il y apprend aussi l'altruisme et reviendra riche de cette expérience. Une sombre histoire d'escroquerie et un crime sanglant ponctueront le retour en grâce du jeune homme à qui son grand-père, pris de remords, prodiguera enfin les bienfaits qu'il mérite.

A ce synopsis édifiant, le généreux Dickens incorpore une foule de comparses plus drolatiques les uns que les autres, multiplie les dialogues truculents et fait feu de tout bois pour susciter un jubilatoire rire soutenu (onomastique farceuse, croquis taquins, langage corrompu...). Malicieux, il dresse de piquants portraits, déclenche des situations cocasses ou saugrenues et, polémiste rigolard, adresse un virulent pamphlet aux Américains. le périple du jeune Martin aux États-Unis, c'est un peu Gulliver au Far-West : la critique est acerbe mais étonnamment résiste aux siècles. Qu'il dénonce la ségrégation raciale (l'esclavage), la toute-puissance de la presse, l'arrogance puritaine ou la violence héréditaire de ce jeune pays, Dickens semble nous décrire l'Amérique trumpienne d'aujourd'hui. Consuetudinis vis magna est.

Si les deux Martin ne nous émeuvent guère qui servent surtout le propos moralisateur de l'auteur, ce dernier nous offre pléthore de figures inoubliables. du jovial Tapley qui cherche à éprouver son éternelle belle humeur au mystérieux Nadget, inquiétant Argus, du béat croque-mort Mould à Sweedlepipe, barbier ornithophile, chaque silhouette enchante par son invraisemblable réalisme.

Trois inventions géniales méritent quelques mots supplémentaires : le papelard Seth Pecksniff, l'intempérante Sarah Gamp et le candide Tom Pinch.

L'onctueux Pecksniff, parangon d'hypocrisie, dont les discours émaillés d'auto-congratulations et de perfidies chafouines sont des chefs d'oeuvres de jésuitisme, est un grand méchant qu'on ne peut tout à fait détester tant il nous procure de gaietés. Ses ridicules atteignent le grandiose et ce Tartuffe anglais mérite une postérité éclatante.

L'incongrue Sarah Gamp, garde-malade, sage-femme et spécialiste de la toilette post-mortem est l'une des plus tordantes créations de Dickens. Cette souillon alcoolique qui commet d'étourdissants pataquès et invoque à tout bout de champ Mrs Harris son amie imaginaire vole systématiquement la vedette aux autres personnages. Plus elle cabotine, plus elle recueille d'enthousiastes vivats du lecteur hilare.

Enfin, le fidèle et parfait Tom Pinch aurait pu verser dans la mièvrerie. Il est si rare de rencontrer un héros entièrement positif ! Mais Dickens -talent oblige- rafraîchit les blasés : son petit bonhomme " vêtu de probité candide" n'est ni fade ni gentillet, il émeut réellement et l'on se prend à rêver d'avoir un ami tel que lui.

Vous l'aurez compris, Martin Chuzzlewit m'a conquis. Je ne saurais trop vous conseiller de plonger dans ce merveilleux roman, précieux (ap)porte-bonheur.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
Commenter  J’apprécie          90
Lire ce Dickens, c'est partir pour une grande et belle traversée. On s'installe pour 1000 pages, donc on pardonne les premiers chapitres où les personnages font leur apparition, leurs caractères commençant à se révéler. Même si ça part un peu dans tous les sens. Patience ! On en est au stade : installation dans la cabine et découverte des coursives et du pont.

Quels sont les passagers ? Martin Chuzzlewit grand père, riche, obstiné et égoïste, qui a peur de se faire avoir, aime bien son petit fils Martin Chuzzlewit, tout aussi obstiné et égoïste lui aussi, mais le chasse de sa maison car celui ci est tombé amoureux de Lucy, la jeune fille orpheline qui s'occupe de lui.
Anthony Chuzzlewit et son fils Jonas, qui se languit de toucher l'héritage de son père.
Seth Pecksniff, inoubliable "canaille mielleuse" selon Dickens, une superbe figure d'hypocrite, et ses deux filles Charity et Mercy. Tout un programme déjà.
Tom Pinch, "esprit simple et coeur pur", qui vit chez Pecksniff sans en détecter le caractère. Sa soeur Ruth, ses amis Mark Tapley et John Westlock . Tom est amoureux de Lucy et est visiblement le chouchou de Dickens qui s'adresse parfois à lui en le tutoyant.
Madame Gamp, "garde-malade et garde de femmes en couche, sale, gourmande, paresseuse, alcoolique et brutale", une extraordinaire création du génie de l'auteur, pour laquelle il invente un langage que la traductrice a su rendre puisqu'on s'amuse bien même en français.

Que visitons-nous? Londres, un village à une journée de diligence de cette ville, et, oui! les Etats -Unis. C'est le bonus de ce livre!!! En effet Martin le petit fils et Marc Tapley partent y faire fortune. C'est l'occasion pour Dickens de décrire ce nouveau monde et ses habitants avec quelque ironie cruelle (il s'en excuse dans la postface).

Une fois tout cela à bonne vitesse, c'est du bonheur ! Les intrigues se nouent, les mystères apparaissent, les personnages tels les Martin Chuzzlewitt évoluent, des couples amoureux (ou moins amoureux) se forment, il y a même crime et enquête ...

Alors on débarque de là le souffle court (les derniers chapitres ne se lâchent pas) et heureux. Ce n'est peut être pas le meilleur Dickens, le mieux construit sur la longueur, mais que de pépites là dedans. Par exemple le chapitre ou Tom prend conscience de la noirceur pesksniffienne, ou quand le criminel (non, pas de nom) ayant accompli son forfait, est dans la terreur d'être découvert.

Sans oublier le style de Dickens, maniant humour, lyrisme, poésie, sens du dialogue.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Que je m'occupe des malades ou des accouchées, madame, j'espère que je fais ça comme y faut, parce que moi je suis qu'une pauvre femme et je travaille dur pour gagner ma vie ; c'est pour ça que j'ai besoin, ça je l'avoue, qu'on m'apporte ma bière régulièrement et qu'on m'en tire de la légère.
Le rapport exact entre ces observations et le verre de rhum n'apparut guère, car Mme Gamp proposa de boire " à la santé de tous " et lampa le petit verre d'une façon tout à fait scientifique, sans autre commentaire.

Chapitre XXV.
Commenter  J’apprécie          270

Lire un extrait
Videos de Charles Dickens (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Dickens
"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
Recevez votre actualité littéraire (façon La Griffe Noire) en vous abonnant à notre newsletter hebdomadaire : https://www.lactudulivre.fr/newsletter/
+ Lire la suite
autres livres classés : littérature anglaiseVoir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Oliver Twist

Que signifie le Nom d'Oliver : Twist ?

Le danseur
Le fluet
Le tordu
L'Orphelin

20 questions
502 lecteurs ont répondu
Thème : Oliver Twist de Charles DickensCréer un quiz sur ce livre

{* *}