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EAN : 9782828902421
219 pages
Favre (25/10/1988)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Entretiens

Il faut relire, aujourd'hui, le beau portrait que Jean-Louis Kuffer a fait, en 1986, de Vladimir Dimitrijevic dans Personne déplacée, car il n'a pas pris une ride.

Roman de formation et d'aventure, carnets d'un grand lecteur, écrit dans l'étroite distance que permet l'amitié, c'est le portrait fidèle d'un éditeur hors norme, fondateur des Editions L'Âge d'Homme, qui, en 40 ans d'existence, auront publié près de 4000 titres da... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une lecture très ancienne d'une autobiographie passionnante du fondateur des éditions de l'Age d'Homme; mais au-delà du récit de son parcours d'éditeur, de découvreur de talents... il y a aussi les errances d'un éternel migrant, enfant de Skopje, dans la boutique à l'orientale de ses parents, le garçon de Belgrade, fuyant avec sa famille la ville bombardée, etc.

L'ouvrage est écrit à la première personne ... mais il est en réalité le fruit d'entretiens avec Jean-Louis Kuffer. Il se lit toutefois comme une autobiographie directe. Ce texte palpitant a été réédité en 2008, en format de poche, à l'Age d'Homme...

Un livre captivant, un "appel au partage", ponctué de rencontres mémorables, de Thomas Wolfe à Witkiewicz, d'Alexandre Zinoviev, Etienne Barilier , Gaston Cherpillod, à Vladimir Volkoff et tant d'autres

"La lecture telle que je l'entends n'a rien d'une consommation passive: c'est au contraire une combustion et une communion de tous les instants" (p.103)

Il y aurait mille choses à relater de ce parcours exceptionnel d'éditeur, profondément engagé dans son époque…Mais en re-parcourant les passages soulignés, je relis une appréciation très intéressante de Vladimir Dimitrijevic, concernant l'oeuvre mésestimée de Simenon :

« Simenon n'est pas qu'un bon photographe. Lorsqu'il évoque un lieu des quatre coins du monde, l'ambiance d'une rédaction ou d'une pension de famille, les petits matins laborieux ou les crépuscules tropicaux, nous y touchons avec tous nos sens. Or ils sont très rares, les écrivains qui ressaisissent le monde avec leur cinq sens . (…)


Tout est déterminisme apparent dans cet univers au ciel bas, gouverné par une biologie en déroute. Mais je crois qu'il y a quelque chose de profondément religieux chez cet écrivain, en dépit de l'affirmation de sa foi de charbonnier scientiste. Chacun de ses personnages demeure religieusement confiant en son étoile . C'est une oeuvre dont on n'a pas encore pris, je crois , la vraie mesure, et qui s'ouvre à la méditation (p.213)

Un témoigage unique d'un éditeur qui a consacré sa vie à la littérature et à sa maison d'édition, qui représente l'un des catalogues littéraires et de sciences humaines, parmi les plus "riches" et denses, des éditeurs ,dans l'hexagone... !
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Vladimir Dimitrijevic connu aussi sous le nom de Roman Dragomir fut le créateur des éditions " l'âge d'homme " et permit aux lecteurs francophones de ne pas passer à coté d'écrivains comme Eugenio Corti , Alexandre Zinoviev , Vassili Grossman , Vladimir Volkoff et tant d'autres . Ennemi de toutes censures mais , on ne peut l'en blamer , puisque c'était ces origines , Serbe jusqu'au bout des ongles .
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons donc une lourde responsabilité.Au milieu des librairies encombrées,il faut que le libraire continue de préserver, dans sa tête, l'ensemble cohérent d'un savoir patiemment acquis et de goûts personnels éprouvés, qui puissent résister aux exigences du seul rendement, de même qu'il incombera au critique littéraire de ne pas se laisser emporter,une semaine après l'autre, par les vagues successives des nouveautés et de la compétition médiatique. Quant à l'éditeur, il est le premier, à la source de ce mouvement, à devoir se rappeler constamment qu'il a charge de l'héritage vivant que,d'une génération à l'autre, les hommes se transmettent. (p.122)
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Nos Amériques

En outre,Bruno Traven a joué un rôle important, dans le même registre,en nous ouvrant un monde à la fois épique et social.Comme enfants d'un pays occupé, nous pouvions nous identifier à ses Indios; et des récits tels que Le Trésor de la Sierra Madre,entre beaucoup d'autres demeurés inconnus du lecteur de langue française, ont aiguisé notre sens de la justice sociale avec plus d'effet que nos maîtres n'en obtenaient en nous assénant l'inévitable Maxime Gorki.(p.45)
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Au milieu des librairies encombrées, il faut que le libraire continue de préserver, dans sa tête, l'ensemble cohérent d'un savoir patiemment acquis et de goûts personnels éprouvés, qui puissent résister aux exigences du seul rendement, de même qu'il incombe au critique littéraire de ne pas se laisser emporter, une semaine après l'autre, par les vagues successives des nouveautés et de la compétition médiatique. Quant à l'éditeur, il est le premier, à la source de ce mouvement, à devoir se rappeler constamment qu'il a charge de l'héritage vivant que, d'une génération à l'autre, les hommes se transmettent. (p.122)
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Délation

Pendant l'occupation, l'ennemi était clairement défini et localisé. Tandis qu'après la révolution, tout un chacun a commencé de sentir les effets de la délation (...)
Ce phénomène m'a profondément frappé car,du jour au lendemain, tel concierge, tel employé ou tel intellectuel, qui avait eu des relations manifestes avec les Allemands, se sont mis,avec un zèle proportionnel à leur mauvaise conscience,à semer autour d'eux une terreur proprement inimaginable. Chacun d'eux se refaisait, de la sorte, une vertu et une biographie présentable. (p.36)
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Autobiographie d'un barbare

Ce thème de l'émigration trouve en moi,cela va sans dire,de très profonds et constants échos. La moitié de la population de la Macédoine d'avant 1914 est allée travailler dans tous les pays d'Europe.Notre musique populaire, si lancinante de mélancolie, l'est évidemment à cause de ces perpétuelles migrations.Ses chants disent la tristesse de ceux qui sont sans cesse arrachés à leur milieu familial.Or cette émotion des nôtres, dispersés par le monde,n'a jamais cessé de vibrer en moi durant mes propres errances. Je revois toujours cette photo de mon grand-père dans sa boulangerie de Chicago, qui me rappelle les aspirations de tous ceux-là qui sont partis pour s'accomplir quelque part et n'être plus méprisés chez eux,quel que fût leur attachement à l'ingrate terre natale.(p.19)
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Video de Vladimir Dimitrijevic (1) Voir plusAjouter une vidéo

Une soirée cosmopolite
Au générique, des images du transsibérien extraites de l'album "Le Transsibérien".En hommage à la littérature mondiale, Bernard PIVOT reçoit pour cette soirée cosmopolite des écrivains qui ont en commun une certaine distance avec leurs pays d'origine. Vladimir DIMITRIJEVIC, éditeur d'origine serbe, a écrit "Personne déplacée", livre d'entretiens avec Jean Louis KUFFER, qui est un...
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