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"Le ventre de l'Atlantique" est le premier roman publié par Fatou Diomé. le thème en est l'Afrique comme son dernier paru pendant la rentrée littéraire 2010 « celles qui attendent ».



Le cadre est aussi le même, l'île de Niodor au sud-ouest du Sénégal qui est le lieu de naissance de l'auteur.

Dans ce pays, si les coutumes ancestrales semblent immuables, la pauvreté transforme peu à peu la vie quotidienne des habitants, surtout depuis que la télévision a fait irruption dans les foyers de ceux qui ont choisi l'émigration, et reviennent avec un peu d'argent, ce qui permet de les croire riches. Devant le poste de télévision, la misère de l'Afrique s'oppose à la richesse de l'occident grâce à de simples images de publicité. « Les glaces, ces enfants n'en connaissent que les images. Elles restent pour eux une nourriture virtuelle, consommée uniquement là-bas, de l'autre coté de l'Atlantique, dans ce paradis, où ce petit charnu de la publicité a eu raison de naître » extrait de la page 21.

L'Europe devient en quelques annonces publicitaires, l'unique possibilité de sortir de la misère.

Pourquoi les émigrés, une fois revenus dans leur pays, ne disent-ils pas la vérité sur leur condition de vie en Europe : les foyers Sonacotra, la misère, le racisme, la solitude, le climat....

Un pays est-il en perdition lorsqu'il n'est plus capable d'éduquer ses enfants, de les protéger en leur expliquant la réalité des choses ? Ce sont des questions que l'on peut se poser en refermant ce livre.

Ce roman nous montre une Afrique manipulée par l'occident et qui devient manipulatrice par réaction. L'argent est devenu l'unique ascenseur social qui apporte à lui seul le pouvoir absolu. Alors qu'importe la manière de gagner de l'argent. Les menteurs et les hypocrites répandent la bonne parole, on les écoute, on les vénère : Il y a les immigrés qui rentrent de France et qui racontent que ce pays est un Eldorado, il y a les marabouts qui s'enrichissent en faisant croire que grâce à leur pouvoir, ils vont transformer la pauvreté en richesse, il y a les parents qui organisent en douce le mariage de leurs filles selon de savants calculs basés uniquement sur les gains que vont leur rapporter ces transactions, il y a les prospecteurs de joueurs de football qui proposent un avenir de dieu du stade à des adolescents rêveurs........
Dans ce monde de manipulateurs, il y a bien sur les innocents, ceux qui se laissent prendre dans les filets du mensonge et deviennent les victimes des ces horribles trafics. La fuite ou pire le suicide deviennent alors les seuls échappatoires.
L'Afrique est en perdition : c'est ce que nos analystes en géopolitique nous expliquent d'une façon rationnelle. "Le ventre de l'Atlantique" y rajoute de l'émotion en nous racontant ce désastre au coeur même des africains. Ce roman en parti autobiographique est un cri de désespoir devant autant d'irresponsabilités de part et d'autre de la mer.
Lien : http://de-page-en-page.over-..
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Derrière l'Histoire, il y a des histoires, des vies, des personnes, des drames et des sentiments tout comme dans le roman de Fatou Diome où il y a l'histoire, celle d'une soeur et de son frère, liés par le sang et le téléphone, et, les histoires, celles des autres. Chacun sur un continent différent, elle, immigrée en France et comme écartelée, lui, au Sénégal, insulaire et désireux d'émigrer entretiennent une relation notamment basée sur le désir de ce dernier et opiniâtrement réprouvé par la première. Ce récit encadre alors tout un faisceau d'autres qui composent la densité du roman et révèlent la solitude de l'exil, les difficultés dues au statut d'immigrée, le désir d'indépendance et d'existence ainsi que la vie communautaire, l'insularité, le poids des traditions, la volonté farouche d'un ailleurs fantasmé et l'indigence. Sur fond de l'Histoire qui lie la France et l'Afrique, cette biographie romancée, néanmoins sincère, est rapportée dans un style touchant et parfaitement imagé grâce auquel on supporte l'insupportable, voire l'impardonnable.
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A l'instar de @Papou64 , j'ai apprécié le style poétique de l'auteur (que je ne connaissais que dans les médias) - énormément de métaphores qui demandent cependant à être parfois relues pour être comprises. Je suppose que Fatou Diome a encore fait des progrès depuis 2003 (année de publication de ce Ventre de l'Atlantique) et j'ai donc bien l'intention de suivre cette écrivaine.
A propos de l'histoire, je ne rajouterai rien à ce qui a été écrit dans les autres commentaires. Notons simplement que ce roman est bien connu et apprécié de beaucoup de jeunes Sénégalais (parmi mes collègues par exemple) . le sujet du livre peut - grosso modo - s'appliquer à de nombreux pays africains.
Un beau récit dans lequel se plonger; c'est déjà un classique.
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Ce livre semble relever autant du témoignage que du roman, car plusieurs éléments de la biographie de l'auteure sur son île natale, Niodior, y sont présents.
Avec ce point de vue, le côté décousu du récit passe mieux, car ainsi vont les souvenirs, à leur guise, dans le désordre.
Fatou Diome y parle du microcosme local, de sa jeunesse, des personnes qui l'ont soutenue alors qu'elle n'avait pas tiré les bonnes cartes à la naissance, des échanges avec son demi-frère qui s'identifie à un footballeur international italien et rêve de suivre sa trace depuis la France, de ceux qui ont tenté leur chance en France, de leurs pseudo succès et de leurs échecs, et de son accueil par sa communauté lors d'un bref séjour sur l'île pour des vacances, alors qu'elle a déjà publié un premier livre.
Elle ouvre nos yeux, et ceux de ses compatriotes sénégalais, sur le mythe ancré et tenace de l'Eldorado que représente la France pour cette ancienne colonie, en montrant l'envers du décor français, en démasquant les illusions, les arnaques et les tromperies côté sénégalais. Elle prône une modernité, elle dénonce la polygamie et la natalité excessive. Elle raconte le prix de sa liberté et de son indépendance en France : la solitude.
Son regard est lucide, son écriture à la fois tendre et caustique. Elle a un sens indéniable de la formule, comme en témoignent les nombreuses citations des babelionautes.
Enfin, alors que je ne suis pas fan, j'ai lu une belle description d'un match de foot de Coupe d'Europe :)
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Fatou Diomé laisse transpirer dans son écriture tout l'héritage de la tradition orale africaine : le rythme, l'accent, les mensonges et les non-dits, les coups de gueule et les histoires si incroyables qu'elles sont probablement vraies, celles que seul l'arbre à palabre est à même de conserver en souvenir, pour les générations à venir. Ce ventre de l'Atlantique, fil tendu entre deux continents, deux cultures, entre un frère et sa soeur, secoué par l'histoire d'une dépendance qui ne semble jamais devoir finir, est un pur régal de mots et de sourires, de blessures aussi, celles de la vie, de l'envie. Quelle humanité !
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C'est au rythme de la Coupe du monde de football en juin 2000 que nous faisons la connaissance de Salie et de Madické. Elle vit à Strasbourg, et suit les matches de foot à la télé pour en parler et souvent donner les résultats à son jeune frère, qui à Niodor,Sénégal ne peut pas toujours compter sur la vieille télé de l'homme de Barbès. Madické, fan de Maldini, de l'équipe italienne et ses copains, tous fans de foot, vivant dans l'illusoire espoir de devenir "Sénefs". L'instituteur du village, muté là par le gouvernement qui ne semble pas décidé à l'en faire partir, a beau mettre les jeunes en garde, ils ne veulent rien entendre. Madické et les autres jeunes du village croient que Salie est riche et célèbre, et ne veut pas partager sa bonne fortune... Mais ils ne savent pas pourquoi Salie est en quelque sorte obligée de vivre dans l'exil. Entre les immenses difficultés à vivre sur la Petite côte sénégalaise et les récits mirifiques de ceux qui se sont exilés et reviennent en vacances, ils n'imaginent pas d'autre issue que le départ en France. Les traditions ancestrales font peser sur leurs jeunes épaules tous les espoirs des familles nombreuses d'une région pauvre, offerte aux aléas de la pêche et du climat. Fatou Diome nous fait partager d'une belle plume la vie des Africains, chez eux, ici en France. Son style est vif, vivant, sans concession, et nous amène à réfléchir au-delà des idées toutes faites.
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C'est un livre que j'ai lu dans le cadre du thème du sport en culture générale. C'est un roman très intéressant qui montre très bien le rêve d'un jeune africain par l'intermédiaire d'un match en quart de finale disputé notamment par l'équipe sénégalaise. Nous suivons ce rêve et ce match par l'intermédiaire de Salie. Seulement, ce livre ne m'a pas vraiment convaincu. Dommage, car le résumé me plaisait vraiment
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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L'auteur, une jeune femme Sénégalaise qui prépare un doctorat de Lettres, évoque dans ce roman à l'écriture riche et travaillée, son île natale, Niodor, au large de la côte sénégalaise, où vit son demi-frère Malincké, hanté par le désir d'émigrer et de réussir, par le football, à devenir riche et célèbre, tandis qu'elle-même vit une vie difficile d'immigrée à Strasbourg, faisant des ménages pour payer ses études. Evocation tendre de son village et de ses îliens fascinés par les mirages d'une émigration seule capable de les sortir de la misère, nostalgie d'une Afrique où la vie modeste qu'on y mène vaut mieux parfois qu'une émigration impitoyable pour les perdants, il s'agit d'un double regard, d'un double rêve, où la nostalgie se fait parfois la plus forte.
Beaucoup d'anecdotes hautes en couleur dans ces faits et gestes villageois, des portraits mémorables de personnages vivants et pittoresques, un texte très bien écrit dans une langue ample et maîtrisée, une vraie réflexion sur l'émigration et la voie souhaitable pour les Africains, tous ces atouts rendent le roman très intéressant et agréable à lire.
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C'est un roman qui navigue entre ici et là-bas, entre le passé et le présent. Un roman à la structure circulaire, qui s'ouvre et se ferme sur la coupe d'Europe de football de l'année 2000, mais qui en son centre présente le parcours sénégalais de la narratrice, de sa famille, d'une société dans laquelle les jeunes aspirent tous à devenir un Maldini ou un Zidane en Europe.

L'écriture est aussi proche de l'oral, de la tradition africaine, avec un vocabulaire qui fait mouche. On peut peut-être parfois trouvé que les descriptions sont un peu nombreuses, mais elles plantent un décor, exotique pour les français que nous sommes. Ce livre est aussi pour l'auteur un hommage à l'écriture qui est mise en scène pour notre plus grand plaisir.
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Quand je n'arrive pas à emprunter un livre à la bibliothèque depuis des mois tant ce livre est emprunté et réservé, je sais que je vais passer un bon moment.


J'ai beaucoup aimé ce témoignage entre souhait d'émigration et adulation d'un pays vu par les publicités et récit de personnes revenues au pays ayant parfois trop honte pour décrire la vérité. Idéal confronté au vécu des émigrants entre précarité, l'épée de Damoclès qu'est l'expulsion, et le racisme. 


Quand partir est parfois une nécessité, parfois une bouteille jetée à la mer. Comment vivre quand on grandit dans un pays du tiers-monde, et que l'on doit assurer la pérennité de sa famille où les anciens comptent sur les jeunes pour vieillir correctement.
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