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New-York côté barman ;
Ces premiers mots de la quatrième de couverture pourrait appeler une vision enfumée, peuplée de brèves de comptoir, d'anecdotes solubles dans la boisson, de pensées qu'on ferait mieux d'oublier, toutes devant se conclurent par un « que c'est beau une ville, la nuit. ».
Mais oublions le client ; son potentiel romanesque ; on est là pour bosser.
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L'Horeca, vous connaissez ? En plus d'être un solide belgicisme — de ceux que la langue française ferait bien d'adouber (plutôt que de s'agiter à faire sauter sa grammaire à l'aide de pétards colorés), sans parler des chicons… — c'est avant tout un ensemble de métiers non-essentiels mais indispensable, exercé par une majorité de gens dont ce n'est pas la vocation, alors que sa pratique peut s'apparenter à celle d'un art.
Ces artistes, justement ; ceux qui pour les bonnes et les mauvaises raisons n'y arrivent pas ;
à ce statut, fort et entier, qui se résume bien malheureusement à une mesure pécuniaire ;
cet « en vis-tu ? » qui résonne comme une pile de casserole qui s'effondre dans le bac d'une plonge surchauffée.
Un bon paquet, qu'on est.
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Les autres lecteurs devront nous faire confiance, et lire ce livre comme un « vis ma vie » filmé à la manière d'un « Strip-tease », élevé à la puissance américaine, aboutissement civilisationnel d'une Europe libérale, étrange et familière à la fois.
Trop absurdes pour être inventées, ces pages vivent en vrai.
L'auteur a simplement théorisé son personnage de narrateur dans la tension de l'intenable, celle de l'honnêteté en pleine conscience, face à un système où tout individu est un agent économique autonome, qui offre et demande, à qui dit mieux.
Rationalité du singulier, jamais du pluriel.
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Son « Claude » en devient presqu'un héros dostoïevskien, grisant le lecteur dans cette appréciation, résumable trivialement, de « trop bon trop con », démontrant que le comptoir du capitalisme n'offre jamais de tournée générale.
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Publié en 1977, réelle époque charnière, il a la justesse du roman générationnel, sans le côté sensationnel du « Moins que zéro » de Bret Easton Ellis.
Il ne demande pas d'augmentation; il avance, avec « une inquiétante linéarité », composé d'une majorité de dialogues, laissant le client choisir ce qu'il en retient, et sonnant discrètement l'heure du dernier verre.