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EAN : 9782264059543
120 pages
10-18 (18/04/2013)
3.96/5   416 notes
Résumé :
Orphelin, Titou est recueilli par son grand-père, solitaire et excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôts en premier lieu.

Malgré quelques divergences de caractère - Titou a la passion des clôtures, Pépé Jake les déteste - le duo fonctionne bien, et mieux encore du jour où déboule Canadèche, canard boulimique hautement sympathique, qui devient leur inséparable compagnon. Trésor de ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (124) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 416 notes
Vous avez entre les mains une petite merveille.

En 119 pages, Jim Dodge nous conte une histoire incroyable, farfelue, très drôle mais pleine de sensibilité et de chaleur humaine.

Pépé Jake, né au Kentucky en 1878, une vraie tête brûlée, chercheur d'or, fait 4 mariages, vit sa vie de joueur et de parieur invétéré, élevant au passage des chevaux puis des moutons. Il épouse une femme qui l'abandonne et dont elle aura un enfant, Gabrielle. A 61 ans, Jake rencontre un Indien agonisant qui lui donne la recette du Vieux Râle d'Agonie, une boisson qui titre 97% et qui rend Immortel ! Jusqu'à 76 ans, Jake sirote son alcool, vit de son potager, chasse, pêche et joue au poker. Un jour Jake reçoit une lettre de Gabrielle: il va être grand-père, l'enfant s'appelle Titou. Indolent, maboul, heureux de vivre et buveur hors pair, Jake atteint l'âge respectable de 80 ans. Cliff Hobson, le shérif, lui apprend que ses terres vont être vendues pour payer les impôts qu'il n'a jamais payés. Heureusement, il reçoit 500 000 dollars en héritage de la mort de Gabrielle. Il veut alors recueillir Titou pour l'élever et déconner avec lui (page 26): l'assistante sociale s'y oppose ! Jake se noie dans le jeu et finit par gagner 90 000 dollars en 3 mois. Il écrit au juge (quel personnage incroyable; page 29) et récupère Titou.

A partir de ce moment, Titou et Jake vont vivre ensemble. Tout les sépare : âge, centres d'intérêts, façon de fonctionner et de vivre, envies ... Titou adore planter des clôtures: il est aimable alors que Jake est mal embouché, c'est un colosse (2 m pour 120 kg) quand Jake est un gringalet d'1,60 m et de 45 kg, il est placide et serein quand Jake est farouche et belliqueux. Malgré ces différences de tempérament, il y a un accord du sang et un amour réciproque, l'un pour l'autre.

Un jour Fifi le Fichu, hippie égaré et accroc au LSD achète à Jake tout son stock et toute sa production future de tord-boyaux contre la modique somme de 300 000 dollars ! Alors la vie devient un vrai bonheur, enfin presque. Alors que Titou plante des clôtures belles et sonores (les guitares à Titou, page 44), un sanglier Cloué-Legroin fonce dedans et éventre son beagle Boss: c'est la guerre totale ... jusqu'à ce que dans un trou de pieu de clôture fraîchement arraché Titou découvre un poussin, qu'il sauvera et auquel il donnera le nom ravissant de Canadèche.

Féroce, affamée, pesant 10 kg, véritable aspirateur à plumes (page 60), dotée d'une démarche gracieuse et chaloupée, Canadèche est un Colvert femelle. Personnage à part entière, aimant aller au cinéma pour regarder des histoires d'amour, Canadèche devient une pisteuse à sanglier. Mais un jour Cloué-Legroin charge Titou et Canadèche: Titou veut la peau du sanglier mais Jake ne veut pas que le sanglier soit tué: il croit que Cloué-Legroin est la réincarnation de son vieux pote l'Indien, Johnny 7 Lunes, un chaman de surcroît, et puis Cloué-Legroin n'est pas si méchant: la preuve ? Une nuit, Jake est renversé et piétiné par Cloué-Legroin mais le sanglier l'épargne ! Jake apprend à voler à Canadèche "pour enrichir sa vie, développer ses relations et se trouver un mari". Jake essaie de lui apprendre à décoller mains c'est raté: il y gagne deux ou trois dents cassées !

La vie continue jusqu'au jour où Titou rencontre Cloué-Legroin qui a agonisé, les pattes prises dans du fil de fer barbelé. Titou lui ouvre le ventre car il vient d'entendre des battements de coeur !? Je ne vous raconte pas la suite: nous plongeons dans le fantastique !

Ce roman fait la part belle au jeu, à la chance, à la patience, aux femmes, au silence, à l'effort individuel soutenu, au rejet de toute vie normée. Avec une intrigue délicatement brodée, voici l'initiation d'un garçon confié à un grand-père facétieux. L'histoire progresse par à-coups imprévisibles, l'argent circule avec caprice, la mort est tapie dans l'ombre. Avec une grande concision, Jim Dodge réalise ici un coup de génie, nous promenant au milieu d'anecdotes truculentes et de dialogues désarmants. Mais il y a aussi des réflexions tout à fait solides (voyez la page 116) ! Un petit précis de sagesse et de vie, avec une évidence : ce qui est improbable n'est jamais tout à fait impossible.
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Comme j'ai aimé cette fable du coeur de l'Amérique de la moitié du siècle dernier !

L'écriture est dépouillée de tous les poncifs censés réveiller nos émotions. le style est épuré, cash. Jim Dodge ne "vient pas nous chercher", on le suit spontanément. Comme quoi, il n'est pas utile d'en faire des caisses pour émouvoir ! le talent seul suffit.

De la fantaisie, de l'humour, de la poésie, de la tendresse, des sentiments pudiques et purs. Cette histoire décalée m'a infiniment touchée.

Un coup de coeur ? Un coup de coeur, indéniablement.

P.S. : Merci, Gabb, pour cette suggestion.
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Je me suis envolée très haut avec l'Oiseau Canadèche, sans un flèche, en toute simplicité, 118 pages mais quel breuvage ! duveteux, perspicace, poétique, barré/clôturé à contresens, vaporeux mais assez raide ; un manège dont je ne voulais plus descendre, soit un atterrissage à rebrousse-plumes, mais enjouée j'en reviens, très enjouée d'où me sonne l'épigraphe :
...
La cloche du temple se tait.
Mais le son continue
de sortir des fleurs. BASHÔ
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Qu'est-ce que vous feriez, vous, à soixante balais bien tapés, si vous viviez au fin fond du Kentucky, la ruée vers l'or au placard, trois mariages ratés et une quatrième donzelle qui vous quitte en embarquant votre seul et unique mouflet ?

Bon... C'est toujours possible de se gratouiller de temps en temps une petite partie de poker avec les voisins mais leur ranch est à une bonne journée de cheval...
Même pas un Vil Coyote ou un Bip Bip dans les parages pour faire la causette...
Juste la poussière et les boules de paille virevoltantes que déplace le vent, quelques crânes de chevaux et le silence pour seuls amis...
Ah ouais... Quand même quelques sangliers à chasser mais bon, pas de quoi casser trois pattes à un canard...

Alors une petite idée ?

Ben, Pépé Jack, lui, c'est pas compliqué... Il s'emmerde... Il s'emmeeeeerde comme c'est pas possible !!

Surtout depuis qu'un vieil indien lui a glissé dans la poche, avant de mourir, la recette de fabrication du Vieux Râle d'Agonie, un tord-boyaux de derrière les fagots, à ne pas mettre sous toutes les papilles mais qui procure l'immortalité à son heureux distilleur.

Imaginez... le Kentucky, vu comme ça, c'est déjà emmerdant mais avec l'éternité devant vous, vous imaginez même plus !

Alors quand l'assistante sociale du comté lui propose de lui confier la garde de son petit-fils Titou au décès de sa seule fille, Pépé Jack s'imagine déjà les journées de pêche à la truite avec lui, les parties de cartes, les matchs de base-ball, les picoles entre hommes... et bien sûr lui confier un jour les secrets de l'immortalité !

Ils ne se ressembleront pourtant pas ces deux-là...

Pépé Jack, il aime les parties de cartes tandis que Titou adore les échecs.
Titou, il ne sirote qu'une petite gorgée de Vieux Râle d'Agonie le soir, pour mieux tenir la bride à ses rêves tandis que Pépé Jack, lui, il boit comme une outre pour donner du fouet à ses rêveries.
Pépé Jack, il aime se réveiller à midi tandis que Titou se met au travail dès l'aube. Et du travail, ça ne manque pas au ranch, avec toutes ces clôtures à réparer et ce foutu Cloué-Legroin, une légende parmi les sangliers, son Moby Dick à lui !

Et pourtant ces deux-là vont s'aimer tendrement. Et lorsqu'il découvriront Canadèche, une petite femelle colvert, ce duo deviendra un trio improbable, drôle et émouvant.

Un petit roman qui vous donne le sourire et qui fait du bien entre deux lectures. Un petit roman pour les amateurs de Jack Daniels. Mais un petit roman beaucoup trop court, avec une fin qui arrive plus vite qu'il ne faut de temps à un indien pour dire « Ugh » ! Quel dommage ! Ce petit livre est un doux poème que j'aurais eu envie de voir se prolonger encore et encore...

Nicolas Richard, dans sa postface, l'exprime tellement bien que je le retranscris tel quel : « Comment un roman aussi foisonnant peut-il être si bref ? Si le distillat obtenu par Pépé Jack, le Vieux Râle d'Agonie, est effectivement à 97 % pur, alors le petit livre tout aussi spirituel que spiritueux, est à 97 % un coup de génie. Les 3 % qui restent pouvant, selon l'appréciation de chacun, relever du délire animalier, de l'apologie de la clôture, du manifeste anarchique, de l'éloge de la vieillesse, du traité d'échecs sous les séquoias, etc. »

Malgré cette fin qui m'a laissé sur la mienne, n'hésitez pas à vous plonger dans les vapeurs d'alcool de ce petit conte et à venir leur faire un p'tit coin-coin à ces trois-là !
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COIN COIN COIN COIN COIN
ceci n'est pas une pub pour un sanibroyeur.
Il faut faire court, désolé, mais un livre pareil va me prendre plus longtemps à chroniquer qu'à lire, même à voix haute.
Peu importe au final l'ordre de lecture avec « Stone Junction », il faudra lire les deux.
Tout le monde s'amuse beaucoup, même si ma petite cousine (8 ans) me fait remarquer que c'est un peu triste : deux morts, dès les deux premières pages. C'est d'ailleurs une très saine lecture pour les enfants, un bon bagage pour une vie épanouie.
Je n'ai pas la recette, mais ma production de rhum a comme idéal ce "Ol' Death Whisper » (traduit en « Vieux Râle d'Agonie »). Possédant déjà la « douceur moléculaire », reste à acquérir cette pureté, gage d'immortalité…
La traduction, d'ailleurs :
-
- les canards français font bien COIN-COIN et non pas COUAC-COUAC,
parole d'Alicia; l'orthographe, c'est important (surtout les voyelles).
-
- un comité de lecture aurait été utile pour discuter de la traduction du titre. « Fup » (duck), c'est autre chose que cet « Oiseau Canadèche », comme si le traducteur de la série des « Martine » s'était occupé des « Fluide Glacial »… Bien que l'idée première aurait pu paraître vulgaire… (toujours ce problème de voyelles)
-
Voilà !
COIN COIN COIN COIN COIN COIN…………
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critiques presse (1)
Actualitte
05 février 2014
Loin d'un ouvrage immense, voilà une longue nouvelle rafraîchissante et profondément humaine peut être notamment du fait des étranges animaux dont ces pages nous font croiser le chemin.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (76) Voir plus Ajouter une citation
p 16 [...]
C'était la fin septembre; là où des colonnes de lumière perçaient le lourd écran des séquoias et tombaient droit sur la surface des eaux, il apercevait l'éclair luisant des saumons, qui remontaient le courant vers des zones de frai. Il longea la rivière, son cheval enfoui jusqu'au ventre dans les fougères dorées. Il poussa aussi loin qu'il put, puis il prit la direction du Gualala. Son domaine était tout au bout d'une longue vallée étroite dont les deux pentes étaient couvertes d'une épaisse toison de sapins et de séquoias. Il y avait là, dans l'ombre épaisse d'un noyer gigantesque, une vaste cabane de trois pièces, dont deux chambres à coucher; dans le calme du soir, il percevait la rumeur de l'océan à quinze kilomètres de distance. Il s'installa et se sentit chez lui. [...]
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Pépé Jack se mit dans une belle rogne, il éructa sa haine de toutes les drogues, menaça de foutre un bon coup de carabine dans le cul de ce vaurien merdeux et chevelu [...]. Mais comme c'était quasiment la seule fois que quelqu'un exprimait ouvertement son désir de goûter au Vieux Râle d'Agonie, il finit par se calmer.

Le chevelu, qui se faisait nommer Fifi le Fichu, réclama avec insistance la dose optimale ; Pépé Jack, se guidant sur sa propre tolérance, calcula le dosage à une chopine voire davantage.

Le chevelu, visiblement secoué dès la première gorgée, parvint à en avaler encore six ou sept à toute vitesse avant de s'effondrer sur la galerie, où il se mit à se tortiller de telle manière que Boss, le chien bâtard, toujours à l'affût d'une bonne occasion, était immédiatement accouru pour tenter de le monter, se collant à lui comme à une chienne en chaleur.

Cette tentative d'accouplement entraîna chez le chevelu une transformation mentale plutôt difficile à suivre ; toujours est-il que le pauvre bougre dut se prendre pour une espèce de raton laveur, ou d'écureuil, autant que Jake pût en juger, car il se précipita tout à coup vers le noyer de la cour, y grimpa d'un seul bond gigantesque et passa les trois heures suivantes perché sur les branches nues, tassé sur lui-même comme une buse malade.

Au cours de la première heure, il sanglota. La deuxième heure, il rit. La troisième heure, il demeura silencieux. Au début de la quatrième heure, il piqua du nez et tomba tout d'une masse comme un sac de patates. Il se cassa les deux bras.

Sur le trajet de l'hôpital, il offrit d'acheter d'un coup tout le stock de grand-papa, ainsi que toute sa production future.
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Le gérant [...] commit l’erreur de choisir le côté de la camionnette occupé par Pépé Jack.

Quand Pépé eut joué de la manivelle pour abaisser la vitre, le gérant [...] demanda :
- Que fait ce canard dans mon établissement ?
- Elle veut voir le film, dit aimablement Titou, devançant son grand-père qui commençait à écumer.
- Nous refusons absolument tout ce qui sort de l’ordinaire.

Jack explosa :
- Et ben, ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite, non ? Alors voilà : il se trouve que vous avez ici un canard d’attaque, dressé pour le kung-fu et spécialement élevé pour nous par la société Tong. Nous la laisserions bien à la maison mais elle massacre tous les coyotes.
- C’est évidemment une plaisanterie de mon Pépé, monsieur, s’empressa d’ajouter Titou.
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On discutait beaucoup, entre gens du lieu, pour savoir si Canadèche était vraiment une cane à sanglier au même titre que Boss avait été un chien à sanglier.
(...)
Convaincu qu'elle possédait un flair excellent - une opinion partagée par Pépé Jake -, [Titou] croyait que Canadèche était capable de suivre à la trace n'importe quel sanglier. Mais il n'y en avait qu'un seul qui l'intéressait véritablement, c'était Cloué-Legroin. Titou avait dans l'idée que les quelques sangliers qu'elle avait débusqués, s'ils n'étaient pas l'animal en personne, appartenaient à sa famille : des rejetons à lui dont le fumet devait être semblable. Évidemment, il ne pouvait pas le prouver - ce qui l'agaçait beaucoup. Jake lui disait que les preuves n'étaient pas nécessaires, que la plupart des choses parlaient d'elles-mêmes. Il l'avait mis en garde contre la tentation de tout comprendre : les raisons des choses, disait-il, sont souvent rudement trompeuses.
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On ferait mieux de d'y donner un nom, à cette mocheté, qu'on sache au moins de qui on parle, dans l'avenir.
Titou sourit:
-J'y ai déjà pensé. Je crois que j'en ai trouvé un de bon.
Il s'interrompit, ménageant ses effets.
- Trou-de-pieu, annonça-t-il.
- Disons que c'est pas mal, dit Grand-papa. Mais j'en ai un meilleur, moi, misère de misère! Canadèche!...
- Canadèche? répéta Titou, sans comprendre.
- Cane à dèche - tu piges? Canne à pêche: cane à dèche! Qu'est-ce que tu en dis? L'oiseau Canadèche!...
Pépé Jake souriait de toutes ses cinq dents.
- C'est un nom parfait dégueulasse, protesta Titou.
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Vidéo de Jim Dodge
Lecture à deux voix par Jim Caroll et Nicolas Richard, illustrée en direct par Tom Haugomat, accompagnement musical de Rubin Steiner
Dans le cadre du festival Paris en toutes lettres
Publié initialement en 1983, Fup, de l'écrivain américain Jim Dodge, est un livre qui a connu un succès au long cours. Il raconte l'histoire de Titou, orphelin élevé par son grand-père, un solitaire excentrique. le duo, déjà très attaché, se renforce encore le jour où arrive à la maison Canadèche, un canard boulimique. Un texte tour à tour drôle, rageur ou bouleversant, ici mis en dessin par Tom Haugomat, dont les traits et les couleurs saisissent admirablement les émotions de la vie.
À lire – Jim Dodge, Fup (L'Oiseau Canadèche), trad. de l'anglais (américain) par Jean-Pierre Carasso, illustré par Tom Haugomat, éd. Tishina, 2021.
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