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EAN : 9782072689314
192 pages
Gallimard (20/04/2017)
3.78/5   18 notes
Résumé :
"À Chamkhaleh, cette deuxième vie, nocturne, était pour nous encore plus importante que la première. Si le jour était la joie de la baignade et l'étalage de l'épiderme, le soleil et les jeux, la nuit était le domaine des rêves, le royaume infini de l'imaginaire, de l'amour et des désirs. La lande perdue où tout était possible. Ça durait tant que ça durait. On dépensait de son sommeil sans compter. On ne mégotait pas sur sa jeunesse." Dans un style empreint à la fois... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman est extraordinaire, car il mêle l'analyse fine et fouillée du sentiment amoureux avec l'horreur de la lutte politique en Iran, de la chute du Shah à la répression la plus totale de la dictature islamique. Au début nous sommes dans une petite ville, une station balnéaire, Chamkhaleh sur la mer Caspienne où la vie, l'été, se déroule comme dans toutes les stations balnéaires, les filles sont jolies, montrent volontiers leur sourire et leur corps, les garçons sont amoureux mais n'osent pas s'approcher. Surtout de la si belle et si libre Niloufar, cousine du narrateur.

Comment peut on imaginer que ce monde a entièrement disparu sous le régime des Mollahs . L'auteur mêle avec un brio incroyable le récit de cet amour d'adolescent pour une jeune fille qui a trois ans de plus que lui avec la tragédie iranienne . Quand on a treize ans une jeune fille de seize ans , c'est une femme . Il raconte bien aussi toutes les contradictions qui divisent la société et les familles. Mais quel pauvre pays qui a cru se débarrasser d'un tyran est s'est jeté dans les bras de brutes sanguinaires bien pire que le Shah ! Ce que j'avais un peu oublié, c'est le rôle de la guerre contre l'Irak qui a conforté la répression contre la moindre opposition.

Ce récit est aussi une remise en cause de l'engagement politique, son héros n'est jamais sincère : il prend des postures et veut juste séduire celle qu'il aime. Mais surtout personne n'avait une vision claire de ce qui allait se passer.

Voilà ce qu'un roman peut apporter de mieux : comprendre grâce à ce récit l'absurdité du régime iranien et le côté factice des révoltes. Et pourtant , il s'agit surtout et avant tout d'un roman d'amour. J'ai vraiment été séduite par la performance littéraire et si triste pour ce pays qui n'est pas prêt de se débarrasser de ses tortionnaires.
Lien : http://luocine.fr/?p=17056
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Un livre poignant, qui traite d'une histoire d'amour personnelle, sur fond du contexte politique en Iran. Dans ce livre, nous suivons les propos du narrateur... qui remonte dans le passé, faisant émerger à la surface les souvenirs d'un paradis perdu, avant de sombrer tragiquement dans la guerre.
"Ma part d'elle" est un récit à l'écriture très poétique, gracieuse, qui n'épargne pas les bas-côtés de la psychologie humaine, et qui dépeint autant l'horreur que la beauté.
C'est une histoire surprenante (j'ai trouvé la fin surprenante pour ma part), mais bouleversante à lire, et criante de force et de vérité.
Qui sait ce qui peut émerger au bord de la mer Caspienne...
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Je ne suis jamais rentrée dans ce roman, est-ce l écriture, le sujet, la narration

Je ne l ai même pas terminé, ce qui est rare pour moi!

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J'ai bien aimé la première moitié, celle des souvenirs de jeunesse dans l'Iran du Shah. Ensuite, avec la révolution islamique, cela devient un texte surtout politique. J'ai décroché, même si ce livre est bien écrit.
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Un récit poétique à souhait. le héros raconte, il divague, peut-être serait-il nostalgique de son enfance ? Un tel coeur de pierre, serait-ce possible ? Après tout, ce coeur de pierre a bien été capable de tomber, de se fissurer pour elle, pour la belle Nilou, la cousine. Il s'est tellement fissuré qu'il en est devenu prêt à tout, à tout détruire sur son passage. Même à la blesser, à la torturer, elle. Pour gagner son amour.
https://pamolico.wordpress.com/2018/03/06/jusquou-aller-par-amour-javad-djavahery-ma-part-delle/
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous brûlions notre jeunesse au rythme des journées qui passaient. Notre soleil se levait chaque matin, inexorable. La langue des vagues léchait la plage et remuait le sable comme elle le faisait depuis toujours. Nos jours étaient doux et regorgeaient de notre indolence, de nos expériences de jeunesse, de notre bonheur à portée de main. Nous fumions de l'excellent haschich afghan, buvions de l'alcool facile, et les plus audacieux d'entre nous volaient de brèves étreintes dans les nuits d'été. Tout semblait immuable, promis à l'éternité. Le temps nous était donné comme tous les autres ravissements de la vie. Comme la mer, comme la rivière qui coulait dans sa quiétude et nous protégeait de l'intransigeance des vieilles lois. Mais quelque chose avait déjà commencé à changer. Des grondements sourds se levaient du fond de l'histoire. Quelque chose se tramait à notre insu. Comme une graine de volcan grandissant en silence dans les profondeurs marines. Un Léviathan lové dans les cavités obscures de notre pays. Le temps nous était compté et nous ne l'avions pas encore remarqué. Nous étions assis sur une cassure tectonique, une immense faille qui allait s'ouvrir. Même si un malin nous l'avait prédit, personne ne l'aurait cru. Qui aurait pu imaginer en effet que notre temps était fini ? Qu'il n'y aurait plus d'été ? Qu'on allait nous enlever la mer pour la murer, la couper en deux ?
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Puis le peuple d'Iran s'est soulevé. Mais pourquoi? Pour quelle raison les gens sont ils descendus dans les rues pour demander le départ du shah? je t’assure que si on leur posait la question aujourd’hui , la majorité des Iraniens ne saurait y répondre. Pour la liberté? je ne le pense pas. Pour une meilleure vie? Je ne crois toujours pas . Car depuis 1979 ils sont beaucoup moins libres, leur vie est plus difficile qu'avant , et pourtant ils ne se soulèvent plus. Pourquoi ce pays a t il été ainsi donné aux mollahs? en échange de quoi? personne ne le sait. C'est étrange comment dans une société la révolte peut soudain devenir une nécessité.
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L’été 1978, le cinéma Rex d’Abadan prenait feu. . Plus de quatre cents personnes y périssaient brûlées vive. Un incendie de toute évidence criminel. Les doigts accusateurs se sont pointés vers le Shah et sa police secrète. Unanimement tu t’en souviens ? Toutes tendances confondues. C’était le coup fatal. L’étincelle dans les barils de poudre. Des corps calcinés ont été montrés sur les photos qui circulaient sous le manteau. Le régime du shah n’a jamais pu s’en remettre.
Quelle énorme mensonge ! Quel coup de maître. Quii peut encore ignorer aujourd’hui que le cinéma a été mis à feu par des activistes musulmans appliquant une fatwa émise par un ayatollah ?, Quel intérêt avait le régime du shah à incendier un cinéma dans un quartier populaire d’une ville de second rang ? Vraiment quel intérêt ? Mais à ce moment-là dans ce pays de presque quarante million d’habitants, nul n’a été suffisamment lucide pour poser cette simple question ait dénoncé l’absurdité de la chose. Nous avons tous pris part à ce mensonge.
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Malgré le massacre, personne n’avait intérêt à mettre fin au conflit. Ni les mollahs qui avaient trouvé dans cette guerre la garantie de rester au pouvoir. Ni les chefs de guerre, alliés aux nouveaux hommes d’affaires et qui gagnaient des sommes vertigineuses en contournant l’embargo américain. Ni les grandes démocraties européennes qui vendaient des armes aux belligérants, clients dociles et solvables, vu les gisements pétroliers sur lesquels ils étaient assis. Ni les riches émirats arabes sunnites terrorisés par la montée de l’islam chiite expansionniste. Bref, chacun trouvait son compte dans la prolongation du conflit. Des hôtels macabres, surmonté de l’image de jeunes martyrs étaient dressés à chaque coin de rue. Les murs et les portes étaient couverts de photos de jeunes soldats tombés au front.
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Ce matin-là, elle était encore plus belle que dans mes souvenirs de l'été d'avant. Elle flottait dans le bleu de la mer, on aurait dit sans effort, ses cheveux vaguaient autour de ses épaules comme une énorme méduse noire, et son corps, lentement en mouvement dans le kaléidoscope marin, la rendait presque irréelle. Soudain elle s'est roulée sur elle-même, a plongé. Sous l'eau, sa peau brillait comme les écailles d'un étrange poisson. Elle s'est enfoncée, a transpercé l'eau en douceur, comme une aiguille traversant la soie. Puis le trou s'est refermé derrière elle. La mer m'a rendu à ma solitude.
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