Comment peut-on être français ?
Comment peut-on vivre à Paris ?
Comment peut-on être aussi libre ?
C'est l'état d'esprit de Roxane lorsqu'elle arrive à Paris, iranienne expatriée.
On mettra longtemps à comprendre les motivations particulières qui ont poussé Roxane à quitter l'Iran, même si les raisons générales se devinent aisément : le régime iranien, les mollahs...
Elle qui en avait tant rêvé se retrouve dans la plus belle ville du monde, mais avec à peine d'argent pur tenir quelques mois, sans parler un mot de français, sans amis. La solitude, l'isolement lui pèsent, l'apprentissage du français est plus ardu qu'elle ne l'avait imaginé, les emplois ne se trouvent pas si facilement...
Comme Ifemelu dans Americanah, qui ne s'était jamais sentie Noire avant d'arriver aux États-Unis, Roxane n'est iranienne qu'en arrivant à Paris ; avant cela, elle était juste Roxane.
Alors, Roxane lit de la littérature française, se découvre dans Les
lettres persanes de
Montesquieu (une persane des
Lettres Persanes s'appelle comme elle). Et décide d'écrire à son "créateur". Ainsi, elle pratique son français et donne libre cours à ses réflexions sur la littérature, la liberté, tout ce qui lui vient à l'esprit.
Cette partie épistolaire à sens unique, en réponse aux
Lettres Persanes, est celle, malgré son intérêt évident, qui m'a donné le plus de mal, n'étant pas familière avec les oeuvres dont parle Roxane ou avec les concepts philosophiques évoqués. Mais elle m'a donné très envie de découvrir
Montesquieu, sur lequel j'ai fait l'impasse jusqu'à ce jour.
Le titre,
Comment peut-on être français ?, fait écho à l'étonnement des bourgeois Parisiens face au héros des
Lettres Persanes, Rica, à qui ils demandaient ingénument : "Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan?"