A feu vif

"Je me suis mal exprimée. Je voulais juste dire que moi aussi, je viens de la campagne et que je me souviens combien tout était minuscule."

" Jael se mit à empiler des assiettes sales. Le fracas alternait avec le silence. quand la pile atteignit la hauteur de la paume de sa main, elle éclata :
"Chaque fois que j'essaie d'apprendre à connaître la vraie Maria, tu réagis comme si j'allais te violer!"

Maria abandonna son torchon et posa sa main au dessus du coude de Jael.
"Hé, hé, du calme."

La jeune femme eut une grimace amère et quitta la pièce.
Maria s'enfonça dans le canapé et se sécha les mains; une migraine commençait à tisser sa toile derrière ses yeux.
De sa main droite elle appuya au niveau de ses épaules pour essayer de relâcher ses muscles tendus. Elle dégrafa le bouton du haut de son chemisier pour glisser ses doigts autour de sa nuque.

"Tu as besoin d'un massage?" Jael traversa le rideau en faisant bruisser les perles.
Maria se releva en pliant le torchon.
"ça va."
"Tu devrais demander à Ruth un bon massage,un jour.
Elle me sauve la vie dès que mon dos commence à partir en sucette.
Sa spécialité c'est les "ondes transversales curatives".
Elle a appris ça dans un atelier d'une semaine consacré à la spiritualité de Déesse."

Elles échangèrent des sourires gênés.

"Chacun son truc" murmura Maria.