Lorsque la première guerre mondiale éclate en Europe, Lucius est étudiant en médecine. Il décide de partir aider et d'apporter ses maigres connaissances au service des soldats et de la population. C'est alors qu'au fin fond de la chaîne de montagne des Carpates, il rencontre une mystérieuse soeur-religieuse dont il va tomber amoureux. A eux deux, ils vont former un véritable duo pour soigner et sauver un maximum de personnes. Jusqu'au jour où tout s'effondre, Lucius mène ainsi une véritable enquête pour retrouver sa bien aimée.
Le résumé était très attirant, l'histoire était vraiment prometteuse mais malheureusement je n'ai pas accroché, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. le style d'écriture ne me convenait pas, je ne sais pas si c'est la traduction ou pas mais quelque chose me dérangeait qui a fait que je n'ai pas été happée. Je me perdais trop dans les noms des personnages, des villes, l'histoire avançait beaucoup trop vite et je trouvais qu'il n'y avait pas assez de repères au niveau du temps. On survolait les mois, les années.
En revanche, je suis convaincue que cette histoire peut totalement trouver ses lecteurs et plaire, ce qui est décrit ici, n'est que mon ressenti personnel.
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Il avait vingt-deux ans, un tempérament fébrile, rebelle à la hiérarchie et était impatient de voir sa formation se terminer.
Pendant trois ans, il avait étudié seul dans les bibliothèques et s’était consacré à la médecine avec une austérité monastique. Des morceaux de papier pelure festonnaient les marges de ses manuels, humectés de salive et collés à la main. Dans les grandes salles de cours, sur des plaques de lanterne magique, il avait vu les ravages du typhus, de la scarlatine, du lupus, de la peste. Il avait mémorisé les symptômes du cocaïnisme et de l’hystérie, savait que l’haleine d’un patient empoisonné au cyanure sentait l’amande et qu’on pouvait entendre dans le cou le murmure d’un rétrécissement aortique valvulaire.
Le vieil homme s’était mis à appeler la substance qui n’était pas encore au point l’Élixir de Zimmer, et il commençait à se demander si l’on pouvait détecter de très légères augmentations de l’afflux sanguin dans les zones où l’activité était la plus grande. Faites-leur bouger une patte, disait-il à Lucius, et on pourra peut-être voir une masse lumineuse correspondante dans le cortex moteur, tandis qu’une activité phonatoire provoquerait l’éclairage du lobe temporal.
Le visage de Lucius était brûlant. Il en voulait au médecin de poser ces questions devant la fille du patient, et il s’en voulait de répondre. Mais il lui déplaisait aussi de penser qu’il était du côté du patient, un homme affaibli et incapable de s’exprimer. Aussi répondit-il avec autorité et sans compassion. Son diagnostic de sténose du tronc cérébral avec destruction irréversible des centres respiratoires conduisant à la mort fut accueilli par des applaudissements qui enflèrent jusqu’au tonnerre.
Le bégaiement se manifeste dès l’enfance, lui dit sa mère, et non chez un garçon de son âge. Seul, il ne bégayait pas, ni quand il parlait de ses magazines scientifiques ou du nid d’oiseau devant sa fenêtre. Ni lorsqu’il visitait l’aquarium des collections zoologiques impériales, où il observait pendant des heures les Grottenolm, ces salamandres aveugles et translucides originaires du sud de l’Empire, et chez lesquels il croyait voir la pulsation magique du sang.
Il déclara à Lucius qu’il n’était pas fâché d’avoir la compagnie d’un autre homme de science et, lors de leurs soirées, se complut à lui tenir de grands discours sur ses théories de l’hérédité et de l’impureté naturelle de certaines races. Lucius ne vit pas une seule fois cet homme essayer d’expliquer à ceux dont il avait la charge pourquoi ils étaient rassemblés et rasés, ou pourquoi on leur ôtait leurs vêtements rituels pour les passer à la vapeur.
Daniel Mason présente "Un lointain pays" à Authors@google.
Non sous-titré.