Beate et Serge Klarsfeld : Un combat contre l'oubli

Je termine à l'instant l'album de Pascal Bresson et Sylvain Dorange,qui ont rapporté le remarquable combat de Beate et Serge Klarsfeld.
Je suis admirative devant cet engagement sans faille pour condamner les responsables des horreurs commises durant la seconde guerre mondiale. " La justice, je l'ai recherchée intensément. La vérité historique, j'espère avoir contribué à l'établir." En ce qui me concerne cela m'a permis de bien retracer l'histoire et de mieux connaître ce couple pour lequel je dois avouer ne connaissais pas grand-chose .
Cet album fait un riche écho au livre de Laurent Seksik "La disparition de Josef Mengele " lu il y a peu.
Je n'ai cessé de me dire en lisant cet album que plutôt que de déplorer le manque de lecture chez nos lycéens il serait pertinent de faire lire cet album qui non seulement leur plairait mais en inciterait certainement quelques uns à aller plus loin et à se documenter sur l'histoire, la politique et le droit.
En tout cas moi, bien que loin d'être lycéenne,il est vrai, j'ai eu le réflexe de visionner certains extraits de nos hommes politiques, mis à mal par des journalistes posant des questions sur Bousquet par exemple ...
Un grand merci à Pascal Bresson et Sylvain Dorange pour la qualité de leur album et bien sûr un grand merci au couple Klarsfeld qui a su se battre pour condamner et rendre justice.
" N'oubliez pas ! Celui qui combat peut perdre ...Mais celui qui ne combat pas à déjà perdu..."

Certains chassent le dahu.
D'autres un animal tout aussi difficile à débusquer, le nazi fugueur, voire à mémoire sélective, difficilement localisable de par sa timidité maladive, j'imagine.
Les Klarsfeld, en traqueurs infatigables et pugnaces, en firent le combat de toute une vie.

Le beau bestiau que voilà.
L'objet livre apparaît tout aussi robuste que la détermination qui habitera indéfiniment ces combattants contre l'oubli.

De leur rencontre, en 1960, naîtront deux enfants mais surtout d'innombrables combats débouchant sur presque autant de succès et ce, parfois au détriment d'une vie familiale reléguée au second plan au profit d'un idéal jusqu'auboutiste.

Si le graphisme, sobre et épuré, fait le job sans faire braire les mirettes de pur bonheur extatique, il apparaît rapidement évident que l'intérêt est ailleurs.
Notamment en ces deux trajectoires belliqueuses empêcheuses de nazillonner en rond.

De Kiesinger à Papon en passant par Lischka, Brunner ou bien encore le tristement emblématique Barbie, affectueusement surnommé « Le boucher de Lyon », autant de victoires acquises de haute lutte, parfois en des contrées ouvertement hostiles, qui jamais ne firent vaciller leur foi en la justice des hommes, fut-elle appliquée à des vieillards moribonds.

Beate et Serge Klarsfeld ont fait de leur vie tout le contraire d'un long fleuve tranquille.
Un seul mot, bien dérisoire, s'impose à la lecture de ce roman graphique : respect.

Merci à Babelio et aux éditions La Boîte à Bulles pour cette démonstration de constance dans l'absolu.

Respect et admiration sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit en refermant ce roman graphique qui, j'espère, sera lu par beaucoup et surtout est à faire connaître aux ados. L'incroyable combativité du couple Beate et Serge Klarsfeld, juif français et allemande pour que justice soit faite contre les criminels nazis (Enfant de salaud peu y être associé). Différentes colorations par époque. Trait épuré. Un peu gênée par les grands nez des personnages. Pour ce couple, leur entourage, pour ceux qui ont fait cet ouvrage, je me répète : respect et admiration.

Beate et Serge KLARSFELD
Un combat contre l'oubli
Pascal Bresson - Sylvain Dorange
Adapté de l'ouvrage «Mémoires » de Serge et Beate Klarsfeld
Préface de Serge Klarsfeld
Postface : Album Photos
Cet album relate le combat de toute une vie de ce couple, « chasseur de nazis », certes, mais aussi « chercheur des âmes juives disparues dans la Shoah ». Les couleurs différencient les époques :
- Vert-de-gris, couleur de circonstance, pour les années 40
- Sépia pour les années 1960 à 1967
- Orange pour les années postérieures à 1967
Un très bel et dense ouvrage sur une période de notre Histoire.

Si râler est une spécialité française et rêver d'idéal est universel, on peut dire que Beate et Serge Klarsfeld sont des modèles d'engagement , loin des rebelles de canapé dont on a plus l'habitude.
Voici un couple, une famille même qui aura consacré plusieurs décennies de sa vie à traquer des dirigeants nazis pour les traduire en justice.

Faute d'avoir lu le récit (une belle bricasse qui nécessite qu'on lui consacre du temps), j'ai opté pour la solution "de facilité" avec le format roman graphique.
La première remarque que je ferai est sur le travail génial de mise en page et surtout du choix de la police qui ne fatigue pas les yeux ! Fait suffisamment peu courant pour être signalé.

Au-delà du simple témoignage et récit biographique et historique du parcours personnel et professionnel des Klarsfeld, ce que j'ai trouvé passionnant dans ce travail (et cette lecture), c'est qu'elle permet aussi au lecteur de comprendre une chose importante sur cette part de notre histoire. Si aujourd'hui le sujet semble vu et revu et rebattu , on se rend compte qu'à l'échelle de l'histoire, les procès de ces personnes et la complicité des Etats et politiques qui les ont couvert sont en fait très récents. de plus , on dépasse la "simple" opposition victime-bourreau ou fascination morbide pour les détails de ces années. En effet, on comprend rapidement que les individus qui ont subi cette époque (en tant que résistant, déportés, survivants, etc) ne sont en réalité pas les seuls concernés et que la complicité ou le silence organisé des institutions politiques ont également un rôle dans ces affaires d'après-guerre.

Toutes ces raisons donne à cette lecture un aspect presque "incontournable" pour qui s'intéresse à ce sujet ou à l'histoire en général.

Beate et Serge Klarsfeld ont lutté pour faire condamner les criminels nazis qui avait échappé, parfois très facilement, à la justice. Sylvain Dorange et Pascal Bresson relatent leur combat, de leur rencontre, à la reprise du flambeau par leurs enfants. En fin d'ouvrage, quelques pages de photos mettent des visages sur les noms.

Le travail est dense et bien mené. le roman graphique est pour moi un excellent moyen de témoigner de vies exceptionnelles. Des vies exceptionnelles comme celles de Beate et Serge Klarsfeld. Leur courage et leur détermination héroïque ont permis de rendre justice et de faire sortir de l'oubli les millions de victimes du nazisme mais aussi des vieux monsieur, parfois à hautes responsabilités, qui pensaient vieillir à l'abri de leurs actes. J'ai été particulièrement admirative de la combativité de Beate.
Le seul point qui m'a parfois un peu chiffonnée c'est une construction qui passe d'une période à une autre un peu trop brusquement. Mais c'est bien la seule chose que j'ai à reprocher à ce livre.

Cet album est avant tout celui de la vie de lutte d'un couple profondément amoureux et prêts à sacrifier leur vie au nom de leur combat.

Couple uni dans la vie et indissociable dans leurs multiples combats, Serge et Beate Klarsfeld n'ont eu de cesse de lutter contre les mouvements fascistes et la montée de l'extrême droite au pouvoir.
Si l'issue du jugement des criminels nazis a été la cause prioritaire de Serge K, la campagne contre Kissinger a été un acte fondateur pour Beate K.

Couple emblématique comme militant de la mémoire, ils ont aider à "ordonner le paysage mémoriel de la France et à façonner l'environnement social des survivants de la Shoah.

Si le dessin assez simple n'est pas de nature a retenir notre attention, la mise en couleur en jouant sur des planches en couleur pour le présent et en noir et blanc pour le passé apporte un plus intéressant pour la lecture.

Un roman graphique à saluer pour le devoir de mémoire qu'il clame, qu'il revendique : "n'oubliez pas! Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a deja perdu" Beate Klarsfeld

Un roman graphique nécessaire qui retrace l'histoire de Beate et Serge Klarsfeld et surtout leur combat pour faire vivre la mémoire des enfants juifs déportés pendant la seconde guerre mondiale et leur chasse aux nazis à travers le monde, afin de les faire comparaitre devant la justice.
J'ai tout particulièrement apprécié le passage sur Klaus Barbie. Beate fait preuve d'une persévérance hors du commun !

Un roman graphique à lire absolument !

Cet album vient de recevoir le prix PENG de la meilleure bande dessinée européenne et c'est amplement mérité. de leur rencontre à la claque au Chancelier Kiesinger en 1960 jusqu'aux procès Barbie puis Papon en 1997, on suit donc la vie de combat des époux Klarsfeld. le combat contre l'obscurantisme, pour la justice et la mémoire. On en sort chamboulé par autant de courage, de ténacité et de volonté…. Et c'est avec émotion qu'on tourne les pages joliment dessinées, délicatement vintages. On ne s'ennuie jamais et on apprend beaucoup. Je reste persuadé que la BD a un rôle immense à jouer, un rôle de mémoire avec un impact pédagogique indiscutable. Cet album le démontre avec force. Bravo aux deux auteurs pour leur travail, il permet de garder ce combat vivant !

« Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu… »

En ces temps troublés, c'est un livre à mettre entre toutes les mains, et notamment des plus jeunes; le format BD permet de rendre largement accessible la vie et le combat du couple Klarsfeld; l'ouvrage permet de retracer en corolaire tout un pan de notre histoire que trop d'hommes politiques tentent de faire oublier. Un beau travail habilement mis en scène et rythmé à souhait.