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"Sous mes doigts, c'est ton corps que je dessine
Dans ma voix, c'est ta voix que j'imagine
La musique, c'est ma façon de t'inventer pour moi." le coeur en exil, Images


Le bal du Dodo, dans l'Ile Maurice, est le bal dans lequel les femmes, de la petite société franco-mauricienne, recherchent un mari.


Un pigeon ou un gros dindon imbécile, privé d'ailes et de...queue!
Un mari idéal, un blanc pur, bien nommé, pas trop cousin, assorti d'une situation confortable.


Car sinon, cette minorité de blancs, amoindrie d'année en année, submergée par les indiens, les chinois et les métis va disparaître un jour, comme le... Dodo.


Avec nostalgie, l'auteure parle aussi du tourisme de masse qui menace les paysages et les coutumes ancestrales de l'île.
"Les bougies rouges sur certaines tombes, les mixtures du diable et ce camphre brûlé pour chasser les mauvais esprits..."


Bénie, Vivien et les autres entament peut-être "leur dernière danse, car leur peine est immense..."
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Mijouet a attendu quelques jours de vacances sur île Maurice pour ouvrir "Le bal du dodo". Bien lui en a pris, le contexte était bien là présent: un hôtel de fous, des journées torrides (vive la plongée), suivies de pluies torrentielles, où un jour, il s'est trouvé bloqué dans un resto, à discuter près d'une heure avec Jacky, le patron, historien et cinéaste à ses heures! Bref du tout cuit pour une lecture baignant dans l'écriture et l'atmosphère présente.

A commencer par le vol en classe économique d'Air Cocorico, avec ses papiers gras, ses gobelets éclatés, l'hôtesse débordée, etc., pareil au vol de "l'avion des pauvres" décrit dès les premières lignes du livre…

Arrive la grande saga des premiers français venus sur l'île et l'histoire présente de leurs derniers 4000 descendants restants, qui se retrouvent, aujourd'hui encore, au bal du dodo chaque 31 décembre…

Puis les histoires des uns et des autres s'entrecoupent, ou plutôt s'entrelacent dans le récit au travers de quelques personnages clés que l'on découvre et redécouvre tout au long du livre.

Et l'héroïne dans tout cela? En fait il y en a deux: la mère, Maureen, anglaise (Oh! Quelle horreur!), une déjantée commise par la perfide Albion pour épouser Yves de Carnoët, de pure souche française…, et sa fille Benie, qui au fil des évènements se découvre un talent de médium (reconnu très tôt par sa nounou Laurencia) qui intervient de plus en plus dans sa vie.

Outre cela, une morce d'inceste infantile, une touche d'ouragan juste de quoi arracher le toit de la maison, l'apparition d'un dangereux gangster, le tonton alcoolique, miséreux et pouilleux reçu comme un prince au dam de sa famille, des requins jouant avec la petite fille, et on en passe, le tout monté en une mayonnaise parfaitement réussie, dévorée en deux après-midi!
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C'est tout un voyage qu'on effectue avec ce magnifique roman qui ne peut vraiment pas se lire d'une seule traite, on prend plaisir à lire un segment de pages à chaque fois, évidement, pour ne pas laisser filer trop vite la compagnie de Beni Carnoet! Beni Carnoet, un personnage autour duquel se développe plusieurs interrogations, autant sur l'histoire de sa famille que sur son avenir...
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Ce n'est pas un bal où l'on dort ( parce qu'on s'ennuie), non, le dodo est un oiseau emblématique de l'île Maurice ! Et un rite, ce bal, pour les descendants des Mauriciens blancs. Ceci dit, je me suis presque endormie, à certains moments...

Mes sentiments sont donc très partagés, après lecture de ce livre.Certains passages m'ont plu particulièrement, émue même. Notamment les quelques pages consacrées à Apollinaire, où j'ai retrouvé mes propres émotions par rapport à ce génial poète.

Mais le personnage de Benie ne me parait vraiment pas sympathique et l'intrusion curieuse du fantastique dans le récit crée un malaise, un agacement.L'aspect colonialiste m'a déplu aussi.

Cependant, l'attrait principal du roman, c'est bien sûr cette île au charme langoureux, aux parfums de vanille, la véritable héroïne de l'histoire: l'île Maurice. Mais elle est maintenant gagnée par le profit et le mondialisme...
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CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (11/15)

Grand Prix de l'Académie Française 1989

Avec "Fleur de Péché", j'avais été séduite par l'écriture de Geneviève Dormann, auteure que je découvrais alors. Mon admiration s'est confirmée avec "Le bal du dodo". Quel dépaysement que ce roman, d’autant plus que l'histoire est servie par un style incomparable, qui peut aller de la plus grande classe à une trivialité que je qualifierai de joyeuse, et tout cela pour nous décrire odeurs, saveurs et couleurs de l'Ile Maurice. Ami lecteur, ouvrez grand tous vos sens !

C'est en quelque sorte une saga familiale qui va se dérouler sous nos yeux, alternant passé et présent. On y fait la connaissance de Bénédicte, dite Bénie, dernier maillon de la dynastie des de Carnoët, née à Londres, étudiante à Paris, dans l'avion qui la ramène dans cette île où elle a grandi, suite au décès de sa grand-mère. Elle y retrouve ses oncles et tantes mais surtout Vivian, son cousin, meilleur ami mais aussi premier amour. Le retour dans la maison familiale qui lui appartient désormais, va être l'occasion pour la jeune fille de nous conter l'histoire de ses ancêtres et notamment celle de François Marie de Carnoët, charpentier de marine breton qui a posé le pied à la fin du XVIIIième siècle sur celle que l'on appelait alors l'Isle de France.
Finalement, malgré les siècles, la mentalité de ces Franco-Mauriciens n'a que peu évolué. Le maintien des traditions atteint son apogée lors du "bal du dodo", le 31 décembre de chaque année, bal où les jeunes filles de la bonne société sont sensées trouver chaussure à leur pied. J'avoue que parfois, j'ai eu du mal à me croire à l'aube des années 90 et j'ai eu des visions de jeunes filles en crinoline portant ombrelle.
Entre coutumes qu'elle veut fuir, croyances et magie noire qui perdurent, Bénie cherche sa place et finalement elle retrouvera son identité en remontant le temps sur les traces de ses aïeux.

J'ai adoré ce roman foisonnant mêlant histoire et voyage, amour et humour. Connaissant un peu La Réunion, je reste sous le charme de ces îles de l'Océan Indien. Une question est soulevée indirectement par l'auteure, peut-on préserver ces joyaux face à l'arrivée du tourisme de masse ou sont-ils amenés en perdant leur authenticité à subir le même sort que le dodo, ce gros dindon exterminé par les Hollandais au XVIIième siècle ?
Une aventure qui me laisse un sentiment double, ravie de l'avoir vécue et déçue qu'elle soit finie.18/20
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Si vous aimez le mystère et les tropiques, vous aimerez le bal du dodo. L'Ile Maurice décrite dans le livre est l'Ile Maurice qu'on vit, qu'on aime et qu'on adorerait préserver. La mondialisation est en marche, même sur les cailloux de l'océan indien, heureusement, il nous reste ces petites madeleines de Proust quand on est un peu passéiste comme moi; qu'il est bon de se rappeler de Chazal et l'odeur de la canne à sucre à travers ce roman.
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On entre complétement dans la peau du personnage, on revit avec elle son enfance, les découvertes qu'elle fait sur sa famille un peu spéciale...
Ce roman est très bien écrit, agréable à lire, même si on a l'impression qu'il n'y a pas vraiment d'ordre. Peut être est ce parce que l'héroïne parle de ces souvenirs, de son présent, de ses espoirs à mesure que ceux-ci lui viennent en tête. En tout cas, cela ne change en rien le plaisir qu'on a à lire ce roman. J'ai adoré! il est léger, nous fait voyager. Je le conseil à tous, sauf à ceux qui ont besoin d'une histoire précise à suivre.Il parle de tout et de rien en même temps. Il n'y a pas vraiment une histoire, donc ni vraiment de début ou de fin, mais tellement d'éléments qui nous permettent de reconstruire l'histoire de sa famille sur plusieurs générations!
Lien : http://un-livre-une-histoire..
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Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas lu ce livre avant, il y a longtemps qu'il est dans ma bibliothèque...
Une découverte ! J'ai aimé la plume de l'auteur, l'atmosphère particulière de l'île Maurice qu'elle a su si bien rendre.
Ce livre m'a fait voyager, géographiquement et dans le temps ...
Je me suis attachée à cette famille immigrée depuis longtemps, ses secrets, ses blessures et son amour pour l'île.
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Que cela fait du bien de s'évader de nos 4 murs de confinement ! L'auteure nous embarque à l'ile Maurice avec un style formidable, pétri d'adjectifs qui nous font ressentir les odeurs, les cyclones, les ragouts de chauve-souris, les siestes alanguies, des courses de pirates etc... Nous suivons principalement Bénie de Carnouet, si jolie, si espiègle, si perdue. D'une mère fantasque Maureen et d'un père absent, d'une Grand mère exclusive, de la gouvernante Noire Laurencia, de Vivian, le cousin si doux, nous partageons la vie de plein de personnages actuels ou passés, tous sont aussi incroyables et délicieux. Et puis surtout, il y a lïle Maurice, magnifique, étourdissante et envoûtante. Critique bien sûr du tourisme de masse mais évidemment, en voyant de telles beautés, comment ne pas craindre la dénaturalisation. En tout cas, un très bon livre, jamais mièvre, avec de vrais caractères que je n'oublierais pas de si tôt.
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Une pile de livres abandonnés dans le hall de l'immeuble. Un roman qui se passe à l'île Maurice. le genre du roman ? de la « blanche ». Bon, tant pis, je prends quand même. On n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise. Que le truc ait été primé par les dinosaures poussiéreux de l'Académie aurait dû me pousser à la méfiance. Mais, que voulez-vous, impossible de résister à la curiosité.

Une chose est sûre : le bal du dodo porte bien son nom, non pas à cause de l'oiseau éponyme ni du bal en question mais bien parce que la majorité du récit est d'un ennui soporifique.

Il n'y a pas vraiment d'histoire ici, hormis celle d'une famille, dont les vies des membres nous sont narrées dans le désordre le plus complet, passant de l'un à l'autre à la faveur d'une idée, d'un élément commun. Il faut reconnaître une chose : l'enchaînement se fait avec fluidité, de la même façon que l'on change de sujet sans s'en rendre compte au cours d'une conversation. Mais ça ne rend pas le contenu plus palpitant, hélas.

Le petit mot de l'autrice en début d'ouvrage donne le ton : il s'agit d'une fiction ayant pour sujet « une communauté dont on ne parle jamais », à savoir les descendants des colons français installés à Maurice. Une communauté fonctionnant en vase clos, englués dans des traditions venues tout droit au 18e siècle et possédant de l'argent à ne plus savoir qu'en faire. Et à la lecture, on comprend mieux pourquoi l'on n'en parle jamais tant les « problèmes » de ces gens n'en sont pas ; constitués majoritairement de qu'en-dira-t-on, de guerres des clans – toujours dans la bienséance –, d'alliances avantageuses – sans amour – et d'histoires de coeur bousculant généralement tout le reste. Un véritable monde parallèle, où l'on ne tolère pas la moindre goutte de sang étranger et où le simple fait d'aller se promener dans le fief des expats' indiens constitue un scandale. Ambiance.

Encore heureux que la plume de Geneviève Dormann ne les épargne pas, égratignant même généreusement ses personnages rarement sympathiques. Entre les aigris, le provocateur, les paumés, les égoïstes, les déserteurs, tout ce que l'humanité compte de plus faux-cul semble rassemblé chez les de Carnoët. Et, la plupart du temps, on se fait royalement ch*** en lisant leur parcours... hélas, pas uniquement parce qu'il ne s'y passe pas grand-chose. Si les descriptions étoffées sont un point fort lorsqu'il s'agit des paysages – quoiqu'à ce stade, on frôle parfois le guide touristique, elles ont trop souvent tendance à plomber un récit déjà pas franchement passionnant sans toujours apporter d'informations intéressantes. Comme lorsque l'on a droit à une page entière pour expliquer... tout ce que l'un des personnages *ne fait pas*.
Néanmoins, les deux passages historiques s'avèrent, eux, bien plus intéressants à lire. La description y laisse un tout petit peu plus de place aux évènements, juste assez pour se retrouver directement immergé aux côtés de ces lointains ancêtres. le texte se révèle donc plus fluide, sa précision devient soudain un point fort.

Mais, même si ces deux parties sont très longues et apportent une bouffée d'air vraiment bienvenue, elles n'en restent pas moins qu'une petite partie du roman et si je n'avais pas pour habitude de ne jamais abandonner une lecture « dans le doute », j'aurais sûrement lâché le truc avant 150 pages.

Parce qu'au bout de 150 pages, Bénie, que l'on peut considérer comme l'héroïne, le liant du récit, est toujours dans l'avion où elle est montée en page 1. Ça vous donne une idée de la longueur des digressions. Il faut attendre le tout dernier tiers du livre pour que la narration se focalise sur elle, sur son présent. Forcément, maintenant qu'on sait tout ou presque des de Carnoët, on en vient enfin aux faits. Même si tout reste très lent, très dilué, l'intégration progressive du fantastique au récit en rehausse nettement la saveur. Au début, on a des doutes. Simple hallucination ou imagination partie en vrille, sans doute. Mais, petit à petit, plus moyen de nier l'évidence. de toutes façons, on est à Maurice, où tout semble possible. La fin s'avère donc bien meilleure que le début, même si, pour en arriver là, la lecture aura été plus que laborieuse.

Le truc fleure parfois les relents de colonialisme ou un soupçon de sexisme mais, heureusement, jamais pour glorifier. Difficile de faire autrement avec une histoire ayant pour cadre la bonne société franco-mauricienne du 18e siècle à nos jours. On appréciera même la modernité parfois étonnante d'un livre datant pourtant d'il y a plus de trente ans : si le passage avec les stewards du premier chapitre laisse craindre le pire, on a par la suite l'agréable surprise de croiser plusieurs (!!!) personnages LGBT dans le récit, intégrés de façon naturelle et surtout sans être résumés à leur identité ou leur orientation sexuelle. Champagne !

Malgré tous les points négatifs soulevés plus haut, malgré l'ennnnnnuiiiiiiii ressenti pendant la majorité de la lecture, il est en fin de compte impossible de qualifier le bal du dodo de mauvais roman. C'est une saga familiale, une compilation de tranches de vie. Peut-on reprocher à une romance de trop s'attarder sur une histoire d'amour ? A un roman d'aventure de contenir trop de scènes d'action ? Alors difficile d'attaquer le bal du dodo sur son manque de consistance. Sur sa lourdeur, oui. Sur son aspect décousu (quoique celui-ci assure aussi sa fluidité), assurément. Mais de faire de son sujet principal ce qui, ailleurs, n'aurait été que la garniture du récit ? C'est précisément le but. Alors oui, c'est un livre longuet, qui aime prendre le chemin des écoliers au lieu d'en venir directement aux faits, se perdre dans les méandres d'interminables digressions ; un livre qui peut plaire pour peu que l'on aime ce genre de choses, mais qui laissera les autres, dégoûtés, assommés, sur le bord de la route. Un livre qui n'était de toute évidence pas fait pour moi mais pourra en séduire d'autres pour les mêmes raisons qui ont fait que je n'ai pas accroché. D'où la moyenne.
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