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EAN : 9782818044599
160 pages
P.O.L. (08/02/2018)
3.5/5   14 notes
Résumé :
Je dis que j'ai une passion pour le Y. Je dis que quand je suis seul, je ne pense qu'au Y. Alors je sais avec certitude que ce que je pense n'appartient qu'à moi, parce que je suis sûr que je suis le seul à me préoccuper d'une seule lettre. Personne d'autre ne partage cette obsession.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre confirme ma passion pour l'écriture de Mary Dorsan.
Petit volume , pour les gens pressés comme l'autrice le dit elle même, mais néanmoins d'une grande poésie et d'une grande force pour évoquer des choses difficiles dont les gens n'aiment pas entendre parler.
Mary Dorsan est infirmière en psychiatrie et nous raconte ici sa relation particulière avec un patient qui se passionne pour le Y.
Mais comment ne pas s'attacher aux personnes ? Comment être à leur écoute néanmoins ?
Comment gérer ses affects quand est soignant ?
Comment vivre sa position d'infirmière au sein de l'équipe soignante ?
Comment admettre les contraintes de l'hôpital moderne rentable, qui fait des soignants des machines et des patients des objets ?
Toutes ces questions sont abordées dans ce livre, et les réponses sont celles de cette femme à qui le code déontologie infirmier ne permet pas de concilier son travail auprès des patients et son travail d'écrivain.
Son écriture est d'une très grande poésie, et en même temps elle est chargée de sens.
Un livre qui donne quand même envie de s'indigner contre un système toujours plus rude pour les plus faibles malgré la bienveillance de façade des discours politiques.
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Je ne connaissais rien de cette auteure et c'est le titre poétique et énigmatique qui m'a donné envie de lire ce livre.

Marie Dorsan est infirmière , elle côtoie les âmes blessées tous les jours. Et elle nous amène avec elle auprès d'eux.

L'écriture est belle , elle ne tombe jamais dans le pathos et garde une certaine distance qui laisse la place à l'autre et à l'indicible.

Ce court roman porte une beauté et une tristesse qui parfois m'ont un peu éprouvée.

Je soupçonne ce livre d'être de ceux qui vous accompagne longtemps après les avoir fermés .
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J'ai un avis assez mitigé sur ce roman.
Les rencontres et le dialogue patient/soignant se suffiraient à eux-mêmes. Même si le dernier chapitre, qui réfléchit sur l'écriture, est intéressant, il ne trouve pas vraiment sa place, comme si on avait recyclé une interview ou un article de blog pour le coller là.
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critiques presse (1)
LeMonde
23 juillet 2018
Continuant à creuser le sillon dans lequel, encore infirmière psychiatrique, elle s’était engagée avec Le présent infini s’arrête (P.O.L, 2015), Mary Dorsan choisit cette fois-ci d’écrire « un hommage bref à ceux qu’elle veut garder en vie, à ceux qui la gardent en vie ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
C'est quoi, ces mots, cette expression de "bonnes pratiques" face à ce tourment-là? Elle ne sait pas, cette femme-là.
Il pourrait exister une jouissance à approcher ce délire? Elle a entendu ce soupçon, ce serait une jouissance que de l'écouter délirer?
Non, il n'y a que de la tristesse, une terrible, une abominable tristesse, celle de savoir qu'elle ne peut rien pour lui, ou plutôt si peu. Il n'existe pas de remède pour les extrêmes de la folie. On peut offrir juste du temps, de la chaleur humaine. Rester autant que possible. Écouter vraiment, sans fuir. Essayer d'être vraiment avec l'autre.
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Des paroles si tristes, une voix si désespérée, une âme résignée pour un constat amer : ce cœur cassé, cette cette âme brisée ne pourront pas être réparés - il existe des fêlures trop grandes, trop profonde pour réussir des réparations durables; on bricole, on tente de les consolider pour qu'ils se maintiennent un peu plus longtemps; on rafistole, on rabiboche, c'est tout. Ce monde, cette société, est trop dur, trop exigeant, trop égoïste pour les cœurs et les âmes les plus sensibles. Tant de méconnaissances, de frontières de murs séparent les hommes les uns des autres : on trouve toujours à commenter, critiquer, dénoncer ce qui se passe d'un côté ou de l'autre. Sans comprendre. Avec si peu de tolérance pour les différences.
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Pourtant, pleurer pour l’homme aux yeux noirs, il le faut bien, car, sinon, qui pleurera pour lui ? Qui connaîtra sa tristesse ? Qui la connaîtra comme lui, avec lui ? Pour qu’il soit compris jusqu’aux limites du possible ? Qui connaîtra son chagrin infini comme il le connaît, lui, tous les jours, à chaque instant ? À quoi ça sert, un lieu où l’autre ne peut pas parler librement de sa souffrance, de son expérience intérieure , sans qu’on lui rappelle que ça suffit, parlons du concret maintenant, vous avez fait réparer votre télé
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Je voulais devenir professeur d’histoire-géographie… j’étais en troisième année… je me suis senti devenir différent… je souffrais en étudiant, en lisant… je ne dormais plus, je lisais autant que je le pouvais… je me dispersais, je voulais tout savoir, tout comprendre… c’était impossible… alors j’ai réduit mon champ d’investigation au pays où je suis né, le Yémen, puis je l’ai étendu à un autre pays qui commençait par la même lettre : la Yougoslavie, mais qui a disparu bien avant le début de mes études à l’université… C’est au moment où cette nation s’est fracturée que j’ai voulu devenir prof d’histoire-géographie…
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Quand l’homme parle, le risque apparaît : le monde tout autour, les autres, le temps, tout cela pourrait disparaître. Alors elle s’attache aux cailloux, les sépare les uns des autres, les isole par leur couleur – il y a les blancs, les gris, les bruns, les ocres, ceux qui sont mats, ceux qui étincellent, les plus gros, les plus petits. Elle considère les feuilles des acacias, elle détache chaque ovale, elle les divise nettement, les délimite chacun leur tour, les dissocie. Elle ne considère pas l’ensemble mais le détail. Elle s’agrippe à l’infime car l’ensemble vacille.
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Videos de Mary Dorsan (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mary  Dorsan
Mary Dorsan Méthode éditions P.O l': où Mary Dorsan tente de dire de quoi et comment est composé son livre "Méthode", et où il est question notamment d'une ergothérapeute et de la souffrance au travail, de la différence ou de la confusion entre narrateur, un personnage de roman et un auteur, d'un permanence syndicale et d'une manifestation du premier mai, de Méthode Sindayigaya et de Georges Perec, du furur et du conditionnel, de souffrance au travail et d'hôpital, à l'occasion de la parution de"Méthode" aux éditions P.O.L à Paris le 29 avril 2021. "Méthode est un homme humilié. Ce récit est sa revanche. Mais il ignore tout de mon travail. Il ne me reste que l'écriture. Comment supporter autrement la grande douleur et la solitude de tant d'hommes et de femmes ?"
+ Lire la suite
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