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J'avais découvert les personnages frappadingues de Tim Dorsey dans "Triggerfish twist" qui n'était d'ailleurs pas leur première rencontre (je ne fais rien comme tout le monde et de toute façon, les romans peuvent être lus indépendamment). Lorsqu'un auteur a créé un personnage récurrent réussi, c'est un plaisir de renouer avec cet univers désormais familier.

En effet, avec "Florida roadkill", j'étais en terrain connu ; une Floride ensoleillée peuplée de cinglés et d'escrocs qui se rencontrent et se confrontent dans une intrigue à tiroirs.

J'ai trouvé le récit finalement moins abouti que "Triggerfish twist", la mécanique pas aussi savamment orchestrée et une histoire avec moins d'enjeux narratifs. Mais qu'importe ! Chez Dorsey, le plaisir est ailleurs. L'intrigue est d'avantage un prétexte pour enchaîner les séquences les plus dingues à un rythme trépidant. Ceci, servi avec un humour mordant et une imagination débordante. L'auteur sait imaginer des situations loufoques, véritables morceaux de bravoure, qui font de chacun de ses romans un délice. Certains passages sont tout simplement irrésistibles de drôlerie et marquent durablement l'esprit. Je pense notamment à la séquence absurde et hallucinante du rassemblement de sosies d'Hemingway.

Dans l'univers décalé de Dorsey, les psychopathes sont plutôt sympathiques et rigolos tandis que les notables en apparence bien sous tous rapports (assureurs, agents immobilier...) sont des monstres d'inhumanité qui ruinent les vies de pauvres quidams. Heureusement, Serge, le psychopathe cultivé, hyperactif et siphonné, est là pour rétablir la justice karmique.
Quel bonheur de retrouver Serge ! Réussir à rendre attachant un tel personnage, tordu, parfois cruel, est la marque d'un grand talent. Et quand je dis attachant, je suis en dessous de la réalité. Serge est irrésistible. Il a beau, tout au long du roman, voler, tuer, torturer, on le suivrait volontiers pour une de ces petites virées historico-culturelles alcoolisées dont il a le secret.
Les autres personnages sont tous très réussis également, qu'ils soient attachants, pathétiques, odieux ou un peu tout ça à la fois pour certains.

J'ai refermé "Florida roadkill" avec la certitude que je n'en avais pas fini avec Dorsey et en me disant que je n'étais pas prête de me lasser des aventures de Serge dans cette Floride aux allures de repère d'aliénés.
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Le lecteur assidu de Tim Dorsey ne peut que se poser la question : mais tous ces endroits dingues où nous entraîne Serge A. Storms sont-ils réels ? Si oui, à quoi ressemble-t-ils vraiment ? le lecteur assidu et voyageur se demandera aussi où ils se trouvent vraiment. Car Dorsey, on le comprend, ne donne pas toujours l'adresse exacte. Résultat, et je parle en connaissance de cause, il peut arriver que l'on se retrouve en Floride et que l'on loupe la sortie pour le No Name Pub faute d'indications suffisantes. Une mésaventure d'autant plus affligeante lorsque l'on s'aperçoit qu'en plus, on a décidé de passer à Key West une semaine après le concours de sosies d'Hemingway.

Bref, vous pouvez maintenant mettre une photo sur ces lieux ou, mieux les retrouver plus aisément sur place, grâce au guide photo édité par Tim Dorsey lui-même et illustré par ses propres clichés. Une façon de comprendre qu'il y a beaucoup de Serge dans son créateur – à tel point que l'on en vient en se demander, en voyant la photo qui se trouve au dos de l'ouvrage (au Jai Alai de Miami, en 1964, un enfant tenant une chistera est entouré de deux adultes, sans doute le père et le grand-père, le plus jeune en tenu de pelotari) si Serge n'existe pas vraiment.

Un voyage agréable, en noir et blanc et en couleurs sur les lieux des forfaits de Serge, de Cape Canaveral au Sloppy Joe de Key West en passant par le fameux wagon d'Henry Flagler de Stingray Shuffle, ou du Flora-Bama lounge d'Hammerhead Ranch Motel à l'hôtel Deauville de Cadillac Beach. Bref, un livre que Serge ne renierai pas. Pour les fans.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Florida Roadkill est une immense suite de coïncidences, où des personnages n'ayant absolument rien pour se plaire se rencontrent pour notre plus grand plaisir.
Serge et Coleman, respectivement psychopathe surdoué et décérébré, Sharon, canon de beauté mortel (au sens propre du terme), Johnny Vegas, éternel puceau, la Teigne, Mou-de-l'Asperge et la Chlingue, trois bikers bedonnants, Max Minimum, vendeurs véreux de préfabriqués pour personnes âgées, Charles Saffron, PDG d'une compagnie d'assurance liée à un cartel de drogue minable, etc.
C'était sans compter la rencontre entre George Veale III et nos deux criminels, à cause de laquelle tout s'est enclenché...
Tim Dorsey nous peint ici un univers complètement déjanté, avec des scènes à mourir de rire. Pas de quartier, tout le monde en prend pour son grade, et surtout les plus détestables. Une heureuse surprise qui m'enjoint à continuer la série écrite par Dorsey.
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Depuis que j'ai terminé Florida Roadkill de Tim Dorsey, j'ai du mal à l'admettre, mais j'ai vraiment adoré ce roman. Il a vraiment beaucoup de très bonnes choses à commencer par le fait que je n'ai jamais tant ri que dans ce roman. Et c'est rarement le cas. Je trouve que l'humour en littérature tombe souvent à plat. Là, ça marche.

Et si la drôlerie fonctionne, c'est grâce à une galerie de personnages ahurissants. Tim Dorsey ne s'économise pas. Je m'y suis perdu un peu car on passe de l'un à l'autre assez rapidement, et celui qui sert de fil conducteur, Serge Storms, n'est pas dominant. Florida Roadkill est une valse de caractères déjantés qui se croisent, se confrontent et qui donnent ce sentiment de tourbillon à perdre un lecteur un tant soit peu déconcentré.

Je découvre le style de Tim Dorsey avec Florida Roadkill et ce roman noir est fichtrement addictif. La construction du récit stimulante et travaillée met en avant chaque personnage mais aussi une Floride qu'on découvre dans toute sa folie…
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/florida..
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Florida Roadkill est un guide touristique pittoresque d'une partie de la Floride. Curiosités, histoire, anecdotes, attractions, on apprend tout sur les lieux visités. le guide est intelligemment mis en scène sous forme de « road movie », ce qui en atténue l'aridité et nous emmène de Tampa à l'archipel des Dry Tortugas en passant par les Keys.

L'auteur a du réunir une documentation impressionnante sur les régions traversées. Une bonne partie des références culturelles indigènes me sont restées incompréhensibles, mais ont aidé à entretenir une ambiance exotique qui a grandement participé à mon plaisir de lecture.

La multiplicité des personnages, ceux qui se croisent sur la route, et ceux que l'on rencontre en chemin permet de varier les points de vue. Les rencontres, parfois préparées très en amont, sont toujours extrêmement instructives. La construction du guide est en fait très astucieuse, mais sans noyer le lecteur dans une prétention savante. Je regrette néanmoins l'absence d'un index des lieux visités.

L'absence d'image et de photographies est compensée par les nombreux portraits hauts-en-couleur. J'ai cru comprendre que le personnage de Serge Storms était fictif, mais je pense qu'il a du être inspiré par un guide touristique réel, qui a sans doute préféré garder l'anonymat pour préserver sa vie privée, tant sa connaissance des lieux et sa culture sont admirables. Les détails annexes sur sa vie, comme le fait qu'il devienne un tueur psychopathe inventif à tendances justicières dès qu'il « oublie » de prendre ses médicaments, n'ont pu être inventés, pas plus que les deux junkies improbables qui l'accompagnent, et cela plaide pour l'authenticité du personnage.

La qualité du guide se voit dans le fait que son auteur ne tente pas d'enjoliver ce qu'il décrit. Il ne voile pas le caractère profondément haïssable de nombre de ses personnages. Heureusement, ces personnages semblent tous subir des sorts tant cruels que jouissifs, ce qui confère à ce livre un caractère moral qui permettra d'en partager la lecture sans crainte avec toute la famille.

C'est un guide très complet, qui condense absolument tout ce qu'il faut savoir en seulement 360 pages, mais sa densité est compensée par un rythme rapide et enjoué qui en rend la lecture très attrayante pour peu que l'on ne se laisse pas trop aller à rêvasser en pensant à la Floride.

J'envisage d'ores et déjà d'acquérir d' autres guides du même auteur pour parfaire ma connaissance de cette région du monde.
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Quel binz !

Au départ j'étais un peu largué, par la suite aussi de façon plus ou moins intermittente mais je m'y suis fait et au final je me suis vraiment régalé.

Il faut dire que l'ami Tim Dorsey ne nous laisse aucun répit, non plus qu'à ses nombreux personnages.
Maffieux de tous horizons, policiers, petites frappes, bimbos, traficoteurs, alcooliques et drogués, se volent, se poursuivent, s'entretuent gaîment aux quatre coins de la Floride.

L'auteur aime la Floride et nous la fait littéralement visiter en énumérant jusqu'à l'écoeurement, à la manière d'un GPS, les rues, routes, ponts, iles et autoroutes parcourues par les différents protagonistes du récit lors de leurs burlesques tribulations.

Il sacrifie aussi à ce dada récurrent dans le roman américain (Tanguy Viel sors de ce corps !) qui consiste à décrire scrupuleusement, marque, modèle, couleur, chacun des véhicules utilisés par les personnages sans que ces détails n'aient la moindre importance pour la cohérence de l'intrigue.

On s'amuse beaucoup avec ce "Florida Roadkill" mais au-delà d'un exercice déjanté façon "Very bad trip" Tim Dorsey distille ça et là de mordantes et ironiques saillies sur de nombreuses dérives de la société américaine.

Sans hésitation, lisez-le.
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C'est franchement cool de visiter la Floride avec un guide touristique psychotique et un junkie débile. Alors y'a du monde, beaucoup de monde, (je me suis paumé une fois ou deux dans cette multitude de personnages) mais globalement, c'est dur de ne pas aimer un bouquin où on tue des types méprisables avec des pics à hot dogs dans le torse ou des bouteilles de rhum et des savons en forme de Pélican dans l'anus.

Si vous voulez un polar à la cool pour l'été tout en évitant la soupe littéraire conçue spécialement pour cette saison, si vous cherchez un truc déjanté à lire en chemise à fleurs avec une bière à la main, prenez ce bouquin.
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Sean Breen et David Klein voulaient seulement assister aux World Series de baseball à Miami et profiter du voyage pour visiter les Keys.
Johnny Vegas voulait seulement perdre sa virginité.
La Chlingue, la Teigne et Mou-de-l'Asperge, trois bikers bedonnants, venaient de se faire virer des Chevaliers de la Malédiction Éternelle, Chapitre du Soleil, le gang le plus minable de l'État et voulaient seulement retrouver leur statut de terreurs.
Max Minimum voulait seulement continuer à vendre des mobil-homes de mauvaise qualité à des retraités pour les avoir définitivement à sa botte et les délester de leurs maigres économies.
Susan Tchoupitoulas voulait seulement faire régner l'ordre à Key West.
Dar-Dar voulait seulement que Satan vienne régner sur terre.
George Veale voulait seulement continuer à se saouler comme bon lui semblait lors des soirées organisées dans son quartier et à exercer sereinement son métier d'orthodontiste. Avec ses dix doigts encore accrochés à ses mains, de préférence.
C'était sans compter sur l'arrivée de Serge A. Storms, psychopathe, « obsessionnel-compulsif, maniaco-dépressif, rétenteur anal, paranoïaque et schizophrène », amoureux de la Floride, détestant prendre ses médicaments et courant après 5 millions de dollars. Accompagné par Colema, junkie débile, et de Sharon, vamp capable de tuer un homme grâce à un 501 Levis, Serge va semer la panique et les cadavres sur sa route et changer la destiné de tous ces personnages et de bien d'autres encore.

Mené à un rythme infernal et à l'humour féroce, qui semble partir dans tous les sens au gré de l'imagination débridée de son auteur, Florida Roadkill est pourtant un roman très construit avec un mécanisme implacable. La multitude de scènes et de personnages qui se croisent ou se heurtent, pour peu que le lecteur accepte de se laisser porter, amènent à un dénouement explosif et délirant.
Un livre parfait pour les vacances. Lire Florida Roadkill, c'est l'assurance de se détendre en voyant les pires crétins, ceux que l'on ne supporte plus (agents immobiliers véreux, journalistes « populaires » populistes, assureurs-escrocs odieux…) en prendre sévèrement – et parfois définitivement – pour leur grade. Ça fait du bien.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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La Floride, les flamants roses, les pamplemousses tout aussi roses, Flipper le dauphin, des gosses roux qui lui causent, et des marécages partout.
C'est à peu près tout ce que j'avais en tête avant de lire ce roman.
C'est à peu près tout ce que j'aurai en tête après. Parce que je n'ai pas tellement suivi l'histoire. En gros, des tas de gens plus branques les uns que les autres se poursuivent et s'assassinent de façon rigolote, afin de récupérer un fabuleux magot. le cinglé n°1 croit que c'est le cinglé n°2 qui a le pognon, alors que c'est le cinglé n°3 qui l'a caché chez le cinglé n°4, et ainsi de suite.
Bref, un croisement entre Feydeau et Tarantino . C'est à peu près nul, on rigole bien par moments mais rien de plus.
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J'avais envie de lire un roman noir déjanté, j'ai donc été plus que ravi à la lecture de Florida Roadkill de Tim Dorsey.
En suivant les trajectoires croisées de personnages hauts en couleur évoluant dans le cadre paradisiaque de la Floride, je me suis plutôt bien gondolé, et ce à plusieurs reprises. Mention spéciale pour Serge, le psychopathe du roman, qui pourrait presque passer pour un type normal à côté des dingues qu'il va croiser.
La structure du roman peut déconcerter, car il ne paraît pas y avoir de fil rouge, mais en réalité tout est très bien relié, l'auteur se permettant juste des petites digressions qui restent savoureuses à lire.
Petite lecture sympathique, et belle découverte pour cet auteur qui m'était inconnu jusqu'alors.
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