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4,42

sur 5522 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est hyper prenant, presque comme une série, avec des cliffhangers à chaque fin de chapitre qui donne toujours envie de tourner une nouvelle page, promis juste une dernière.

J'ai trouvé le héros vraiment juste dans son sentiment de culpabilité et le livre vraiment moderne dans sa forme et son fond, même si l'on ne fait plus aujourd'hui de scènes et descriptions aussi longues. Oui, le crime naît de la misère qui naît d'une politique général d'un État.

Petit défaut cependant : trop de personnages, trop de prénoms et noms ressemblants qui m'ont perdu plus d'une fois. Heureusement, le contexte m'a toujours permis de retomber sur mes pattes.
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Je mentirai si je disais que je n'ai pas trouvé la lecture de Crime et Châtiment fastidieuse. Très objectivement je trouve qu'il manque de rythme, il y a des passages, des personnages, qui ne sont pas nécessaires à la construction du roman. Je pense que c'est dû essentiellement à la parution originale découpée en plusieurs parties
.
D'un autre côté, il y a des parties qui sont très intenses sur le plan psychologique, qui font que l'on ne peut pas désapparier l'oeuvre dans son ensemble.
Je pense notamment aux échanges entre Raskolnikov et Porphiri Petrovitch - les meilleurs du livre.
Le besoin de repentance qu'éprouvent le tueur et la prostituée en relisant le passage de la résurrection de Lazare donne au récit une dimension biblique salvatrice. L'extrême misère dans laquelle évolue les protagonistes vous saute à la gorge à chaque partie, il rappelle le sacrifice fait par Dounia, prête à se donner à Loujine pour sauver sa mère et son frère de cet enfer.

Plus que ses réflexions théoriques sur le meurtre, c'est cette prise de conscience sur le poison de l'argent, qui aura je pense poussé Raskolnikov a commettre l'irréversible.
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Il fait une chaleur écrasante en cet été russe. Rodia, étudiant pauvre erre dans des vêtements élimés, sans appétit et sans projets.
Chaque lettre de sa mère est un coup de couteau : comment accepter le sacrifice de cette femme tant aimée qui se prive pour que Rodia étudie?
Comment accepter que sa soeur chérie s'abaisse à un mariage de raison pour les mêmes motifs?
Non, il doit agir !
Il suffirait d'une si petite somme pour que ses études soient assurées, pour qu'il commence une carrière et puisse sauver les femmes qu'il aime. Tous ces petits "biens" qu'il pourrait prodiguer ensuite ne méritent-ils pas un "mal" à l'origine? Rodia est jeune, ils s'enflamme, il théorise, il pèse le futur. Sa réponse est sans appel, un homme fort et déterminé peut faire le mal si c'est dans un but noble.
La victime est choisie.
Le mal est fait.
Et rien n'est plus comme avant, c'est le début d'une errance entre mensonges, angoisses, hésitations qui amènent Rodia le plus souvent au bord de la folie. Saura t-il trouver l'humaine solution?

L'auteur nous livre une épopée intérieure riche, foisonnante, inquiétante. Qu'ils sont forts ces slaves pour s'enflammer ! Rien n'est vécu petitement, tout n'est que passion. L'arrière plan de cette histoire n'est pas à négliger : une peinture sociale crue, on touche de près la misère la plus absolue, celle qui met au même niveau l'atrocité de la faim et vendre le corps de sa fille.

De cette boue surgira pourtant un peu de beauté, assez pour se sauver?

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Ce roman psychologique est centrée sur l'histoire d'un ancien étudiant, Rodion Raskolnikov, responsable du meurtre d'une vieille prêteuse sur gage et de sa soeur

Dostoïevski, comme a l'accoutumée, nous emmène dans ses plus profondes états d'âmes afin de nous faire vivre l'évolution de l'état psychologique, émotionnel et même physique de notre protagoniste, a mesure où celui ci cherche a justifier son acte (a lui même) qu'il considère "légitime" 

A travers cet ouragan et ce déferlement d'émotions qui s'abat sur notre narrateur (le meurtrier), l'auteur nous fait comprendre, entre autres que nul acte n'a sa conséquence, et que le châtiment exercé par l'homme peut être insignifiant devant le châtiment qu'on s'inflige a soi-même (Puisque le sentiment de légitimité auquel croit notre meurtrier se dissipe petit a petit pour faire place aux remords et flagellations)

Bien-sûr le roman aborde plein d'autres sujets de société a côté, comme la pauvreté, la famille, la justice, l'alcoolisme, la foi ou encore le suicide 

Au-delà de l'aspect psychologique, le roman tient en haleine et retient bien le lecteur, n'est ce pas le premier polar de l'histoire de la littérature ? Je n'en sais rien mais c'est fort probable. Là le suspense n'est pas de connaître l'identité du meurtrier, mais plutôt comment le meurtrier va-t-il se sortir de cet affreux merdier dont il s'est fourré !




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Premier classique de la littérature russe que je lis et quelle découverte ! La finesse, la précision, le ressenti profond de chaque personnage est incroyable ! J'ai l'impression de connaître intimement Raskolnikov et de vouloir me téléporter au 19e siècle pour l'aider à se sortir de tous ces démons intérieurs qui le rongent. Si vous hésitez encore à vous lancer, FONCEZ !
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Une immersion dans la paranoïa d'un esprit dont la conscience n'est pas tranquille.
Ici la question n'est pas le bien ou le mal, ni même les raisons du crime mais bien "vais-je me faire attraper ?" ou "dois-je me faire attraper ?".
S'en suit un chassé-croisé avec la paranoïa et l'envie de faire connaître son geste.
Une lecture assez particulière mais intéressante.
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Je découvre Dostoïevski avec ce roman qui aborde de nombreux aspects de la psychologie humaine principalement à travers le personnage de Raskolnikov, étudiant fauché, tourmenté et à l'orgueil démesuré. L'intrigue tourne autour du crime qu'il commet dès le début : celui du meurtre d'une vile usurière et de sa soeur pour en quelque sorte venger les pauvres et leur rendre justice mais aussi pour sauver sa propre soeur du destin qui l'attend. Suite à cet acte, qui ne s'est pas déroulé comme prévu, il souhaite à plusieurs reprises se dénoncer et se trouve rapidement gagné par la folie et la maladie. de manière générale, il s'est toujours senti supérieur aux autres et tombera de haut en découvrant qu'il n'est qu'un homme. le récit est habité par le malaise de Raskolnikov, à la personnalité visiblement instable, la pauvreté des Pétersbourgeois par rapport aux plus riches, les techniques de harcèlement psychologique pour faire avouer les accusés, les injustices, les troubles psychologiques des uns et des autres... Une véritable panoplie de psychanalyse ! J'avoue lui avoir trouvé certaines longueurs, sans doute destinées à rendre mieux compte encore de l'état de folie qui habite le personnage et qui nous gagnerait presque à la fin.
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Crime et châtiment

Version Flammarion 1984 traduit par Pierre Pascal.

J’ai cru comprendre que les différentes traductions de ce roman divergeaient et qu’au bout du compte, plus comptait l’interprétation que l’œuvre. C’est ainsi que nous avons appris au vingtième siècle la pensée confuse des philosophes allemands, le verbe abscons de Richard Wagner et les élucubrations irrationnelles des grands romanciers russes. (Juste une référence à l’abominable traduction de l’auberge de la Jamaïque de Daphné du Maurier par Leo Lack pour s’en convaincre).

Les traducteurs faute d’être comme Dostoïevski lui-même des érudits et des romanciers ont tous lamentablement échoués et ont livré à la jeunesse studieuse des années soixante une charrette de contresens et de métaphores fumeuses.

Comme par hasard ce sont les plus vicieux qui ont le mieux profité de l’absence de concurrence. Aujourd’hui, on peut comparer on peut se faire une meilleure idée de ce qui est justement transmis et non pas asséné comme incontournable. A coups de marteau comme dirait Nietzsche.

En 1960 opter pour les mathématiques était plus sûr.

Toujours est-il que j’ai découvert (eh non je ne l’avais ni lu, ni surtout.. relu) crime et châtiment et que ce livre m’a fait l’effet d’un film des frères Dardenne.

Rodion en Rosetta. Rodia est Rosetta...

Avec une écriture de l’urgence dont on sent physiquement qu’elle a rempli des carnets en mots serrés avec des ratures et des abréviations énervées : la rue T , le pont …sky… Et puis des digressions justifiées par la publication en feuilleton. Magnifique et désordonné.

Sans traitement de texte, tous les auteurs classiques étaient voués à la linéarité du propos. Surtout lorsque l’inspiration les entrainait à plus de mille pages.

Pourquoi appelle-ton encore Bachar el Hassad, Monsieur ? Parce qu’il a le droit de tuer 250 000 personnes impunément. Voilà ce qui ronge Raskolnikof qui se range dans le clan des "ayant droit de tuer"… et sans remords et visiblement impunément. L'arrière grand père de Poutine en quelque sorte.

Partant, le reste est sans importance et ce prodigieux exercice littéraire n’a pour but seul que d’insinuer cette perfide interrogation.

Subversif.

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Un autre temps d'écriture. Un bout d hésitation, un peu d appréhension pour aborder l univers de Dostoeïvski et d entre toutes ses oeuvres, j'ai fini par choisir "Crime et châtiment". Il est toujours délicat d apporter un "jugement" sur une telle référence littéraire. Pour moi, cela est impossible car je ne représente rien et je n ai aucune légitimité pour le faire.
Ces genres de livre d une autre époque (qui ont pourtant permis de construire celles qui les ont précédé) peuvent se lire et s approcher par tous les côtés, selon son ressenti, son état d esprit, mais aussi des lumières précises que cherchent notre esprit derrière de multiples questions.
Si je veux faire court, ce livre possède les qualités et les défauts des auteurs de ce siècle. C est un combat de lecture entre les méticuleuses et non moins magnifiques descriptions psychologiques des personnages et des longueurs de paragraphes qui m ont laissé un peu essoufflé et déçu. Ce n est pas une critique. Juste un suivi de lecture, un sentiment prégnant qui ne serait probablement pas le même si je relisais ce livre dans 10 ans. Il est beau et immense à la fois. Trop immense pour mes lumières qui n ont sans doute pas trouvé toutes les réponses - ou plutôt- toute l'attente que j espérais.
Et quelque part, je m en veux.
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Il s'agit ici de ma toute première critique, et commencer avec un monument de la littérature me rajoute une pression supplémentaire..

J'ai terminé « crime et châtiment » depuis quelques jours et j'en garde un sentiment ambigu.
Mon principal problème c'est que Rodion, le personnage principal, m'est très rapidement devenu si insupportable que j'ai failli abandonner la lecture du roman avant d'en arriver au tiers.
C'est la première fois que je développe une telle aversion pour le protagoniste ! Cela a compliqué mon expérience de lecture mais heureusement la multiplication des personnages au fil de l'histoire a été un grand bol d'oxygène.
Hormis ma mésentente avec Rodion il s'agit évidemment d'une grande oeuvre, riche, profonde et complexe.
J'ai apprécié les variations de rythme d'écriture en fonction du personnage suivi avec un style frénétique, presque étouffant pour Raskolnikov, et au contraire quelque chose de plus rond, plus fluide pour Porphyre ou Svidrigailov.

Dostoievski propose ici une immersion dans un Petersbourg poisseux, au fond de la misère et du désespoir, présentant indirectement la première comme le principal terreau des malheurs humains.
L'auteur nous questionne également dans ce roman sur la morale, et à travers elle la relativité de notre vision du bien et du mal.

La grande question qu'il nous pose (à laquelle d'ailleurs il ne répond pas) :
Vaut-il mieux une mauvaise action pour le bien commun ou une bonne action dans un but malfaisant ?
Ou encore :
Dans la mesure où le sacrifice d'un enfant permettrait d'en sauver des milliers d'autre, le ferions-nous ? le devrions-nous ?



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