Il s'agit ici de ma toute première critique, et commencer avec un monument de la littérature me rajoute une pression supplémentaire..
J'ai terminé «
crime et châtiment » depuis quelques jours et j'en garde un sentiment ambigu.
Mon principal problème c'est que Rodion, le personnage principal, m'est très rapidement devenu si insupportable que j'ai failli abandonner la lecture du roman avant d'en arriver au tiers.
C'est la première fois que je développe une telle aversion pour le protagoniste ! Cela a compliqué mon expérience de lecture mais heureusement la multiplication des personnages au fil de l'histoire a été un grand bol d'oxygène.
Hormis ma mésentente avec Rodion il s'agit évidemment d'une grande oeuvre, riche, profonde et complexe.
J'ai apprécié les variations de rythme d'écriture en fonction du personnage suivi avec un style frénétique, presque étouffant pour Raskolnikov, et au contraire quelque chose de plus rond, plus fluide pour Porphyre ou Svidrigailov.
Dostoievski propose ici une immersion dans un Petersbourg poisseux, au fond de la misère et du désespoir, présentant indirectement la première comme le principal terreau des malheurs humains.
L'auteur nous questionne également dans ce roman sur la morale, et à travers elle la relativité de notre vision du bien et du mal.
La grande question qu'il nous pose (à laquelle d'ailleurs il ne répond pas) :
Vaut-il mieux une mauvaise action pour le bien commun ou une bonne action dans un but malfaisant ?
Ou encore :
Dans la mesure où le sacrifice d'un enfant permettrait d'en sauver des milliers d'autre, le ferions-nous ? le devrions-nous ?