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sur 104 notes
Ah les crocrocro, les crocrocro…
Aussi rare en Russie que la démocratie, un sac Hermès sur pattes est exposé à Saint-Petersbourg dans une galerie marchande au début des années 1860 par un couple d'allemands cupides.
Comme la bêtise fricote souvent avec la témérité et que l'inconscience n'a pas attendu que des imbéciles carencés en sensations fortes fassent des selfies avec des animaux sauvages ou au bord de précipices en reculant (oui, oui encore un ou deux pas, t'inquiètes, vas-y !), un fonctionnaire russe veut contempler la bête d'un peu trop près et se fait avaler pour le goûter. Un alligâteau.
Si Jonas fut vomi par la baleine car le prophète, plus pénible qu'un GPS bavard en voiture, lui était resté sur l'estomac, que Pinocchio fut recraché par le requin car le pantin en bois était aussi calorique d'un cure-dent, Ivan Matvéïtch s'installe confortablement dans le ventre de l'animal, espace vide, spacieux (comme quoi, certains sacs à mains sont bien rangés !) et il n'est pas mécontent de sa nouvelle célébrité car il peut communiquer avec l'extérieur.
Elena, sa veuve mais pas trop, profite de l'aubaine pour se faire consoler par quelques bons amis en itch, et le couple d'allemands triple le prix d'entrée pour exploiter cette nouvelle attraction. Seul le narrateur, collègue et ami du parasite est contraint de venir lui donner lecture des articles plus ou moins élogieux parus dans la presse. Pas de quoi verser quelques larmes de crocos qui vagit et se lamente quand il crie.
Pendant l'écriture des « Carnets du Sous-sol », on peut comprendre que Fédor du logis ait ressenti parfois le besoin de remonter à l'étage pour s'aérer la plume avec l'écriture de cette nouvelle fantastique légère et amusante un peu Gogolisée.
Derrière la fable absurde, néanmoins, comme Dosto n'est pas un grand comique par nature, il ne peut retenir son allergie de l'occident oxydant et une critique politique et sociale. le catholicisme, le socialisme, le capitalisme sont aussi mâchouillés et mals digérés que le fonctionnaire russe.
La lecture n'est pas déplaisante mais ces 70 pages ne pèsent pas grand-chose dans la bibliographie de l'immense écrivain russe. Il n'est pas étonnant que cette oeuvre reste assez méconnue et caïman oubliée. Elle est au niveau de mes jeux de mots de la journée.
C'est toujours mieux que cette comptine pour enfant qui justifie l'extinction de l'espèce et que je m'ôte plus de la tête. Un lézard au plafond.
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Qualifié à l'occasion d'inachevé, ce texte marque d'une grande singularité l'oeuvre du maitre.
Généralement peu habitué aux mécanismes de l'humour absurde (on sait en général où fourrer son nez pour en trouver chez les Russes…), il s'en sert ici pour brocarder ce que son époque nommait « progressiste » ou « libéraux », friands de doctrines étrangères (plutôt inadaptées, à première vue, à l'organisation sociale en vigueur), assénées sans grande réflexion par ce qu'il considère comme d'oiseux gandins.

Jolie nouvelle, traduite ici par André Markowicz (qui va me pousser à relire pas mal de textes…), présentée facétieusement comme récit véridique, fait divers digne d'une gazette nourrie de rumeurs. Tout ceci confirmé par des recherches sur l'énigmatique épigraphe « Ohé Lambert ! (…) » :
Voici ce qu'en écrivait Nicolas-Jules-Henri Gourdon de Genouillac dans "Les refrains de la rue de 1830 à 1870", publié en 1879 :
« Un jour, au 15 août 1864, quelques farceurs s'interpellent dans la gare du chemin de fer de l'Ouest par ces mots : Ohé Lambert!
D'autres répondent ; on vit là une allusion, un hurrah poussé en l'honneur d'un prince hôte de la France ; peut-être un cri séditieux. On le répéta ; il partit comme une traînée de poudre, et pendant deux jours, sur le boulevard, dans les rues, en chemin de fer, sur les routes, sur la terre et sur l'onde, on n'entendit qu'un cri : Ohé Lambert!
Les théâtres s'en emparèrent, Félix Baumaine fit vite une chanson dont le refrain fut : Ohé Lambert! et dans les cafés-concerts, le public le cria.
Huit jours plus tard, c'était fini, évanoui, passé de mode. »

L'affaire est dans le sac.
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Cet écrit est surprenant chez Dostoïevski dont l'oeuvre explore plus souvent des thèmes comme « souffrance et rédemption ».
Ivan Matveïtch venu comme bien des curieux voir le crocodile exposé dans une galerie marchande de Petersburg est avalé par celui-ci sous les yeux hébétés de Elena Ivanovna, sa femme. Commence alors un récit fantastique, comique où la situation burlesque va nous ouvrir des horizons inattendus.

Cet évènement se déroule sous le règne d'Alexandre II dit « le libérateur » car il vient d'abolir le servage et entamer réformes importantes dans tous les domaines, la Russie se libère et devient plus moderne. Ce contexte est important et en Europe c'est le début de l'industrialisation le début du règne du profit.
Dostoïevski nous assène cette phrase « Cette propriété en commun, c'est le poison, la perte de la Russie ! »

Sémionne Semionitch, le seul qui « gardera les pieds sur terre », est le narrateur de ce récit il emprunte un ton journalistique pour narrer l'événement. Selon son habitude, Fiodor dialogue avec son lecteur et le prévient ironiquement : » « J'ai écrit ce premier chapitre du style qui convient au sujet de mon récit. Cependant, je suis décidé à employer par la suite un ton moins élevé, mais plus naturel et j'en préviens loyalement mon lecteur ».

Chaque personnage permet à Dostoïevski de monter ses critiques : des traits de cette société, du système politique, du libéralisme et capitalisme, mais aussi de laisser libre cours à son rejet de l'étranger, et pour cela il va ridiculiser ses personnages.

Matveïtch ce savant fat est dans le crocodile et ne veut pas en sortir : « Tu es comme en prison et la liberté n'est-elle pas le plus grand bien de l'homme ?
Que tu es bête ! Me répondit-il. Certes, les sauvages aiment l'indépendance, mais les vrais sages sont épris d'ordre, avant tout, car, sans ordre... »
Ivan Matveïtch entend profiter de sa situation pour, dit-il, changer la face du monde : « Quoique caché, je vais être fort en vue ; je vais jouer un rôle de tout premier plan. Je vais servir à l'instruction de cette foule oisive. Instruit moi même par l'expérience, j'offrirai un exemple de grandeur d'âme et de résignation au destin. Je vais être une sorte de chaire d'où les grandes paroles descendront sur l'humanité … C'est de ce crocodile que sortiront désormais la vérité et la lumière. »

le montreur de crocodile, Karlchen, un allemand peu soucieux de la vie humaine va déployer « la cupidité et la plus sordide avarice » pour faire prospérer son affaire. L'imagination de Dostoïevski explore la bêtise humaine, il y a du Gogol ici, par exemple dans « les Âmes mortes » ou « le nez ».

Dostoïevski fait d'Elena Ivanovna une sotte, une coquette frivole qui n'aime plus son mari. Il lui fait dire « Oh ! Mon Dieu, que ces gens sont rapaces ! fit Elena Ivanovna en se mirant dans toutes les glaces du Passage où elle reconnut, non sans une visible satisfaction, que cette secousse n'avait fait que l'embellir » ou encore : « Ah ! Me voilà veuve, ou à peu près ! — Et elle eut un sourire enchanteur qui dénotait à quel point sa nouvelle situation lui paraissait intéressante. — Hem ! Je le plains tout de même beaucoup. Ainsi exprimait-elle cette angoisse si naturelle d'une jeune femme dont le mari vient de disparaître. »

Dostoïevski avec Timotheï Semionitc, l'ami loyal, critique aussi la bureaucratie, sa hiérachie et son manque d'initiative : « Avant tout, fit-il tout d'abord, remarquez que je ne suis pas votre chef, mais un subordonné … Puisque vous me demandez un conseil, étouffez cette affaire et n'agissez que de façon strictement privée ».
Voilà un récit bien enlevé que j'ai beaucoup aimé, le comique de situation invraisemblable en fait une critique déguisée et cinglante.
Je termine par cette citation de Doris Lussier : « Et quand la vérité n'ose pas aller toute nue, la robe qui l'habille le mieux, c'est l'humour ».



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UN ÉVÉNEMENT EXTRAORDINAIRE OU LE RÉCIT VÉRIDIQUE RAPPORTANT COMMENT UN MONSIEUR D'UN CERTAIN ÂGE ET D'UNE GRANDE RESPECTABILITÉ FUT AVALÉ TOUT VIF PAR LE CROCODILE DU « PASSAGE » ET CE QU'IL EN ADVINT.
C'est en ces termes que Dostoïevski lui-même présente la nouvelle " le crocodile " en 1865, date de sa parution, ce qui m'a tout de suite fait penser à une manchette de journal à sensations. J'ajouterai volontiers : ou comment un événement dramatique devient presque un canevas de vaudeville.

Il faut dire que l'événement est surprenant, absurde et le récit est franchement drôle, enlevé, flirtant avec le fantastique. Cela fait indubitablement penser aux nouvelles de Gogol, comme le Nez, où un événement absurde commence par perturber la société pour finir par habitude par devenir la nouvelle norme. Dostoïevski est captivant avec cette histoire farfelue qui tranche radicalement avec ses grands romans célèbres et son style habituel - un joyeux divertissement où pointe néanmoins une critique sociale et politique de la société pétersbourgeoise de son époque.
J'ai particulièrement apprécié la façon dont Dostoïevski réussit à donner la parole à chacun des protagonistes de cette nouvelle, défendant leur point de vue sur les suites à donner à cette situation hors norme, avec une absence totale de bon-sens ce qui bien sûr renforce l'effet absurde et risible. Mais je ne veux pas en dire davantage. C'est court et caustique à souhait, il serait dommage de se priver de découvrir cette facette inhabituelle du talent de Dostoïevski, d'autant que la nouvelle est disponible en lecture gratuite sur internet.
Du vaudeville par Dostoïevski, incroyable non ?
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le crocodile est une nouvelle de Fiodor Dostoieveski .Elle fut publiée en 1865.Il s 'agit du sieur , Ivan Matveitch qui doit se rendre à l 'étranger, en Allemagne .Mais , avant de partir , il décide , lui, son épouse, Elena Ivanovna et son ami, Sémione Séminitch ( le narrateur) de se rendre à la Galerie le Passage pour observer un crocodile exposé dans une baignoire .Le saurien est taquiné par Ivan à deux ou trois reprises .L animal agacé va prendre l 'homme et l'avaler .La foule est en émoi ! Que faut-il faire pour sauver Ivan .
Ce dernier , une fois bien installé à l 'intérieur du saurien va brocarder les tares dont souffrent la Russie .Il va tirer à boulets rouges sur l'ensemble des institutions : administration , le capitalisme , le socialisme, l Allemagne...La crainte de voir son pays perdre son indépendance .Le risque des convoitises des étrangers .On doit signaler aussi l 'abolition du servage par Alexandre II
l''auteur expose ce qu 'est l 'état de la Russie en cette fin du XIX e Siècle et expose cet état en usant du burlesque et de l 'absurde !



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Un ami du narrateur rend visite à un crocodile dans un lieu appelé « le passage » dont le propriétaire est un Allemand. Il le titille tant qu'il se fait gober par l'animal.

Il s'en suit un affolement général, notamment de sa compagne, mais, à la surprise générale, il est vivant dans le ventre du crocodile et parle, tire des plans sur la comète pour devenir célèbre, alors qu'il est un fonctionnaire prétentieux dont l'épouse est une jolie femme.


Ce que j'en pense

Ce récit ne se limite pas au simple fait divers, avec des moments drôles (rester vivant dans le corps de l'animal, le propriétaire qui exige une rançon, la réaction des autres personnages, notamment de l'épouse qui a tendance à s'émanciper… ) il est à prendre au second degré.

Dostoïevski nous livre une critique sans concession de l'administration, ses lenteurs, sa paperasserie, sa hiérarchie mais aussi de la société russe de l'époque, comment la faire changer : capitalisme à n'importe quel prix, ou refaire le monde au risque de l'utopie.

Il se moque de la presse russe qui déforme les évènements, chacun donnant une version des faits de façon très affirmative sans rapport avec le fait réel (est-ce que cela a vraiment changé ?) et l'image qu'il donne d'Ivan, pérorant dans l'antre de son crocodile et donnant des leçons aux autres est savoureuse, tel un nouveau prophète éclairé ou pas.

Il nous livre, via cette courte nouvelle de quarante-deux pages, une réflexion sur l'intérêt personnel par rapport à l'intérêt général ainsi que la vanité de l'être humain : un vrai « voyage en Absurdie ».

Je prends goût à la façon dont l'auteur raisonne, sans complaisance et livre son analyse sur la société de l'époque. Ce récit est drôle et surprenant, Dostoïevski nous offrant ici une autre facette de son art, mais dans ce registre, j'avoue que je préfère Gogol … Il semblerait d'ailleurs que cette nouvelle, écrite en même temps que « Crime et châtiment » soit restée inachevée ?

Elle a été adaptée au festival d'Avignon :

http://culturebox.francetvinfo.fr/theatre/theatre-contemporain/avignon/le-off-2015/avignon-coup-de-coeur-pour-le-crocodile-comedie-d-apres-dostoievski-224157

Challenge XIXe siècle
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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S'il y a bien un domaine dans lequel je ne m'attendais pas à croiser Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski, c'est bien celui de l'absurde et du burlesque ! Là où je suis accoutumée à voir briller Gogol, j'ai donc été surprise de découvrir l'auteur de "Crime et châtiment" et ce n'est sans doute pas un hasard si en lisant cette incroyable (et improbable) histoire de fonctionnaire vivant dans un crocodile, j'ai très souvent songé au "Journal d'un fou" dudit Gogol.

Oui, oui, vous avez bien lu, ce récit nous narre comment un fonctionnaire, Ivan Matveïtch - venu avec sa femme et un ami assouvir sa curiosité au spectacle d'un énorme crocodile (ça change des ours) produit en plein Petersbourg - est dévoré par le saurien et s'installe confortablement dans les entrailles du monstre. Aux cris de la foule, de sa femme, de l'ami et du propriétaire du crocodile, répond la calme résignation d'Ivan Matveïtch qui voit dans cette circonstance une heureuse opportunité de booster sa carrière, d'une part par le sensationnel de la chose, et d'autre part par l'étude approfondie qu'il peut ainsi mener sur la gent reptilienne.

Vous aurez compris que Dostoïevski se sert de cette farce pour disséquer non pas le crocodile mais la nature humaine, pointant du doigt ses nombreuses contradictions, son ridicule, sa vanité et son égoïsme. Les réactions qui découlent de cette situation atypique ont de quoi surprendre le lecteur et heurter le bon sens. De sa plume exceptionnelle, Dostoïevski brosse notamment un tableau cynique de l'administration et de la vénalité.

Même si ce court récit - resté inachevé - ne manque ni de mordant ni d'originalité, mon intérêt n'y aura pas complètement adhéré.


Challenge XIXème siècle 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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Et, déjà en 1865, Dostoievski de dénoncer les excès du capitalisme.

En prenant deux tickets pour aller voir un crocodile, propriété d'un couple d'Allemands en tournée à Saint Petersbourg, Ivan et Elena ne se doutent pas des conséquences de cette rencontre.
A la fois absorbés par la bête, au sens figuré, mais aussi au sens propre pour l'un d'eux.
Mais pas dévoré, simplement un peu à l'étroit, bien entier, dans une enveloppe de chair presque accueillante. Ivan se retrouve en symbiose avec le monstre.

Faut-il éventrer la bête pour qu'Elena retrouve son mari maladroit et l'état, ce fonctionnaire imprudent?

Dans ce cas, le propriétaire du crocodile ne peut-il pas faire valoir ses droits à la propriété et surtout garantir ses revenus?

Ces questions auront leurs réponses dans ce qu'il faut appeler une fable où l'absurde règne et masque une attaque cinglante, non seulement contre le libéralisme mais aussi contre une certaine administration.

J'ai apprécié la concision du propos. Sans être vraiment emporté par l'humour de la situation, j'ai surtout goûté cette fable pour le fond politique allié au courage de Dostoievski, quand on sait que ce genre de propos pouvait déplaire et faire gagner un voyage en Sibérie à son auteur.
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Fable mordante
Le narrateur, son ami Ivan et l' épouse de celui-ci, Elena, se rendent au "Passage"où un couple d'Allemands expose un crocodile dans une baignoire. Le petit fonctionnaire Ivan, qui veut faire le malin, titille la bestiole qui le gobe tout cru. Qui va le sortir de là ?

La nouvelle est une fable ironique, écrite en 1865, dans laquelle Dostoïevski fustige les politiques qui proposent l'intrusion des capitaux étrangers en Russie avec l'assentiment servile, cupide ou aveugle de l'administration.
Personne ne veut tuer le crocodile. Cela reviendrait beaucoup trop cher, le propriétaire allemand demanderait des compensations, la victime des indemnités, cela entrainerait des tas de paperasseries, mieux vaut ne pas en parler au supérieur hiérarchique..;Néanmoins, la presse en parle, déforme tout, mais cela fait aussi de la publicité, ce qui profite à l'Allemand et à Ivan.
La nouvelle est drôle parfois hilarante. Le début surtout qui ressemble à du Gogol. Mais il y a également des passages un peu trop explicatifs qui nuisent au rythme de la farce. Surtout, il manque un narrateur complice, un narrateur confident. Semione Semionitch n'est guère sympathique. C'est même un bel hypocrite. Il présente Ivan comme son copain, son ami mais ne se prive pas de le dénigrer. Il est aussi anti-germanique primaire et misogyne .
(lu dans la traduction de W. Bienstock, 1909 qui se trouve sur le site gratuit de la bibliothèque russe et slave).
















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À lire par tous les fonctionnaires qui aiment s'engouffrer dans des corps étrangers à défaut de pouvoir, au bureau, s'insérer des trombones dans le nez. Cette nouvelle s'intitule le crocodile mais elle parle d'un fonctionnaire qui est tombé dans un crocodile. Cette nouvelle ne s'appelle pas "Le fonctionnaire" mais elle s'intitule "Le crocodile" alors c'est tout comme, n'est-ce pas ? Ils ne font plus qu'un après tout.
Dosto n'envoie pas son fonctionnaire à l'hosto après sa malencontreuse aventure dans le corps du croco, non, car le fonctionnaire se porte à merveille voyez-vous ! D'après les dernières nouvelles, il serait, toujours, d'ailleurs, dans le corps du crocodile, où il reçoit quotidiennement les dernières nouvelles où il découvre, tiens, justement, aujourd'hui, qu'un fonctionnaire est tombé (ou qu'un fonctionnaire s'est jeté, selon les ouï-dires) dans un crocodile. Notre regretté fonctionnaire est bien vivant mais le crocodile l'est-il ?
Pas facile de digérer les fonctionnaires paraît-il. Notre crocodile bien-aimé est peut-être mort des suites d'une indigestion à défaut d'être mort de faim. Ou bien il était déjà mort avant même d'avoir mangé le fonctionnaire qui ne se serait véritablement jeté que dans un crocodile empaillé ce qui lui ferait un chouette costume pour les soirées déguisées. Possible. Ne dit-il pas que le crocodile est tout vide à l'intérieur ? Il est certain que le crocodile dirait que c'est le fonctionnaire qui est tout vide à l'intérieur ...
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