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J'ai lu il y a quelques années ce livre que j'ai adoré. C'est un coup de coeur ! C'est une très belle histoire d'Amour mais ô combien douloureuse. Les sentiments sont exacerbés bien que décrits avec beaucoup de pudeur.
Le film "les nuits blanches" de Visconti avec Maria Schell, Marcello Mastroiani et Jean Marais est également pour moi un chef d'oeuvre.
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Par un soir de printemps, un jeune homme solitaire et rêveur croise une fraîche jeune fille sentimentale et passionnée.
Ce roman se range dans la catégorie "roman où il ne se passe rien". Deux personnages qui ne font que parler et se prendre la main au clair de lune. Ils se confient leurs espoirs et leurs pensées secrètes, et parce qu'ils sont dans le noir, ils osent dévoiler leurs sentiments, leur folie, leur faiblesse.
Leurs confidences sont pleines de pudeur, de délicatesse. Comme deux orphelins, ils se rapprochent l'un de l'autre car ils crèvent de solitude depuis si longtemps. Ils sont paniqués par l'arrivée d'un simple visiteur, à qui ils ne trouvent rien à dire. Deux sauvages, deux reclus, qui espèrent rencontrer un être qui saura les apprivoiser.
Ce qui rend leurs vies supportables, c'est l'imagination, cette folle du logis qui fait surgir des bonheurs extravagants.
"Rêve nouveau - bonheur nouveau! Nouvelle prise d'un POISON raffiné, sensuel! Oh, qu'aurait-il à faire de notre vie réelle? Pour son regard acheté, vous et moi, Nastenka, nous vivons dans une telle paresse, une telle lenteur, une telle pâleur; pour lui, nous sommes si mécontents de notre destin, notre vie nous pèse tellement ! Voyez ces ombres magiques, si envoûtante, si fantasques, insouciantes, qui s'assemblent devant lui et composent un tableau magique et animé, où il se retrouve lui-même au premier plan, dans le rôle du héros, évidemment, notre rêveur..."

Dans ces pages qui décrivent les divagations du rêveur, ses délires mégalomanes de plus en plus exaltés, on est au coeur du récit. C'est cette longue description, qui nous dévoile la vie secrète du rêveur, ses voyages immobiles, qui me semble être le véritable sujet de cette longue nouvelle.
Dostoïevski se livre à une description de ses propres états d'âme, il est ce rêveur impénitent qui se laisse dévorer par ses songes avant de retomber, épuisé, malade, malheureux, dans un sommeil accablé, désespéré.
Pendant quelques heures, il se bercera d'illusions et croira saisir au vol l'amour de la jeune fille. le destin du rêveur est de rêver.

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Les Nuits blanches - Lorsqu'on referme ce petit trésor, ce condensé d'émotions et de vie qu'est cette très courte nouvelle, on se dit, "que c'est beau et terrible à la fois d'être amoureux". En effet Dostoïevski réussit en quelques page à traduire les grand bonheurs tout comme les extraordinaires souffrances causés par l'amour.
Mais croyez le sur parole lorsqu'il affirme que les larmes sèchent et que personne n'en meurt, croyez le encore lorsqu'il écrit qu'une seule petite minute d'amour est une richesse et justifie tout le reste.
Alors lisez Dostoïevski et aimez !
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Les deux récits du présent volume mis ensemble créent une sorte de contraste. Ils mettent surtout à jour l'évolution de Dostoïevski en écrivain sous l'influence de Gogol en écrivain génial, l'événement de cette métamorphose étant son séjour au bagne, de 1850 à 1854, qui le transfigurera totalement.
Quelques balises chronologiques pour bien situer les deux périodes dans lesquelles ont été rédigés ces deux histoires : Les nuits blanches a été publié en 1848 (donc avant son arrestation) et le sous-sol en 1864.

Le premier texte : Les nuits blanches (qui fut librement adapté au cinéma sous le titre : Quatre nuits d'un rêveur par Robert Bresson en 1971) narre l'errance nocturne d'un jeune fonctionnaire de Pétersbourg qui se qualifie lui-même de rêveur. Lors d'une de ses virées pédestres, il rencontre une jeune demoiselle en pleurs importunée par un ivrogne. N'osant tout d'abord l'aborder, il fait fuir l'homme malveillant et la raccompagne jusqu'à son domicile. Sur le chemin, ils se promettent de se donner rendez-vous la nuit suivante au même endroit à la seule condition que leur relation reste purement amicale sous le signe de la confidence. Nastenka, puisque c'est ainsi qu'elle se prénomme, et le jeune narrateur se verront durant quatre nuits.

Le deuxième texte : Aussi traduit sous le titre des Carnets du sous-sol, utilise la forme du journal intime. Il s'agit d'un homme de quarante ans, aigris et misanthrope qui digresse, dans la première partie, sur l'espèce humaine, jetant ses foudres sur ceux qu'il appelle les hommes d'action. Lui, aurait aimé être comme eux, mais comme il n'en est rien, il se complaît dans sa haine et son dégoût qu'ils lui inspire. Dans la deuxième partie il nous conte un épisode de sa jeunesse où il est ressorti encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. On ne peut s'empêcher de ressentir un peu de pitié à la lecture de ses réminiscences.

La palme revient au deuxième récit, l'auteur montre enfin toute l'étendue dont il est capable dans un personnage Dostoïevskien en diable, une histoire dont nombre de philosophes ont su s'inspirer pour leurs concepts. le premier récit étant avant tout onirique, c'est ce qu'on en retiendra : un songe à la saveur à la fois mélancolique et nostalgique.
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Dostoievski ? Dostoievsnowboard plutôt 👍
L'auteur nous livre deux récits très différents, le premier, auquel on va s'intéresser nous parle d'amour et solitude avec des personnages que Freud lui même aurait voulu imaginer. Un homme seul et une femme qui pleure se rencontrent et nous suivons l'évolution de leurs différentes histoires, c'est magnifique et écrit comme le célèbre auteur de "Les Pauvres Gens" c'est si bien le faire. Pathétique et triste le personnage principal, dostoievskien jusqu'à la moelle nous narre sa terrible vie esseulé et sa rencontre avec cette femme jeune naïve et douce. Comme toujours Dostoievski sait nous où nous amener, cette sincérité indécente nous bouleverse et nous étonne, encore.
Ce récit saura vous toucher, à lire.
Avec servitude
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Encore un réalisateur de cinéma qui me fait découvrir un joyaux littéraire. Paul Vecchiali a librement adapté cette longue nouvelle de Dostoïevski avec "Nuits blanches sur la jetée" (2014). Ce n'est pas tant un récit sur l'amour qu'une interrogation sur la solitude. Car le récit de ce jeune rêveur, de sa rencontre avec une jeune fille au coeur brisé, laisse toujours planer le doute sur sa réalité. Cette fille n'existe-t-elle pas seulement dans l'esprit d'un individu fantasque? L'incipit est ainsi révélateur de la personnalité du jeune homme, sorte de personnage gogolien, qui semble déconnecté des autres habitants de Petersbourg. Il rêve le réel plutôt qu'il ne le suit.
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Une histoire d'amour qui s'achève aussi vite qu'elle a commencé.
Un jeune homme rêveur et solitaire (on est bien chez Dostoïevski) s'éprend d'une jeune femme qu'il croise dans la rue, un soir.
Une belle histoire d'amour qui prend brutalement fin lorsque le fiancé de la jeune femme réapparaît.
La désillusion et la tristesse s'emparent alors de notre pauvre ami rêveur, le replongeant dans sa solitude.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Dostoïevski, comme d'habitude, mais je suis convaincue que la forme de la nouvelle ne rend pas totalement justice à son talent de romancier. Je le préfère vraiment dans ses longues oeuvres romanesques...
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Les Carnets du sous-sol ont été rédigés en 1864. Dostoïevski est alors accablé de dettes. Il délaisse sa femme mourante et part en Europe avec sa maîtresse. Il perd sa femme, puis son frère, Michel, dont il a toujours été très proche. La revue « le Temps » qu'il a fondée avec lui menace de fenner.

Dans la première partie, nous découvrons que le narrateur vit depuis vingt ans dans une cave et ressasse ce qui le torture dans un long monologue au cours duquel il s'analyse de manière très détaillée et approfondie. Il se présente comme un homme vil : « Je suis un homme malade ... Je suis un homme méchant. Je suis un homme déplaisant. » Il souffre d'autant plus qu'il n'est pas réellement capable d'être méchant : « Jamais je ne pus réussir à devenir réellement méchant. »

L'origine de sa souffrance provient avant tout de la trop grande conscience qu'il a de lui-même :« Une conscience trop clairvoyante, je vous assure, messieurs, c'est une maladie, une maladie très réelle. »

Il est pétri de paradoxes : il a besoin de s'isoler et recherche pourtant sans cesse la présence et le regard de l'autre. Ceci est visible dans l'écriture de ce monologue qui instaure un constant dialogue avec le lecteur que le narrateur interpelle ; il lui donne des explications, imagine ses arguments pour mieux les démonter et y répondre : « Je veux maintenant vous raconter, messieurs ». « Vous vous imaginez, je le parie ».

Il considère son lecteur comme un « homme normal » et l'envie pour cette raison même, car contrairement à lui, il souffre en raison de la conscience qu'il a de son intelligence. Elle le paralyse et l'empêche d'agir, tout comme ses doutes. Cette conscience porteuse de souffrance est pourtant indispensable pour qui veut continuer à vivre.

Cette première partie au rythme effréné, où les phrases parfois très longues se terminent à bout de souffle, cède la place à une deuxième partie fort différente, presque romanesque. le narrateur passe son temps à s'humilier, se rabaisser. Il rencontre une prostituée, Lisa, à l'égard de laquelle il devient moralisateur. Lorsque cette dernière vient auprès de lui pour lui déclarer son amour et lui dire qu'elle veut vivre auprès de lui et se détourner de la prostitution, il ressent le besoin de donner corps à sa méchanceté en l'humiliant, en la faisant souffrir au point de retirer du mal qu'il inflige une forme de jouissance.

L'homme du sous-sol se comporte ainsi parce qu'il est en quête d'un idéal qu'il ne parvient pas à atteindre ni même à exprimer. Il est furieux que les hommes se croient libres alors qu'ils ne sont que les esclaves de la raison. Ils ne comprennent pas le narrateur qui, épris d'absolu, leur semble n'être qu'un homme aigri, amer, en colère contre tous, alors qu'il est avant tout en quête d'un idéal. Et ce qu 'il cherche est probablement la foi. Les passages la concernant avaient d'ailleurs été supprimés par la censure.

Les Carnets se présentent par ailleurs comme une critique du roman Que faire ? de Tchernychevski paru en 1863. Tchernychevski affirme que l'homme aurait de meilleurs rapports avec les autres et pourrait devenir bon s'il connaissait son intérêt. En servant ses intérêts, il servirait au mieux l'intérêt général. La relation de l'homme du sous-sol et de Lisa est elle-même une parodie de l'histoire racontée par Tchernychevski où une prostituée devient la parfaite épouse d'un honnête homme. Pour Dostoïevski, ces arguments ne seraient tangibles que si l'homme était rationnel, ce qu'il n'est pas. Il nous montre au contraire que l'homme peut agir contre son intérêt. Une vie ou tout serait réglé d'avance serait d'ailleurs ennuyeuse, et pour lutter contre cet ennui-même, l'homme agirait pour s'en évader et donc contre son intérêt.

« L'homme du sous-sol est capable de demeurer silencieux dans son sous-sol quarante années durant ; mais s'il sort de son trou, il se déboutonne et alors il parle, il parle, il parle ... » écrit Dostoïevski.

Et comment demeurer indifférent à la parole de l'homme du sous-sol dense, intense, dérangeante, bouleversante. violente ?

J'ai éprouvé à la lecture de cet ouvrage une fascination un peu semblable à celle que j'ai ressentie à la lecture des Pensées de Pascal qui furent mon premier coup de foudre littéraire. Je ne sais pas si Dostoïevski a lu Pascal, mais de nombreuses similitudes semblent relier leurs systèmes de pensée.
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Ayant lu Les Frères Karamazov en plein milieu du parcours de son oeuvre, il me semble que tout le travail de Dostoïevski n'a servi qu'à aboutir à cet ultime chef-d'oeuvre.
Ces deux nouvelles-romans? sont donc des sortes de brouillons, où l'on voit poindre les caractéristiques de l'écrivain (je ne les décrirai pas ici). En cela elles ont un intérêt historique, auteur-biographique si je peux dire.

Conseil : pour profiter au maximum de Dostoïevski, lisez son travail dans l'ordre chronologique, lisez en toute fin les Frères Karamazov. Si vous êtes un arpenteur zigzagant vous y trouverez aussi un intérêt de tissage compréhensif. Enfin voilà.

Ceci dit, la toute fin du Sous-sol et ses morales sont plus qu'intéressantes et me touchent.
Et pour ça j'attribue 4 étoiles.
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Les nuits blanches (Белые ночи) c'est d'abord un vrai roman d'amour. Un jeune homme solitaire rencontre dans Saint Petersbourg une jeune fille désespérée. Elle pleure un amour perdu, un homme avec qui elle devait partir et qui l'en a dissuadée au dernier moment. Elle est persuadée qu'elle va le retrouver et qu'il va revenir.
Un récit court, sobre et poignant.. Une grande authenticité..
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