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Stéphane Dovert (Autre)Thila Maung (Autre)
EAN : 9782952018463
296 pages
Editions Arkuiris (13/06/2012)
4/5   3 notes
Résumé :
L'idée de cette anthologie bilingue est née lors du Printemps des Poètes, en avril 2005, au Centre culturel français de Rangoun.
En dépit d'un contexte politique très difficile, nombre d'auteurs réunis dans ce livre étaient là pour dire leurs textes, mais aussi pour faire vivre le dialogue des cultures avec sincérité, avec fraîcheur, avec ténacité aussi.
Cet ouvrage est le fruit d'une coopération entre Birmans et Français partageant la même passion pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici un recueil de poésie que je savoure depuis 2 semaines, par petites touches, au gré de mes envies et de l'attirance que peuvent avoir certains textes en fonction du moment ou de mon humeur.
Peu adepte de poésie initialement, j'ai eu la chance de me voir offrir ce bel objet qu'est "Poésie birmane contemporaine" lors de la dernière Masse critique. Et je suis ravie de cette lecture!
D'une part, la couverture et le papier sont beaux et donnent envie de se plonger dans ces textes.
D'autre part, chaque poème est écrit sur la page de gauche en birman, donc dans une magnifique écriture qui m'est inconnue, et sur la page de droite en français. Les thèmes sont variés, mais quelques sujets semblent proscrits comme la politique bien entendu. Certains poèmes sont très courts, d'autres sur trois pages. Amour, vie quotidienne, réflexions, espoir, etc font partue des nombreux sujets. Certains m'ont émue, pour d'autres je profite des sonorités, des rythmes mais aussi des nombreuses illustrations qui jallonnent le livre, ainsi que des notes variées pour tenter d'expliquer des subtilités difficiles à traduire.
Ainsi je découvre le plaisir de feuilleter les pages au hasard, pour de jolies petites pauses, même si je ne comprends pas toujours dès la première lecture les sous-entendus du poète.
Mais c'est un joli voyage, qui m'ouvre une nouvelle voie d'exploration littéraire.
Je remercie une nouvelle fois Babelio, mais aussi les Editions Arkuiris ne m'avoir permis cette belle découverte.
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En posant un premier regard sur cette anthologie bilingue, on ne peut qu'en remarquer la beauté, la couverture nous attire vers l'horizon, puis je me suis plongée dans la rondeur des magnifiques lettres birmanes cherchant à y décrypter les messages.
Le recueil est agrémenté de dessins et d'un travail éditorial fourni en notes de bas de pages, il nous propose deux poèmes de 41 auteurs ainsi qu'une intelligente préface qui retrace l'histoire de la poésie en Birmanie et qui commence par cette intraitable question « À quoi sert la poésie ? » et dont j'adore ces premiers mots de la réponse : « Demande-t-on au système bancaire, au gouvernement ou à l'industrie de justifier leur utilité ? On devrait peut-être mais on ne le fait pas. Pourquoi faudrait-il alors qu'un art, une partie ancestrale du génie de l'être humain affiche d'autres prétentions que son ontologie ? La poésie est voilà tout. »
Si la misère est le personnage principal de ce recueil, elle y revêt ses plus beaux vêtements et c'est là qu'on comprend le sens de la poésie, quand l'espoir est vain, il reste la poésie pour l'écrire, le partager, le crier, le pleurer et surtout le sublimer.
Et derrière la misère « J'ai appris peu à peu que la vie n'a pas de goût / Après une longue expérience de l'amertume » (Manorhari), les interrogations sur le futur, Kyi Maung Than demande aux générations futures « Eux / Auront-ils l'idée ou la volonté / de redresser le cours du fleuve ? » Car jamais on parle de politique, du gouvernement, en tout cas pas sans détours, celui de la pauvreté : « S'il n'a rien rapporté / Pour faire bouillir la marmite / Ce n'est pas grave / S'il rentre à la maison / Sain et sauf / Ce sera déjà pas mal » (Maung Chaw Nwe) ; avec un peu d'humour « Je couvrirai de blanc ce dont je n'ai pas besoin avec du correcteur » par Maung Pyit Min mais qui nous rappelle aussi « Tiens bien ta vie ». On palpe cette fragilité souvent évoquée à travers la délicatesse des fleurs, métaphore de cette vie vulnérable « Cette rose sent-elle la souffrance ? / Ses épines sont-elles empoisonnées ? Quelque chose ne va pas » (Ma Ei) et Maung Day demande « Sous quelle semelle a disparu cette rose ? ». Et parce que la poésie c'est aussi l'improbable, on voit surgir un poisson rouge : « Et bien / Petit poisson rouge / Les mots qui tremblent sur tes lèvres / Qui pourrait les comprendre ? » (San Nyen Oo) Ne sont-ils pas devenus des poissons rouges sous la censure, ces poètes ?
Et vers la fin, on voit jaillir, peut-être pas une espérance mais un désir « Dans le tiroir de la plaine / On dépose des valeurs / Horizontalement, parées d'un liseré / Elles se mettent à bouger, vont-elles / jaillir ? » (Phyu Mon) San Nyein Oo quant à lui nous répète encore et encore « je voudrais dire quelque chose » et le recueil se termine par « Allons ! Debout ! Maintenant ! » (Zeyar Lynn).
C'est toujours par l'intelligence, la beauté ou même le rire que nous accédons au coeur de cette poésie qui nous emmène directement dans le foyer d'un peuple sans parole et sans lendemain. Merci aux éditions Arkuiris de leur rendre cette parole et de créer un pont fraternel.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique de Babelio, merci et merci aux libraires pour l'envoi !
Je lis de la poésie mais je ne connaissais pas du tout la poésie (ni la littérature) birmane. J'ai eu un grand plaisir de découvrir que c'était une édition bilingue : les pages de gauches en birman et à droite la traduction française.
Cette anthologie regroupe de nombreux poètes et poètesses. J'ai été sensible à la plume de certain.e.s et moins à d'autres mais c'est toujours un plaisir de lire de la poésie !

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un livre ne saigne jamais

Ohé, petit frère
Si la nuit tombe
Ouvre un livre

Si tu as tort
Tiens un livre grand ouvert

Si tu souffres
Mords fort dans un livre

Si tu veux du café
Bois un livre

Prends un livre
Et montre-moi le planisphère

Même les plus grands pirates
N'emportent pas de couteaux
Ne portent plus d'armes à feu
Ils prennent seulement un livre
Pour que la mer se dévoile pour eux

Qu'un livre
Ait pu détruire des villes
Ce n'est rapporté par aucune histoire
Ce n'est narré nulle part

(...)

Ainsi un livre va nous faire grandir
Ecris le dans un livre
Vite, vite
Envoie-le-moi.
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Vidéo de Stéphane Dovert
Les Rohingyas de Birmanie, les invisibles ? Stéphane Dovert, spécialiste de l'histoire et des sciences politiques de l'Asie du Sud-Est.
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