Un certain Charles Mortimer, médecin de campagne dans le Devon, se rend à Londres pour consulter
Sherlock Holmes, détective privé. Un de ses patients, Charles Baskerville, vient de mourir subitement dans la lande non loin de chez lui. S'agit-il d'une mort naturelle ou bien a-t-il été victime de la malédiction qui pèse sur sa famille depuis plusieurs générations ? Une légende raconte en effet que depuis le XVIIIe siècle, les hommes de la famille meurent les uns après les autres attaqués par une créature monstrueuse : un énorme chien. Charles Mortimer, bien qu'homme de science, est impressionné par cette hypothèse surnaturelle et se demande s'il peut laisser l'héritier du défunt, à savoir Henry Baskerville, s'installer à Baskerville Hall, sans lui faire courir le risque de périr à son tour victime de la terrible malédiction. Il demande donc son avis et finalement sa protection à
Sherlock Holmes. Celui-ci, ne pouvant quitter Londres, dépêche sur place son fidèle ami, le docteur Watson…
Comme il aurait été dommage de passer à côté de ce grand classique du roman policier ! L'histoire nous est racontée par le docteur Watson, semble-t-il le narrateur habituel des aventures de
Sherlock Holmes. Constamment humilié, rabaissé par
Sherlock Holmes dont il n'aurait pas le brillant pouvoir de déduction, il m'a semblé que Watson était comme un miroir assez peu flatteur tendu au lecteur. Parce que
Sherlock Holmes en sait toujours plus que son lecteur, se montre plus perspicace pour interpréter les plus petits indices, il l'amène à lire pleinement conscient de son infériorité. Il s'agit donc me semble-t-il, plus que dans beaucoup d'autres romans policiers où le lecteur, malgré un handicap certain, tente de rivaliser avec le détective, d'une lecture assez masochiste. Mais cela ne m'a pas empêchée d'apprécier les talents de
Sherlock Holmes. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le début du roman, où le détective en fait une démonstration saisissante. Quelqu'un (dont il ne sait pas encore qu'il s'agit de Mortimer) a demandé à le voir en son absence, mais est finalement parti avant son retour en oubliant sa canne. A partir de l'observation de l'objet,
Sherlock Holmes en déduit un certain nombre de choses sur son propriétaire. Quand le docteur Mortimer se présente à nouveau, la plupart des déductions est avérée.
A partir du départ de Watson pour le Devon, le récit de celui-ci est entrecoupé des rapports qu'il fait par lettres à
Sherlock Holmes et d'extraits de son journal. A la suite de Watson, nous faisons alors connaissance de tous les personnages qui peuplent la lande : le couple Barrymore qui tient la maison de Baskerville Hall, Stapleton le voisin naturaliste et sa soeur Beryl, Selden le forçat évadé… et un homme mystérieux qui observe et se cache dans la lande. Tous ces personnages ont quelque chose à cacher. Les paysages sont faits de marécages, de collines, de rochers… On y entend des cris d'animaux inquiétants, les aboiements d'un chien, et même les sanglots d'une femme. le roman se situe à la lisière du fantastique, entre le roman à énigme et le roman à suspense, car tandis qu'on cherche à résoudre l'affaire du meurtre de Charles Baskerville, on craint pour la vie de Henry, son héritier. C'est un pur chef d'oeuvre, un roman qui a plus d'un siècle, mais ne m'a absolument pas paru daté. Il a su me surprendre, me faire sourire, me faire frissonner et il entre donc immédiatement dans mon tout nouveau « top ten » des classiques du roman policier.
Lien :
http://deambulla.wordpress.c..