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Le jour où j'ai rencontré Ben Laden tome 1 sur 2
EAN : 9782413029878
192 pages
Delcourt (25/08/2021)
4.13/5   43 notes
Résumé :
Nizar Sassi et Mourad Benchelalli, bloqués à Jalalabad sous les bombardements américains, fuient avec d'autres combattants dans les montagnes de Tora Bora. Alors qu'ils rejoignent le Pakistan, ils sont vendus à l'armée pakistanaise qui les remet aux Américains puis envoyés à Guantanamo. De retour en France, ils passent un an à Fleury pour suspicion de terrorisme.
Que lire après Le jour où j'ai rencontré Ben Laden, tome 1 : De Vénissieux à Tora BoraVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce premier tome est constitué comme un documentaire sur le témoignage de deux jeunes gens des cités à savoir Mourad et Nizar qui dans les années 90 se sont fait embrigadés par des musulmans radicaux pour être entraîné à l'art de la guerre chez les talibans en Afghanistan.

Ces deux témoignages sont assez intéressants pour l'auteur car ils prédisposaient ce qui allait se passer quinze ans plus tard avec l'Etat islamiste en Syrie où de nombreux jeunes ont rejoint les rangs des terroristes. Il s'agit de comprendre le mécanisme qui a poussé deux jeunes français paumés dans ce mécanisme implacable.

Je suis resté un peu sur ma faim car je ne savais pas qu'il y aurait plusieurs parties à ce récit. En tout cas, ce fut une lecture assez passionnante. Un bémol cependant entre des scènes qui se situent avant puis après et on interroge un troisième protagoniste, bref on s'y perd parfois.

L'un des jeunes avouent que ce sont des séries comme « Deux flics à Miami » ou encore « Starsky et Hutch » qui l'ont poussé à avoir un attrait pour le maniement des armes. Les séries américaines les ont poussé vers le terrorisme, un comble ! J'avoue que ce raccourci m'a laissé un peu pantois car je les regardais aussi sans connaître le même destin.

Le moment le plus emblématique a donné son nom au titre. Une véritable vision d'horreur à voir que cet homme tant adulé a tué des milliers d'innocents au nom de la foi musulmane. Il a financé toutes les écoles coraniques extrémistes afin de former des combattants suicidaires pour commettre des attentats contre l'Occident.

Cette BD a clairement pour objectif de lutter contre la radicalisation en montrant l'exemple de deux repentis qui se sont fait avoir au point de perdre tout contrôle sur le cours de leur vie. Il y aura la découverte de l'horrible réalité avec une peur qui ne les quittera plus.

L'actualité du moment est le retour des talibans au pouvoir après le retrait des occidentaux. Gageons que l'histoire ne se répétera pas. On peut toutefois en douter.
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Avec ce premier tome de le jour où j'ai rencontré Ben Laden, Jérémie Dres raconte le parcours de deux jeunes de la Cité des Minguettes de Vénissieux, Mourad Benchellali et Nizar Saassi, partis jusqu'à Kandahar rejoindre les Talibans. C'est une enquête à partir de leurs interviews que Jérémie Dres propose pour tenter de comprendre le phénomène d'embrigadement mais aussi l'enchaînement des événements qui mène deux jeunes européens à retrouver le terroriste le plus connu dans un camp d'Al-Qaïda.

Le roman graphique commence par la rencontre du dessinateur avec Mourad en juin 2019 et la statue de Marianne qui tourne le dos à la Cité ! Mourad rappelle que de sa cité est partie, en octobre 1983, la marche des Beurs suite aux violences policières contre les jeunes des quartiers dits sensibles. Tout un symbole ! Ce mouvement devenu marche pour l'égalité et contre le racisme a fédéré beaucoup de comités de soutien à travers la France pour finir par une manifestation pacifique d'une ampleur inégalée à Paris et à Strasbourg. Sauf que les promesses n'ont pas été tenues.

Au pied de son immeuble, se trouvait la salle de prière animée par son propre père. En 1990, son père se rapproche de l'Arabie Saoudite et ses prêches deviennent de plus en plus rigoristes et conservateurs.

Nizar, lui, Jérémie Dres le rencontre un peu plus tard mais toujours en juin 2019. D'emblée, les remords et l'incompréhension envahissent son discours. Mais aussi, sa difficulté, jeun,e à exprimer son avis, ses choix dans un quartier où les jeux de pouvoir étaient communs.

Jérémie Dres raconte deux façons d'être attiré par la violence, par l'envie d'un ailleurs meilleur, par l'envie de se dépasser. Mourad et Nizar donnent des explications différentes à leur embrigadement et le justifie de façon plus ou moins fallacieuse. Mais, ce n'est pas là que réside l'attrait de cette bande dessinée, à mon sens !

J'ai été étonnée que les filières soient aussi bien organisées, surtout avant le 11 septembre. Car Mourad et Nizar racontent l'avant de Daesh. Et, pourtant, tout semble fonctionner pour que la venue d'européen puisse servir la cause. D'ailleurs, ce sont les attentats qui auront une influence primordiale sur le devenir de ses deux déracinés volontaires.

Mais, au delà de la manipulation qu'ils ont subi, j'ai compris aussi combien le projet des Talibans aidé par Ben Laden était élaboré, préparé, organisé dans les moindre détails pour faire sombrer l'occident démocratique dans la nuit noire de l'obscurantisme. Que c'est d'une guerre qui est menée ici avec l'aide d'un terrorisme théorisé pour faire le plus de dégâts possibles.

Jérémie Dres rend compte aussi du travail d'explication, de compréhension que chacun mène auprès de la jeunesse pour casser l'attirance que ne manque pas de se parer ses ennemis. L'interview avec un Monsieur X, spécialiste des mouvements djihadistes vient encor éclairer le sujet.

Le trait de Jérémie Dres s'est affirmé, montrant les différents ressentis. Son écriture est encore ici engagée, militante et affirmée. En racontant le récit de deux hommes partis puis revenus, le tome 1 de le jour où J'ai rencontré Ben Laden aide à la réflexion sur la radicalisation et les mouvements terroristes. A suivre, donc !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Comment intègre-t-on une filière terroriste à l'orée du XXIe siècle ? Ce roman graphique nous dépeint l'histoire de Mourad et Nizar, deux jeunes de la cité des Minguettes de Vénissieux, au sud de Lyon. Ils ne se connaissent que peu, uniquement par l'intermédiaire du frère de l'un deux, qui voyage beaucoup et les encourage à faire de même. Se présente alors la possibilité de se rendre en Afghanistan. Nous sommes alors avant les attentats du 11 septembre, avant qu'Oussama Ben Laden ne devienne tristement célèbre à travers le monde. Sur place, on est loin du séjour de villégiature et ils font même la connaissance du futur terroriste le plus célèbre de ce début du XXe siècle. Dans ce premier tome, ils racontent leur parcours depuis la France, en passant par Londres, le Pakistan et plusieurs lieux en Afghanistan, jusqu'au moment où ils apprennent les attentats des des tours jumelles et cherchent à fuir. Leur périple n'est pas terminé et se poursuit dans le second tome à paraître.

Cet ouvrage est une belle réussite. Les deux jeunes hommes dont le parcours est décrit n'ont pas tout à fait la même perception de la religion, leurs parcours sont donc diversifiés, mais se rejoignent sur le rejet de l'idée d'attentats. L'intérêt de ce livre réside aussi dans la comparaison avec les filières djihadistes qui recrutent actuellement avec la Syrie, et en particulier l'interview d'un spécialiste du renseignement qui donne un éclairage tout à fait bienvenu. Les trois hommes interviennent dans l'histoire à la faveur d'une interview menée par l'auteur, sur le modèle adopté par Fabien Toulmé dans les reflets du monde par exemple, cela donne un côté très actuel aux problématiques soulevées.
Un ouvrage très instructif, passionnant, à mettre entre toutes les mains.

Merci aux éditions Delcourt ainsi qu'à NetGalleyFrance.
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Comment Nizar et Mourad Benchelalli, se sont retrouvés bloqués à Jalalabad sous les bombardements américains après les attentats du 11 septembre 2001 ? Jérémie Dres nous retranscrit ici l'histoire de Nizar, enfant de banlieue, ayant grandit dans les cités. Fils d'imam, frère d'un jeune radicalisé, il est blasé par la vie et désire plus que tout montré qu'il est un homme. Il nous raconte comment il a été endoctriné et comment il en est arrivé, avec Mourad, à rencontrer Ben Laden quelques jours à peine avant les attentats du 11 septembre 2001.
Je n'ai pas été emballée par les graphismes trop simples à mon goût. Les couleurs sont peu existantes.
J'ai aimé la façon de raconter cette histoire. le lecteur découvre le berceau dans le lequel les recrues des terroristes vivent. Ces banlieues dans lesquelles ils se sentent abandonnés. le contextes personnel et politique y très bien exposé et expliqué. Puis on plonge dans l'univers terrifiant des camps d'entraînement des futurs terroristes. On voit comment le lavage de cerveau est organisé, la réalité est à des années lumières de ce que l'on a promis aux jeunes qui ont été recrutés.
Nizar va regretter toute sa vie d'y avoir cru, d'être aller là bas et c'est pourquoi il va dans les lycées pour faire de prévention auprès de jeunes. Pour qu'il ne tombe pas dans ce piège. Car les mécanismes de recrutement et d'embrigadement utilisés par les terroristes radicaux sont toujours les mêmes.
C'est un roman graphique très instructif, et je serai curieuse de lire la suite.
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A la veille du 11 septembre et du procès des attentats de 2015 en France, j'ai lu un article sur des BD comme LA CELLULE, dont j'attends la livraison et LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRE BEN LADEN TOME 1.
Pourquoi ce livre?
Pour essayer de comprendre ce qui poussait les jeunes à partir, ce qu'il se passait là bas, l'Afghanistan… le tout raconté sous forme de BD et non de reportage écrit moins digeste et surtout plus dur émotionnellement. le sujet étant très lourd et difficile j'ai préféré me tourner vers un mode de lecture plus « léger » bienque le sujet soit très bien abordé avec un grand sérieux.
Les dessins sont très bien fait, l'écriture très fluide tout comme la police d'écriture (oui ça compte aussi).
Le récit de ces 2 jeunes qui s'embarquant « plus ou moins sans le savoir » pour le djihad est captivant. Pourquoi sont ils partis, qu'ont ils vécu, quel est leur ressenti, comment va se passer le retour et leur vie après ÇA? Comment vivre avec ? Je ne sais pas si j'aurais des réponses dans le tome 2...
J'aurais aimé que le tome 1, et les 200 pages qui le composent (je vous rassure seul le poids du livre vous le rappelle tellement vous êtes pris par l'histoire), approfondisse un peu plus ce qui se passe vraiment dans les camps et surtout l'état d'esprit dans lequel sont les personnages. C'est ce qui me manque le plus dans ce récit, qui couvre le départ de France en juin 2001 jusque décembre 2001 des 2 personnages principaux.

Monsieur Dres j'attends la suite avec impatience alors à vos crayons et merci pour ce bel ouvrage!
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critiques presse (3)
BDGest
06 octobre 2021
Assurément intéressant, Le jour où j'ai rencontré Ben Laden s'avère assez ambitieux. Il vise à approcher au plus près le parcours de deux hommes qui ont fait des choix contestables et ont décidé de s'investir pour prévenir le départ d'autres jeunes.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
10 septembre 2021
Le jour où j’ai rencontré ben Laden est un témoignage passionnant sur ces apprentis terroristes, restitué avec talent par Jérémie Dres !
Lire la critique sur le site : Sceneario
BoDoi
07 septembre 2021
L’originalité de sa démarche tient dans la confrontation des deux trajectoires, le soin porté aux détails de leur vie quotidienne dans les tours des Minguettes ou dans les montagnes afghanes, et dans la proximité de sa posture. Car Jérémie Dres se met en scène en train d’interviewer les deux hommes, et, un peu à la manière d’un Guy Delisle, donne ses impressions sur ce qu’il voit et entend. Mais à l’inverse de l’auteur québécois, il semble se laisser submerger par cette proximité d’avec son sujet qui, de surcroît, ne se prête guère à l’humour.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je suis parti là bas, j’ai perdu cinq ans de ma vie. Ce n’était pas pour Dieu ou pour servir « la cause des musulmans ».
Je suis parti pour me la raconter.
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Les plus grands voleurs font les meilleurs policiers !
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Les riches arabes ont construit des mosquées et des écoles dans les camps, soi disant pour éduquer les enfants. En fait, ils leur ont lavé le cerveau.
Ce sont ces jeunes qui sont devenus les futurs talibans.
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Il y avait aussi ces longues marches dans le désert pendant des heures juste avec une gourde. À la fin, tu te surprends toi-même. Tu te dis : « Ouais, j’en suis capable ! »
Tu arrives la nuit au camp Walid à quelques dizaines de kilomètres : tu dors trois, quatre heures et ça repart !
L’objectif, c’est de t’épuiser physiquement pour te faire rentrer plus facilement leurs idées.
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Il y avait aussi ces longues marches dans le désert pendant des heures juste avec une gourde. À la fin, tu te surprends toi-même. Tu te dis : « Ouais, j’en suis capable ! »
Tu arrives la nuit au camp Walid à quelques dizaines de kilomètres : tu dors trois, quatre heures et ça repart !
L’objectif, c’est de t’épuiser physiquement pour te faire rentrer plus facilement leurs idées.
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