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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'émission littéraire se déroule tranquillement tâchant d'endormir les rares téléspectateurs toujours attentifs à cette heure avancée. C'est au tour de Samuel Polaris de présenter son dernier roman, le dixième d'une production restée anonyme. Et là, ça déraille, le présentateur en perdrait presque son éternel sourire. L'écrivain reste muet, ne répond à aucune de ses questions et, au terme de l'entretien, pousse un cri terrifiant. Après ce drôle d'incident, Polaris se retire dans sa maison construite au bord de l'océan. Il n'écrit plus, épuisant le cours de ses journées à paresser dans son bureau, prostré et silencieux. Il déteste ce que sont devenus ses enfants : sa fille, cupide, se destine à une carrière d'orthodontiste ; ses fils se replient dans leur gémellité et leur passion pour l'informatique. Quant à sa femme, elle a repris son activité d'orthophoniste pour subvenir aux besoins de la famille et entretient une relation adultère avec un collègue. Samuel Polaris s'englue dans sa lassitude jusqu'au jour où il se révolte contre le cours des choses. Commence alors la reconquête de sa dignité qu'il regagne à la force de ses dents et grâce à quelques mauvais tours. Il débute également une fixation sur la montre de son psychanalyste, un objet au destin insolite, mais surtout incertain, qui symbolise le doute.

Un romancier dépressif en panne d'écriture… le sujet est loin d'être original mais « Kennedy et moi » se démarque par son charme. L'écriture est fluide et l'histoire est agréable à lire, pleine de passages mordants. Me voilà rassuré par Jean-Paul Dubois. Son dernier roman, distingué par le prix Goncourt, m'avait semblé trop gentillet. J'ai apprécié ce récit plein de légèreté et de cynisme.
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J'aime les romans de Dubois depuis ce "Kennedy et moi". Samuel Polaris écrivain connu n'a plus gout à rien, si ce n'est pour sa femme mais il sent qu'elle lui échappe. (amant oblige), il ne peut plus voir ces gosses en pature et en plus il souffre abominablement des dents. Sa seule obsession étant de pouvoir acheter une montre ayant appartenu à Kennedy. Avec ces ingrédients somme toute assez sommaire, comment Dubois opère la magie pour nous captiver ?. Et bien en pratiquant l'humour noir, macabre même des fois en s'amusant de ses personnages, les attifants de défauts qui ne sont peut être que le miroir des notres. Avec un sacré brin de dérision, Dubois s'amuse des maux de ces contemporains. Délicieusement cynique.
Sam Karmann a adapté le roman avec Jean-Pierre Bacri formidable dans le rôle de Polaris.
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Ma phase Dubois se prolonge avec Kennedy et moi, où notre homme tourmenté, cette fois-ci ce n'est pas Paul mais Samuel, écrivain, et sa femme, Anna, orthophoniste (est-elle un double de celle déjà aperçue dans les précédents romans?) nous offrent leur point de vue sur la famille, le mariage et le travail. Leurs enfants, Sarah et les jumeaux (ici encore un parallèle avec le cas Sneijder) évoluent autour d'eux sans trop jamais s'impliquer, si ce n'est pour imposer leurs vues ou critiquer. C'est toujours savoureux, donnant vers la satire, pimenté d'humour et les pages défilent sans trop se prendre la tête. J'ai tout de même eu au début l'impression d'un déjà vu, mais très habilement, l'auteur prend une autre direction et nous entraîne dans son récit aux rebondissements inattendus.
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Lecture agréable et surprenante aussi avec des objets qui prennent une place importante dans le scénario : le révolver nous surprend là où on ne l'attend pas, la montre de Kennedy nous joue des tours de psy délirants.
On rit bien des dentistes, de la charge féroce contre les pontes du milieu médical, on suit toujours ce même type de dépressif, ses jumeaux "abrutis", sa fille pontifiante, sa femme en chaleur. le ton rappelle Houellebecq avec le regard désabusé et lucide du loser, de notre monde surfait, sans âme, avec les scènes crues de sexe.
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Voilà un petit livre méchant, singulier et turbulent, trempé d'un style étonnant, qui laisse différent et mal à l'aise. L'histoire d'un homme, Samuel, qui se confie à un thérapeute pleutre, qui se confit dans une relation familiale qui prend l'eau tout en faisant des mines de gargouille en train de se noyer, un con ? Fi de cet homme là qui n'aime plus ses enfants, arrête de bosser et traine sa dépression comme un chien enragé dans le chenil de ses pensées et voit clair dans le jeu de tromperie de sa femme.
Attention tout est à lire au sens littéral ("je me comprends.") avec comparaison inédite de la haute fonction d'écrivain ("un romancier n'a jamais été pour lui que le résultat d'un croisement hybride entre un grammairien et un concessionnaire Toyota."), métaphore ("La confusion de la symbolique"), allégorie ("Je sais ce que je dis.") et hyperbole de celui qui n'a pas de bol.
Mais bon sang qu'est-ce qu'on rit et on jubile aussi.
Enfin on est pas déçu du voyage, entre un clin d'oeil à Proust, un retour vers 63, année dramatique à Dallas Kennedyéisé avec une montre qui renferme le temps et des histoires en tiroirs qui ne s'arrêtent jamais de s'ouvrir en claquant les dents des sens cachés, des baffes magistrales aux personnages standardisés en quête de bonheur bon marché et des remises à l'heure pour ceux qui sont censés soigner nos maux (mots ?), cette mauvaise "troupe de dindons vétilleux" qui composent la clique de la dentisterie et consort.
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J'aime l'univers de Jean-Paul Dubois, le mélange de noirceur et d'humour qui le caractérise. A la relecture des commentaires sur mes précédentes lectures, je m'aperçois qu'il y a cependant toujours quelque chose qui cloche et m'empêche de leur attribuer une mention supérieure à deux étoiles.

Une fois de plus, mon engouement initial chute en avançant dans ma lecture. Certaines maladresses entachent le déroulement du scénario et quelques chapitres flirtent même avec le ridicule. Il semble que "Kennedy et moi" soit son premier roman. Je lui concède donc quelques excuses, le temps de peaufiner son style littéraire.

Le roman a fait l'objet d'un film, avec Jean-Pierre Bacri dans le rôle de Samuel, et Nicole Garcia dans celui de Anna. Deux acteurs qui collent parfaitement avec les personnages. La lecture du roman m'a donné l'envie de revoir le film.
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Pour Samuel, écrivain, rien ne va plus. Il prend rendez-vous chez un O.R.L. : l'amant de sa femme. Sa fille, ne pense qu'à sa future carrière et à l'argent. Ses jumeaux sont deux extra-terrestres. Son dentiste l'arnaque, quant à son psy…
Rarement livre ne m'a fait autant rire. Humour grinçant et caustique, au diable les conventions, les hypocrites, les faux-semblants. du bonheur ! L'écrivain français, pour moi, qui se rapproche le plus de John Fanté.
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Il s'agit du 2ème livre que je lis de cet auteur , comme dans tous les hommes n'habitent pas la même planète le début est un peu laborieux , ensuite le roman prend son rythme de croisière , l'écriture est alerte , la plume vive et acérée, une ambiance déjantée et passages drôles ... un pied de nez aux conventions sociales ... en conclusion un agréable moment de lecture
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Subtilité absurde...

Quand on sait qu'un film a été tiré du livre Kennedy et moi, et que c'est Jean-Pierre Bacri qui a été choisi pour en incarner le personnage principal, on se dit que le roman, dès le début, a été écrit avec l'idée de lui confier le rôle. En tant que parfait désabusé, notre héros, à qui pas grand-chose ne réussit dans la vie, se met à fréquenter un psy, avec lequel il va entretenir une relation confuse donnant lieu à des dialogues pour le moins cocasses. Des actions insensées et des joutes verbales savoureusement décalées donnent de quoi se régaler. Et l'un des avantages, avec l'absurde, c'est qu'on ne sait jamais ni à quoi s'attendre ni comment l'histoire va se terminer.
Au-delà du style littéraire qui est très bien mené, avec une plume agréable et travaillée, l'oeuvre veille aussi à faire part d'une vaste zone d'ombre qui est en chacun de nous, que l'on cherche la plupart du temps à masquer aux autres, parfois à soi-même, et qui guide pourtant une bonne partie de nos pensées, de nos faits et gestes, de nos interactions sociales. C'est toute la complexité du je, dont Jean-Paul Dubois a fait son jeu. L'absurdité rendue subtile...
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C'est grinçant, un livre qui se lit à la vitesse de l'éclair mais qui laisse pourtant une patte indélébile.
La folie des uns, l'absurdité des autres : la société dans tout ce qu'elle a de plus pathétique.
Le narrateur est désopilant de non-sens ! Il va mordre son dentiste, voler la montre de son thérapeute (montre qui aurait appartenu à JFK tout de même), laisser sa relation matrimoniale se déliter et tout faire pour ne rien arranger avec sa femme…

Qu'est-ce que la normalité ? Vous avez deux heures !
À défaut, mettez-les à profit pour lire ce très bon roman de Jean-Paul Dubois. Poursuivez la thérapie en regardant l'adaptation cinématographique de Sam Karmann avec Jean-Pierre Bacri (ça ne pouvait être que lui !) dans le rôle du désabusé Simon Polaris.
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