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Citations sur Le cas Sneijder (128)

- Tu sais ce que tu es Paul? Un minable
C'était la seconde fois de la journée que l'on m'attribuait ce qualificatif. Cela me parut quelque peu abusif, surtout si l'on considérait les mérites et qualités de ceux qui me jugeaient ainsi.
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A mes fils éplorés, dès leur descente d'avion , je dirais quelque chose comme "votre mère est morte d'une maladie nosocomiale ", ce qui est en soi, j'en conviens , assez dégoûtant. Ensuite , l'air merveilleusement accablé, je leur tendrais l'urne dorée comme un poulet fermier, contenant les cendres encore chaudes de leur maman adorée. "Elle sort juste du four." Et là, je verrais les jumeaux dévastés, imbéciles appareillés toujours à l'unisson, oui , je verrais mes fils fondre en larmes et devenir humains pour la première fois.
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J'avais pleinement conscience de n'être plus le même homme depuis l'accident. Anna pensait que le choc m'avait fait perdre la tête ou à tout le moins qu'il m'avait désaxé, révélant au grand jour mes tares et mes faiblesses antérieures. Il ne faisait aucun doute pour elle que cet état pathologique nécessitait l'expertise d'un spécialiste et une réponse médicale appropriée. Mon opinion était bien sûr différente. Si je percevais ce léger décalage dont elle parlait et qui l'inquiétait, j'avais aussi le sentiment qu'il me permettait de considérer le mécanisme de nos vies sous un autre angle, une autre perspective. J'éprouvais le besoin légitime de reconsidérer et de vérifier certaines choses par moi-même.
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Il était établi qu'à l'intérieur d'une cabine les passagers changeaient souvent de place en fonction des entrées et sorties des occupants. Et cela dans l'unique but de se réapproprier un espace supplémentaire, d'optimiser leur "sphère de confort". Pauvre de nous. Insectes prospères et négligeables. Soumis et sournois. Toujours en train d'opérer des calculs invisibles, de médiocres menées. De recalibrer subrepticement des surfaces. D'analyser la pertinence des déplacements. D'espérer des réappropriations. Nous étions ainsi, mesquins, avides, manoeuvriers, dans les ascenseurs, comme dans la vie. (p 202)
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Comment ça marche? C'était la seule question qui valait. D'aussi loin que je me souvienne, cette interrogation m'avait accompagné à chaque instant de ma vie. Une insatiable curiosité du monde et des êtres. Essayer de comprendre. D'appréhender tout ce qui nous entoure. Passer du moteur diesel à rampe commune au point d'éclair des phényléthylamines . Accumuler des petits savoirs. Une multitude de choses inutiles. Agrégées les unes aux autres , elles formaient un outil bizarre,ressemblant à ces pinces protées dont chaque fonction en dissimule une autre.
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Je n’oublie rien. Je suis privé de cette capacité d’effacement qui nous permet de nous alléger du poids de notre passé. En le retaillant saison après saison, en lui donnant une forme acceptable, nous nous efforçons de le cantonner dans des domaines raisonnables. C’est la seule façon de lutter contre cette fonction d’enregistrement envahissante et destructrice. Mais quelle que soit l’ampleur de nos coupes, année après année, tel un lierre têtu et dévorant, lentement, notre mémoire nous tue.
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Cela devait se produire.Depuis le temps que je lisais des histoires d'ascenseur, il fallait bien qu'un jour je découvre une clé (...) l'ascenseur est dans une grande mesure un objet sous-évalué et sous-estimé.Il représente pourtant pour une ville ce que le papier est à la lecture ou la poudre à canon à la guerre.Sans ascenseur, il n' y a plus de verticalité, donc plus de densité. Il faudrait alors transporter l'énergie sur des distances de plus en plus grandes et tous les ferments culturels liés à l'urbain se dilueraient.La population se répandrait et s'étalerait sur la planète comme une flaque d'huile et les gens passeraient leur vie dans les transports en commun.(...) la réalité n'était plus la même pour peu qu'on l'examine depuis la cage d'un ascenseur.La verticalité était devenue toute puissante.Elle incarnait la norme urbaine exclusive.
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Sa manière à la fois insolente et stylée de traverser l'existence, son absence totale d'illusion et d'espérance, sa rectitude aussi, m'apportaient, d'une façon que j'aurais du mal à expliquer, un supplément de courage et de force qui dorénavant me fait souvent défaut.
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soudain, sans raison perceptible ni signe annonciateur, j'eus la conviction que la vie m'abandonnait. Qu'elle se répandait dans cette forêt. Toute ma vie. Avec chacune de ses particules. Le froid s'engouffra dans ma poitrine et avec lui un vide d'une indicible profondeur, une tristesse venue des origines.
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Et c’est ainsi que depuis deux ans, les mardi et vendredi de chaque semaine, nous mangeons de la volaille dorée. Sans doute, après avoir goûté au plaisir de la chair, ma femme se sent-elle dans l’obligation de me rapporter une part de volaille encore chaude.

p55
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