Ernest : Souvenirs de Cilicie

Souvenirs de Cilicie ?
Carte postale de Cilicie ?
C'est où ?
Un petit tour chez Mejesaistout : la Cilicie est une région d'Anatolie, située aujourd'hui en Turquie. Pour comprendre ce qu'a pu être la campagne de Cilicie, il faut aller piocher dans les méandres de l'histoire (*).
Une carte détaille la géographie politique en 1914, elle est indispensable pour situer les différents blocs qui se sont affrontés dans cette région.
De même en fin de volume un récapitulatif des différents événements à la fois par rapport à L Histoire avec un grand H et avec la narration du carnet d'Ernest nous resitue dans ce grand pays.
Nous allons suivre tout au long de ces pages ce qui nous est resté de l'aventure d'Ernest. Pas de bavardage inutile, juste un ressenti au jour le jour de ce que fut la vie entre le 28 mars 1919 et le 29 novembre 1921.
À la fois celle d'Ernest, de ces compagnons qui sont rentrés mais aussi celle de ceux qui sont restés pour l'éternité sur ce territoire que fut l'empire ottoman.
Le dessin est précis, le trait assuré sauf quand il ne peut l'être pour cause de catastrophe ou de combats.
Les couleurs sont belles, toujpurs chaudes un peu sépia pour bien nous montrer que l'on parle d'hier ... le trait se noircit pour évoquer les tragédies.
Le texte reprend précisément les déclarations d'Ernest au jour le jour avec la même simplicité, le même souci du détail.
Le présentation du récit est originale, quand on évoque la présentation de l'histoire du père, du grand père ou de l'arrière grand père au travers du jeu enfantin de la guerre avec ses troupes de petits soldats.
Merci à Antonin de nous faire partager ses souvenirs de famille ... un vrai partage plein de délicatesse, de pudeur, d'amour .... et aussi un témoignage représentatif d'un conflit oublié qui fait malheureusement partie de notre histoire de France.

(*) Pour comprendre ce qu'a pu être la campagne de Cilicie, il faudra beaucoup lire pour découvrir quelques lignes plutôt banales :
Toutefois, une population arménienne se maintient dans l'est de la Cilicie sous le protectorat français, prolongeant en Turquie méridionale le mandat français en Syrie, avant de se réfugier dans le Hatay, jusqu'en 1939, lorsque la France cède cette région à la Turquie.
Devant ce peu de précisions ... autres recherches ... campagne de Cilicie ?
La campagne de Cilicie est une série de conflits entre les forces coloniales françaises alliées à la légion arménienne et les forces turques de la grande Assemblée nationale de Turquie au lendemain de la première guerre mondiale.
Enfin un peu plus de détails ....
Tout commença il y a bien longtemps,
L'intérêt de la France pour la Cilicie a débuté lors de la campagne de Napoléon en Egypte et en Syrie. Il s'est accru après l'acquisition en 1909 par des capitalistes français de l'immense ferme de Mercimek, en remboursement d'une partie des dettes de l'empire ottoman.
Après l'armistice de Moudros, la première chose que fit l'Armée française fut de contrôler les mines de charbon ottomanes, stratégiquement importantes, dans lesquelles la France possédait des parts substantielles. le but était, d'une part, de prendre contrôle d'une importante source d'énergie, mais aussi de couvrir les besoins militaires français. Cela permettait aussi d'empêcher la distribution de charbon en Anatolie, qui aurait pu être utilisé pour soutenir une insurrection.
Le premier débarquement eut lieu le 17 novembre 1918 à Mersin avec une force d'environ 15 000 hommes, principalement des volontaires de la Légion arménienne, accompagnés de 150 officiers français. Les premiers objectifs de ce contingent étaient d'occuper les ports et de démanteler l'administration ottomane.
Dans les régions occupées, les Français firent face à la résistance de la majorité turque dès la première heure, principalement parce qu'ils s'étaient associés aux objectifs arméniens.

Bande dessinée très belle et très émouvante. Elle exhume un conflit oublié, et rend hommage à tous ces jeunes hommes morts si loin, auxquels la France ne rend jamais hommage. Un travail d'orfèvre, nécessaire. Je remercie l'auteur pour cette lecture.