Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2009)
Clarque Kowalski est un homme singulier, un de ceux dont on ne sait pas trop s'ils frôlent l'excentricité ou la folie. Son appartement est blanc immaculé, rien ne dépasse, rien ne gêne, comme dans sa vie. Clarque est organisé, maniaque, et pendant ses heures de travail dans un entrepôt de la banlieue parisienne, il recopie à la main les oeuvres de
Proust, pour gagner un concours.
Pourtant en ces jours de vacances de fin d'année, alors que l'entrepôt est déserté après le repas de Noël de l'entreprise et que Clarque reste seul à le surveiller, un élément vient perturber sa routine extrêmement épurée. Une remorque rouge, là, au centre de l'entrepôt. Une remorque rouge qui l'intrigue et le perturbe. Surtout quand il découvre, à force de l'observer, qu'elle héberge des clandestins.
Qui sont-ils, ces sept enfants qui ont environ huit ans, qui ne parlent pas, et s'expriment par mimiques, chants et farandoles ?! D'où viennent-ils, où vont-ils, qui les a abandonné là, dans
la remorque rouge ? Clarque ne tardera pas à retrouver Fedor, le routier qui sillonne de l'Europe d'Est en Ouest, et à découvrir leur histoire.
Autour de cette remorque rouge,
Marie-Gabrielle Duc a su créer une histoire magique, entre un homme enfermé dans son monde pour ne pas voir son passé et sa vie ratée, et un groupe d'enfants sauvé de l'abandon, incapables de parler, et qui s'agitent comme un seul corps. Un roman touchant et décalé, qui aborde sous un angle légèrement fantaisiste un sujet d'importance, celui des clandestins.