Le catalogue de l'exposition rétrospective de
Gérard Garouste.
Un artiste que je ne connaissais pas. Et j'avoue que j'ai été plus qu'agréablement surpris.
Une exposition où aller plusieurs fois n'est pas un luxe, tellement il y a des choses à observer, des détails à découvrir. Il ne faut pas hésiter à découvrir la vie de l'artiste puisque c'est important pour comprendre ses oeuvres.
Fils d'un père violent, ses rapports houleux avec son père ont laissé des traces et apparaissent dans plusieurs oeuvres. Des événements marquants ou juste des souvenirs sont représentés dans des tableaux, tel le jour où son père a menacé sa mère avec un pistolet parce qu'elle ne prenait pas correctement une bouteille ou alors des disputes avec son père.
Ce n'est qu'à l'âge adulte qu'il a appris que son père, marchand de meubles et collaborateur pendant la deuxième guerre a spolié des familles juives. Comme une sorte de "mea culpa" il s'est lancé dans l'étude du judaïsme et du Talmud. Il s'est lié d'amitié avec le rabbin et philosophe
Marc-Alain Ouaknin et, grâce à cette amitié, il a pu réaliser plusieurs tableaux et même deux versions de Haggada (le rituel de cérémonie de la Pâque juive), ainsi que plusieurs tableaux sur la culture juive.
Dans nombreux tableaux il se représente lui-même ou ses proches.
Il a eu des accès de folie, il a dû être interné trois ou quatre fois, lors des accès. Notamment lorsqu'il a eu une attitude déplacée dans la Cathédrale de Chartres pendant une cérémonie de mariage - il se baladait sur le fameux labyrinthe, il a cassé des cierges, ... Ceci est représenté dans le tableau "Chartres". Mais en dehors de ces quelques événements il ne semble pas être très touché par une folie persistante comme ça a été le cas d'un nombre d'autres artistes. C'est peut-être juste une émanation de sa génialité. Une très probable bipolarité.
Se disant autodidacte, il a très certainement une grande culture. Il n'hésite pas à pousser à fond des réflexions que je dirais même philosophiques ou historiques à la recherche de situations antagoniques. Cela apparaît dans plusieurs tableaux.
Mais ce qui est aussi impressionnant, c'est la taille des tableaux. La plupart font plusieurs mètres de hauteur, jusqu'à quatre ou cinq.
C'est une très belle exposition qui ne manque pas de plaire même à ceux qui n'apprécient pas l'art contemporaine.